Né dans une famille ayant peu de moyens, tu as rapidement appris la valeur des chose, de l'argent à te débrouiller seul. Oh... Il ne faut pas croire que c'était parce que tes parents n'avaient rien à faire de toi. Non. Au contraire, ils étaient la plupart du temps absents pour vous permettre de vivre, à ton frère et toi, une vie potable. Une vie dans laquelle tu ne te demandes pas si tu vas pouvoir manger ou si tu pourras t'abriter pendant la nuit. Une vie simple, et modeste. Il était, d'ailleurs, très rare qu'ils vous chicanent ou vous force la main à faire vos devoirs. Quand il arrivait du boulot, crevés, vos leçons étaient faits, la table mise et le souper prêt. Certes, vous n'étiez pas des chefs cuisiniers de restaurant cinq étoiles, mais vous vous en sortiez. La fin de semaine, vous vous occupiez du lavage et du ménage. Lorsque ton frère fut en âge d'avoir un petit boulot, tu fus seul à t'occuper de ses tâches. Du moins, la plupart du temps, car il arrivait à ta mère ou à ton père de venir faire des trucs avec toi. Il voulait tout de même passer un peu de temps avec leur plus jeune. Puis, c'était le moment où ils te démontraient le plus d'affection.

Ton enfance n'a donc, pour la majorité, pas été comme celle des jeunes de ton âge. Quoiqu'ils vous arrivassent de faire des sorties de famille. L'une d'entre elle est gravé dans ta mémoire à jamais. C'était une sortie à la plage. Vous aviez tout préparer pour cette journée fantastique. Tu avais même pris soin d'apporter quelque gonflable. Malgré le fait que tu es dix ans, tu n'avais jamais pris un seul cours de natation de ta vie. Tu allais donc rester prudent et ne pas aller trop loin dans l'eau. Hors, les plages ne sont pas faites comme les piscines. Il y a parfois des petit creux qu'on ne s'attend pas. Cette journée-là, tu en trouvas un malgré toi. Tu aurais pu facilement retourner à un endroit plus sécuritaire, mais c'était une journée chaude. Il y avait, donc, beaucoup de monde. Tu te fis bousculer par quelqu'un qui jouait avec sa planche. Ça t'amena vert un endroit plus profond. Ton corps s'immergea rapidement dans l'eau. La panique prit sur toi. Tu voulais remonter, mais quelque chose bloquait ton retour à la surface : la planche. Tu tentas de t'en éloigner et ce fut autour des algues de te piéger. Tu t'agitas encore plus. Si ton frère ne t'avait pas cherché du regard et que la personne sur la planche n'avait pas crié, tu y aurais laissé ta peau. Ton frère fut, donc, celui qui te ramena sur la rive. Tu n'avais jamais eu aussi peur que tu en pleuras énormément. Ce fut ce jour-là que ta peur de l'eau commença. Ton frère et tes parents ont bien essayé de te faire changer d'avis en te disant que t'inscrire à des cours de natation est possible. Hors, tu ne veux rien entendre. Tu avais deux bonnes raisons : ta peur et l'argent que vous n'avez pas.

Le début de ton adolescence aurait pu être marqué que par des choses normales auxquelles tous les jeunes de ton âge faisaient face. Non. Tu ne pouvais pas simplement te chercher, détesté tes boutons et en avoir marre de tous les changements qui se produisait chez toi. Non... Pas du tout... Il fallait qu'en plus, tu le perdes, lui. Tu t'en souviens comme si c'était hier. Il devait être aux environs de minuit. Tu étais toujours debout. Toujours debout pour approfondir tes connaissances avec les livres que tu avais empruntées, le jour même, à la bibliothèque. Tu n'avais pas perdu cette soif de connaissance et ton envie de sortir ta famille de cette façon de vivre. C'est pour ça que tu touchais à un peu tout. Tu voulais t'ouvrir le plus de portes possibles. Submergé par ta lecture, tu entendis le téléphone sonner et des pas suivirent. Puis, un cri et des pleurs suivirent. Tu laissas ta chambre et te dirigeas vers ta mère qui était déjà au sol. Ton père la tenait dans ses bras. Il était impossible d'avoir une réponse d'elle. Tu pris donc le combiné et parlas. Ce fut à ce moment qu'on te dit que ton frère n'était plus, qu'il était mort dans un accident de voiture. Ton cœur se fendit immédiatement. Tu ne voulais pas le croire. Tu ne pouvais pas. Tu devais voir pour en avoir le cœur net. Tu allumas la télévision au poste des nouvelles. Des images de voiture ayant fait des tonneaux y est montrée. Tu pourrais la reconnaître entre mille. C'était celle de l'un des amis de ton frère. Par les images, ton père compris. « Aucun survivant. » Tes yeux se mirent à pleurer.

Après avoir confié ta mère à une personne de confiance, ton père et toi êtes aller récupérer les biens de ton frère. Parmi ses objets, sa chaîne s'y trouvait. La chaîne qu'il n'enlevait jamais et qu'il avait refusé de te prêter. Ta gorge était serrée pendant que vous arrangiez les derniers détails concernant ton frère. Quelques jours plus tard, les funérailles. Ce fut ce jour que tu dire au revoir à ton frère et lui promis de prendre soin des parents comme tu lui avais promis quand il avait été accepté à l'université. L'université... Une chose qu'il n'aura pas eue le temps de faire au final. Recevant les condoléances de vos amis et membres de votre famille, ta mère finit par te prendre à part. Elle sortit de son sac à main la fameuse chaîne. « Je crois qu'il aurait voulu que ça te revienne. » Tu allais t'objecter, car ta mère l'avait dans ses mains depuis que vous l'aviez ramené à la maison. Elle t'arrêta. « Il sera toujours avec toi. » Elle te la passa autour du cou et te sourit les yeux plein d'eau..

Le reste de ton adolescence, tu la passas à travailler encore plus fort et à soutenir ta famille. Tu devais te montrer fort pour eux. Tu devais être la personne sur qui ils pouvaient se reposer. Mais toi sur qui tu te reposais ? Personne.

Lorsque tu fus en âge, tu commenças à remplir des applications universitaires. La plupart de celles que tu voulais se trouvaient à Séoul. Tu fus accepté à l'une d'entre elles et ce qui était génial est que tu avais réussi à décrocher un prêt et bourse. Tu quittas donc Busan un mois plus tard. À ton arrivé, tu trouvas rapidement les problèmes. Il faut dire qu'arriver dans une grande ville comme celle-ci est déstabilisant. Tu avais donc besoin d'une ancre, de quelques personnes pour te montrer comment vivre à Séoul. Cette ancre, tu la trouvas parmi un gang de délinquants. Un gang que tu intégras assez rapidement pour ta façon d'être et les très bons plans que tu élaborais pour faire vos délits. Mais tu ne te voyais pas le faire toute ta vie. Ce n'est pas ce qui allait permette à ta famille de vivre mieux. Tu te sortis, donc, de là lorsque tu en eusses assez. Bien entendu, ça ne fut pas facile, car les gars ne voulaient pas te lâcher. Heureusement, tu as pu leur démontrer que tu étais plus malin qu'eux, que tu avais des choses sur chacun d'eux. Manipulateur ? Non. Tu voulais simplement te protéger. Ils te laissèrent tranquilles.

Ça fait, maintenant, quatre ans que tu es à Séoul. Les jours se ressemblent. Tu fais toujours de ton mieux pour arrivée à ton but. Tu donnes des nouvelles à tes parents et tu assures tes arrières. L'un des seuls trucs qui te sort de ton train-train quotidien est elle, Son Bona. Ce mystère qui te fait ressentir des choses que tu n'avais jamais ressentie auparavant.