secrets de famille ☾ #sungjoo #meili ♢ tu n'arrivais pas à t'enlever ces doutes de l'esprit, peu importe ce que tu faisais pour te changer les idées à ce sujet. les questions t'avaient envahi depuis cette fameuse journée, cette crise de sung joo et ce qu'il avait lâché sans s'en rendre compte probablement. « on s’est enfui de chine tous les deux… je le connais depuis que je suis tout petit. » cette phrase, elle n'arrêtait pas tourner dans ta tête. tu connaissais l'histoire de yibo, parce qu'il en avait parlé, parce qu'il s'était ouvert à ce sujet c'était bien pour ça que pendant un temps tu avais eu l'espoir que c'était lui ton cousin perdu. mais ce n'était pas le cas, tu en avais parlé avec lui sans lui évoquer totalement les raisons pour laquelle tu t'intéressais à ce qu'il avait pu vivre et tu n'avais jamais pu faire le rapprochement avec l'histoire de ton cousin. tu perdais l'espoir de le retrouver petit à petit, tu te voyais revenir en chine pour annoncer à ton père que tu n'avais pas su trouver son neveu. mais les mots de sung joo, ils avaient ravivés une flamme presque éteinte. tu devais en savoir plus sur lui, tu n'avais pas tourné ton radar dans sa direction jusqu'à présent, tu n'avais pas pris le temps d'explorer cette voie. il était temps que ça change. et si c'était lui ? le garçon que tu cherchais depuis des années ? l'enfant perdu que ton père avait cherché avec encore plus d'ardeur que toi ? tu ne pouvais faire taire cette petite voix qui te disait que tu approchais du but, et pourtant tu restais prudente, un échec de plus serait une nouvelle blessure dans ton cœur. le sentiment de comprendre que tu t'étais trompée, tu le connais trop bien, tu ne veux plus le ressentir. il fallait que tu le confrontes, avec douceur et subtilité, si c'était bien lui, il n'avouerait pas facilement, tu devais avoir un plan d'attaque. pénétrant dans la salle commune de vos dortoirs après une journée de cours, tu trouves sung joo assis sur l'un des canapés de la pièce, plaquant un sourire fin sur tes lèvres tu viens à sa rencontre. « salut. » tu dis simplement, parce que depuis la dernière fois vous ne vous êtes plus reparlé, t'avais l'impression parfois qu'il t'évitait. « je peux m’asseoir avec toi ? » commencer en douceur, tu ne devais pas le brusquer.

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secrets de famille ☾ #sungjoo #meili ♢ la journée de cours finie, tu reprends la direction du dortoir en trainant des pieds. yibo n’est pas là, il a une séance photo quelque part dans séoul et tu te retrouves tout seul. tu n’as pas vraiment envie de rentrer chez les pyos parce que d’ordinaire tu passes la soirée avec ton frère, mais là il ne sera pas là. pourtant, tu n’as rien d’autre à faire. tu pourrais aller boire mais en plein milieu de la semaine, tu risquais de te faire attraper et quelqu’un pourrait te voir. alors, tu prends quand même la décision de rentrer. après tout, tu pourras toujours boire sur le toit du dortoir comme tu en as l’habitude. tu pousses un soupir quand tu entres à l’intérieur du bâtiment rose, jette ton sac dans ta chambre avant de revenir dans le salon pour prendre place sur un canapé. tu envoies rapidement un message à yibo pour lui souhaiter bon courage et tu n’attends pas vraiment de réponse. après tout, s’il travaille il ne regardera pas son portable. tu vas pour le ranger quand tu entends une voix qui t’es familière : meili. elle te salue et tu hoches la tête pour la saluer en retour. tu gardes le silence, te remémorant votre dernière rencontre. tu étais complètement paniqué à l’idée que yibo n’ait plus besoin de toi que tu avais eu une crise de panique en plein milieu du réfectoire. ce n’était pas dans tes habitudes de réagir de la sorte. parce que d’ordinaire, ce n’était pas toi l’angoissé. d’ordinaire c’était ton grand frère. et tu n’étais donc pas très fier tu fais qu’elle ait vu ça. tu te décales pour qu’elle prenne place. « oui vas y assis toi. » après tout, le canapé n’était pas à toi. cependant, tu ne comprenais pas pourquoi elle venait spécialement à côté de toi. ce n’était pas comme s’il n’y avait pas de place libre dans le salon et qu’elle était obligée de venir s’installer à côté de toi. tu tournes légèrement le regard dans sa direction. « je peux t’aider pour quelque chose ? » parce que si elle était là c’était qu’elle avait quelque chose à te demander non ? parce que clairement, meili ne s’encombrerait pas avec toi. vous étiez complètement différents l’un de l’autre et seule votre langue maternelle vous rapprochait. tu ne comprenais donc pas ce qu’elle te voulait, ni même ce qu’elle faisait là. tu n’avais aucune idée de ce qu’elle cherchait et tu espérais qu’elle ne reviendrait pas à la charge avec yibo et le fait que tu devais le laisser être indépendant. tu n’étais pas sûr de vouloir refaire une crise d’angoisse comme celle de la dernière fois.

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secrets de famille ☾ #sungjoo #meili ♢ tu avais du mal à oublier ce que tu avais fait, le pauvre garçon avait eu l'air terrifier que yibo puisse s'envoler un jour et le laisser derrière, mais toi même en n'étant pas si proche que ça de l'un ou de l'autre tu savais que ça n'arriverait pas. yibo et sung joo, leur amitié était bien trop profonde et ancrée en eux pour se briser un jour. mais plus que l'état dans lequel sung joo avait été, c'est ce qu'il avait dit qui avait laissé sa place dans ton esprit, et tu n'arrivais pas à te l'enlever de la tête. tu ne pouvais croire que peut-être c'était lui, le cousin que tu cherchais. peut-être que tu te trompais, que tu voulais prendre tes espoirs pour la réalité après tant d'années infructueuses. mais tu ne pourrais pas savoir tant que tu n'auras pas essayer de lui faire cracher le morceau, il allait probablement te détester pour ça, te prendre pour une tarée, fuir aussi. mais si c'était ton cousin disparu, tu étais prête à ce qu'il te haïsse... parce que ça signifiait que tu l'avais trouvé, que tu pourrais dire à ta famille qu'il était vivant, que tu l'avais vu. même si ça risquait de te faire du mal, qu'il te rejette, tu ne perdais pas espoir qu'un jour... un jour il accepte. tu le vois assis dans son coin et profitant de l'occasion tu viens le rejoindre, ça doit être surprenant comme vision, on pouvait pas dire que vous étiez dans le même cercle habituellement, vos tempéraments étaient bien trop différents. et sung joo n'est pas dupe, il doit se douter à en juger par sa question que tu étais à la recherche de quelque chose même s'il ignorait quoi encore. tu ne savais pas comment amorcer le sujet. c'était pas quelque chose que tu pouvais balancer comme ça dans sa figure, non il fallait que tu fasses autrement. « ça va toi ? » tu commences simplement, tes yeux bruns posés sur lui. tu finis par détourner la tête, fixant un point invisible sur l'un des murs de la salle. « tu sais l'histoire de yibo... elle me fait penser à celle d'un autre garçon. bizarre n'est-ce pas ? » l'histoire du jeune homme, vous étiez nombreux à la connaître, il n'en faisait pas un secret. « un petit garçon abandonné par sa  mère à un groupe qui s'occupait du trafic d'enfants ou quelque chose dans le style. » tu continues sur ta lancée, le visage fermé alors que tu repenses à la première où ton père te l'avait dit, t'étais encore trop jeune pour comprendre. « et ce garçon, personne ne connaissait son existence. même pas la famille de sa mère. » tu baisses les yeux vers tes mains, le cœur lourd, plongée dans tes souvenirs. tu n'oses pas jeter un regard à sung joo, laissant un silence s'installer comme si tu l'invitais à dire quelque chose. « c'est triste n'est-ce pas... »

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secrets de famille ☾ #sungjoo #meili ♢ depuis ta crise de panique au milieu du self, tu avais pris soin d’éviter la jeune femme. pas que tu ne voulais pas la voir, bon un peu quand même, mais tu n’avais pas envie de refaire la même chose. c’était bien la première fois que quelque chose comme ça t’arrivait. d’ordinaire, c’était yibo qui avait ces crises et toi qui l’aidait à les surmonter. et là, ça avait été l’inverse, mais ton grand frère n’avait pas été là pour t’aider et quand bien même il l’aurait été là, tu ne l’aurais pas laissé faire. pourquoi ? tout simplement parce que tu savais qu’il aurait à son tour paniqué de te voir dans cet état-là et que tu n’aurais pas pu gérer ta crise et la sienne. du coup, ce n’était pas plus mal qu’il n’ait pas été là. même la chinoise n’avait pas réussi à te calmer. tu laisses donc meili s’installer près de toi sur le canapé, même si tu n’es pas totalement serein. est-ce qu’elle va te dire encore une fois la même chose ? est-ce qu’elle va essayer de te faire comprendre que yibo n’aura bientôt plus besoin de toi ? tu ne sais pas vraiment et ça commence à t’angoisser un peu. c’est pour cette raison que tu ouvres la bouche pour lui demander si tu peux l’aider. comme ça, tu prends le taureau par les cornes et tu vois ce qu’elle veut. elle commence en douceur en te demandant comme tu vas. tu hausses les épaules et jette un œil vers elle. « et toi ? » que tu lances sans répondre à sa question. meili enchaine sur yibo et son histoire et tu tournes la tête vers elle, écoutant attentivement ce qu’elle te dit. tu hausses les épaules quand elle finit et qu’elle te dit que c’est triste. « oui c’est triste, mais des gamins comme ça, y en a des tonnes en chine… et encore plus dans les usines de textile. » parce que c’est de là que vous sortez yibo et toi, c’est de là que vous vous êtes enfuis pour retrouver un semblant de liberté en corée. mais même si vous n’êtes plus là-bas et que vous essayez d’avancer, vous ne pourrez jamais oublier votre passé, il viendra tous les jours vous hanter. « pourquoi tu me parles de ça meili ? » t’as peur de la réponse en fait. parce que dans ton esprit c’est parce qu’elle cherche un enfant qui a été amené dans une usine comme la vôtre. ça se trouve tu le connais même et tu l’as abandonné avec les autres, en amenant avec toi que ton grand frère. « si tu cherches quelqu’un, tu sais que c’est presque impossible de le retrouver… » tu pousses un soupir avant de détourner le regard pour reprendre. « on a aucun papier d’identité quand on est là-bas. c’est mission impossible. » tu ne veux pas qu’elle se fasse des idées et qu’elle se dise qu’elle peut le retrouver parce que ce ne sera pas forcément possible, voire quasiment impossible. « tu te fatigues pour rien meili. » les faux espoirs, faut savoir les faire mourir dans l’œuf. ce serait con qu’elle pense avoir une chance de retrouver un membre de sa famille ou un ami de la sorte.

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secrets de famille ☾ #sungjoo #meili ♢ bien consciente qu'il t'évitait, il n'avait certainement pas envie de te voir ou de te parler après ce que tu avais vu, tu ne te démontes pas pour autant, tu avais des questions et tu voulais des réponses. s'il fallait que tu les lui arraches, tu n'avais pas peur de prendre le risque, pas alors que pour la première fois depuis des mois, depuis des années tu avais l'impression d'avoir fait plusieurs pas dans la bonne direction. c'était peut-être trop beau, peut-être que tu te plantais complètement mais seul sung joo avait les réponses à tes questions, tu en étais persuadée ou tu moins tu voulais l'être. « ça va, comme on dit la vie suit son chemin. » tu réponds, tes yeux posés sur lui, il te donnait l'impression de vouloir être partout sauf ici avec toi, il ne te regarde pas ou bien il a décidé d'éviter ton regard comme il avait joué au fantôme ces derniers jours. pourtant t'as la sensation qu'il t'écoute malgré tout, même s'il reste silencieux pendant ton histoire, t'empêchant de lire les diverses émotions qui auraient pu traverser son regard, tu te mords la joue à sa réponse, tes yeux se plissant par réflexe alors qu'une moue boudeuse s'inscrit sur ton visage. ce n'était pas la réaction que tu espérais, mais tu aurais dû t'en douter, mais s'il pensait que tu allais te dégonfler c'est mal te connaître. « tu as raison, et c'est horrible pour eux. » tu commentes en appuyant ton visage sur ton bras, le dos collé contre le dossier derrière toi. les mots de sung joo te font mal, parce que l'espace d'un instant, t'as peur mei li. peur que tout ça n'ait servi à rien, qu'encore une fois tu avais espéré pour être déçue encore et toujours. mais t'avais envie d'y croire pourtant. « parce que l'histoire de yibo sonne comme celle qu'on me raconte depuis des années. » tu dis avec plus d'amertume et de peine que tu ne l'aurais pensé. « parce que cela fait des années que je vois mon père, ma famille se démener pour retrouver l'enfant que ma tante a lâchement abandonné à son père, on ne peut même pas le qualifier d'homme. non moi je ne vois qu'en lui le monstre qu'on m'a décrit. » les mots sortent avec plus de rage que tu ne l'aurais voulu, mais les mots de sung joo ils ont frappé là où ça fait mal. la raison de ton combat, de ta venue principale en corée. « parce que mon père s'est rendu malade à chercher xiao toutes ses années, je refuse que ses efforts ne servent à rien. » tu prends une inspiration comme si tu cherchais à te calmer. « je sais qu'il est vivant, je sais qu'il est là quelque part. j'ai repris les recherches quand mon père n'eut plus la santé pour, je veux que xiao sache qu'il a une famille, et qu'on l'aime et qu'on n'a jamais cessé de penser à lui. » ta voix tremble mei li quand tu finis de parler, tu détournes les yeux pour cacher les larmes de colère qui montent. « est-ce trop demander sung joo ? » ce n'est qu'un murmure, tu n'oses plus le regarder. peut-être que tu t'étais bien trompée au final.

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secrets de famille ☾ #sungjoo #meili ♢ le chinois hoche la tête aux mots de meili. la vie suit son cours et on ne peut rien y faire. c’est comme ça et ça ne changera pas. le temps et la vie n’attendent personne pour continuer leur petit bout de chemin. autant prendre le train en marche ou ne rien faire et attendre spectateur de sa propre vie. et si sungjoo l’a pris en main il y a quelques années en s’échappant de chine et de son usine de textile, aujourd’hui, il se laisse vivre. si ce n’était pas pour yibo, il y aurait bien longtemps qu’il aurait décidé de tout quitter et de s’endormir pour ne jamais se réveiller. sauf qu’il ne pouvait pas parce que son grand frère avait besoin de lui. mais les gens continuaient à lui rappeler d’où il venait et ce qu’il avait vécu dans sa vie. et cette fois, c’était meili. il pousse un discret soupir. oui c’est horrible pour les gamins mais c’était comme ça. certains parents ne pouvaient pas assumer leurs enfants, d’autres devaient les vendre parce qu’ils en avaient déjà un, d’autres se faisaient enlever et d’autres ne savaient simplement pas comment ils étaient arrivés là-dedans. quant à sungjoo, il avait juste été vendu par sa mère pute et toxico qui avait simplement besoin d’argent pour sa dose d’héroïne. il avait appris par la suite que son père était un des contremaitre et ça l’avait bousillé. parce qu’il savait qu’il était son fils, parce qu’il l’avait quand même laissé dans cette merde, parce qu’il avait regardé sa propre chair être dans cette situation sans même lever le petite doigt. meili reprend alors la parole et se met à parler d’un enfant qui est de sa famille. au début, joo n’y fait pas trop attention. après tout des histoires comme celles-là, il en avait entendu des tonnes. des familles cherchant leurs membres abandonnés c’était monnaie courante mais il y avait peu de chance de les trouver au final. pourtant, cette fois-ci, l’histoire de la plus vieille pique sa curiosité. il entend son prénom, celui qu’il utilisait quand il était encore chinois et encore emprisonné. ça le fait frissonner de peur et tout son corps est parcouru par de la chair de poule. c’était un prénom qu’il avait pensé ne jamais entendre à nouveau. il avait même demandé, presque ordonné à yibo de ne plus l’utiliser et l’entendre une nouvelle fois des années après n’est pas pour le réjouir. il se dit même que c’est une coïncidence. il ne doit pas être le seul xiao en chine. il pousse un nouveau soupir, cette fois plus audible que le précendent. « meili, abandonne tes recherches. » lance-t-il dur mais ce n’est pas pour rien qu’il dit ça. « rentre en chine et va t’occuper de ton père… ce xiao, tu le retrouveras jamais. » déjà parce que si c’est lui, il n’est plus xiao et ne veut pas le redevenir. il n’a plus rien à voir avec la chine et a tout abandonné de là-bas. « et puis même si un jour, tu le retrouves, qu’est-ce qui te dit que lui a envie d’être retrouvé. s’il est parti de chine, c’est pour une bonne raison, tu crois pas ? » en tout cas, sungjoo lui était parti pour être libre pas pour se trouver encore une fois lié d’une façon ou une autre à la chine. il n’avait qu’une seule famille, yibo et mingqi et c’était tout. il n’avait pas besoin de quelqu’un d’autre. « c’est sans espoir meili. » ses mots sont durs, mais il ne voulait pas qu’elle se fasse de faux espoirs et qu’elle pense qu’elle pourrait le retrouver comme ça.

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secrets de famille ☾ #sungjoo #meili ♢ tu marchais sur des œufs avec sung joo, parce que t'avais aucune certitude de ce que tu avançais, était-ce le désespoir et l'envie de trouver une réponse à tes questions qui te poussaient à venir vers lui alors même qu'il aurait aimé que tu l'oublies ? tu n'y avais jamais fait attention jusqu'à présent, parce que tu avais jeté tes interrogations sur un autre, et pourtant... était-il en face de toi depuis tout ce temps ? ce cousin perdu, celui pour qui tu avais quitté ton pays natal, celui pour qui tu étais ici. oui t'avais construit ta vie en corée depuis tout ce temps, mais ton but premier restait cette quête qui t'habitait depuis que tu étais gosse, retrouvé ce gamin abandonné qu'une famille cherchait désespérément à retrouver. tu sais pas ce qui te prend quand tu reprends la parole, il allait sûrement te prendre pour une tarée – et puis même si ça venait à vraiment être ton cousin, il n'allait pas te prendre dans ses bras comme si tu étais la lumière qui venait éclairer son chemin, depuis tout ce temps il devait avoir perdu espoir, vous haïr pour tout ce qu'il avait traversé. mais tu arrives au bout du chemin, il n'y a plus rien qui te retient alors que les paroles sortent d'entre tes lèvres, un flot incessant de mots que tu prononces sans savoir à quoi ça allait vous mener – et si tu te trompais depuis le début ? encore une déception, encore un échec de plus. la colère qui se mêle à la peine, l'amertume que tu ressens qui coule dans tes veines, l'acidité qui vient alourdir certaines de tes paroles, c'est avec une grande peine que tu tentes de garder ton calme parce que c'est une histoire qui vous a hanté pendant si longtemps, tu avais vu ton père se rendre malade à cause de ça, tes grands-parents se détruire petit à petit à cause de ce que leur fille avait fait à son propre enfant, quelle famille pouvait se relever de ça complètement ? ton seul et dernier espoir était de retrouver ce gosse. tu t'y attendais, presque comme une fatalité, mais les mots de sung joo te rendent un peu plus amère, un rictus qui vient se former sur ton visage alors que tu lâches un rire étranglé, faux. « comme si c'était aussi facile. » tu craches presque, c'était trop aisé de sortir ça après tout ce que tu venais de déballer. « et qu'est-ce t'en sais réellement, sung joo ? » tu lui dis en venant planter tes yeux bruns sur lui. « j'ose pas imaginer ce qu'il a dû subir sous la coupe de cet homme, me prends pas pour une conne je suis pas une gamine. et oui je sais qu'il sautera probablement pas de joie si je venais à le retrouver. » tu lâches en haussant un sourcil, les éclairs qui viennent assombrir ton regard. « mais il compte pour moi, pour mes parents, ma famille. en quoi c'est mal de vouloir m'assurer qu'il est bien vivant ? qu'on ne l'a pas définitivement perdu. »

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secrets de famille ☾ #sungjoo #meili ♢ L’histoire que Meili racontait à propos de Xiao faisait son petit bout de chemin dans la tête de Sungjoo. Il fut un temps où il s’appelait Xiao et où il avait une mère qui avait potentiellement du l’aimer un peu. Sûrement pas assez vu qu’elle l’avait vendu à son père, contremaitre d’une usine de textile, pour de l’argent. Argent qu’elle avait utilisé pour s’acheter de la drogue. Joo n’avait jamais eu l’espoir de retrouver sa famille ou même d’être retrouvé. Pourquoi ? Parce qu’il n’en ressentait pas le besoin ni l’envie contrairement à Yibo. Lui sa famille, c’était ce dernier et c’était tout. Alors que Yibo était complètement obsédé à l’idée de savoir d’où il venait et qui étaient ses parents. Il voulait savoir pourquoi ils l’avaient abandonné dans cette usine. Il voulait des réponses à ses questions. Réponses que Sungjoo avaient depuis des années, depuis qu’il avait entendu les hommes de mains de son père raconter son histoire. Il ne pouvait donc pas comprendre le besoin que son grand frère avait à essayer de connaitre ses origines. Joo avait fait une croix sur tout ça, depuis bien longtemps. Sa vie maintenant était en Corée et plus en Chine. Il ne voulait plus entendre parler de tout ça et de tout ce qu’il avait vécu là-bas. Alors, malgré la bonne volonté de Meili à le retrouver, il ne pouvait pas lui dire que potentiellement c’était lui. Parce que des Xiao, il devait y en avoir des dizaines à travers la Chine, mais aussi parce qu’il ne voulait pas se rendre compte que ce qu’il pensait être vrai, à savoir que toute sa famille l’avait abandonné, était faux. Il essayait donc de décourager son aînée en vain. Ça devait être de famille d’être aussi têtu. « Ce que j’en sais Meili ? Tout justement. » Il hurla presque tandis qu’elle continua son discours et qu’il planta ses yeux furieux dans son regard. « Comment tu peux dire qu’il compte pour toi alors que tu ne le connais même pas ? Comment vous pouvez penser ne serait-ce qu’un instant que je serai heureux que vous me retrouviez ? Que je ne vous en voudrais pas de m’avoir laissé là-bas pendant des années. » Sungjoo se releva, plus énervé que jamais, ne se rendant pas compte qu’il venait clairement de donner à la jeune femme tous les éléments pour comprendre qu’il était le Xiao qu’elle cherchait depuis des années. « Tu n’as aucune idée de ce que j’ai subi là-bas. Tu n’imagines pas non parce que tu ne peux pas imaginer. Toi t’as eu une vie de rêve pendant que moi je créais les vêtements que tu portais. Alors ne dis pas que tu m’as perdu, parce que tu ne m’as jamais connu. » Il se rendit compte alors de ce qu’il venait de dire et lança un regard triste à Meili. « Je te l’ai dit. Tu te bats pour rien. Xiao n’existe plus. Cesse de le chercher. » Et sans un regard en arrière, il la laissa en plan. Il avait besoin de s’aérer l’esprit alors, il monta rapidement vers le toit, espérant qu’elle ne le suivrait pas.

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