Young Won ou le fils unique d'un couple marié trop tôt, qui espérait qu'avoir un enfant sauverait leur couple, vous savez, on appelle ça un « enfant pansement ». Ironiquement, son nom est proche du mot « toujours » comme s’ils tentaient de se faire une promesse en le mettant au monde. Promesse que ces parents n’auront pas tenue, car Young Won n'était pas la réponse à leurs problèmes de couple. Mais il n'a pas été un catalyseur non plus. Au final, ce petit garçon a été une victime collatérale. Heureusement, Young Won ne garde aucun souvenir des disputes et des crises de larmes, ni même du divorce ou du passage devant le juge où sa garde exclusive a été accordée à sa mère. Il n'avait que quatre ans en même temps. Il garde quand même en tête une image, celle de la valise que son père lui a offerte après ça, c'était celle dans laquelle il mettait ses affaires lorsqu'il allait chez lui un week-end sur deux. C’était une valise Dooly, il l’adorait. Mais cette période au final n'a pas duré longtemps. Deux ans après, sa mère a rencontré un autre homme, et ils se sont rapidement mariés. L'enfant se contentait tout à fait de sa petite vie tranquille jusque-là, mais cette rencontre par contre, et le mariage qui suivit ont tout chamboulé.

Le beau-père de Young Won est un militaire américain, un Marines s'il vous plait ! Lorsqu’il a rencontré la mère du petit garçon, il était en mission en Corée du Sud, et la fin de celle-ci est ce qui a justifié la rapidité du mariage. Outre le fait de voir sa mère se marier avec un homme qu'il comprenait à peine (puisqu'il ne parlait pas encore anglais) il devait le suivre dans ce pays où il ne comprenait personne. Les premiers mois ont été difficiles. En plus, du haut de ses six ans, il arrivait juste à se dire que son père lui manquait beaucoup et il avait peur qu'il s'ennuie seul en Corée. Et puis finalement, c'est comme tout, on s'y fait. C’est sans doute ces événements qui ont forgé la personnalité qu’il a aujourd’hui, le fait de se faire à tout, de s’adapter aussi facilement. Le petit garçon qu’il était a assimilé le fait qu'aux Etats-Unis, on l'appelait Eden, il s'est fait à la langue et la maîtrise aujourd'hui parfaitement. Et puis au bout de quatre ans, il a fallu déménager à nouveau, autre pays, autre langue aussi mais heureusement il garda son prénom d'Eden. La Grèce, pendant quatre ans. Il a été dans une école internationale, ce qui ne l'a pas empêché d'apprendre les balbutiements de la langue. Puis nouveau départ, retour aux USA, enfin, à Guam. A 18 ans, retour à son premier point de chute américain : Hawaï. Son beau-père étant plus âgé, les missions à l'internationale étaient terminées. Eden a repassé son examen de fin d'études et à 19 ans a pu rentrer dans une école de commerce, il logeait sur le campus. C'est là-bas qu'il a goûté à l'indépendance, dans son logement étudiant. Et puis une fois diplômé, le choix du "et quoi maintenant ?" a été difficile. Mais vint le déclencheur pour lui, enfin pour toute sa famille au final : la retraite de son beau-père. Sa mère a décidé de rentrer au pays, son beau-père de la suivre et d’embarquer les deux enfants qu’ils ont eu ensemble, et Young Won a décidé de se joindre à l’aventure. C'est donc dans son pays natal que les choses se sont mises en place pour le jeune homme. Arrivé à Séoul, il s'est trouvé un appartement, et a continué ses études à l’université Yonsei. Il a intégré la fraternité des Sango avec lesquels il est resté jusqu’à la fin de ses études. Young Won a, en même temps, aidé sa mère dans son projet de restaurant à Itaewon et il en est aujourd’hui le co-gérant. Il est très fier de la réussite de l‘établissement, il se prendrait presque pour un businessman. Mais il refuse de brûler les étapes en voulant aller trop vite. Il travaille mais laisse les choses se faire à leur rythme même si la culture coréenne lui donne encore du fil à retordre.