allongé sur la glace, les yeux fermés et les mains croisées sur sa poitrine, woo sung attend que la douleur lancinante située au niveau de sa tempe s’estompe. touché par un palet perdu et légèrement assommé, il en profite pour faire défiler sa vie derrière ses paupières, juste au cas où. dramaqueen much.

il n’y a pas grand-chose à raconter sur le bonhomme, sa vie est plutôt classique si on laisse de côté la fortune familiale, la carrière d’athlète professionnel toute tracée devant lui et les activités plus ou moins illégales – tout est une question de point de vue – de sa sœur et de son père. si l’on remonte depuis sa naissance, woo sung n’a jamais manqué de rien si ce n’est d’une mère, malheureusement décédée en couches. la maison remplie de photos et la présence du reste de sa famille ont pallié avec efficacité à l’absence d’un amour maternel. passionné voire fanatique de sport depuis l’enfance, woo sung a appris à se prendre des coups et des ballons en pleine face depuis son plus jeune âge. il a maintenant la chance de faire partie de l’équipe de hockey de anyang depuis quelques années. l’un des meilleurs joueurs de sa catégorie, c’est plusieurs fois qu’il a été sélectionné dans l’équipe nationale des moins de vingt ans pour participer au challenge d’asie. autant dire qu’il n’a pas de soucis à se faire pour son avenir. enfin… seulement s’il ne se fait pas prendre en train d’aider sa sœur dans ses courses illégales. s’il n’y participe pas en tant que pilote, il se trouve être le copilote de terrain de woo hee sur les circuits. c’est d’ailleurs l’inconscience de sa sœur, véritable tête brûlée, qui l’a forcé à faire preuve de maturité bien trop jeune. il a cependant décider, consciemment ou inconsciemment, de rattraper son retard. woo sung, c'est un véritable paradoxe. le reste de sa vie, jusqu'à cet instant, s'est en fait déroulé sans encom- « t’es mort ? » la voix vient d’au-dessus de lui. immobile depuis maintenant quelques minutes, l’inquiétude commençait à monter sur la glace. « je veux que t'éparpilles mes cendres dans l’hangang en chantant le générique de pokémon, merci. » un lourd soupir s’échappe des lèvres de son coéquipier qui lui donne un coup de pied pour qu’il se relève. le coach hurle de l'autre côté de la patinoire que la sieste est finie et c'est avec une motivation quasi-inexistante que woo sung ouvre les yeux, mettant fin à son dialogue interne.