i cannot hate more than i hate you ft Ilyan
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i cannot hate more than i hate you ft Ilyan | Dim 10 Fév - 10:58 Citer EditerSupprimer
Assise sur le rebord de sa salle de bain Alana regarde le test l’air sonné. Elle reste figée, impassible. Ses doigts pourraient trembler si elle n’avait pas un total contrôle sur elle-même. Sa respiration est régulière, calme, presque sereine. Ce plus qui confirme ses doutes est douloureux. C’est un gouffre qui vient de s’ouvrir sous ses pieds. Elle s’y effondre et sa chute libre risque d’être mortelle. Son cœur bat à tout rompre, son ventre son noue, sa gorge se serre et cette envie de vomir qu’elle ressent depuis quelques jours se fait plus intense. Si intense qu’elle se précipite au-dessus de la cuvette pour évacuer ce trop pleins d‘émotions. Ses doigts nacrés se crispent sur la céramique des toilettes alors qu’elle pâlit, plus pâle encore que son teint de porcelaine habituel. Elle se laisse tomber en arrière, sonnée mais l’air juste ailleurs, un peu hagard. Elle essuie le coin de ses lèvres, sortant de sa trance avant de grimacer et de cogner sa tête en arrière contre le mur trois fois. « Stupide, stupide, stupide. Fais chier. » Elle serre les dents en crispant ses mains sur le test qu’elle finit par jeter contre le mur. Peut-être que s’il se cassait, la réalité serait différente. Peut-être que ce moins s’afficherait et serait salvateur, peut être que si ce test se cassait elle ne serait plus enceinte et sa vie ne prendrait pas un tournant aussi radicalement désastreux. Elle n’avait pas une seule seconde penser à Ilyan, ni au fait qu’il était le père, ni au fait qu’elle devrait lui dire. Tout ce qu’elle voyait c’était son master de journalisme qu’elle risquait de gâcher et sa carrière entière … comment pouvait-elle prétendre à garder cet enfant quand elle n’était pas certaine d’en vouloir un jour. La mort de sa mère l’avait anéanti et elle ne souhaitait ça à personne, pas même à son pire ennemi. Le souffle court elle finit par se redresser. Elle tire la chasse d’eau et se présente devant le miroir pour se faire une nouvelle beauté, se rafraîchir et donner à son teint pâles quelques couleurs. Ses lèvres couleurs chaires sont peintes d’un rouge vif et son regard souligné de noir. Elle passe une main dans ses cheveux et ajoute une touche de parfum pour parfaire sa tenue. Il était temps d’affronter la situation. Après avoir pris le temps d’encaisser la nouvelle et de comprendre tout ce que cela impliquait Alana prit sa voiture pour rouler jusqu’à l’endroit où elle était sûre de trouver Ilyan. Ce n’était qu’un gosse, un enfant. Un enfant. Elle n’était déjà pas particulièrement fière de coucher avec lui, bien que le jeune homme soit doué au lit (c’était d’ailleurs pour cette unique raison qu’elle continuait de le revoir depuis autant de temps.) et elle détestait l’idée qu’elle puisse avoir un bout de lui en elle. Elle savait, qu’importe l’âge de ce gosse, qu’il était de la pire espèce. Du genre sans cœur et cruel. Elle ne savait même pas pourquoi elle prenait la peine d’aller le voir pour lui annoncer la nouvelle. Elle avait déjà pris sa décision, celle d’avorter et de se débarrasser de ce problème. Elle n’avait qu’à aller à la clinique et couper les ponts avec lui. De toute façon ça ne mènerait à rien cette histoire. Il n’apporterait rien à sa vie. Elle se gare, le cœur battant à tout rompre et la nausée sur le bord des lèvres. Alana se confortait dans un déni rassurant. Elle n’aurait jamais le courage de réaliser cet acte. Elle était le plus souvent considérée comme un cœur de pierre, une femme froide et sans valeur moral, qui écrasait pour gagner, mais les gens se trompaient. Ils n’avaient aucunement conscience de son émotivité et de sa fragilité qu’elle s’employait à cacher derrière un mur de pierre. Elle savait alors qu’en venant trouver Ilyan elle trouverait un soutien à cette décision et qu’ils pourraient ça à deux. Quelle erreur. Elle sort de la voiture et vient toquer à la porte, sa pochette coincée sous le bras, l’air plus froid que d’habitude. Comment pourrait-elle lui dire ? je suis enceinte. L’idée même lui collait une rage sourde dans le creux de son ventre.