il a le coeur qui tambourine, minho. une mélodie qui trahit sa peur. une cacophonie qui résonne dans son crâne. il a couru si vite, à en perdre le souffle. ses poumons le brûlent, il grimace alors qu’il s’appuie contre le mur de l’entrée. ses genoux tremblent, il veut s’écrouler, se laisser tomber les fesses par terre. il laisse son corps glisser jusqu’à atteindre le sol. l’adrénaline de sa course l’empêche de se rendre compte de ce qu’il a vécu. une agression, des coups venant de personne qui ne voulait qu’une chose: le nuir. et pourquoi d’ailleurs? pour son orientation, parce qu’il est gay. minho ne réalise pas, il trouve ça surréaliste et pourtant, il saigne du nez, il a les mains pleine d’égratignures et les joues qui chauffent. des preuves que tout ça est bien arrivé. son coeur palpite toujours à une allure folle. les larmes commencent à coulées le long de ses joues. sur lui-même, il se recroqueville comme un mouvement de défense. il s’est réfugié dans le hall de l’immeuble de kuma pensant qu’ici il serait sain et sauf. l'appartement de son frère était bien trop loin et le sien aussi. pendant quelques minutes, il reste là à pleurer dans le silence de l’endroit. des choses à évacuer, des peurs à laisser échapper, bien trop d’émotions qui lui traversent l’esprit. débordé par tout ça, il n’a rien trouvé de mieux que de pleurer. soudain, la porte de l’immeuble s’ouvre, il redresse la tête. à nouveau, il sent son palpitant battre plus fort. la peur lui colle aux tripes. difficilement, il se redresse prenant appuie sur le mur. il glisse jusqu’au coin longeant les murs dans l’espoir de s’y fondre dedans. une personne passe devant lui sans prêter attention, minho retient son souffle avant de pousser un soupire de soulagement quand la personne a quitté son champs de vision. il ne faut pas qu’il reste ici, il faut qu’il monte voir kuma, chez lui, il en est certain, il sera en sécurité. il a les genoux fragiles, fatigués quand il commence à s’avancer vers les escaliers. fermement, il s’attache à la barre pour ne pas s’écrouler. avec difficultés, il grimpe les marches une par une. chacunes d’entre elles est un effort de plus, un effort qui le fatigue un peu plus et qui lui donne envie de se laisser emporter par l’épuisement. et pourtant, minho n’abandonne pas, ne lâche pas il s’accroche à l’objectif d’atteindre l’appartement de kuma comme si c’était le dernier. il grimace, il pousse des grognements de douleurs mais il arrive enfin à hauteur de la porte. en se tenant les côtes, il frappe timidement à la porte. encore, ses genoux oscillent, son corps tout entier tangue. il a l’impression qu’il va tomber d’ici quelques secondes mais la porte s’ouvre sur kuma. minho se sent soulagé, il ne le montre pas mais il le ressent. les yeux pleins de larmes, il fixe le plus vieux avant de lui lâcher: « je peux entrer? ... s'il te plait... » il le supplie presque de le faire entrer, de lui offrir la sécurité. c’est de ça dont il a besoin, de sécurité, d’un lieu où il n’aura plus peur, où il pourra laisser sa paranoïa de côté. un refuge, c’est tout ce qu’il voulait.

oui, il arrive encore à penser à ses cours, kuma. entre son travail et son rôle de père, ce n'est pas chose facile. il a, bien évidemment, beaucoup plus de temps les semaines où sakura se trouve chez sa mère mais tout de même, ce n'est pas si simple à gérer. s'il se plaint ? non, pas après tout ce qu'il a traversé, il a vécu pire et puis, kuma n'est pas du genre à se plaindre. il se souvient de ce qu'il a vécu, quand ses parents l'ont foutu à la porte sans scrupule, il se souvient de ces semaines de lutte, lorsqu'il avait son ancien boulot qui le payait pas énormément. parfois, il se privait de manger pour pouvoir nourrir sa fille, pour ça, il n'a plus réellement à se plaindre, il n'est pas fortuné, mais assez pour vivre normalement. bien-sûr, il est fatigué, ça fatigue cette vie, mais il est déterminé. il a passé quelques jours cloué au lit, malade comme un chien, impossible pour lui de tenir la forme, et d'assurer ses cours. il n'a loupé que deux jours, mais c'est deux jours de trop. alors le voilà, toutes ces feuilles sur la table de salle à manger, des photocopies qu'il avait pu faire pour rattraper ce qu'il a pu manqué. un bordel monstre qu'il est en train de ranger, quand on frappe à la porte. il laisse tout ça en plan, se levant de sa chaise pour se diriger vers la porte. son regard se bloque sur lui, sur minho. et si habituellement, kuma aurait affiché un doux sourire, là, c'est tout le contraire. ses sourcils se froncent, son regard navigue entre son visage et son corps qui peine à tenir debout. minho est dans un sale état, et il n'en faut pas plus pour inquiéter kuma. « minho, ça va pas? » c'est idiot, de demander ça, mais beaucoup trop humain. qu'est-ce qu'il s'est passé pour qu'il se retrouve dans cet état ? minho lui répond indirectement, puisque kuma aperçoit des larmes nichées dans ses yeux. il ne met pas plus de temps à réagir, son naturel prend rapidement le dessus. il s'approche de lui, l'attrapant délicatement par le bras quand ce dernier prend la parole. kuma a bien peur de le voir s'écrouler, il est à deux doigts de tomber. « bien-sûr, viens. » reprend t-il, le faisant entrer sans le lâcher, par peur de le voir crouler sous cet état. il referme la porte de sa main libre, se dirigeant et emmenant minho vers le salon. « mets-toi sur le canapé, » commence t-il, débarrassant quelque peu le bordel qu'il peut y avoir ─ il n'a pas réellement rangé, mais il ne s'attendait pas à recevoir quelqu'un aujourd'hui. « qu'est-ce qu'il s'est passé? » demande t-il, aussitôt, alors qu'il prend place sur la table du salon, face à lui. il examine d'un regard inquiet les blessures sur son visage, sur son corps, continuant de se poser mille questions, oui, il est inquiet comme rarement il peut l'être.

minho, ça va pas? non ça ne va pas. pas bien du tout, même. il a encore des flash de ce qu’il a vécu, des moments précis où il les voient, ces gens qui lui veulent du mal, le frapper, ses amis et lui. et pourquoi au juste? simplement parce qu’il est pas comme eux, parce qu’il est pas normal. ils les a entendu dire des mots durs, des insultes même. des choses comme “monstre” ou “atrocité” ou même “erreur de la nature”. minho s’en rappelle, il les revoient être prononcés par ces personnes. leur rage résonne encore dans sa tête comme un écho désagréable. il aimerait oublier, faire le vide mais il en est incapable. sa peur le tétanise, le rend parano, il regarde autour de lui à l'affût du moindre suspect qui pourrait le surprendre. minho contient ses larmes devant kuma, il va craqué, il va de nouveau s'écrouler, mais pas ici, pas dans ce couloir. il ne s’y sent pas assez en sécurité. alors quand le plus vieux l’invite à enfin entrer d’un geste doux, minho se laisse emporter, tout tremblant à l’intérieur. sur ses jambes frêles, il tient à peine. un coup de vent suffirait à le faire rompre son équilibre. il reste figé dans l’entrée, incapable d’agir par lui-même. c’est qu’un animal effrayé, qu’un chaton à qui on a fait peur et qui semble avoir perdu ses repères. mais, heureusement pour lui, kuma l’a comprit, il le guide jusqu’au salon où il l'assoit sur le canapé. minho colle contre son corps ses mains, il baisse la tête tandis qu’il laisse à nouveau les larmes s'échapper. maintenant il peut pleurer, il est en sécurité ici. pourtant, il n’éclate pas en sanglots, ce ne sont que de simples larmes qu’il n’a pas la force de retenir. qu’est-ce qu’il s’est passé? cette question suffit à le faire pleurer un peu plus comme si ça rendait les choses plus réelles. à nouveau, les coups, les insultes défilaient devant ses yeux. il ferme les yeux, plissant plus fort les paupières dans l’espoir que ces images disparaissent. en vain. tous les efforts du monde ne pourront lui faire oublier ce qu’il a vécu. après quelques secondes, il rouvre les yeux, lève doucement la tête en direction de kuma avant de remonter ses genoux contre lui. un silence s’est installé, minho ne trouve pas les mots justes, pas après tout ça. tout se bouscule dans sa tête, ses souvenirs sont tous plus ou moins flous. il se souvient de certaines choses, mais pas plus. « ils nous ont tabassés, mes amis et moi. » son regard se perd sur le sol. il y repense, mais ses amis… il les a laissé derrière lui en fuyant pour sa peau. soudainement, il est prit de panique et s’agite sur le canapé. « mes amis… mes amis… ils sont où… je… je les aient laissés… » il bafouille, bute sur ses mots. qu’a-t-il fait? il est inquiet pour eux, pour ce qu’il l’auraient arrivé. alors il attrape son portable qui est miraculeusement toujours dans sa poche. il tente de le déverrouiller mais ses mains tremblante le fond s’écraser au sol. « ils ont besoin de moi… mes amis… » il se répète tandis qu’il se baisse pour tenter d’attraper son téléphone qui a glissé à quelques mètres. « a-aide moi, kuma. » bredouille-t-il, paniqué. minho est sous le choc, incapable d’agir comme il faut, de réfléchir calmement. il disjoncte comme un jouet brisé par un gamin trop en colère. alors oui, c’est bien d’aide dont il a besoin ne serait-ce pour être rassuré, pour être en sécurité.

évidemment qu'il est inquiet. comment ne pas l'être en observant ces coups sur son visage, et son attitude ? il s'est passé quelque chose, mais quoi ? ça l'inquiète grandement, tellement qu'il en oublie ce qu'il était en train de faire. son attention est focalisée uniquement sur minho. à sa question, le jeune homme remonte doucement ses jambes contre son torse. kuma ne peut s'en empêcher, il dépose sa main sur son bras. un geste qui se veut réconfortant, aussi discret soit-il, mais il veut aussi installer une certaine sécurité chez lui, qui aidera sûrement minho à tout lui dire. ses sourcils se froncent, face à l'annonce qu'il lui fait. ils les ont tabassés, lui et ses amis. ils ? qui ça ? il garde sa main sur son bras, restant silencieux. minho n'a pas fini de parler, il le remarque bien. du moins, avant que minho ne s'agite subitement sur le canapé, s'inquiétant pour ses amis. et là, kuma n'a même pas le temps d'agir, ni de dire quoi que ce soit. minho s'agite, comme un poisson hors de l'eau, il tente même d'attraper son téléphone qui lui glisse des mains. il en perd ses mots, mais kuma le connaît. il sait comment il est, il connaît sa fragilité. « calme toi minho, doucement. » il essaye de l'apaiser, mais minho ne semble pas l'écouter, il l'appelle à l'aide, encore une fois. kuma se baisse alors, attrapant le téléphone de minho dans ses mains sans y prêter une attention particulière, en tout cas, pas pour le moment. « écoute moi. » commence t-il, gardant le téléphone entre son pouce et son index, ainsi, il utilise ses deux mains pour tourner le visage de minho vers lui, afin qu'il puisse le regarder dans les yeux. « tout va bien. tout ira bien. je suis là. tes amis vont bien, et moi, je vais te soigner. » il a ce qu'il faut, chez lui. « t'es en sécurité ici, c'est fini. » il n'a pas encore toute la version de l'histoire, il ne sait même pas ce qu'il est arrivé à ses amis, mais minho a besoin de lui. il a besoin de se calmer, et kuma l'aidera pour ça. il veut le rassurer, l'aider, parce que ça lui déchire le cœur, de le voir dans cet état. « je vais appeler tes amis, ou dis-moi leurs noms, et je te les passe. je suis sûr qu'ils vont bien. » dit-il, déverrouillant le téléphone de minho. il ne se permet pas ce genre de choses d'habitude, mais là, c'est différent. il sait que minho n'est pas en état d'aller naviguer dans ses contacts. « et s'il y a un problème minho, en cinq minutes, je peux être là-bas. » il le rassure, une nouvelle fois, pour qu'il évite de se faire des scénarios dramatiques. une grande différence qui démarque les deux jeunes hommes.

il s’effondre, minho. sous le poids de l’émotion, son corps le lâche, il finit à genoux par terre. les mains tremblantes et le souffle court, il est prit de panique. l’angoisse grimpe en lui comme un virus. un à un ses membres se contractent. il est soudainement prit à la gorge sentant l’air manqué, les mots s’évanouir. dans un dernier effort, il demande de l’aide à kuma. ce dernier réagit aussitôt et vient s’approcher de lui, lui souffler des mots qui pourraient l’apaiser. la panique le rend presque sourd, la voix de kuma est lointaine, inaudible et pourtant, minho s’accroche à ce qu’il entend. au milieu de cette angoisse, le plus vieux est un guide, un phare dans la nuit. tout va bien, il est là, c’est ce qu’il perçoit en fixant ses lèvres. le jeune garçon attrape ses mots et les répètent dans sa tête jusqu’à n’entendre que ça. il les fait tourner en boucle et encore et encore. c’est de ça dont il a besoin pour faire fuir la panique, pour éviter que les images qu’il a en tête ne deviennent plus importantes. petit à petit, son coeur s’apaise, bien que ses membres tremblent tous. kuma est là à ses côtés, il n’a rien à craindre, en tout cas pas pour lui. le plus vieux s’approche doucement et tend le téléphone. minho veut le saisir et appeler ses amis, savoir s’ils vont bien mais il n’en trouve pas la force. même si la peur se calme, son corps lui est toujours bouleversé, à bout de force, incapable de faire quelconque mouvements. terrifié à l’idée que ses amis aient pu ne pas s’en tirer aussi bien que lui, le jeune homme n’arrive pas à parler. il se retrouve soudainement muet malgré les tentatives de kuma pour l’aider. doucement, il approche sa main de son cou presque par réflexe. est-ce qu’on est entrain de l’étrangler? rien ni personne ne le bloque comme ceci, seulement la panique. dans sa tête, les paroles de kuma résonnent encore et toujours. tu es en sécurité ici. tout va bien maintenant, rien ne peut lui arriver. c’est fini. rampant difficilement, il va jusqu’à son sauveur pour lui indiquer sur le téléphone, les noms à contacter mais avant même qu’il est le temps de pouvoir faire quoique ce soit, l’écran s’allume affichant un message d’un de ses amis. son palpitant s’active par peur d’apprendre une mauvaise nouvelle et quand le portable se déverrouille, il y voit ces mots: « on est en sécurité, on a pu s’enfuir. » minho laisse l’émotion le submerger transformant son inquiétude en soulagement. de nouveau les larmes coulent le long de ses joues avant qu’il vienne prendre kuma dans ses bras le serrant de toutes ses forces contre lui. un réflexe qu’il ne contrôle absolument pas, il ne réfléchit plus à ses agissements, il n’a plus le temps pour ça. tout ce qu’il a besoin c’est de se trouver dans les bras de quelqu’un. les émotions qu’il ressent le dépasse et vont au-delà de sa nature angoissée qui l’empêche de faire ce genre de chose. kuma est celui qui se trouve le plus proche de lui, il est celui qui lui offre un refuge et il a besoin d’être contre lui à cet instant. il est la seule chose qui tient encore debout alors il s’y accroche de toutes ses forces. « tout va bien, tout va bien… » répète-t-il, bouleversé par tout ce qu’il a vécu tandis qu’il se colle un peu plus à lui. « je suis en sécurité maintenant. » minho ne peut retenir un sourire de soulagement alors que son corps tout entier semble lui revenir. ses muscles se détendent, son coeur se calme peu à peu et il a la soudaine impression de fondre dans les bras du plus vieux.

ce ne sont pas des paroles en l’air. évidemment que kuma cherche à le rassurer, mais il n’en est pas moins sincère. il se fait confiance pour sortir minho de cet état, pour prendre soin de lui, comme il l’a toujours fait jusqu’à présent. voir minho aussi dévasté et inquiet lui serre le coeur, mais tout ira bien, et il cherche par là, à lui transmettre sa sérénité, peu importe le temps que ça prendra. lorsque le plus jeune approche sa main de son cou, kuma comprend bien vite qu'il commence à manquer d'oxygène. son réflexe est donc de déposer sa main sur son poignet, non pas pour la lui retirer, mais bien pour l'apaiser, par ce toucher. ils sont coupés, par l'écran tactile du téléphone de minho qui s'allume, indiquant la réception d'un message. kuma ne peut s'empêcher de jeter un coup d'oeil. peut-être qu'il s'agit d'un de ses amis, et que minho risque d'apprendre une nouvelle qui aggraverait son état. kuma veut s'y préparer pour pouvoir agir en conséquence. les mots qu'il parvient à lire le rassure, et la réaction de minho ne se fait pas prier. il vient le prendre dans ses bras, un geste qui rassure le plus vieux, qui comprend aussitôt que tout va bien, et que la réception de ce message pourrait d'ores et déjà commencer à apaiser minho. ni une ni deux, il vient entourer ses bras autour de son corps fragilisé par cette dure journée, le serrant contre lui, pour le réchauffer de sa chaleur mais aussi, de son soutien. l'image de ses larmes le pousse à resserrer son emprise autour de lui, alors que minho reprend finalement la parole. il répète les dires du jeune papa, alors qu'il le garde tout contre lui, secouant discrètement la tête. « tout va bien. » répète t-il, d'une douce voix qui se veut apaisante. il confirme ses paroles, alors que l'une de ses mains vient caresser le dos du jeune homme. il reste ainsi, quelques secondes. kuma pourrait en vouloir à la terre entière, pour ce que minho venait de subir. quelque part, c'est un peu ce qu'il ressent, mais sa priorité reste inchangée : minho. sa santé. son état. en étant présent pour minho, il pourra réparer les conneries de ces idiots. leur régler leur compte, il aimerait bien, mais il préfère de loin, accorder toute son attention à minho. après quelques longues secondes, kuma se détache quelque peu de lui, et ne voulant pas couper tout contact, il vient lui attraper aussitôt la main. il lui adresse un doux sourire, alors que sa main libre vient lui essuyer tendrement ses joues. « suis-moi. » souffle t-il, doucement, alors qu'il se relève délicatement espérant être suivi par minho – bien qu'il ne lui a pas lâché la main. il s'approche du canapé, faisant ainsi comprendre à minho d'y prendre place, et de se remettre de tout ça. « je reviens tout de suite. » il préfère le prévenir, le laisser seul n'est pas ce qu'il veut, mais ça ne durera que quelques secondes. un dernier sourire, et il se dirige vers la salle de bain où il attrape rapidement sa trousse de soin. il ne perd pas une seconde, et revient aussitôt dans le salon, où il s'installe aux côtés de minho, dans le canapé. une compresse dans la main gauche, un spray d'antiseptique dans l'autre, il noie la compresse avant de relever son regard vers minho. « ça ne piquera pas, mais c'est un peu froid. » il sourit, rassurant et sincère, avant d'approcher la compresse d'une plaie qui couvre le joli minois face à lui. il tamponne la plaie, délicatement. « tu as mal quelque part ? » demande t-il. il veut dire par là, une blessure qui aurait besoin de plus de soin. avec tout ça, minho n'a pas dû prêter attention à la douleur, mais kuma a besoin de savoir. il plante alors son regard dans le sien un court instant, attendant sa réponse, alors qu'il éloigne la compresse de sa peau, pour en saisir une nouvelle. il détourne le visage, reprenant l'antiseptique entre ses mains: « tu as besoin d'en parler ? » de ce qu'il s'est passé. peut-être que non, auquel cas, kuma ne lui posera aucune question sur l'identité de ses types, ni même la raison qui les auraient poussé à faire ça. mais si minho a besoin d'en discuter, kuma sera totalement à son écoute. encore une fois, le bien-être de minho passe avant tout le reste. il relève alors son regard, qu'il plante définitivement dans celui de minho. son index vient relever le menton du plus jeune, un bref sourire rassurant sur les lèvres, et kuma vient tamponner l'arcade de minho grâce à la nouvelle compresse.

c’est finit. minho n’a plus besoin d’avoir peur. n’a plus besoin de se sentir sous pression. n’a plus besoin de réfléchir. tout est fini. ses amis sont en sécurité. il l’est lui aussi. maintenant, il peut laisser tout ça derrière lui. tenter d’oublier. essayer de faire le vide. son premier réflexe pour ça est de se ruer dans les bras de kuma. de s’accrocher à lui de toutes ses forces comme s’il était le seul repère qu’il avait. d’habitude, il ne l’aurait pas fait. ou peut-être pas si franchement. trop apeuré par l’idée d’être rejeté ou d’être vu comme quelqu’un de bien trop sentimental, tactile. aujourd’hui, à cet instant précis, tout était différent. ses insécurités, ses doutes, il les oubliait. rien n’avait plus d’importance que le soulagement qu’il ressentait. ce sentiment de relâchement lui faisait du bien, certainement parce qu’il avait frôlé la mort. oui, il avait eu peur pour sa vie pour la toute première fois de sa vie. et savoir que, pour le moment, tout ça était derrière lui le poussait à oublier les doutes qu’il pourrait avoir d'habitude. et puis, il se sentait bien là, tout près de kuma. ça avait été son premier réflexe de venir chez lui. de venir à l’endroit où il se sentait le plus en sécurité. pas un instant il n’avait hésité à toquer à sa porte. parce qu’au fond de lui, il avait ressenti le besoin de venir jusqu’à lui. il avait besoin de lui, de son réconfort et de la sécurité qu’il lui offrait là. il ressentait tant la sécurité qu’il avait du mal à le lâcher par peur qu’en se trouvant loin de lui, il se sente perdu. kuma finit par se détacher doucement de lui gardant une légère distance. minho le fixe sans savoir quoi faire. son coeur bat encore trop vite. cette fois ce n’est pas à cause de la peur mais bien de ce qu’il ressent pour kuma. le plus vieux se relève suivit par le plus jeune qui se laisse guider par la main qui les lient. le jeune homme se sent subitement largué. incapable de savoir quoi faire après ce qu’il vient de ressentir. trop d’émotions pour lui. un electro choc violent. quelque chose qui lui rappelle que la vie pour lui sera toujours difficile. qu’être gay ce n’est pas toujours simple. tout ceci, il ne l’assimile pas. il préfère se concentrer sur celui qui fait désormais parti de ses pensées tous les jours. d’une voix douce, kuma lui promet de revenir vite avant qu’il le laisse un court instant dans le salon, seul. à peine kuma le quitte qu’il perd son sourire. il voudrait pleurer à nouveau mais ne le fait pas. il se contient. garde ses larmes pour lui parce qu’il veut être fort minho. affronter cette épreuve comme un grand. il en ressortira plus fort. il se tient alors droit sur le canapé comme pour tenir tête à toutes les mauvaises pensées qui tournent dans son bocal. léger sourire qui s’affiche sur le visage du gosse quand le plus vieux revient vers lui, trousse de soin en main. le cerveau de minho s’allume. il comprend mieux son absence. kuma baisse les yeux sur la compresse, minho lui le fixe avec insistance, incapable de regarder ailleurs. le plus vieux n’a pas idée de ce qui se passe dans la tête du gosse. il a pas conscience non plus que tous ses gestes tendres minho les as appréciés. peut-être plus que d’habitude. sûrement parce qu’il en avait besoin. qu’il cherchait cette tendresse venant de celui dont il est amoureux. kuma relève les yeux mettant en garde que rien ne piquera mais que ça serait peut-être un peu froid. le gamin sourit sans trop savoir quoi dire. il se laisse faire comme un cobaye. est-ce qu’il a mal quelque part? il en sait rien. haussement d’épaule pour toute réponse. dans ses souvenirs, il a prit des coups violents dans les côtes. ce n’est rien comparé à ce que ses amis ont reçu pour le défendre. « j’aurais peut-être besoin de pommade sur les côtes. je crois que j’ai pris des coups… » souffle-t-il, triste. il baisserait presque la tête. kuma continue désinfecter ses plaies. une autre question: est-ce qu’il a besoin d’en discuter? premier réflexe, il agite la tête pour dire non, doucement. pas envie de parler de ça. l’envie d’oublier par contre. de nouveau, il veut baisser le museau. regarder ses mains. cacher les larmes qui pourraient ressurgir. mais kuma l’empêche. tout souriant, il le pousse à garder la tête haute. à se concentrer sur son sourire. minho fixe le jeune homme en face de lui. et son coeur palpite toujours plus fort à tel point qu’il l’entend taper dans sa cervelle. il sait plus si c’est l’adrénaline qui le rend comme ça ou si c’est kuma qui lui fait tourner la tête. un peu des deux, certainement. à vrai dire tout se mélange. le gosse sait plus où il en est. tout ce dont il est sûr, c’est qu’il a besoin de l’affection que kuma lui donne. alors tandis qu’il le soigne encore, minho se décide à l’ouvrir. « il faut que je te dise quelque chose… » il met sa phrase en suspens le temps pour kuma de poser sa compresse. « j’ai des sentiments pour toi… j’en ai depuis quelques mois déjà. » avoue-t-il avec un courage qu’il n’aurait jamais soupçonné. il baisse un instant la tête avant d’en revenir au sujet principal de sa venue. « c’est à cause de ça qu’ils m’ont tabassés. parce que je t’aime toi ou plutôt que j’aime les hommes… » il faisait son coming out par la même occasion. jamais il ne lui avait dit. et même si tout le monde était plus ou moins au courant, les choses étaient désormais claires. soudainement, il ne savait plus où se mettre. ni quoi dire de plus. il aurait voulu se cacher. fuir même. bien qu’au fond de lui, il se sentait mieux de lui avouer ça. des mois qu’il avait passé à garder le silence sur ses sentiments, sur qui il était. aujourd’hui, il n’en pouvait plus. peut-être avait-il brisé une amitié… peut-être avait-il dégouté celui qui le rendait fou… peut-être avait-il, de nouveau, tout perdu en se révélant… ou peut-être était-ce tout le contraire…

kuma retient une grimace à la réponse de minho. il baisse un instant le regard vers ses côtes. « je regarderai après. » lâche t-il, cherchant à le rassurer. il s'occupe des plaies sur son visage dans un premier temps, et après ça, il vérifiera l'état de ses côtes. sait-on jamais, peut-être qu'une visite à l’hôpital serait une option à considérer, ou peut-être pas, il ne l'espère pas en tout cas. il reprend alors ses gestes, nettoyant les légères plaies sur son visage, ainsi que les quelques gouttes de sang séchés qui ont pu en déborder. l'étudiant s'occupera de lui comme il le peut, le voir dans cet état lui serre le cœur. s'il ne peut réparer les conneries de  ces types, il sera là pour l'aider autrement. dans un premier temps, kuma lui demande s'il a besoin d'en discuter, dans ce cas là, il sera d'une oreille plus qu'attentive pour cela, mais il ne le force en rien. si minho ne veut pas en parler, kuma ne posera pas plus de questions. alors quand ce dernier hoche négativement la tête, kuma, lui, hoche rapidement la sienne dans un geste qui avouera à minho qu'il a compris, et qu'il n'insistera pas. et comme pour le mettre plus à l'aise, il lui adresse quelques sourires. sourires présents dans l'unique but de le rassurer. tout va bien, il est en sécurité ici, plus rien ne lui arrivera, en tout cas, pas le temps que kuma auprès de lui. il continue donc de désinfecter les plaies, concentré sur sa tâche, avant d'en être sorti par minho qui reprend la parole. paroles qui font froncer les sourcils du futur infirmier, il se recule quelque peu, plantant son regard dans celui de minho. il faut qu'il lui dise quelque chose ? minho démontre par son attitude qu'il est beaucoup trop sérieux pour que ça ne soit pas grave, encore moins après ce qu'il s'est passé. il tamponne sa blessure, s'apprêtant à reprendre la parole, mais il n'en a pas le temps. minho lui lâche une bombe. des paroles qui interrompt tout geste, sa main s'immobilise, les traits de son visage tombent pour laisser place à la surprise. minho a des sentiments pour lui, depuis quelques mois. et si kuma remarque habituellement ce genre de choses, là, il ne l'a pas vu venir. des gestes ne trompaient pas, certaines paroles non plus, cependant, kuma a toujours pensé qu'il était simplement comme ça. parfois timide, et réservé. doucement, sa main vient s'écarter de son visage, venant déposer la compresse sur la table tandis que minho continue, en lui avouant finalement la raison de sa venue ici. depuis quelques secondes, ses mots touchent le cœur de kuma. une sensation des plus inhabituels pour lui, mais en plus de trouver la démarche vraiment craquante, sa vision des choses commence à changer, c'en est tout autant perturbant qu'agréable, aussi surprenant que cela puisse paraître. il est comme ça kuma, il ne se prend pas la tête, il n'a même jamais eu à le faire sentimentalement. il ne sait pas vraiment ce que ça fait, de tomber amoureux, il n'est jamais tombé amoureux, du moins, c'est ce qu'il pense. tout ce qu'il sait, c'est qu'il aime passer du temps avec minho. il se sent bien avec lui, cette sensation de pouvoir le faire sentir en sécurité, de l'aider, depuis qu'il l'avait trouvé en pleine crise d'angoisse dans la chambre à la fac. ces moments passés à discuter, ces moments passés avec lui. leur relation a évolué, c'est évident, et l'attachement que kuma lui voue, aussi. minho termine, faisant ainsi son coming-out. kuma s'en doutait un peu, plusieurs petites choses lui ont montré que minho était attiré par la gente masculine, mais c'est encore plus courageux de le dire. un moment de flottement, une absence d'expression verbale dû à la surprise de ses aveux. ça ne lui arrive jamais, d'habitude, mais là, minho l'a surpris. il a bien dû mal à mettre de l'ordre dans ses ressentis, tout ça le bouleverse pas mal, et pas dans le mauvais sens du terme. minho a usé d'un courage monstre pour lui avouer tout ça, et kuma en a conscience. « wow... » reprend t-il. pour dire vrai, il lui en a coupé le souffle. kuma qui ne sait pas quoi dire, c'est bien une première. mais c'est bien difficile pour lui, de répondre à tout ça, tout en gérant ce qu'il ressent actuellement. son regard sur minho change au fur et à mesure des secondes. il ne va pas le cacher, minho lui a toujours plu, physiquement dans un premier temps, mais pas que. en apprenant à le connaître, kuma a fait la connaissance d'un jeune homme rempli de bonté, de traumatismes, certes, il est parfois perturbé, mais son courage pour affronter tout ça a comme fait fondre le jeune papa. souriant, dégageant une énergie folle, qui rendent les choses plus faciles pour lui. s'il n'a rien tenté jusqu'à présent, c'est bien parce qu'il n'a jamais su faire la différence de ses sentiments, débutant dans ce domaine. mais aussi parce qu'il n'avait pas mis à l'aise minho allant jusqu'à le faire fuir, lorsqu'il l'avait embrassé. certes, ce n'était qu'un baiser ayant pour but de l'aider à se sortir de sa crise d'angoisse, mais tout de même, il ne voulait pas prendre le risque. ses réactions qui peuvent désormais s'expliquer par la présence de ses sentiments, kuma lui, les interprétaient autrement. il affiche  un tendre sourire, sentant son cœur se gonfler anormalement dans sa poitrine. minho vient tout de même de lui dire clairement qu'il l'aimait. sans même s'en apercevoir, son regard vient très souvent chercher la vision de ses lèvres. « je sais que tu t'attends sûrement à une réponse de ma part, et crois-moi j'ai beaucoup de choses à te dire. »  son sourire s'élargit quelque peu. « mais là, tout de suite, je ne pense qu'à t'embrasser. » il aimerait pouvoir lui dire certaines choses, mais son esprit est bien trop concentré ailleurs. il veut l'embrasser, maintenant. « je peux ? » demande t-il, finalement, alors qu'il sent son cœur s'affoler dans sa poitrine. évidemment, qu'il lui demande, minho n'est peut-être pas en état pour ça, et si kuma le désire à l'heure actuelle, peut-être que ce n'est pas le cas de minho, malgré ce qu'il vient de lui avouer. kuma veut faire les choses bien, débutant dans ce domaine qu'est l'amour, peut-être, mais il n'en sera pas maladroit pour autant.
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dans un élan de courage, il avait tout dit. comme un besoin de laisser sortir des mois de secrets. se débarrasser d’un poids, pour ainsi dire. en tout cas, minho se sentait léger après ces révélations. des semaines qu’il avait passées à cacher tout ça derrière un rôle qu’il n’arrivait pas à tenir. incapable de cacher ses sentiments. quand on connaissait un tant soit peu le jeune homme on pouvait très vite repéré les gestes qui ne trompaient pas. d’ailleurs, lui-même était persuadé que kuma l’avait comprit. finalement, il ne lui avait peut-être rien apprit. alors minho baisse la tête. il se cache parce qu’il a honte de ce qu’il vient de dire et puis se mélange à ça, la peur. angoisse soudaine qui lui fait penser qu’il a tout foutu en l’air, qu’il a brisé un lien qu’il aurait voulu gardé s’il avait su se taire. il pense que tout est fini, que plus rien ne sera comme avant. amitié bousculée, amitié qui n’en est maintenant plus une… le silence qui s’installe et qui n’aide en rien à calmer les pensées du plus jeune. dans sa tête tout s’affole, il pense au pire et ne voit rien d’autre que le pire. il voudrait fuir le plus loin possible quitte à ne plus jamais revoir son sourire. quitte à vivre loin de tout ce qu’il a vécu avec lui. la fuite serait moins douloureuse que d’affronter un refus. et pourtant, quand il entend sa voix rompre le silence, minho se décide à relever la tête, à faire face à sa réponse. il ne comprend pas d’où vient ce courage qu’il ressent mais il en profite. longue inspiration de sa part alors que le silence étouffant reprenne sa place. les secondes deviennent des minutes et tout semble durer une éternité. pour le jeune homme, c’est difficile de ne pas s’effondrer, de garder la tête haute alors qu’il ne pense qu’à se cacher, qu’à fuir. le temps est en suspens, comme s’il était lui-même incapable de continuer sa course tant que kuma n’aura pas répondu. minho a l’impression que la terre entière s’est arrêté de tourner. sa respiration se stoppe au moment où un sourire se dessine sur le visage de kuma. il aimerait lui répondre par le même sourire mais il en est incapable. tout autour de lui l’étouffe, ses pensées, ce silence, le temps qui s’est arrêté, tout. les mots du plus vieux lui arrivent aux oreilles comme au ralenti avant qu’il l’entende lui dire qu’il ne pense qu’à l’embrasser. à ce moment-là, il sent que le temps reprend sa course, que la terre tourne à nouveau et puis, lui, il est là sans être certain d’avoir bien entendu. de tous les scénarios qui lui ont traversés l’esprit, celui-ci n’en faisait pas partie. pour lui, c’était impossible même dans un univers parallèle. alors il a bien du mal à y croire, il se met à rire nerveusement avant de bredouiller quelque chose. « vrai-... qu-... » les mots ne veulent pas sortir et même s’il voulait faire une phrase, il ne saurait quoi dire. tout s’affole dans sa tête, un sacré bordel qui lui donne l’impression d’entendre chacunes de ses pensées. je peux ? le regard de minho papillonne sans être certain d’être dans la réalité. est-ce qu’il venait de lui demander l’autorisation de l’embrasser? son coeur s’agitait et battait de plus en plus fort au fil des secondes à tel point que minho se demandait s’il n’allait pas éclater. il baisse les yeux vers les lèvres du plus vieux. pendant des mois, il s’est imaginé ses baisers. des semaines qu’il a passé à fantasmer la douceur de ses lèvres contre les siennes. peut-être même qu’il en rêvait encore à cet instant. pourtant, tout semblait bien réel, plus réel que le plus fou de ses songes. « o-oui, bien sur que tu peux. » il butte sur les mots mais qu’importe, le message est clair: embrasse-moi, kuma, pense-t-il silencieusement. s’il était plus entreprenant, il aurait fait le premier pas en lui prenant la main avant de venir coller ses lèvres contre les siennes. mais minho n’ose plus bouger par peur que tout ceci ne soit qu’un énième rêve qui rendrait le retour à la réalité plus brutal que jamais.