tu fais celle qui ne voit pas de quoi wenyi parle alors que tu sais exactement ce qu’elle a en tête. elle parle de ta relation avec jinsun et tu ne comprends pas comment elle a pu s’en rendre compte. tu n’es pas bavarde concernant cette étape de ta vie. même ta famille ne sait pas ce qui s’est passé. personne ne sait ce que tu as vécu. tu as menti à tout le monde sur le motif de votre rupture. tu as dit que c’était parce que tu avais été trop vite, alors que clairement c’est parce qu’il te frappait régulièrement. tu ne comprends donc pas comment elle a pu s’en rendre compte et tomber juste. ce n’est que lorsque la pyo remonte sa manche que tu saisis le pourquoi. tes yeux se posent sur ce bleu qui orne son avant-bras. tu frissonnes en frottant ton bras, là où le dernier bleu a disparu il n’y a pas longtemps. ça te renvoie à ton propre état, état dans lequel tu étais il n’y a pas si longtemps. tu pousses un soupir en écoutant la jeune femme parler et ton regard remonte vers le sien et tu vois ta propre détresse se refléter dans son regard. vous êtes pareilles. tu secoues la tête aux mots de la jeune femme. tu ne veux pas en parler, pas pour le moment. alors, tu préfères faire en sorte que tout se retourne vers wenyi. « t’es encore avec lui… » ce n’était même pas une question, mais plus une information que tu donnais, une affirmation. tu le vois et le sait parce que sinon, le bleu ne serait pas encore plus vif. « depuis combien de temps ? » tu ne veux pas forcément lui servir de psy, mais c’est ton côté maternel qui ressort. tu passes plus de temps à t’occuper des autres qu’à t’occuper de toi-même. et c’était ce que jinsun te reprochait le plus souvent, de faire passer ta famille avant lui.

C’était évident. Pour que quelqu’un puisse se livrer il fallait inévitablement se livrer en premier. Comme une preuve de bonne foi. Wen Yi avait le même profil, fuyant et détestant parler de sa situation. Elle comprenait parfaitement que Hojin puisse ainsi se détourner de sa relation et se concentrer sur celle de Wen Yi. Chercher les similitudes, chercher à se rassure, se dire que ce n’était pas la même chose, que c’était peut-être pire, savoir si elle était vraiment capable de comprendre ? C’était si facile de le dire, mais est-ce que quelqu’un pouvait réellement savoir ce que ressentait Wen Yi quand son mari levait la main sur elle, la peur qui lui sciait les jambes. Ce dégoût d’elle. Ce dégoût du monde. Cette peur de tomber enceinte. Cette pression qu’on lui mettait pour qu’elle tombe enceinte. Il y avait tout. Tout ce que les autres ne voyaient pas qui lui collait la nausée. Marquant une pause, Wen Yi fixe le vide avant d’affronter le regard d’Hojin et de souffler « Quelques temps. » Un sourire désabusé sur les lèvres et un poids qui s’ajoute à ses épaules de peur que son secret soit découvert Wen Yi décidait de faire confiance et c’était affreusement douloureux. Par automatisme elle réajuste les manches de son petit tailleur parfait et ajoute simplement « applique de la glace tout de suite et masse les hématomes … il partiront plus facilement. » dit-il simplement sans oser la regarder. Wen Yi relève finalement le visage et souffle « Tu n’as pas à avoir peur de lui … d’accord ? » peut-être que c’était finalement ce qu’elle aurait aimé entendre …