I had died too but they forgot to bury me ft.Hojun
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I had died too but they forgot to bury me ft.Hojun | Jeu 4 Avr - 10:50 Citer EditerSupprimer
grief is like living two lives. One is where you pretend everything is alright and the other is where you heart silently screams in pain. (beerus) | ft. Hojun |
Juillet 2010.
Soo Hwan observait son téléphone silencieusement depuis plus de dix minutes maintenant. Le numéro était bel-et-bien recopié et il avait vérifié près d’une dizaine de fois qu’il ne s’était pas trompé de chiffre. Tout était fait, il n’avait plus qu’à appuyer sur l’icône du téléphone pour que l’appel se lance mais ça semblait être l’étape la plus difficile. Il était encore temps pour changer d’avis, pour effacer le numéro et ne pas le contacter. Que gagnerait-il à appeler le meilleur ami de son frère ? Soo Hwan le savait, il avait toujours été une ordure avec Soo Han et il ne méritait aucun des mots que son grand-frère avait écrit à son attention avant de mourir. Une lettre entièrement destinée à son petit-frère, c’est tout ce qu’il avait laissé derrière lui, comme si laisser son petit-frère derrière lui était la seule chose qu’il regretterait. Mais Soo Hwan ne méritait pas de tels regrets, il avait causé la mort de son frère – et au fond, de savoir que que ce dernier avait pensé à lui au moment de sa mort, qu’à lui, le faisait encore plus culpabiliser. Cela faisait déjà trois mois qu’il suffoquait. Revenir sur le sol coréen n’était en rien une aide pour lui. Son père avait beau l’obliger à aller voir le meilleur psychiatre de l’hôpital de Séoul, ça n’avait aucun effet. On disait qu’on ne pouvait guérir que lorsqu’on le voulait et cela semblait être vrai. Soo Hwan ne présentait aucun désir d’aller mieux. Il ne méritait pas d’aller mieux, lui qui n’avait jamais su voir la souffrance de son frère, qui l’avait pris jusqu’à la fin pour un alcoolique irresponsable. Lui qui lui avait hurlé l’idée de disparaître définitivement et qui osait être triste maintenant que c’était fait. De toute évidence, il ne méritait pas d’aller mieux. Pourtant, s’il s’apprêtait à appeler le meilleur ami de Soo Han, c’était bien pour essayer de se sortir de cette haine de soi qu’il habitait ; et en même temps il se trouvait tellement misérable. Il avait été tellement aveugle aux appels de son frère qu’il devait appeler son meilleur ami pour en apprendre plus sur le jeune homme qu’il était quand il était encore en vie. Si ça avait été lui le meilleur ami, il aurait refusé à tout prix d’avoir contact avec lui. Il était le meurtrier de son frère, après tout. Soo Hwan s’apprêta à effacer le numéro pour laisser tomber définitivement cette idée mais au moment de le faire, il bloqua de nouveau. Après tout ça ne lui coûtait rien. La moindre des choses qu’il pouvait faire pour son frère qui l’avait protégé et aimé tout ce temps, c’était d’essayer de le comprendre, même si c’était trop tard. Alors finalement, il démarra l’appel et au bout de plusieurs bips, une voix masculine résonna dans l’appareil. « Allô ? ». Soo Hwan prit une grande respiration. Il avait, à quelques occasions, rencontré Hojun avant la mort de Soo Han. « Allô ? » Il hésita encore quelques secondes. Sa voix était si faible, si hésitante, c’était loin du ton méprisant et prétentieux qu’il avait toujours eu jusqu’alors. « Bonjour. Je suis Soo Hwan… Han Soo Hwan… le petit frère de… » Mais il n’eut pas le courage de finir sa phrase. Si Hojun ne le reconnaissait pas, il valait mieux raccrocher et définitivement laisser tomber.
Soo Hwan observait son téléphone silencieusement depuis plus de dix minutes maintenant. Le numéro était bel-et-bien recopié et il avait vérifié près d’une dizaine de fois qu’il ne s’était pas trompé de chiffre. Tout était fait, il n’avait plus qu’à appuyer sur l’icône du téléphone pour que l’appel se lance mais ça semblait être l’étape la plus difficile. Il était encore temps pour changer d’avis, pour effacer le numéro et ne pas le contacter. Que gagnerait-il à appeler le meilleur ami de son frère ? Soo Hwan le savait, il avait toujours été une ordure avec Soo Han et il ne méritait aucun des mots que son grand-frère avait écrit à son attention avant de mourir. Une lettre entièrement destinée à son petit-frère, c’est tout ce qu’il avait laissé derrière lui, comme si laisser son petit-frère derrière lui était la seule chose qu’il regretterait. Mais Soo Hwan ne méritait pas de tels regrets, il avait causé la mort de son frère – et au fond, de savoir que que ce dernier avait pensé à lui au moment de sa mort, qu’à lui, le faisait encore plus culpabiliser. Cela faisait déjà trois mois qu’il suffoquait. Revenir sur le sol coréen n’était en rien une aide pour lui. Son père avait beau l’obliger à aller voir le meilleur psychiatre de l’hôpital de Séoul, ça n’avait aucun effet. On disait qu’on ne pouvait guérir que lorsqu’on le voulait et cela semblait être vrai. Soo Hwan ne présentait aucun désir d’aller mieux. Il ne méritait pas d’aller mieux, lui qui n’avait jamais su voir la souffrance de son frère, qui l’avait pris jusqu’à la fin pour un alcoolique irresponsable. Lui qui lui avait hurlé l’idée de disparaître définitivement et qui osait être triste maintenant que c’était fait. De toute évidence, il ne méritait pas d’aller mieux. Pourtant, s’il s’apprêtait à appeler le meilleur ami de Soo Han, c’était bien pour essayer de se sortir de cette haine de soi qu’il habitait ; et en même temps il se trouvait tellement misérable. Il avait été tellement aveugle aux appels de son frère qu’il devait appeler son meilleur ami pour en apprendre plus sur le jeune homme qu’il était quand il était encore en vie. Si ça avait été lui le meilleur ami, il aurait refusé à tout prix d’avoir contact avec lui. Il était le meurtrier de son frère, après tout. Soo Hwan s’apprêta à effacer le numéro pour laisser tomber définitivement cette idée mais au moment de le faire, il bloqua de nouveau. Après tout ça ne lui coûtait rien. La moindre des choses qu’il pouvait faire pour son frère qui l’avait protégé et aimé tout ce temps, c’était d’essayer de le comprendre, même si c’était trop tard. Alors finalement, il démarra l’appel et au bout de plusieurs bips, une voix masculine résonna dans l’appareil. « Allô ? ». Soo Hwan prit une grande respiration. Il avait, à quelques occasions, rencontré Hojun avant la mort de Soo Han. « Allô ? » Il hésita encore quelques secondes. Sa voix était si faible, si hésitante, c’était loin du ton méprisant et prétentieux qu’il avait toujours eu jusqu’alors. « Bonjour. Je suis Soo Hwan… Han Soo Hwan… le petit frère de… » Mais il n’eut pas le courage de finir sa phrase. Si Hojun ne le reconnaissait pas, il valait mieux raccrocher et définitivement laisser tomber.