Je finis de me préparer à sortir et mon cœur est léger. Je suppose qu’il est déjà en chemin et j’aurais presque envie de décompter les minutes. Je chantonne sur une musique paisible comme la soirée que je vais passer et termine de me coiffer. Je sais qu’avec le trajet, cette étape de ma préparation est vaine mais il m’aura tout de même vue bien coiffée pendant quelques secondes ! Je me dépêche d’enfiler mes baskets, ne voulant surtout pas être en retard ou le faire attendre. Ces soirées me sont précieuses, ce sont ces moments qui me permettent d’être moi-même, sans tabou, sans poids sur mon cœur. Je regarde l’heure sur mon téléphone et un grand sourire étire mes lèvres, c’est maintenant ! J’attrape mon sac, y fourre mon téléphone après avoir coupé la musique et sors de ma chambre. J’espère qu’il sera déjà là, j’espère que la nuit est belle, j’espère, non, je sais que tout sera comme d’habitude et que ce sera parfait. Je pousse la porte qui m’amène à l’extérieur et mon premier réflexe est de lever mon nez pour observer le ciel qui nous attend. Les étoiles y brillant se propagent alors dans mon regard lorsque celui-ci se pose sur Isaac. Je m’approche de lui et suis pourtant accueillie par un froncement de sourcils. Il me demande si je n’ai rien oublié, je panique et regarde immédiatement ma tenue, ayant peur de découvrir que je n’ai pas mis de pantalon ou de haut. Mais rien ne cloche, je ne comprends que lorsqu’il retire sa veste pour la déposer sur mes épaules. Il me demande de l’enfiler mais je proteste malgré que je me rende d’un coup compte qu’il fait froid dehors. Ce n’est pas étonnant, c’est l’hiver, il n’y a que moi pour sortir sans manteau dans un temps pareil mais même si son geste est adorable, c’est moi qui m’inquiète à présent.

-Mais et toi ? Tu vas attraper froid si tu ne te couvre pas !

Je fais une petite moue comme il ne me laisse pas le choix d’accepter mais j’ai tout de même un sourire sur les lèvres, touchée par l’attention du jeune homme. Il a toujours été comme ça depuis que l’on s’est rencontré et je me sens protégée auprès de lui. J’enfile alors sa veste me permettant d’avoir moins froid et je le laisse me mettre le casque. Je lui souris alors qu’il l’attache après avoir décalé des mèches de mes cheveux avec douceur. Je rougis mais ne perds pas mon sourire sans le quitter des yeux, ces petits gestes entre nous non jamais rien eu d’étranges, de gênant mais je ne m’y habitue pas, aimant le côté spécial de ceux-ci. Nous nous regardons dans un silence apaisant, encore une fois, il n’y a rien de bizarre dans ce silence, dans ce regard que nous échangeons. Ce moment s’arrête pourtant déjà, il monte sur sa moto, je le suis des yeux. Il enfile son casque et encore une fois, je ne cesse de l’observer. Il allume le moteur et là, je cesse de suivre tous ses faits pour grimper à mon tour sur la moto. Blottie dans sa veste, je me blottis contre lui, contre son dos, mes bras entourant sa taille. Je ne le serre pas trop fort mais suffisamment pour me sentir en sécurité sur ce véhicule à la vitesse et la stabilité ne me mettant pas toujours en confiance. Nous voilà parti pour cette colline d’où nous pouvons observer le ciel et où nous pouvons partager tous nos secrets sans honte et sans jugement. La route est longue, je regarde les bâtiments passer à une rapidité vertigineuse et nous montons les rues pour rejoindre la colline. J’ai l’impression que ça fait si longtemps que nous n’y sommes plus allés alors que ce n’est pas le cas. Après de longues minutes, un trajet lent et pourtant rapide, nous y arrivons enfin et mes yeux se mettent à nouveau à briller de joie d’être à nouveau ici.