Meeting again for the first time (Yohan + Ilnam)
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Meeting again for the first time (Yohan + Ilnam) | Sam 30 Mar - 3:22 Citer EditerSupprimer
Meeting again for the first time
yohan & ilnam
Je fourrai mon portable dans ma veste en cuir d’un geste irrité, puis, après un instant de réflexion, le ressortis et composai le numéro de Kitae. Après cinq sonneries, j’allais raccrocher lorsque j’entendis enfin sa voix me demander immédiatement « Encore les parents ? » Je haussai un sourcil et soupirai. Il me connaissait trop bien. « Ilnam ? T’es là ? » Plutôt que de répondre à sa question, je changeai de sujet.
« Hey, tu veux pas sortir ce soir ? J’ai envie de me changer les idées un peu. »
Je n’avais pas exactement envie de parler de la manière dont ma mère s’était une énième fois adressée à moi, sachant qu’en plus cela allait agacer mon meilleur ami qui, je le savais, commençait sérieusement à en avoir assez que mes parents me traitent de la sorte. C’est pourquoi je préférais éviter le sujet autant que possible. Mais il était rare que je l’appelle puisqu’on se voyait pratiquement tous les jours et qu’il m’aurait suffi de passer à son appartement si je voulais discuter de quoi que ce soit. Cette fois, pourtant, je n’avais qu’une envie : sortir et ne penser à rien d’autre qu’à la super soirée que j’allais passer. Hélas, mon ami m’expliqua qu’il avait déjà fait des projets avec quelqu’un et qu’il ne pourrait donc pas m’accompagner. Ainsi je me résignai à passer la soirée seul. Au début en tout cas. Je comptais bien me faire de nouvelles connaissances, et peut-être même de nouveaux amis ?
Une main dans la poche de mon jean, l’autre écrasant ma cigarette sur la poubelle, je me râclai doucement la gorge avant de pousser la porte de la Fleur Blanche, l’un des rares bars que je n’avais pas encore eu l’occasion de visiter. A peine entré, je fus frappé par l’ambiance à la musique entraînante d’un côté et à la fois détendue de l’autre, au bar. Je scannai rapidement l’endroit du regard et, pour entamer la soirée comme à mon habitude, me dirigeai en premier lieu vers le bar. Etrangement, alors que je traversais la pièce, plusieurs personnes me saluèrent, accompagnant parfois leurs paroles d’une tape sur l’épaule. Me disant que c’était peut-être des étudiants du campus – le visage desquels j’étais toutefois incapable de reconnaître –, ou des fans, je n’en tins pas vraiment compte et me contentai de sourire en retour. La même chose se reproduisit à la seconde où je rejoignis enfin le bar, où le barman me fit une curieuse remarque.
« Tiens, t’as décidé de changer de style ? »
Je ne pensais certainement pas tomber sur des gens aussi amicaux à peine passé le pas de la porte. Certes, j'avais prévu de faire connaissance, mais je ne m'attendais pas à ce que cela se fût fait instantanément. J’observai mon interlocuteur et fis une pause avant de lui répondre :
« Euh oui, effectivement, je me suis fait une nouvelle couleur hier… »
« Pas mal le blond, pas mal du tout ! Alors, qu’est-ce que je te sers aujourd’hui ? »
Me confondait-il avec quelqu’un d’autre ? Malgré cela je ne relevai pas et, après un court moment, décidai de commencer léger et commandai un daïquiri glacé à la fraise. Le barman afficha un air dubitatif, presque choqué.
« Ça va ? T'es malade ? Tu veux t’allonger un peu ? Depuis quand tu bois ce genre de truc ? »
Je fronçai les sourcils, complètement perdu cette fois-ci.
« Depuis que j’en ai envie, peut-être ? Pourquoi ? J’ai pas le droit ? »
Il fit un pas en arrière et leva les bras comme pour se rendre, puis s’en alla préparer mon cocktail.
Je m’installai à une table haute et commençai à siroter ma boisson. Soudain, je sentis mon portable vibrer dans ma poche et, voyant s’afficher la photo saugrenue que j’avais prise de Kitae pendant qu’il dormait, décrochai. « Qu’est-ce qu’il y a ? »
« Ilnam. Si tu as besoin de parler, viens ! J’annulerai mon rendez-vous. »
Qu’il était bon, mon ami. Il était sérieux, et aurait réellement été capable de tout laisser en plan si jamais j’avais besoin de lui. Cependant, ce n’était pas le cas aujourd’hui, du moins pas au point de chambouler ses projets.
« Non, c’est bon, t’inquiète ! Finalement je préfère prendre l’air tout seul. Profite de ta liberté ! »
Kitae n’était pas dupe, mais il n'insista pas et me fit seulement promettre de passer le voir le lendemain.
Poussant un léger soupir, je reportai mon attention sur mon verre. Mais à l’instant-même où je baissais les yeux, je marquai un temps d’arrêt après avoir aperçu un visage qui me semblait plus que familier. Relevant soudainement la tête, il ne me fallut pas longtemps pour le retrouver alors qu’il passait à moins d’un mètre de moi. Sans réfléchir, comme par automatisme, je dépliai mon bras et agrippai l’épaule de celui que j’avais cru halluciner. Et pourtant, il se tenait bien juste devant moi, bien réel, bien vivant, semblable à mon reflet mais pas tout à fait. Mis à part la couleur de cheveux, la seule chose qui nous différenciait était clairement la tenue. Avec mon jean usé et mon t-shirt acheté pendant les soldes, je n’avais pas autant de classe. Je me mis à douter de la légalité du contenu de mon verre. Il a glissé quoi dans mon cocktail…? M’étais-je endormi ? A moins qu’il ne s’agît véritablement d’une hallucination ? Alors que mon cerveau était sur le point d’imploser, je terminai inconsciemment ma pensée à voix haute : What the fuck ? Qu’est-ce que je fais là, en face de « moi-même ? »
Les yeux ronds comme des billes, bouche entrouverte, je pus constater qu’il ne reproduisait pas mes mouvements, ce qui signifiait que je ne me trouvais pas non plus face à un quelconque miroir défectueux qui altérait l'apparence des gens. Je resserrai machinalement ma prise sur son épaule, comme s’il n'était même pas envisageable de le lâcher avant d’avoir obtenu une réponse à la question que j’oubliai carrément de formuler : Qu’est-ce qu’il se passe ?!
« Hey, tu veux pas sortir ce soir ? J’ai envie de me changer les idées un peu. »
Je n’avais pas exactement envie de parler de la manière dont ma mère s’était une énième fois adressée à moi, sachant qu’en plus cela allait agacer mon meilleur ami qui, je le savais, commençait sérieusement à en avoir assez que mes parents me traitent de la sorte. C’est pourquoi je préférais éviter le sujet autant que possible. Mais il était rare que je l’appelle puisqu’on se voyait pratiquement tous les jours et qu’il m’aurait suffi de passer à son appartement si je voulais discuter de quoi que ce soit. Cette fois, pourtant, je n’avais qu’une envie : sortir et ne penser à rien d’autre qu’à la super soirée que j’allais passer. Hélas, mon ami m’expliqua qu’il avait déjà fait des projets avec quelqu’un et qu’il ne pourrait donc pas m’accompagner. Ainsi je me résignai à passer la soirée seul. Au début en tout cas. Je comptais bien me faire de nouvelles connaissances, et peut-être même de nouveaux amis ?
Une main dans la poche de mon jean, l’autre écrasant ma cigarette sur la poubelle, je me râclai doucement la gorge avant de pousser la porte de la Fleur Blanche, l’un des rares bars que je n’avais pas encore eu l’occasion de visiter. A peine entré, je fus frappé par l’ambiance à la musique entraînante d’un côté et à la fois détendue de l’autre, au bar. Je scannai rapidement l’endroit du regard et, pour entamer la soirée comme à mon habitude, me dirigeai en premier lieu vers le bar. Etrangement, alors que je traversais la pièce, plusieurs personnes me saluèrent, accompagnant parfois leurs paroles d’une tape sur l’épaule. Me disant que c’était peut-être des étudiants du campus – le visage desquels j’étais toutefois incapable de reconnaître –, ou des fans, je n’en tins pas vraiment compte et me contentai de sourire en retour. La même chose se reproduisit à la seconde où je rejoignis enfin le bar, où le barman me fit une curieuse remarque.
« Tiens, t’as décidé de changer de style ? »
Je ne pensais certainement pas tomber sur des gens aussi amicaux à peine passé le pas de la porte. Certes, j'avais prévu de faire connaissance, mais je ne m'attendais pas à ce que cela se fût fait instantanément. J’observai mon interlocuteur et fis une pause avant de lui répondre :
« Euh oui, effectivement, je me suis fait une nouvelle couleur hier… »
« Pas mal le blond, pas mal du tout ! Alors, qu’est-ce que je te sers aujourd’hui ? »
Me confondait-il avec quelqu’un d’autre ? Malgré cela je ne relevai pas et, après un court moment, décidai de commencer léger et commandai un daïquiri glacé à la fraise. Le barman afficha un air dubitatif, presque choqué.
« Ça va ? T'es malade ? Tu veux t’allonger un peu ? Depuis quand tu bois ce genre de truc ? »
Je fronçai les sourcils, complètement perdu cette fois-ci.
« Depuis que j’en ai envie, peut-être ? Pourquoi ? J’ai pas le droit ? »
Il fit un pas en arrière et leva les bras comme pour se rendre, puis s’en alla préparer mon cocktail.
Je m’installai à une table haute et commençai à siroter ma boisson. Soudain, je sentis mon portable vibrer dans ma poche et, voyant s’afficher la photo saugrenue que j’avais prise de Kitae pendant qu’il dormait, décrochai. « Qu’est-ce qu’il y a ? »
« Ilnam. Si tu as besoin de parler, viens ! J’annulerai mon rendez-vous. »
Qu’il était bon, mon ami. Il était sérieux, et aurait réellement été capable de tout laisser en plan si jamais j’avais besoin de lui. Cependant, ce n’était pas le cas aujourd’hui, du moins pas au point de chambouler ses projets.
« Non, c’est bon, t’inquiète ! Finalement je préfère prendre l’air tout seul. Profite de ta liberté ! »
Kitae n’était pas dupe, mais il n'insista pas et me fit seulement promettre de passer le voir le lendemain.
Poussant un léger soupir, je reportai mon attention sur mon verre. Mais à l’instant-même où je baissais les yeux, je marquai un temps d’arrêt après avoir aperçu un visage qui me semblait plus que familier. Relevant soudainement la tête, il ne me fallut pas longtemps pour le retrouver alors qu’il passait à moins d’un mètre de moi. Sans réfléchir, comme par automatisme, je dépliai mon bras et agrippai l’épaule de celui que j’avais cru halluciner. Et pourtant, il se tenait bien juste devant moi, bien réel, bien vivant, semblable à mon reflet mais pas tout à fait. Mis à part la couleur de cheveux, la seule chose qui nous différenciait était clairement la tenue. Avec mon jean usé et mon t-shirt acheté pendant les soldes, je n’avais pas autant de classe. Je me mis à douter de la légalité du contenu de mon verre. Il a glissé quoi dans mon cocktail…? M’étais-je endormi ? A moins qu’il ne s’agît véritablement d’une hallucination ? Alors que mon cerveau était sur le point d’imploser, je terminai inconsciemment ma pensée à voix haute : What the fuck ? Qu’est-ce que je fais là, en face de « moi-même ? »
Les yeux ronds comme des billes, bouche entrouverte, je pus constater qu’il ne reproduisait pas mes mouvements, ce qui signifiait que je ne me trouvais pas non plus face à un quelconque miroir défectueux qui altérait l'apparence des gens. Je resserrai machinalement ma prise sur son épaule, comme s’il n'était même pas envisageable de le lâcher avant d’avoir obtenu une réponse à la question que j’oubliai carrément de formuler : Qu’est-ce qu’il se passe ?!
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Re: Meeting again for the first time (Yohan + Ilnam) | Dim 31 Mar - 16:13 Citer EditerSupprimer
Meeting again for the first time
yohan & ilnam
ain't gonna lie, it ain't easy to be me. Toute dépendance commence par un acte de soumission. soumis à un passé dont il ne possédait guère de souvenirs, soumis à une peine sur laquelle il ne pouvait poser aucun mot. soumis à ses propres démons, incapable d'aimer autrui sans apprendre en premier lieu à s'aimer lui même. il avait si longtemps était dépendant de sa souffrance qu'il n'en avait jamais appris à vivre sans. comment était-ce que de vivre sans souffrir ? C'était dans l'angoisse que yohan éprouvait son délaissement. Fuyant sa liberté, sa subjectivité, il cherchait inconditionnellement à se perdre au sein d'un tout : de ses cauchemars, de son désir d'oubli, de sommeil, d'extase et de mort. Il ne parvenait jamais à atteindre son moi, cette personne qui ferait de lui qui il était réellement. tel un puzzle auquel il manquait une pièce, yohan tentait de combler le vide dans des éléments superficiels qui lui procuraient un plaisir tout autant superficiel, le poussant à se plonger dans une réalité fictive, inventé de toute pièce, une réalité qu'il pensait gérer jusqu'au jour où il avait réalisé en être dépendant.
sa dépendance, celle dont il pensait avoir pleinement conscience, celle qu'il pensait pouvoir contrôler. jusqu'à ce jour où cette dépendance avait finis par blesser bien plus que son être, blesser ilkwon, blesser srey, blesser mia. il n'existait plus personne que yohan n'ai su blesser. et ce n'était que lorsque tout ce qu'il possédait semblait réduit en poussière qu'il prenait enfin la décision de se reprendre en main. ce n'était pas la première fois qu'il se décidait à se reprendre en main, mais certainement la première fois qu'il était déterminé à le faire. non pas seulement pour lui mais surtout et essentiellement pour khaliyan. Le sevrage était complexe, difficile et bien plus douloureux qu'il n'aurait su l'imaginer. ne plus toucher à la Crimson ni aux autres merde qu'il avait pu prendre l'habitude d'ingérer se révélait être une véritable torture d'autant plus considérant le milieu dans lequel il avait évoluait et vivait. État de malaise, dysphorie, asthénie, anhédonie, troubles du sommeil, absence d'appétit et un état dépressif. tout ce pour quoi il s'était plongé dans les drogues.
le regard sombre, il arpentait les pénombres de la fleur blanche. il avait été absent à son poste bien trop souvent et cela aurait finis par entacher sa crédibilité et sa réputation si il n'avait pas pris la décision de reprendre ses responsabilités que celles-ci se trouvent aux côtés d'ilkwon, de khaliyan, de ses employés ou même des filles de la fleur blanche. il arpente les lieux luttant contre le manque, un verre de coca en main avec pour but de ne guère consommer ce soir lorsqu'il se rend finalement compte de la pression d'une main sur son épaule. ce n'était pas rare que l'on l'arrête par l'épaule, collaborateurs en général. c'était donc sans une once de surprise qu'il s'était retourné son regard sombre plongeant dans un regard quasi identique si celui-ci n'avait guère été emplie de surprise et d'incompréhension. " tu ? " prononçait-il avant de ne cligner des yeux, sa gorge se resserrant alors qu'il peinait à déglutir. effet secondaire de son sevrage, hallucination ou rêve éveillé, le jeune patron restait figé face à cette réplique quasi identique de lui-même. si ce n'était de la couleur de cheveux, il n'aurait sans aucun doute pris cet homme que pour le simple reflet de sa personne dans l'un des miroirs de la discothèque. " putain " grognait-il, poussant la main de l'inconnu alors qu'il effectuait quelques pas en arrière, se frottant violemment les yeux et ce, jusqu'à les faire rougir. il n'y avait strictement aucune réponse logique aux questions qui lui traversaient l'esprit, aucune qui ne fasse sens, aucune qui se sache expliquer pourquoi un homme lui ressemblant comme deux gouttes d'eaux puisse lui faire face. " putain t'es qui ? "
sa dépendance, celle dont il pensait avoir pleinement conscience, celle qu'il pensait pouvoir contrôler. jusqu'à ce jour où cette dépendance avait finis par blesser bien plus que son être, blesser ilkwon, blesser srey, blesser mia. il n'existait plus personne que yohan n'ai su blesser. et ce n'était que lorsque tout ce qu'il possédait semblait réduit en poussière qu'il prenait enfin la décision de se reprendre en main. ce n'était pas la première fois qu'il se décidait à se reprendre en main, mais certainement la première fois qu'il était déterminé à le faire. non pas seulement pour lui mais surtout et essentiellement pour khaliyan. Le sevrage était complexe, difficile et bien plus douloureux qu'il n'aurait su l'imaginer. ne plus toucher à la Crimson ni aux autres merde qu'il avait pu prendre l'habitude d'ingérer se révélait être une véritable torture d'autant plus considérant le milieu dans lequel il avait évoluait et vivait. État de malaise, dysphorie, asthénie, anhédonie, troubles du sommeil, absence d'appétit et un état dépressif. tout ce pour quoi il s'était plongé dans les drogues.
le regard sombre, il arpentait les pénombres de la fleur blanche. il avait été absent à son poste bien trop souvent et cela aurait finis par entacher sa crédibilité et sa réputation si il n'avait pas pris la décision de reprendre ses responsabilités que celles-ci se trouvent aux côtés d'ilkwon, de khaliyan, de ses employés ou même des filles de la fleur blanche. il arpente les lieux luttant contre le manque, un verre de coca en main avec pour but de ne guère consommer ce soir lorsqu'il se rend finalement compte de la pression d'une main sur son épaule. ce n'était pas rare que l'on l'arrête par l'épaule, collaborateurs en général. c'était donc sans une once de surprise qu'il s'était retourné son regard sombre plongeant dans un regard quasi identique si celui-ci n'avait guère été emplie de surprise et d'incompréhension. " tu ? " prononçait-il avant de ne cligner des yeux, sa gorge se resserrant alors qu'il peinait à déglutir. effet secondaire de son sevrage, hallucination ou rêve éveillé, le jeune patron restait figé face à cette réplique quasi identique de lui-même. si ce n'était de la couleur de cheveux, il n'aurait sans aucun doute pris cet homme que pour le simple reflet de sa personne dans l'un des miroirs de la discothèque. " putain " grognait-il, poussant la main de l'inconnu alors qu'il effectuait quelques pas en arrière, se frottant violemment les yeux et ce, jusqu'à les faire rougir. il n'y avait strictement aucune réponse logique aux questions qui lui traversaient l'esprit, aucune qui ne fasse sens, aucune qui se sache expliquer pourquoi un homme lui ressemblant comme deux gouttes d'eaux puisse lui faire face. " putain t'es qui ? "
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Re: Meeting again for the first time (Yohan + Ilnam) | Lun 1 Avr - 19:52 Citer EditerSupprimer
Meeting again for the first time
yohan & ilnam
C’était toujours aux environs de ce moment du mois que je ne me présentais pas sous mon meilleur jour, surtout celui-là même où je recevais cet appel de ma mère pour me rappeler de réapprovisionner son compte en banque. Je ne me souvenais même pas de combien d’années s’étaient écoulées depuis la dernière fois où j’avais adressé la parole à mon père. Probablement six ou sept ans, après que j’eus quitté le domicile familial – pouvait-on encore le décrire comme tel ? Souvent, je me posais ces questions : les choses auraient-elles été différentes si je n’étais pas parti ? Si je n’avais pas rencontré celui qui était devenu ma relation la plus stable jusque-là et plus ou moins à l’origine de ma décision de me confesser à mes parents ? Si je n’avais pas créé Illmatic avec Kitae ? Si j’avais poursuivi mes séances chez le psy plutôt que mon rêve de faire de la musique ? Si je n’avais pas jeté mon dévolu sur ma première guitare ? Si--... Des dizaines de questions sans réponse, tourbillonnant dans ma tête comme une tornade prête à m'engloutir à tout instant, au moindre signe d'incertitude, au moindre doute.
La raison pour laquelle j’étais venu dans ce club était afin de me changer les idées, mais visiblement cette journée n’en avait pas fini avec moi.
Celui qui se tenait face à moi semblait tout aussi déconcerté, sinon sidéré, et sa réaction ne fut pas des plus douces… ni des plus polies, d’ailleurs. Je mis ma main sur ma poitrine et m’exclamai en prenant un air offusqué :
« Whoa… ! Que de vulgarité ! Je pourrais te retourner la question. »
J’avais hésité à le vouvoyer, mais cela aurait été vraiment trop bizarre. En outre, j’ignorais pourquoi, mais j’avais la sensation que si je réagissais trop sérieusement, la situation allait devenir trop sérieuse, et je n’avais pas particulièrement envie de faire dans la sériosité ce soir-là. Pourtant, une autre partie de mon cerveau me disait que c’était bien plus sérieux que je n’aurais pu le penser, et qu’il était temps que je retrouve mon sérieux plutôt que de plaisanter. Ouaip. Essayons d’être sérieux. Y’a un gus en face de moi qui me ressemble trait pour trait, et vient limite de m’agresser en me demandant qui je suis. Avec ma voix. Ouaip. Rien que ça. Normal. Je n’avais pas la moindre idée de ce qui était en train de se dérouler devant moi. Tout cela n’avait absolument aucun sens. Je fermai les yeux et me massai les tempes tout en expirant lentement. Je crois que je vais avoir une migraine. Clairement ce n’était pas moi, mais dans ce cas qui d’autre pouvait-ce être ? La seule réponse logique – du moins c’est ce que je crus à ce moment-là – qui me vint à l’esprit fut que j’étais tombé dans le coma, ou étais sur le point de mourir, qu’on avait envoyé la Faucheuse pour récolter mon âme, et qu’elle avait pris mon apparence pour me convaincre plus facilement de la suivre dans l’au-delà. Tout simplement. Tiens, ça pourrait me donner une idée de chanson. C’était presque ridicule comme, même dans une situation aussi insensée, j’arrivais à tout ramener à la musique. Je parvins néanmoins à me reprendre et, faisant à mon tour un pas en arrière, l’implorai :
« Je t’en prie, ne m’emporte pas aujourd’hui, donne-moi du temps ! Le Seo Ilnam ci-présent a tant de rêves inachevés… Il me reste encore tant de choses à accomplir ! Je viens tout juste d’atteindre le quart de siècle, je suis trop jeune pour partir maintenant ! »
J’aurais pu m’agenouiller pour un meilleur impact, mais j’avais tout de même ma fierté. Faut pas abuser non plus. C'est déjà bien dramatique comme ça. La seconde d’après je me dis que j’avais peut-être tout faux, que mon cocktail était peut-être légèrement plus fort qu’il n’aurait dû l’être, et que je ne courais aucun risque, mais… On ne sait jamais…
La raison pour laquelle j’étais venu dans ce club était afin de me changer les idées, mais visiblement cette journée n’en avait pas fini avec moi.
Celui qui se tenait face à moi semblait tout aussi déconcerté, sinon sidéré, et sa réaction ne fut pas des plus douces… ni des plus polies, d’ailleurs. Je mis ma main sur ma poitrine et m’exclamai en prenant un air offusqué :
« Whoa… ! Que de vulgarité ! Je pourrais te retourner la question. »
J’avais hésité à le vouvoyer, mais cela aurait été vraiment trop bizarre. En outre, j’ignorais pourquoi, mais j’avais la sensation que si je réagissais trop sérieusement, la situation allait devenir trop sérieuse, et je n’avais pas particulièrement envie de faire dans la sériosité ce soir-là. Pourtant, une autre partie de mon cerveau me disait que c’était bien plus sérieux que je n’aurais pu le penser, et qu’il était temps que je retrouve mon sérieux plutôt que de plaisanter. Ouaip. Essayons d’être sérieux. Y’a un gus en face de moi qui me ressemble trait pour trait, et vient limite de m’agresser en me demandant qui je suis. Avec ma voix. Ouaip. Rien que ça. Normal. Je n’avais pas la moindre idée de ce qui était en train de se dérouler devant moi. Tout cela n’avait absolument aucun sens. Je fermai les yeux et me massai les tempes tout en expirant lentement. Je crois que je vais avoir une migraine. Clairement ce n’était pas moi, mais dans ce cas qui d’autre pouvait-ce être ? La seule réponse logique – du moins c’est ce que je crus à ce moment-là – qui me vint à l’esprit fut que j’étais tombé dans le coma, ou étais sur le point de mourir, qu’on avait envoyé la Faucheuse pour récolter mon âme, et qu’elle avait pris mon apparence pour me convaincre plus facilement de la suivre dans l’au-delà. Tout simplement. Tiens, ça pourrait me donner une idée de chanson. C’était presque ridicule comme, même dans une situation aussi insensée, j’arrivais à tout ramener à la musique. Je parvins néanmoins à me reprendre et, faisant à mon tour un pas en arrière, l’implorai :
« Je t’en prie, ne m’emporte pas aujourd’hui, donne-moi du temps ! Le Seo Ilnam ci-présent a tant de rêves inachevés… Il me reste encore tant de choses à accomplir ! Je viens tout juste d’atteindre le quart de siècle, je suis trop jeune pour partir maintenant ! »
J’aurais pu m’agenouiller pour un meilleur impact, mais j’avais tout de même ma fierté. Faut pas abuser non plus. C'est déjà bien dramatique comme ça. La seconde d’après je me dis que j’avais peut-être tout faux, que mon cocktail était peut-être légèrement plus fort qu’il n’aurait dû l’être, et que je ne courais aucun risque, mais… On ne sait jamais…
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