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A CLASH AT HOON'S BIRTHDAY PARTY

Pillar. Pillow. Ça rime même en français : Pilier ; Oreiller.... D'accord, pas autant. Le premier qualificatif leur correspond mieux mais celui qui se rapproche le plus de ce qui les lie est : Équilibre. Sans doute leur mot favori pour les définir, ces fois où ils cherchent les termes adéquats à mettre sur leur relation. Lorsqu'il essaie de l'oraliser, Ilae n'arrête pas de dire que Hoon est comme un frère pour lui mais... au fond, il a la sensation que c'est plus exceptionnel que ça et qu'aucun terme n'a pu être inventé pour pouvoir exprimer semblable lien par la parole. C'est une histoire de balance entre deux caractères contraires au sein de deux individus qui se rassemblent par leurs univers communs. Quand ils se sont rencontrés, le styliste ne se serait pas imaginé tisser et entrecroiser de tels fils aux siens, dans le sens où c'était... tellement improbable. A l'époque, il lui portait sur les nerfs... Trop souriant, trop naïf, trop curieux, trop collant. Trop sincèrement innocent. Ça l'avait fait regretter de jouer l'hypocrite avec lui avec sa fausse sympathie et de ne pas lui avoir immédiatement fait savoir que l'idée d'être son ami était près de lui donner la nausée. Néanmoins, il avait éprouvé de la curiosité à son sujet. Comment quelqu'un qui vivait dans cet impitoyable monde de riche et de faux-cul en puissance pouvait être si léger et... bien attentionné ? Du moins n'avait-il pas d'arrières-pensées malsaines en abordant quelqu'un. Et il n'y avait pas que ça. Hoon avait un caractère finalement étonnant et intelligent qui démontait ses préjugés les uns après les autres. Au bout du compte, ça lui avait donné envie de le connaître. C'était l'acharnement épique de cet enfant à la bouille cute qui avait offert une chance à leur amitié de naître et, à eux deux, ils l'avaient métamorphosé en quelque chose de vocalement indéfinissable. La vie sous un angle divergent. Le monde à travers des yeux à la vision opposée. Promesse d'un avenir équilibré pour ces deux esprits aux pensées éloignées. Une union de deux entités antagonistes d'autant plus rare et durable qu'elle est saine.

Today is your Official Birthday Party ! But... Si redondante. A cause de cela, si ennuyeuse. La fête battait son plein. Les invités étaient nombreux. Tous friqués. Tous guindés. C'était clinquant. C'était bruyant. C'était assommant. Des jeux d'influence et de business se jouaient ici au milieu des sourires parfois figés, des éclats de voix cacophoniques, des muscs de grandes parfumeries alourdissant l'air de leur mélange écœurant. Ilae baladait son regard perçant entre les invités, mettant des noms sur les têtes qu'il connaissait, révisant les carrières et richesses qu'ils trainaient en permanence dans leurs sillages étincelants. Tout ça, c'était avant tout des contacts de Papa et Maman Park. Énorme, la fiesta pour célébrer les 17 ans de leur cher fiston mais avait-il quelques vrais amis dans ce gros lot d'avares ? Si Hoon n'avait pas ses starters pour fêter dignement sa date d'anniversaire le jour J, tout ce ramdam aurait fait grincer les dents du Prince des Cygnes Noirs. Mais il n'avait pas à s'en faire pour ça alors son état d'esprit se contentait d'être, en arrière-plan, blasé par l'ambiance. En arrière-plan seulement car il s'était plongé dans un de ses petits amusements sournois pour parer le côté routine de l'événement. Sa vue percevait les bourdes, les malaises, les secrets... Planté à côté de Hoon, un verre de cocktail à la main -avec une touche d'alcool dedans sauf que personne n'avait cramé sa mascarade calculée-, Ilae sipped sa boisson fruitée en lui glissant quelques-unes de ces boulettes grillées à l'oreille. « Quelqu'un vient de saloper ton tapis. Juste quelques petites taches de quelques centimètres... Mais vu le ponch bien rouge qu'il tient à la main, ça risque de ne pas passer éternellement inaperçu. » Et de boire une autre gorgée en fixant le maladroit de loin avec un rictus moqueur. Puis le voilà qui glousse brièvement et lui désigne deux adultes du menton. « Ça se glisse la main aux fesses, là-bas. Ils sont plutôt discrets mais ça fait plusieurs fois que je la vois lui frôler le châssis avec ses ongles manucurés. Elle est belle, qu'est-ce que t'en penses ? Un peu vieille mais très attirante et son châle en viscose me plait bien. » Oui, le châle. Tons froids, tissu fin et motifs originaux. Le seul accessoire qui attirait l’œil dans sa tenue de soirée certes chic et raffinée mais sans vie aux yeux du fantasque jeune créateur. Les excentriques étaient des spécimens humains déplorablement rares et ça rendait son environnement incolore. Heureusement qu'il avait l'Art pour rendre son quotidien plus palpitant. « Celui-là, il a l'attitude du pickpocket en vadrouille... Fais attention à tes poches, Hoonie, ça m'étonnerait pas qu'on ait affaire à un cleptomane. » Vérifie les siennes au passage. « OH ! Je crois qu'il vient de chiper quelque chose à un de tes convives, attends... Il tient un objet dans sa m... » Et il se met à rire avec légèreté. « Des bonbons ! Regarde-moi sa mine dépitée. Ce sont pas ses parfums favoris, apparemment. » Mine de rien, c'était un vrai multi-spectacle qui se jouait sous leurs yeux, il fallait juste bien regarder pour en dénicher les scènes cachées. « Je peux aller le mettre dehors moi-même si tu veux, ça me ferait passer le temps. » Il lui fit un clin d’œil et un sourire en coin qui voulait dire : attention, le Renard va sortir de sa tanière. Warning /!\

Lorsque Ilae était arrivé à la fête, il s'était donné pour premier objectif de cacher le présent qu'il avait apporté à son Pilier. Mr et Mme Park étaient prévenus, le "vieil" ami n'était pas venu les mains vides. Il avait obtenu l'autorisation de dissimuler ce qu'il avait apporté à un certain endroit de la résidence et les parents de Hoon avaient convenu de jouer la carte de l'ignorance. Ilae avait l'intention de le lui remettre plus tard, quand ils auraient l'occasion de s’éclipser quelques instants pour être au calme. Le deuxième objectif avait été de trouver Hoon. La Star de la soirée. Pas difficile quand on a sa mère pour complice, cette femme était un vrai radar pour ce qui était de savoir où était son fils. Elle était accro à son garçon et ça lui faisait un peu penser à sa propre mère... car elle c'était l'inverse. Ilae et Mme Kwon ne partageaient pas cette connexion Mère-Fils. Non, le préféré de Mère c'était Namnae. Namnae, le Fils Parfait. Namnae, l'Indigne Héritier. Namnae, Le Hyung Traitre. Mais ce n'était pas l'heure de ruminer sa rancœur envers son frère aîné. Cette nuit était celle d'un être qui comptait pour lui et qui, lui, ne l'avait jamais trahi. Il ne l'avait même pas rejeté en apprenant le pire de ses secrets... D'une compréhension ahurissante qui avait laissé le coupable pantois. Il se peut que ce soit à ce moment-là, qu'il ait pris la décision informulée de ne jamais le lâcher. En parlant d'emprise... En tombant sur Hoon, ce soir, il ne s'était pas gêné de lui coller un bras autour des épaules et de l'extirper de force d'une conversation qui avait l'air barbante à l'avis de l'artiste de mode. Du tac au tac, il s'était contenté de lancer la première excuse qu'il avait eue en tête et ça ressemblait à : pardon, ça fait des lustres que j'ai pas vu mon meilleur ami, ça vous embête pas trop que je vous l'emprunte ? Je vous le rends plus tard, promis ! Le tout saupoudré d'un angel smile pour mieux faire passer la pilule et... hop ! Ce fut la double-téléportation. Depuis, il ne lui avait libérée la semelle que pour aller discuter avec quelques autres invités, s’éclipser aux toilettes et se planifier son petit complot "Cocktail Alcoolisé".

Voilà, pour 'l'Entrée en Scène'.

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Dix-sept ans, ça se fêtait. Autant que les seize ans, quinze ans, quatorze ans, treize ans et ainsi de suite de leur fils. Ce n’était un secret pour personne que monsieur Park et sa femme n’avaient de yeux que pour leur adorable fils chéri, même si leur affection ne se manifestait pas de la même façon. Sans doute parce que le père était la figure d’autorité, son amour pour son fils était bien plus pudique, bien plus discret et pourtant bien visible si on y faisait attention. Hoon était gâté, fils de deux parents responsables, aimants, qui ne s’aiment entre eux pourtant pas mais dont la cohabitation se passe sans souci, sans embrouille. Un cadre familial parfait pour une enfance parfaite. Deux types de caractères peuvent naître d’un tel passé : le prétentieux ou l’imbécile-heureux. Hoon faisait définitivement parti de la deuxième catégorie. Souriant à souhait, très naïf, trop pour être honnête, s’il n’était pas aussi attachant, il serait probablement un garçon rejeté pour son optimisme fatigant. Heureusement pour lui, Hoon n’était pas doté que d’un bon caractère mais aussi d’un beau visage et dans la société coréenne, c’était une arme parfaite. Riche, beau, gentil, il avait les trois qualités qui permettaient une vie facile et il avait toujours su bien s’en servir.

Vous l’aurez donc compris, Hoon est l’enfant de la chance dont le monde tourne autour de la bienveillance.

Il Ae était ainsi, pour le jeune homme, l’autre côté du tableau. C’était faux de dire qu’ils n’avaient rien en commun mais c’était justement cette base commune qui permet le maintien de leur équilibre mutuel. Il Ae était né dans une famille presque aussi riche que celle de Hoon, il était aussi beau que Hoon mais la chance, trop occupée à sourire à Hoon, avait été absente de la vie du plus jeune. Cela avait créé deux caractères diamétralement opposés, deux vies qui n’avaient presque aucune raisons de s’entremêler et qui pourtant, contre toute attente, étaient liées l’une à l’autre par un lien si solide qu’il était indescriptible. C’était toujours difficile de répondre à la curiosité des gens sur son lien avec Il Ae. Comment ils se sont connus ; comme deux enfants de riches, dans une de ces fêtes-là. Comment ils se sont rapprochés ; la raison pour laquelle l’innocence de Hoon avait su casser le mur chez Il Ae au lieu de le renforcer était mystérieuse. Qu’est-ce qu’ils sont l’un pour l’autre ; ni de simples amis, ni des frères, ils étaient l’équilibre de l’autre. Si la légende des âmes-sœurs était réelle, Hoon dirait sans aucun doute que Il Ae était cette moitié qu’on lui avait enlevé. Tout ce qui les séparait renforçait au contraire leur lien. Il Ae maintenant Hoon sur Terre, lui rappelait la réalité du monde. La vie n’était pas toujours aussi bienveillante qu’elle l’avait été avec Hoon et Il Ae en était la preuve vivante. Ne vous méprenez pas : Hoon ne traînait pas avec Il Ae par pitié pour son passé. S’il y avait bien quelque chose dont le cadet n’avait pas besoin ni envie, c’était la pitié d’autrui. C’était différent, plus puissant, si puissant qu’il n’y avait pas de mot pour l’expliquer.

Ça relevait de l’évidence pour les deux jeunes hommes. Ils n’avaient aucune preuve mais ils savaient mutuellement que sans l’autre, ils n’en seraient pas là aujourd’hui.

Hoon ne savait pas depuis combien de temps la fête avait commencé mais il sentait déjà l’ennuie pointer le bout de son nez. Ne vous méprenez pas, contrairement à Il Ae, il aimait la haute société car elle ne lui avait jamais rien fait de mal. Néanmoins, il fallait admettre que comme soirée pour un dix-septième anniversaire, il y avait plus trépident que des discussions avec des invités dont la moyenne d’âge devient bien atteindre quarante ans. Ses parents avaient voulu bien faire en affichant, comme tous les ans, l’anniversaire  de leur fils à tous leur contact, mais tout ce dont rêvait Hoon à l’instant, c’était boire, danser, s’amuser. Les paroles polies de ce couple étaient bien agréables à entendre mais pas divertissantes du tout. Heureusement, l’apparition d’un bras autour de son cou était synonyme de l’arrivée de celui qui l’attendait et qui allait sans doute le divertir pour le reste de la soirée. Il n’aimait vraiment pas le skinship entre garçons mais puisque c’était pour l’extirper de cette conversation, il ne dirait rien. Dès qu’ils furent assez loin, il n’avait pas attendu pour enlever ce bras de son épaule. « Je suis absolument persuadé que certains s’imaginent qu’on est plus que des amis, vu que tu es présent tous les ans et qu’on est collé l’un à l’autre à chaque fois. », lui souffla t-il en souriant. Au fond ça ne le dérangeait pas autant qu’il voulait le montrer.

Bref, c’est de cette façon que Hoon finit assis aux côtés de Il Ae, un peu à l’écart de la soirée dont il était pourtant la star. Il profitait du regard d’aigle du plus jeune et souriait à chacun de ses commentaires. Contrairement à lui, il n’était pas du tout du genre à remarquer ce genre de choses et encore moins à les relever à haute voix, en les reprochant presque. Mais Il Ae et Hoon étaient bien des opposés et il ne pouvait pas cacher que les commentaires l’amusaient, alors qu’il buvait lentement de son champagne sans forcément y répondre. Il détailla la femme dont parlait Il Ae quelques secondes et ne put retenir un rire en le regardant. « Franchement, elle est beaucoup trop vieille pour que j’ose juger son apparence. » dit-il en faisant une légère grimace. Il respectait les femmes, même les plus mûres, et justement parce qu’il respectait les femmes d’un certain âge, il ne pouvait pas balader son regard de séducteur sur leurs courbes. Il mit un coup de coude léger à Il Ae. « Mais si tu la trouves si attirante, pourquoi tu n’irais pas la draguer ? » Il lança un regard plein de malice à son meilleur ami. Enfin, c’est ainsi qu’il l’appelait parce qu’il n’y avait pas d’autres mots, mais leur lien était bien différent de celui qu’il avait avec les starters, qui étaient ses meilleurs amis et amis d’enfance. « Je suis sûr qu’elle serait prête à abandonner son homme pour toi et balader ses mains sur ton corps » continua t-il, amusé rien qu’à l’imagination de Il Ae en train de se faire discrètement tripoter par une femme de cet âge-là. Il serait même prêt à le filmer.  

Déjà, le plus jeune portait son attention sur quelqu’un d’autre et le clin d’œil qu’il lança à Hoon n’annonçait rien de bon. « Ouh là je sens que ça dérape, je sens que ça arrive ! » s’exclama discrètement Hoon en parlant, bien entendu, du côté malicieux de son meilleur ami. « Tant qu’il ne vole que des bonbons, on ne peut rien faire. Et même s’il vole quelque chose d’autre, vaut mieux appeler les gardes et les laisser s’en charger. Je suis sûr que ce serait bien plus amusant de le voir traîné de force vers la sortie par deux hommes bien plus musclés que lui. » Il s’arrêta quelques secondes. « Et en plus, si tu me laisses pour aller le virer, on va me sauter dessus et me parler de mes projets pour le futur, si j’ai déjà des idées par rapport à ce que je ferai quand j’hériterai de la compagnie de mes parents… tu vas vraiment me laisser seul ? » Il fit appel à son regard de chien battu. C’était un argument sans en être un. Hoon ne détestait pas la haute société ni les invités riches de sa fête, mais il était encore un peu trop jeune et immature pour vraiment prendre goût à des heures de compliments hypocrites. Au bout d’une demi-heure, ça le fatiguait déjà. Hoon connaissait mieux que n’importe qui les penchants de Il Ae et il ne voulait en rien les encourager. Si l’invité était bel-et-bien un pickpocket, il méritait certes d’être remis en place mais pas par Il Ae. « Tu veux pas plutôt aller draguer la dame dont on parlait avant ? » relança t-il pour changer de sujet avant que le cadet soit vraiment tenté d’aller mettre dehors l’invité. « Ah ! » Il venait enfin de trouver un vrai changement de sujet. « Sinon ! Tu me donnes ton cadeau ! Il est où d’ailleurs ? T’es quand même pas venu sans cadeau à l’anniversaire de ton ange préféré ? » Il regarda Il Ae sans se priver de faire deux, trois mimiques exagérément mignonnes pour accentuer le côté ange.

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Bon sang mais regardez-moi ce visage. L'Incarnation de l'Ennui. La Monotonie Personnifiée. Qu'est-ce que sa fête d'anniversaire le passionnait... C'était manifeste. Indéniable. Frappant. Au point d'en faire sourire d'amusement le sournois invité qui l'observait à quelques distances de là. Il allait le charrier là-dessus. Oh que oui, ça n'allait pas rater. En réalité, il fallait connaître Hoon sur le bout des doigts pour se rendre compte de son humeur actuelle car l'aîné avait toujours son fameux sourire d'ange aux lèvres. Un beau sourire qui illuminait ses traits et faisait tomber toutes ces dames comme autant d'abeilles shootées au miel. Si le monde était peuplé exclusivement de femelles et qu'il était le seul mâle sur la planète bleu, il en serait déjà le roi. Dans un cas aussi particulier, vous croyez que tout homme pourrait s'en vanter ? Non. Tous ne possédaient pas les qualités requises. Celui qui n'était pas à la hauteur deviendrait l'esclave de ces affamées damoiselles et sur le trône siégerait une reine. Un cas qui n'arriverait pas à Hoon car il serait aimé, adulé, respecté. Sa suprématie sur la terre serait une promesse de paix et de prospérité durable. Un avenir heureux pour le prodigieux peuple terrien. Si c'était Ilae qui se retrouvait au sommet, lui, plongerait plutôt le monde dans le chaos. Le malheur et le désastre. La parfaite opposition de son Pilier. On chercherait à le renverser au lieu de lui laisser les symboles du pouvoir entre les mains. A le renverser et à l'exécuter comme le peuple français l'avait fait à ses souverains déchus lors de la prise de la Bastille dans la capitale parisienne du XVIII^e siècle.

Hoon et son allergie du "skinshipboys". Elle n'a jamais changé et elle ne changera jamais. Pour Ilae, l'irrécupérable canaille, c'était une tentation qui lui donnait envie de le taquiner par voie tactile -il s'abstenait seulement histoire de ne pas se faire taper dessus-. C'était en partie pour cette raison qu'il l'avait attrapé de cette manière pour le ravir à son couple d'invités. Puis aussi parce que... bah, il en avait juste eu envie ! Au contraire de Hoon, le styliste était friand des contacts physiques. Ce, sans frontière entre la gent féminine et la gent masculine. Quoiqu'il avait tout de même un certain faible pour les femmes et leurs formes rondes aguichantes. Divines... Mais plus il était proche de l'individu, plus son besoin de contact était vivace. L'exemple parfait lui venait de sa Miree.  L'Affable des Majors. Sa meilleure amie avec qui ce genre de contacts "pleuvaient" sans jamais qu'aucune ambiguïté ne naisse entre eux puisqu'ils étaient véritablement comme frère et sœur. Sa petite Milky Mouse. Ilae eut un sourire en coin à la remarque de son aîné. « J'en suis absolument persuadé également. Mais nous ne sommes pas à blâmer. Ce n'est pas de notre faute si nous ne pouvons pas nous passer de l'autre et qu'à cause de ça certains aiment bien s'imaginer que nous sommes plus que des amis. » commença-t-il par répondre en imitant espièglement le ton qu'avait pris Hoon en lui faisant part de sa pensée. « Puis, dans un sens, ils n'ont pas tort. » Ils étaient plus que des amis. Pas dans le sens où le commun l'entendait, voilà tout. « D'ailleurs, je ne t'ai pas raconté ! La dernière fois, une fille d'environ notre âge est venue me voir. Elle voulait savoir si on sortait ensemble parce qu'elle avait un crush sur toi. Un gros crush. Elle a réussi à m'attendrir. J'ai hésité à te l'envoyer... » Il se pinça légèrement la lèvre en étouffant un rire bref qui avait quelque chose d'un peu moqueur. « Mais j'ai pas pu résister à la tentation de l'embobiner. Mea culpa. Maintenant, elle croit qu'entre nous c'est compliqué mais que ça tient malgré les querelles qu'on traverse à cause de nos personnalités opposées. Et, que tu fais semblant d'aimer les filles. Désolé pour cet "odieux" mensonge. Mais je te promets que ça n'entachera pas ta réputation de womanizer. » D'habitude, lorsqu'on lui posait ce genre de question à leur sujet, il répondait ce qu'il en était. Que non, ils n'étaient pas ensemble. N'éprouvaient pas de tels sentiments entre eux et que leur relation n'avait rien à voir avec celle d'un couple épris d'amour. Mais, cette fois, il avait eu envie de varier. Pour le fun. Et parce que ça n'aurait de tristes conséquences que pour la demoiselle au coeur brisé. Mais elle s'en remettrait.

Ouf, c'était plus agréable d'être assis aux côtés de sa paire d'âme que de rester debout au milieu d'une horde d'inconnus en luxuriantes tenues de soirée. Avec son hypotension, Ilae n'aurait pas tenu des heures les jambes droites à soutenir tout le poids de son corps. Ce pourquoi ce canapé un peu à l'écart des festivités le soulageait. Bien qu'il ait été beaucoup trop tôt pour que son anatomie ne lui ait signalé l'imminence d'un vertige. Il prenait toujours garde à ce que ses petits soucis de santé ne se remarquent pas en public, détestant l'idée que cela puisse un jour paraître dans les journaux. Présentement, son petit jeu de chasse à la boulette grillée le divertissait bien et, apparemment, il en était de même pour Hoon. Tant mieux, c'était aussi pour lui changer les idées qu'il lui en faisait part. Et le rire de son voisin devint contagieux suite à sa réponse grimaçante. « Moh, elle n'est pas si vieille que ça ! Trente-cinq ans, à tout casser ? Vu d'ici, il n'y a pas encore de ride au programme. » Oui, ce qu'il venait de dire était impertinent et irrespectueux... Mais l'impression qu'il avait de cette femme, c'était qu'elle était volage. Rien que son geste envers l'homme qui se tenait à son côté était déplacé. N'était-ce pas un clair signe de faiblesse pour les "secrets interdits" ? Une chose de mal vu dans la société coréenne, en particulier lorsque c'était d'une dame que venaient de tels gestes. Ce pourquoi il la jugeait de cette manière bien qu'Ilae était lui-même un fervent client des tentations charnelles. Donc pas moins condamnable.  Et boum, qu'il se reçoit un coup de coude indolore de la part de son complice qui lui envoie un regard plein de malice auquel Ilae ne manque pas de répondre avec le même ressenti avant de se mettre à rire. « Alors, d'abord, qui te dit que c'est son homme et pas son amant ? Si ça se trouve, son mari -si elle en a un-, a eu un empêchement et a envoyé sa femme honorer ta fête d'anniversaire faute de pouvoir s'y présenter en personne. Maintenant, elle le fait cocu avec un autre et ce n'est peut-être même pas la première fois que ça arrive. Ouch. » Cependant, il évitait de la fixer. Par naturel méfiant et prudent. Ce serait scandaleux de remarquer ce jeune homme de seulement presque 16 ans jauger ainsi une femme d'âge mûr. D'autant que ce jeune homme, c'était le fils du Grand Cygne Noir. « Ensuite, ne dit pas des choses pareilles, ça m'émoustille. Je pense pas qu'elle puisse être intéressée par un garçon de mon âge, à moins de croire aux contes de sorcière et de se dire que ça va la rajeunir. Mes charmes sont irrésistibles. Mais malheureusement, la portée de mon sex-appeal a des limites. » Son sex-appeal, avoir des limites ? ... Oui. Dans une certaine mesure. Des râteaux, il en avait déjà reçu. Des baffes aussi, d'ailleurs. A vrai dire, ça n'avait rien avoir avec l'attirance physique qu'il pouvait exercer sur les autres, c'était plutôt à cause de son caractère haïssable. Mais il était bien tombé sur des filles et des garçons nullement intéressés par les atouts certains de son anatomie. Question de goûts qui diffèrent. On ne pouvait pas plaire à tout le monde, quand bien même c'était frustrant. Néanmoins, il était persuadé que s'il le voulait réellement, il pourrait séduire n'importe qui. Sur le court ou le long terme. Ilae pose un regard amusé sur son intime ami juste après avoir bu une nouvelle gorgée de son cocktail et, cette fois, c'est à son tour de lui donner un coup léger. « En plus, tu crois que je l'ai pas remarqué la lueur dans tes yeux là ? Tu serai prêt à sortir ton portable pour me bombarder de photos ou me filmer pendant que j'irai l'attirer dans mes filets. Navré, Hoon, je ne bougerai pas d'ici. Ton plan machiavélique tombe à l'eau. » Si on pouvait appeler ça un plan "machiavélique". Après un clin d’œil taquin, il repose son verre sur la table avec un sourire. Ça faisait plaisir de passer du temps avec lui. C'était même étonnement inégalable. Et ça lui faisait se rendre compte qu'il ne se sentait pas entier quand il n'était pas là. Comme si Hoon comblait un vide dont Ilae ne se rendait même pas compte. Curieuse sensation.

Ce devait être ça un Pilier.
Quand on l'enlève, tout n'est plus que déséquilibre.

Ah oui, son aîné l'avait clairement senti arrivé suite à ses paroles et à son attitude. Mais quoi ?? C'était ce vaurien qui fouillait les poches des invités, Ilae se proposait donc généreusement de le dégager de la fiesta ! Sauf que Hoon n'était évidemment pas d'accord et n'avait, sans surprise, pas l'intention de le laisser agir à sa sauce. Le pire, c'était qu'il lui sortait de bons arguments. Le cadet n'était pas forcément rationnel dans ses raisonnements, il écoutait principalement ses envies la plupart du temps, même s'il prenait garde à son comportement en haute société. Hoon avait raison, il valait mieux laisser les gardes s'occuper du cleptomane. Il fallait toujours mieux laisser la sécurité s'en charger. Sauf qu'Ilae aimait bien jouer le rôle de la sécurité à sa manière. Voilà où le rôle de sa balance était cruciale. Hoon était là pour le calmer. Tempérer ses aspirations négatives. Le faire, également, revenir sur terre quand il grimpait trop haut dans ses vilénies. Hoon arrivait à adoucir et à alléger ce qu'il y avait de malsain en lui. Son influence sur Ilae était positive. Apaisante. Il réduisait le feu de ses révoltes. Il le freinait sans jamais le craindre, sachant parfaitement que son ami ne lui ferait jamais le moindre mal, peu importe la colère qui abattait son emprise sur son cadet. Parce que celui-ci l'aimait et le respectait avec sincérité. C'était réciproque et ils n'avaient guère besoin de l'exprimer de vive voix pour le comprendre. Pareil lien était fait pour se ressentir, non pour se dire. Ilae s'apprêtait à commencer par lui répondre que oh ! s'il n'était pas musclé comme une montagne, il n'en avait pas beaucoup moins de force ! Mais Hoon reprit trop vite la parole pour lui permettre d'émettre le moindre son et ses répliques suivantes lui firent retourner son regard sur lui. Ben tiens, avec son petit air de chien battu en sus. Quel manipulateur, lui aussi, quand il s'y mettait. Le styliste eut un sourire amusé. « Cet air de chiot battu me fait trop mal au coeur... comment pourrai-je cruellement t'abandonner à ton triste sort avec une telle mine chagrinée ? On se le demande. » Des paroles doucement sarcastiques et quelques peu taquines. Puis son timbre devint plus sérieux. « Tu sais, ce n'est pas parce que je suis là que tu es totalement immunisé contre les assauts de tous ces vautours. Il y en a bien un, deux ou trois qui vont venir nous interrompre pour venir te picorer avec leurs becs enduits de miel, de confiture ou d'huile de palme. Et alors, adieu notre petit tête-à-tête privé. » Il reprit son verre pour en reboire une gorgée du bout des lèvres, décidé à en économiser le goûteux contenu. « Tu tiens tant que ça à me filmer, c'est ça ? ou tu veux que je te prouve que je peux draguer une presque quadragénaire en quelques minutes ? » Bon, Hoon avait bien réussi son coup. Ilae avait temporairement omis l'existence du cleptomane. Et, parti sur sa lancée, l'aîné enchaîna les bons prétextes. Qui fut plus une vraie raison qu'un prétexte. Son cadeau... Cette fois, Ilae eut un sourire franc où perçait une part de toute la forte affection qu'il avait pour son ange préféré. Ses yeux ne le lâchèrent pas alors que ce dernier s'amusait à lui servir deux-trois mimiques exagérément mignonnes qui lui firent secouer très légèrement la tête. Il était impossible, ce Hoon. Mais ses expressions auraient valu d'être immortalisées. « Dis-donc, t'es assoupi, ce soir.  J'ai bien cru que le sujet ne viendrait jamais sur la table. Remarque, j'ai bien vu l'air lassé que tu avais quand je suis venu te sauver de tes deux rapaces, tout à l'heure. Une vraie momie tout juste sortie de son sarcophage et qui ne rêve que d'une chose : retourner dormir pour les mille ans à venir. » Il exagérait ? Oui, tout à fait. C'était purement pour le charrier. « Je l'ai caché quelque part avec l'aval de Mr et Mme Park. Tu vas devoir chercher un peu pour l'avoir. Quand tu le trouveras, ce sera la preuve que tu le mérites. Si tu ne le trouves pas... Tant pis pour toi. Il sera perdu. » dit-il en étirant la commissure de ses lèvres avec fourberie.

« Toutefois, j'ai un autre petit présent pour te faire patienter. » Ilae aimait les faux-semblants. Les trompe-l’œil. Ainsi il ne fallait pas systématiquement s'attendre à trouver un bijou quand il vous tendait un écrin de velours miniature ni même à trouver un costume neuf dans une grande boîte carrée de teinte écrémée. D'une des poches de sa veste, il sortit une pochette bleue marine au fermoir en argent. « J'avais envie de t'offrir un nouveau stylo. » Sérieusement ? Bien sûr que non. L'étui était un peu trop large pour renfermer un simple stylo. En réalité, ce qui se cachait à l'intérieur était une épingle de col taillée en forme de constellation. Celle de la Balance. En relief était gravé l'instrument de pesée qui le représentait. Le métal était d'or blanc. Des rubis lilliputiens faisaient lieux d'étoiles. Un bel ouvrage ornementale. « Le mien est en saphir blanc et or noir. » A vrai dire, quand il avait eu ces deux accessoires en main, Ilae avait hésité sur celui à offrir à Hoon. Le clair ou le sombre ? Devrait-il faire un échange de symbole ? Le noir pour l'ange, le blanc pour le démon ? Puis l'idée l'avait fait grimacer car elle lui semblait dans la limite du romanesque. Non. Il lui offrirait celui qui lui correspondait et pas l'inverse. Il avait déjà tapé fort en commandant la création de ces deux épingles. C'était suffisant, n'est-ce pas ? « On pourra faire changer les pierres si elles ne te plaisent pas. Les tiennes sont des rubis, pas des grenats... Au cas où tu te poserai la question. » Tout en observant sa réaction, il tendit la main vers un plat de divers amuse-bouches qui siégeait sur la table depuis qu'Ilae avait intercepté une domestique qui passait près d'eux dans le but d'en faire la distribution. Piquant dans un mandu doré avec un cure-dent, il en savoura pleinement la texture. Hmm ! A la fois moelleux et juste ce qu'il fallait de croustillant. Il n'y avait pas à dire, la bonne gastronomie... c'était le paradis.

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A CLASH AT HOON'S BIRTHDAY PARTY

La présence du jeune Kwon à chaque soirée organisée par les Park n’avait pas échappé aux regards les plus observateurs. Plus que sa présence aux soirées, c’était surtout sa présence aux côtés de Hoon qui alimentait les rumeurs. Aussi loin que Hoon s’en souvenait, Il Ae était là aux soirées organisées. À l’époque, ils étaient d’ailleurs les seuls enfants conviés et c’était exactement le même ennui que ressentait Hoon à l’instant qui l’avait poussé à aller accoster ce jeune enfin qu’il ne connaissait pas. À l’époque comme aujourd’hui, il n’avait pas besoin de réfléchir beaucoup avant d’adresser la parole à un inconnu. Il lui suffisait de s’armer de son sourire charmeur pour que les discussions prennent et qu’un lien se créée.

Cependant, il le reconnaissait, avec Il Ae ça avait été un peu plus difficile que ça. Contrairement à lui, il ne donnait pas son sourire au premier venu – du moins pas un sourire sincère – et encore moins son amitié ou sa confiance. Il Ae était réputé pour être quelqu’un de bien plus difficile à approcher que Hoon. Enfin, ce n’était pas exact. Certains pouvaient bien s’imaginer que Il Ae était facile d’accès mais les plus perspicaces – c’est à dire, pas Hoon à l’époque où ils se sont rencontrés – s’apercevaient rapidement que ses sourires avaient pour origine une pure et simple hypocrisie. Dans ce milieu, il n’en fallait pas beaucoup pour être craint et si Hoon avait la réputation du bon samaritain, c’était l’inverse chez Il Ae. De quoi encore plus alimenter les rumeurs : qu’est-ce qui pouvait bien rapprocher ces deux individus qui n’avaient rien en commun ? Comment se faisait-il que Il Ae et Hoon étaient toujours collés l’un à l’autre de cette façon ? Bien sûr, les plus courageux avaient essayés de lancer des rumeurs supposées être dégradantes. Il paraît qu’ils sortent ensemble. Pour cette société arriérée, ça aurait pu avoir de terribles conséquences – mais Hoon comme Il Ae étaient beaucoup trop réputés pour être des dragueurs de belles femmes pour qu’ils soient attirés par les hommes. Si cette rumeur n’avait jamais eu beaucoup de succès, Hoon avait quand même eu vent de certains invités qui persistaient à s’imaginer des choses entre les deux. Pas évident d’abandonner l’idée quand Il Ae ne cessait de tripoter Hoon juste parce qu’il savait que le plus âgé n’aimait pas ça. « Je pense que c’est surtout parce que tu ne peux pas t’empêcher de me toucher que les gens fantasment à notre propos. » releva Hoon, dans un ton accusateur. Ça voulait dire : arrête de me toucher alors que tu sais que je déteste ça.. Les rumeurs, sinon, il s’en fichait. Hoon manqua d’exploser de rire à l’anecdote de Il Ae, mais il se retint pour ne pas attirer encore plus de regards vers eux. « Je ne sais pas si le plus absurde, c’est qu’elle soit venu te voir parce qu’elle pensait qu’on sortait ensemble ou qu’elle puisse croire une chose pareille. Enfin, c’est une preuve supplémentaire qu’il ne faut pas sous-estimer tes capacités de manipulateur. » Hoon s’entendait très bien avec Il Ae mais jamais il ne sortirait avec.

Les remarques de Il Ae avaient le don de rendre la soirée beaucoup plus divertissante, même si elles restaient assez déplacées pour certaines. Pour sa défense, Hoon dirait qu’il fallait bien s’amuser de temps en temps, même si traiter une femme de vieille n’était pas poli. Il n’avait pas pour habitude de se moquer vraiment des gens, sauf qu’il n’avait rien d’autre à faire ici. Il eut un petit rire à la description de Il Ae. « Les rides, avec de l’argent, ça s’enlève. » remarqua Hoon. En temps normal, il aurait repris sa moitié en remarquant que ce n’était pas correct de dire cela – mais là, cette femme se permettait d’avoir de telles gestes pendant sa fête d’anniversaire et en public, ce qui n’était pas beaucoup plus correct. « Je pense qu’elle doit avoir au moins la quarantaine. » paria t-il. « Ta théorie tient la route, en effet, mais il faudrait être sacrément stupide. Les rumeurs courent assez vite pour que d’ici quelques jours, tout le monde soit au courant qu’elle trompe son mari. Cela dit, elle a peut-être déjà sa petite réputation – ce ne serait pas étonnant si elle a l’habitude de faire ça à chaque fois. Si ça se trouve, son mari fait la même chose de son côté. » Hoon avait la chance d’avoir des parents respectueux – s’ils étaient trop pudiques pour dire qu’ils s’aiment ou non, jamais ils ne se permettraient de tromper l’autre. Du moins, de telles rumeurs n’étaient jamais apparues, bien au contraire. Tout le monde disait d’eux qu’ils étaient un couple aimant et attentionné. Ils n’étaient pas aussi parfaits que les rumeurs les disaient – ils restaient un couple de riche qui n’appréciait pas tant que ça le mélange sans forcément le rejeter – mais Hoon en critiquerait jamais ses parents. « Par contre, je pense que tu te trompes sur ce point. Ce n’est pas n’importe quelle femme de la quarantaine, c’est une femme qui tripote en public un homme. Elle apprécie sans aucun doute le plaisir charnel sans modération et je ne pense pas qu’elle refuserait d’un homme comme toi, qui a déjà une petite réputation de ce côté-là. » Hoon avait un sourire taquin sur le visage. Il n’était pas sans savoir les quelques vices de Il Ae. Encore un point qui les différait puisque Hoon n’appréciait pas tant que ça le plaisir charnel ; il aimait juste séduire et plaire. Faire succomber. « Même sans parler de ça, elle a l’air d’apprécier le regard des autres sur elle si elle fait ce genre de choses en public. Qu’elle soit vue courtisée par un jeune homme, voire en train de repartir avec lui, lui ferait sans aucun doute très plaisir, aussi vulgaire cela puisse paraître. » Hoon était sûr de lui et était surtout prêt à tout pour voir son meilleur ami se lancer. Malheureusement, aussi bien qu’il connaissait Il Ae, Il Ae le connaissait aussi. Il se mordit la lèvre et fit un immense sourire innocent en regardant son pilier. « Je suis attrapé. » reconnu t-il en haussant les épaules. Dommage, ça l’aurait bien fait rire – mais il n’avait pas encore entièrement laissé tomber l’idée. La soirée venait de commencer.

Il n’en fallait pas beaucoup à Il Ae pour retomber dans ses vices et Hoon le sentait de suite. Il valait mieux changer ses idées avant qu’il ne cède à la tentation de se divertir en virant cet homme de la soirée bruyamment. À coup d’arguments et de regards aguicheurs, Hoon sentit qu’il parvenait à faire redescendre un peu Il Ae. « Je suis ravi que mon regard de chien battu ait un effet sur toi. » releva t-il, mimant de ne pas avoir compris la sarcasme de son ami. « Je sais bien, mais je sais aussi que tu ne manqueras pas de leur faire comprendre qu’ils ne sont pas les bienvenus. Tu sais, à l’aide de ton sourire menaçant. Je suis sûr que c’est aussi à cause de ça que les gens s’imaginent des choses sur nous. » Quand il y pensait, il y avait largement matière à s’imaginer des choses. Même Hoon trouverait étrange de voir autant de complicité entre deux personnes. Malheureusement pour les autres, Hoon ne mélangeait jamais amitié et drague. Ainsi, il avait beau être en couple avec ses meilleurs amis ou avec Il Ae dans les rumeurs, ça n’était pas le cas. Finalement, pour définitivement tourner la page, Hoon remit la proposition de drague sur le sujet, toujours avec son sourire rempli d’innocence. « Mh… les deux ? » releva t-il, sans lâcher du regard Il Ae. En réalité, c’était surtout pour les photos. Mais la deuxième idée sonnait bien. Malheureusement, le sujet fut dévié une nouvelle fois – par lui, encore. Histoire d’être sûr de vraiment mettre de côté le cleptomane. « Je remarque que tu sais lire mes sentiments derrière mon sourire. » Ça n’était pas très surprenant venant de lui mais ça restait tout-de-même à souligner : l’ennui que Il Ae avait lu dans le regard de Hoon, le couple ne l’avait probablement pas vu. Hoon resta perplexe quelques secondes. « C’est quoi ça ? C’est une façon de me dire que t’as pas pris de cadeau pour moi ? Laisse tomber les excuses en me faisant croire que je dois chercher, je suis absolument certain que te voir draguer la femme là-bas serait le meilleur cadeau d’anniversaire de ma vie. Je serai prêt à te pardonner l’oubli ! » Il tenta une nouvelle fois sa chance.

Seulement, Hoon avait tort : Il Ae n’avait pas oublié le cadeau. Son regard brillant, il saisit ce que Il Ae lui tendit. « Pff. » dit Hoon, cachant avec difficulté son sourire et affichant des yeux pleins de reproches. « Je sais très bien que ce n’est pas un stylo à l’intérieur. » Il le connaissait. Il Ae n’aurait pas dit la nature du cadeau avec que Hoon ne l’ouvre. Le souci avec Il Ae, c’est que même si l’emballage semblait briller, il pouvait avoir dissimulé de simples pierres à l’intérieur dans le simple objectif de taquiner Hoon. Le temps passé avec lui lui avait appris à ne jamais s’attendre à trop de choses de sa part. Finalement, l’aîné ouvrit le paquet et resta bouche-bée un long moment face au cadeau. Il le tripotait avec ses mains pour observer tous les recoins. Des épingles de col, Hoon en avait vu des centaines depuis qu’il était né ; mais celle-là était particulièrement jolie et pleine de sens. Que ce soient les couleurs ou les matériaux, il pouvait deviner que rien n’avait été laissé au hasard. « Ouah ! » s’exclama t-il, après les explications de Il Ae. En général, les cadeaux d’anniversaire, dans ce milieu, c’était le concours du cadeau le plus cher. Il suffisait de payer quelque chose hors de prix. Mais Il Ae, lui, misait toujours sur l’originalité et à chaque fois, il parvenait à surprendre Hoon. Ce n’était pas tant la valeur monétaire qui le prit de cours – il se doutait que c’était cher mais il s’en fichait – c’était surtout le sens que ça avait. Ce n’était pas rare que les jeunes hommes se décrivent mutuellement comme le pilier et la balance de l’autre. C’était exactement ce qu’ils représentaient pour l’autre, après tout. C’était plus qu’être des amis, différent que d’être de la même famille. Il y avait une valeur existentielle à leur lien. « Merci beaucoup, Il Ae. C’est vraiment beau. » Hoon ne plaisantait pas en le regardant dans les yeux. Il ne se jetait pas non plus sur lui parce que son dégoût pour le skinship avec ses amis était toujours présent mais l’intention était la même. « Attends-toi à avoir un cadeau de fou pour ton anniversaire. Enfin, je t’en aurai offert un de fou même si tu ne m’avais rien offert aujourd’hui, cela dit. » Mais bien vite, l’esprit taquin de Hoon reprit le dessus et il mit un petit coup de coude dans le ventre de Il Ae. « Yah, mais tu ne penses pas que ça va encore animer nos rumeurs ? On va avoir une épingle de col de couple » Il rigola en disant ça. Il en avait d’ailleurs complètement oublié la prétendue existence d’un autre cadeau à chercher. « Tu veux me la mettre ? » proposa t-il, en se redressant vers lui. S’il faisait ça pour taquiner encore plus les rumeurs ? Peut-être, oui.

B A L A N C E
A CLASH AT HOON'S BIRTHDAY PARTY

Qui savait qu'Ilae était freesexuel comme il aimait le présenter ? Pas sa famille, dans tous les cas. Son père, sa mère ni même son frère aîné ou son frère cadet n'étaient au courant que leur fils était aussi bien un chasseur de femmes qu'un traqueur d'hommes. Parmi ceux qui partageaient le même sang que le sien, seule Eunsil, sa petite renarde chérie, soupçonnait les penchants outrageants de son grand-frère pour les plaisirs de la chair... ainsi que pour les êtres humains du même sexe que lui. Hoon et lui étaient tous deux connus pour être des tombeurs de la gent féminine mais la société qu'ils côtoyaient n'était pas au courant de tout. Et mieux valait pour le styliste que son intérêt pour la gent masculine demeure masquée sous la couverture de l'hétérosexualité car ça ne ferait pas que jaser dans les médias, ce serait aussi fatal sur la vision que ses parents avaient de lui. Jamais il n'avait pris le risque d'imaginer leur réaction car il était bien assez perspicace pour la deviner négative... au point de lui faire peur. Ils ne porteraient pas la main sur lui mais cela casserait quelque chose entre eux. Et les conséquences sur la réputation des Cygnes Noirs risquaient d'être irréparables si cela s'ébruitait dans la presse. Mais bordel, pourquoi ce serait une faute d'aimer les hommes ? En France, on avait accepté Yves Saint Laurent ou Karl Lagerfeld comme tels et ils étaient restés respectés pour leurs talents de hauts couturiers renommés à travers le monde entier. Ce serait injuste que ce ne puisse pas être la même chose pour Ilae, un jour... Le problème c'était qu'il ne vivait pas en France. Il vivait en Corée du Sud.

Et jamais il ne s'expatrierait de ce pays.
A moins que...

Les rumeurs. Combien y en avait-il eues et combien y en aurait-il d'autres ? Cette question-là valait de l'or. Des murmures qui glissent d'une bouche à une oreille pour parfois effleurer indiscrètement l'ouïe des deux amis visés par les ragots. Les bruits de "couloir" on s'y fait avec les années. L'habitude veut qu'elles nous passent au-dessus de la tête ou, au mieux, nous fassent bien rire et c'était véridique qu'Ilae n'aidait pas les potins à expulser leur dernier souffle. A une occasion, il avait même sortie une parole sincère sur le ton d'une plaisanterie qui n'en était pas : Hoon est l'homme de ma vie. Vous pensez qu'il aurait pris le risque de parler ainsi si cela avait été dangereux pour eux ou pour lui ? Non. Il disait cela dans le sens où Hoon lui était indispensable pour garder les pieds sur terre et mesurer ses facettes ténébreuses. Certes, leur entourage était frustré de ne pas arriver à entrer dans leurs têtes et les esprits les plus malsains aimaient à imaginer de sacrées histoires sur leur relation. Mais, à titre d'exemple, les avait-on surpris à se prendre par la main quand ils pouvaient se croire à l’abri des regards ? Non. Quand ils se penchaient l'un vers l'autre, on pourrait croire qu'ils se murmuraient des mots doux ou... coquins pour les esprits plus salaces mais ça n'en avait pas l'air et les voyait-on jamais se poser une main sur la jambe, l'air de rien ? Non. Ilae avait un tas de contre arguments de ce genre quand il voulait bien les donner. Un autre qui était également typiquement lui, c'était de répondre par un long bâillement subitement ennuyé. Début et fin de l’interrogatoire. Au revoir ! « Si ça peut te rassurer, ils ne fantasment pas qu'à notre propos mais aussi avec toute personne envers qui je me montre publiquement un peu trop tactile. S'ils réfléchissaient suffisamment, ils se rendraient compte que leurs fantasmes ont zéro logique. » M'enfin c'était le principe des fantasmes, en fait. L'irréalisme. En réponse à son ton accusateur, il lui refila un sourire qui signifiait : non, je n'arrêterai pas et tu le sais très bien. Bien sûr, ce n'était pas comme s'il le tripotait à tout bout de champ non plus, loin de là mais... c'était arrivé qu'il lui saute dessus sans prévenir devant témoin pour le piéger dans une étreinte des plus affectueuse. OUPS. A côté de ça, son kidnapping de tantôt faisait mine de siéger au moyen rang. Là, oui, clairement, c'était de sa faute quand les rumeurs prenaient de drôles de tournure. « Hm, je dirais que les deux sont égaux au niveau de l’absurdité mais ça avait le mérite d'être amusant. N'est-ce pas ? » Parce que oui, il l'avait vu qu'il s'était retenu d'éclater d'un rire sonore. « Et ne jamais sous-estimer mon savoir-faire en la matière. » Mais il faudrait peut-être lui rappeler de ne pas se surestimer pour autant. Ilae avait un peu trop tendance à se croire infaillible alors qu'il ne l'était pas. Très intelligent mais encore si jeune.

Oui, c'est vrai, les rides avec de l'argent ça s'enlève.... Un bon point de marqué. Est-ce qu'elle faisait son âge où s'était-elle concoctée une potion de jouvence, alors ? Hm... D'après Hoon elle devait avoir la quarantaine. Il faudrait aller voir ça de plus près pour mieux s'en rendre compte. « Sacrément stupide ou ne pas avoir froid aux yeux. Elle peut aussi faire ça par esprit de provocation. Envers ceux qui remarquent son manège, envers la société, comme pour dire je suis une femme libre et je fais ce qu'il me plait. » Ce qui serait prodigieusement osé de sa part et, plutôt que d'inspirer le mépris d'Ilae, lui attirerait une part d'admiration devant la démonstration d'une telle force de caractère. Il en fallait une bonne dose pour pouvoir prétendre être soi-même et vivre sa vie telle qu'on l'entend sans se soucier de ce que pense la population coréenne. D'ailleurs, les très rares individus qui assumaient publiquement leur homosexualité ou bisexualité sur ces terres avaient le don de le laisser bouche bée et respectueux plutôt que de lui déclencher une crise d'homophobie dégoûtée. Ce serait la meilleure venant de lui... Hoon, en revanche, était un authentique hétérosexuel, amoureux des femmes de bout en bout mais ne se sentait pas répugné pour autant par les hommes attirés par d'autres hommes. Hoon était ouvert et ne jugeait pas les gens sur ce genre de critère. Une des innombrables raisons pour lesquelles Ilae était si attaché à lui. « Ou envers son mari qu'elle n'a épousé que par obligation et avec lequel les amours sont au point mort, voire au point conflictuel. D'où le fait qu'il la tromperait aussi et que leur couple est potentiellement prêt à s'entredéchirer dans les mois ou les années qui viennent. Si on entend parler d'eux dans les actualités d'ici quelque temps, c'est que j'avais raison. » Et en admettant qu'il y prenne garde parce qu'il n'avait pas spécialement l'intention de suivre les potins et autres concernant cette femme dont il ne connaissait même pas l'identité. Donc, il se pourrait bien que l'info' lui passe sous le nez sans que cela ne lui fasse ni chaud ni froid s'il venait à s'en apercevoir. D'autant que cette petite discussion avait davantage un objectif joueur que de réel échange d'opinion sur le cas de cette inconnue aux mains baladeuses. Hm... Le gredin commençait malgré tout à se demander de quoi ses doigts graciles étaient capables... Dommage qu'elle soit si âgée. Hoon était en train de tenter de le convaincre d'aller l'aborder et cela le fit sourire du coin des lèvres. « Sauf qu'à ses yeux je ne serai pas un homme mais juste un gosse. Ça marche pas. D'accord, je suis grand pour mon âge, je crois même que je dépasse son mec mais ces femmes-là, elles aiment les hommes mûrs qui ont de l'expérience. » Quoiqu'il n'avait pas tort non plus, elle donnait bien l'impression d'aimer la chair sans modération et dans ce cas-là, il était concevable qu'elle puisse être intéressée par quelqu'un de plus jeune qu'elle, tout adolescent qu'il soit. Les femmes cougars, on appelait ça... et Ilae avait déjà songé à s'y essayer. D'autant que son corps était sculpté et qu'il lui suffirait de l'effleurer du bout des doigts à travers sa chemise pour s'en rendre compte. De quoi le rendre plus attrayant pour elle. Ha ! C'est qu'il se laisserait presque convaincre, dis-donc. Sacré Hoon. Cette fois, il échappa un gloussement amusé face à l'insistance de son Pilier, décidément désireux de le voir à l’œuvre. « Le problème c'est que le jeune homme en question, c'est le fils du PDG de Swarovski, Korea. Mon père me mettrait une sacrée gifle si jamais il tombait sur des photos compromettantes, dénonçant mon aventure avec une femme qui doit avoir 25 ans de plus que moi. Alors, la courtiser, why not ? Ça ne se grille pas aussi aisément. Mais repartir avec elle à mon bras, c'est signer mon arrêt de mort. » Mais tout ceci n'étaient que des taquinerie, de la rigolade entre amis, bien qu'Ilae pourrait très bien avoir le culot de la draguer et de faire plus avec elle mais ce serait tout à l’abri des regards pour que personne ne puisse seulement s'en douter. De plus, il aurait besoin d'être sûr qu'elle ne moucharderait pas dans le futur avant d'aller trop loin. Insolent. Prétentieux. Orgueilleux. De sa naissance jusqu'à son trépas, il le sera. « Très beau sourire, mon Hoon. Ça aurait mérité une... Oh, viens, on fait un selca ! » Ilae n'attend même pas sa réponse qu'il se jette sur son téléphone portable pour le sortir de sa poche et vient ensuite presque se coller à lui pour se positionner le temps de tendre l'appareil devant leurs deux irrésistibles visages... Puis tant qu'à faire, autant lui passer un bras autour du sien. Ah que oui, ça allait protester ! « Vas-y, refais-moi le joli sourire que tu viens de me servir, je vais le poster sur mon Insta ! » Eh, fallait bien immortaliser cette soirée, non ! Même si ce ne serait pas la dernière photo souvenir qu'il prendrait du 17ème anniversaire de Hoonie. Non, il y en aurait d'autres.

Jamais il ne s'ennuyait quand Hoon était là. Ce genre de soirée était barbante... affreusement barbante mais en compagnie de sa moitié, tout devenait plus attrayant et il n'en voyait même plus le temps passer. Un conseil, ne lui demandez pas de rentrer à la maison à une heure fixée lorsqu'il part le retrouver car le risque de dépasser le "couvre-feu" est alors omniprésent. Bon, il ne se comportait pas ainsi qu'auprès de Hoon mais le jeune Park faisait clairement partie de ces proches pour qui Ilae franchirait bien des limites sans même le regretter. Peu importe le prix à payer. Loyal. Aimant. Présent. Ça aussi, c'était le Renard. Et seules les personnes les plus importantes de sa vie avaient le privilège de le côtoyer sous ce jour-ci. « Évidemment qu'il en a un. T'es trop mignon et angélique pour ne pas flancher. » Seulement à demi sarcastique cette fois, même s'il le prononce encore sous le ton de la vanne. « Hm... Je tâcherai d'être sage au début. Disons, la première demi-heure ? Ensuite, oui, je leur ferai comprendre qu'ils ne sont pas les bienvenus et que j'ai envie de profiter du temps qu'il m'est accordé de passer avec mon meilleur ami à sa fête d'anniversaire sans qu'une bonne volée d'intrus n'ose venir nous interrompre. » Rien que d'y penser, ça l'irritait déjà et faisait naître quelques éclairs dans ses iris. Est-ce que ça démentait "un rien" de possessivité envers son Pilier, ça ? Un morceau, il se peut, oui. Mais la principale raison à sa réaction et à son ressenti, c'était qu'il n'aimait pas être dérangé par des invités monopolisateurs, voire malintentionnés lorsqu'il était avec sa moitié. Il n'aimait pas que celui-ci soit assaillit par des vautours, tout court. Ilae n'avait pas de sympathie pour ces gens et ne les voyait pas d'un bon œil. Alors, non, ils n'avaient pas son accord pour approcher Hoon de trop près. Ce, surtout parce qu'il avait conscience que son complice voulait qu'on le laisse tranquille, ce soir. Il venait juste de lui faire part de ces redondantes conversations dont il risquait de faire l'objet sans son aura menaçante à ses côtés. Donc... Ilae avait bien l'intention de lui épargner ce calvaire pour son anniversaire. « T'as fini de m'accuser d'être la cause de toutes les histoires qui circulent à notre propos ? Je te signale que c'est aussi de leur faute si leur imagination s'enflamme. Dès qu'ils voient deux personnes un peu proches physiquement, ça devient : haaaan, mon dieu, ils sont amoureux ! Ma main au feu si c'est faux ! On va les marier ! Regarde les fanfictions, par exemple, elles ont deux grandes sources de création : le contexte originel qui inspire la fiction -il peut s'agir d'une personne- et l'esprit passionné de l'écrivain qui va écrire cette-dite fiction. Conclusion ? Leurs fantasmes, ils les veulent, les cherchent et les trouvent où bon leur semble. Je ne suis pas tout seul à nourrir ces racontars. » Sur ce, il termine son speech avec un petit tirage de langue plein de malice. « C'est tellement facile de manipuler l'esprit humain, si tu savais... » Et il perdait son regard sur l'assemblée avec un petit sourire sournois à ces dires. Par les mots ou par les actes, l'humanité était manipulable à souhait quand on arrivait à dénicher ses points faibles ou à comprendre sa façon de fonctionner. Ilae aimait ça. Le Faux. Faire croire des mensonges. Monter des histoires de toute pièce en jouant avec la mentalité et la faiblesse psychologique de l'homme. C'était fascinant de voir à quel point il pouvait être malléable lorsqu'on s'y prenait assez habilement. Et c'est vrai que c'était vraiment bizarre... que Hoon, le prince pacifique, l'ange aux ailes blanches immaculées, né dans la bienveillance, tissé de bonté, d'innocence et de tolérance, l'acceptait lui avec les pires de ses défauts. Ilae se questionnait, par moment, avait-il bien conscience de toute l'ombre qui l'habitait ? Sans doute pas. Sa naïveté lui servait de bouclier. Et... en un sens, c'en était parfait. Parce que si Hoon venait à se rendre pleinement compte de la noirceur du coeur de sa moitié, Ilae était persuadé qu'il finirait par le perdre. Ce serait insupportable. « Je le savais. » Rire espiègle. C'était pour immortaliser cet instant épique, bien évidemment, mais il ne prenait plus, à présent. Ce n'était plus l'heure de penser à la "femme cougar" et à son châle froid. « Toujours, je discerne ce que tu ressens réellement. » Pratiquement, en tout cas.... et autant pour la femme cougar. Cette fois, Ilae éclata littéralement de rire. Il n'en pouvait plus de l'obstination de son aîné à vouloir le jeter sur la chasse de l'infidèle quadragénaire ! « Permets-moi de te faire remarquer que le meilleur cadeau d'anniversaire que tu aies reçu de ta vie, c'est moi. Même si ce n'est pas à un de tes anniversaires qu'on s'est connus. Ensuite... puisque tu y tiens tellement et que tes efforts désespérés me font de la peine, j'accepte d'aller draguer cette infidèle MAIS à une condition, néanmoins. » Il le regarde dans les yeux avec un air joueur. « Toi aussi, tu vas aller draguer quelqu'un mais pas une femme. Un homme. Celui de ton choix. Et tu y vas en premier. J'attendrai sagement ici que tu reviennes après tes cinq minutes de flirt. Mais vas-y mollo, je veux pas qu'il t'arrive des bricoles non plus. » Pour être honnête, il lui disait surtout ça pour le taquiner. Il n'avait pas envie de voir son Hoon devenir la cible d'un pervers à cause d'un défi idiot mais Ilae voulait aussi savoir comment il répondrait à sa requête. Lui demander de séduire un garçon, il l'avait déjà fait, au lycée. Curieux de voir comment il s'y prenait quand ce n'était pas à une demoiselle que son tombeur d'ami faisait la cour. Sauf que là il s'agissait d'homme mûr alors le level était plus élevé. « Mais, d'abord... »

Il était comme un enfant, ce Hoon, fallait les voir ses yeux brillants alors qu'Ilae lui remettait son cadeau bonus. Adorable. Le regard "plein de reproches" qu'il lui lance n'a que pour effet de le faire marrer quelques secondes. Quelle déception il aurait eu si ça avait bien été un pauvre stylo, à l'intérieur de cet étui... Il faudrait qu'il lui fasse la blague, un jour. Mine de rien, le jeune styliste reprit son téléphone portable en main et enclencha la caméra après avoir mordu dans son amuse-bouche, capturant l'expression bouche bée de son Pilier qui se mit ensuite à retourner l'épingle dans tous les sens. Sa réaction était touchante car elle témoignait sa curiosité envers le bijou qu'Ilae venait de lui offrir mais aussi le plaisir qu'il avait de le recevoir. Quand il y avait pensé, au départ, il avait trouvé l'idée de ces épingles bonne mais un doute avait persisté jusqu'ici... Ces objets étaient certes personnalisés, créés et dessinés spécialement pour eux, pour représenter physiquement ce qu'ils étaient l'un pour l'autre mais... Ils restaient des bijoux de luxe, du hors de prix, des cadeaux avec une grande valeur monétaire. Ce côté-là, il avait craint que cela ne gâche la signification du présent pour Hoon. Mais ce n'était visiblement pas le cas... et ça le soulageait. Ilae releva la tête de son portable avant même que sa balance ne prononce ses remerciements et lui retourna exactement le même regard. Puis il sourit. Avec une sincérité profonde, suite à ses mots, auxquels il eut une réponse simple mais aussi sérieuse que la sienne. « Je suis heureux qu'elle te plaise, Hoon. » Très heureux même. Cette épingle de col lui irait à merveille. « D'accord, je m'y attends. Mais arrête de prétendre que je ne t'aurai rien offert aujourd'hui, ça va finir par me vexer. » Et hop, qu'il se reçoit le deuxième coup de coude de la soirée mais dans l'estomac, cette fois... Bon, on ne peut pas dire que ses petits punch étaient douloureux, ceci dit. Et que c'est reparti sur le sujet des rumeurs... mais c'était drôle. D'ailleurs ça fit pouffer le Renard de rire avant de porter sa main libre à sa bouche avec une expression de surprise amusé mais un rien choquée. « Oh, ***** ! Attends, j'avais pas pensé à ça... » Une épingle de col de couple. La phrase le fit s'écrouler de rire sur son siège tellement il ne s'y attendait pas et que la situation en avait un quelque chose de comique. Ilae mit un petit peu de temps à se calmer mais se décida enfin à se redresser pour prendre doucement l'épingle des mains de Hoon. « Ce n'est pas comme ça que les rumeurs vont se calmer mais oui, bien sûr, je te passe cette épingle au col avec plaisir, mon Hoon. » Passer l'épingle au col et pas la bague au doigt, hein. Mais son expression rieuse disparue alors qu'il se concentrait pour lui épingler le bijou au col de sa veste. Le tissu était doux et fin sous ses doigts, c'était de la belle qualité et il n'avait pas envie de la transformer en gruyère par maladresse. Un peu penché sur Hoon, il pique la tige à son col et fini par la clipper en un petit clic. Artiste perfectionniste de la mode, il s'assure que la balance est bien droite et qu'il n'y ait aucun pli, lissant rapidement la veste avant de la relâcher. « Voilà. » Il contemple un instant son Pilier avec sa fière épingle de col. « C'est parfaitement ton style, tu ne trouves pas ? T'es encore plus élégant qu'avant. » Ponctuant ses paroles d'un grand sourire, il baisse la tête vers sa propre veste et l'ouvre... sur une épingle de col noire, cachée en bas. Délicatement, il la retire et la tend à sa moitié avec un sourire malin. « A ton tour de me la mettre, tu veux bien ? » Ça, pour taquiner les rumeurs... Ils les taquinaient ces deux voyous. Ça irait bon train avec "l'échange" de ces deux épingles.

B A L A N C E
A CLASH AT HOON'S BIRTHDAY PARTY

Au fond, Hoon se moquait de ceux qui l’imaginaient en couple avec Il Ae mais il pouvait comprendre ce sentiment de désespérément vouloir que deux personnes sortent ensemble. Voilà maintenant une dizaine d’années qu’il espérait plus ou moins silencieusement que ses deux meilleurs amis, Athena et Elijah, se mettent ensemble. Pour lui, c’était une évidence : ils ne s’en rendaient peut-être pas encore compte, mais ils s’aimaient, faisaient un couple parfait et finiraient par se marier. Il en était persuadé et toutes les négations des deux concernés ne suffisaient pas à se défaire de l’idée qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. En revanche, comparer cela aux fantasmes de ceux qui imaginaient Il Ae et lui sortir ensemble ne lui paraissait pas si exact. Il ne fantasmait par sur ses deux meilleurs amis, c’était beaucoup plus que ça. Pour lui, voir un jour les deux sortir ensemble était aussi évident que savoir qu’une pomme tombe au sol si on la lâche dans les airs. C’était indéniable, ça arriverait et il attendait juste – patiemment – que cela arrive pour hurler au monde : « Je vous l’avais dit ! » lorsque ça se sera passé. Jamais il n’avait songé ne serait-ce qu’une seule seconde que c’était impossible. Ça allait beaucoup plus loin que ceux qui se méprenaient sur la nature de sa relation avec Il Ae juste pour deux trois câlins rapides. « Tu m’en vois vraiment rassuré. », répondit Hoon avec ironie. Il ne serait pas étonné que les rumeurs les plus fougasses affirment qu’il était cocu et que Il Ae rencontrait d’autres personnes dans son dos, et ça porterait un coup à son égo : Hoon, Hoon ! cocu. Ça n’avait pas de sens. Il faudrait ne pas être sain d’esprit pour prendre le risque de tromper un si bel homme. Bon, ce n’était pas avec autant d’égocentrisme que le pensait Hoon mais quand même, lui, cocu, par quelqu’un qui n’était même pas son petit-ami en plus : la rumeur lui ferait lever les yeux au ciel, soupirer, l’agacerait un peu au début avant de le faire rire tellement c’en est absurde. Au final, Hoon était une bonne patte et il n’existait pas beaucoup de choses qui étaient capables de vraiment l’énerver. « Oh, j’imagine que pour toi ça a dû être hilarant, en effet. » Hoon eut un sourire en coin en disant ça : il imaginait très bien le visage satisfait de Il Ae après avoir fait croire à cette demoiselle un mensonge aussi gros. « Oui, oui, Monsieur-Le-Grand-Manipulateur-Kwon » s’amusa t-il. Il Ae était un peu trop fier de ses capacités à mal utiliser son intelligence et si ça pouvait être drôle, c’était aussi dommage. Il pourrait faire des choses beaucoup plus saines, mais Hoon n’avait pas la prétention de pouvoir changer radicalement Il Ae. Le retenir parfois, le calmer souvent, mais le changer était impossible et au fond il ne voulait pas vraiment qu’il change. Si un jour il changeait, Hoon serait le premier à le féliciter, si ce jour n’arrivait jamais, ça ne l’empêcherait pas de continuer à l’aimer. Après tout, avec lui au moins, Il Ae savait reconnaître ses torts.

On pouvait se demander pourquoi Hoon voulait tant voir son cadet séduire cette dame âgée mais au fond, il n’y avait pas de raisons importantes. C’était tout simplement le plaisir de voir la scène qui l’incitait à autant insister. « Si tu dis ça comme ça, on pourrait presque croire qu’on lui reproche d’être une femme libre. » dit-il en lançant un regard en biais vers Il Ae. « Je me fiche qu’elle soit une femme libre, elle couche avec qui elle veut et séduit qui elle veut. Mais dans une soirée où le thème est l’élégance, c’est mal placé d’être à ce point vulgaire, qu’elle soit un homme ou une femme. » Hoon n’en voulait pas vraiment à cette dame, ce n’était pas ce jeune de garçon. Il trouvait ça juste un peu absurde et assister à ça ne lui plaisait pas. Que ce soit une femme qui agrippe les fesses d’un homme ou le contraire. Après tout, Hoon ne savait pas si cet homme appréciait ça et l’image d’un vieil homme agrippant les fesses d’une femme sans son accord aurait fait scandale. Qu’elle soit une femme ne changeait rien à la vulgarité du geste. Mais encore une fois, comme il ne savait pas, il ne pouvait rien faire et il ne lui en voulait pas. Il sourit cependant à la petite prétention de Il Ae : Hoon était capable de se renseigner sur l’identité de la dame dans le simple objectif de savoir comment allait son couple dans les rumeurs. Juste pour savoir si Il Ae avait raison ou pas. « Franchement, je ne sais pas. Moi, je trouve qu’elle a le profil des femmes qui se laisseraient bien tenter par un petit jeune une fois de temps en temps, rien que pour l’estime. J’attire encore les jeunes.. Ce genre de choses. » Mais Hoon comprenait bien le souci. Ils n’étaient pas juste deux jeunes hommes dans une fête, ils étaient deux fils de chaebol, deux personnes médiatisées et reconnues dans leur milieu. « Laisse tomber alors, je veux pas que tu fasses gifler juste pour mon simple amusement de te voir la draguer. » dit-il finalement en souriant. C’était un trop gros prix à payer pour pas grand-chose. Elle ne méritait même pas l’attention et les mots doux de Il Ae, au fond. Il se retrouva quelques secondes après seulement secoué par un Il Ae qui brandissait son téléphone. Il eut le réflexe de se débattre en sentant le bras de Il Ae coller au sien mais cet imbécile l’avait saisi avec assez de force pour qu’il ne puisse rien y faire. Il pourrait bien tenir le temps d’une photo. « T’utilises ma belle tête pour avoir des followers ? » Hoon eut l’air taquin. « Je suis l’innocence que ton visage ne représente pas. » Ce n’était pas totalement vrai. Ironiquement, le visage de Il Ae n’affichait pas tous les vices de son possesseur. Finalement, il fit un simple sourire pour en finir au plus vite.Vite qu’il sorte son bras.. Râler à voix haute lui ferait trop plaisir.

Il eut un rire. « Un démon qui tombe flanche pour un ange ? » dit-il en haussant les sourcils. « L’histoire pourrait être amusante. » Hoon avait un peu hérité de ses parents : à force de traîner dans le milieu de l’entertainment et des dramas, il finissait par voir des scénarios de dramas un peu partout et à juger leur qualité. « Pff, ça c’est ce que tu dis mais au bout de cinq minutes déjà, ils ressentiront qu’ils sont de trop. Trente minutes, c’est le moment où tu vas être tellement obvious qu’ils seront obligés de le remarquer. Cinq minutes, c’est le temps que tu tiens sans laisser aucun indice de ton agacement. Enfin, pour moi en tout cas. » Après tout, de la même façon que Il Ae pouvait lire à travers les sourires de Hoon, Hoon pouvait faire la même à travers ceux du plus jeune. Alors forcément, même en restant poli trente minutes, le plus vieux remarquerait bien avant l’agacement du renard. « Mais je ne m’en plains pas. Je ne déteste pas ce genre de fêtes autant que toi mais ne serait-ce que pour mon anniversaire, je préfère avoir la paix. C’est barbant de parler d’affaires la soirée de son anniversaire. » Pure vérité. Il écouta avec attention le petit discours de Il Ae puis finit par hausser les épaules, pas convaincu mais quand même amuser. « Oui, oui, c’est ça. Toujours est-il que tu contribues beaucoup à la création de ces rumeurs. Tu leur fournis autant le contexte originel que l’esprit passionné, tu vois. Forcément que les gens seront passionnés par une histoire pareille, surtout que tu la rends encore plus intéressante dès que tu peux, en parlant d’amour interdit ou d’un couple qui bat de l’aile, toutes ces petites thématiques qui attirent l’intérêt des cancaniers. Mais bon, d’accord. Je reconnais que c’est la faute des autres aussi de s’intéresser autant à ce qui ne les regarde pas. Ça n’enlève pas ta responsabilité dans l’histoire ni le trop grand plaisir que tu ressens à l’idée de les manipuler pour qu’ils tombent dans le panneau. » Hoon insista sur la dernière partie de sa phrase. « En fait, tu aimes beaucoup trop ça, leur faire croire qu’on sort ensemble ou qu’on s’aime. T’adores l’idée de les tromper. » releva t-il avec un sourire en coin. L’aîné ne comprenait pas trop ce plaisir qu’il ressentait à manipuler les autres. Bien sûr que s’imaginer que pas mal de personnes les pensaient en couple l’amusait mais il n’aurait pas pris la peine de leur faire croire quelque chose comme ça. Mentir ne l’intéressait pas, encore un point qu’il ne partageait pas avec Il Ae. Il n’appréciait pas vraiment se sentir supérieur aux autres, avoir une maîtrise sur eux. Hoon, lui, il préférait les gens avec de la répartie, qui ne se laissaient pas manipuler et qui ne s’en tenaient pas aux apparences. Il aimait ceux sur qui son identité et son apparence n’avaient aucun effet de pouvoir. Il aimait être avec des gens qu’il ne pouvait prévoir, et non pas essayer de faire faire ou faire croire aux autres ce qu’il voulait. « Pff, qu’est-ce que t’es prétentieux. Je suis aussi le plus beau cadeau de ta vie, alors ça ne compte pas. » Hoon rit à la proposition de Il Ae et lui donna un très léger coup de coude. « Laisse tomber, je plaisantais. Je t’ai dit que je ne voulais pas que tu aies de souci avec ton père, alors non tu n’iras pas la draguer. Même si tu le voulais, je t’en empêcherais. » Contradictoire quand on savait qu’il avait autant insisté, mais Hoon ne voulait pas s’imaginer Il Ae avoir des problèmes avec son père. Puis… Hoon détestait draguer des hommes, de la même façon que le skinship avec eux le mettait mal à l’aise. Mais pour le peu de fois où il l’avait fait – pour venger sa meilleure amie par exemple – il ne pouvait cacher que cela avait bien fonctionné. Il fallait croire que son visage d’ange était parfait pour ça.

Mais bien vite, l’idée fut de nouveau balayée et Hoon regarda avec admiration et joie le cadeau qu’il tenait entre ses mains. Il Ae ne se contentait jamais de cadeaux chers, ils avaient toujours un sens et une originalité. Il eut un petit sourire. « Je voudrais pas vexer le petit renard tout inoffensif et tout docile à mes côtés. » dit-il avec malice. Il savait bien que Il Ae n’était inoffensif, ni docile en temps normal – mais avec lui, il l’était. Et ça l’amusait autant que ça le flattait. Il se sentait touché de savoir qu’il avait un tel pouvoir sur lui, même si ce pouvoir était réciproque. En le voyant rire autant, Hoon ne put s’empêcher de rire aussi. L’idée était quand même amusante et ça l’étonnait qu’il n’y ait pas pensé avant lui. « Je le veux », chuchota doucement Hoon à Il Ae pendant qu’il lui accrochait l’épingle, en référence à la phrase dite pendant les mariages. Mais il avait fait exprès de ne pas le dire trop fort, parce que pour le coup, c’était simplement pour taquiner Il Ae et son expression de passer l’épingle au col qui rappelait la bague. « Si si, tu as vraiment vu juste. Je pense ne jamais l’enlever. » dit-il avec un sourire. Mais son sourire se transforma en hilarité quand il observa Il Ae retirer l’épingle de sa chemise juste pour que Hoon la lui remette. Ils étaient deux gros gamins, mais ça les amusait énormément. Quand il fut enfin calmer, il prit l’épingle et se rapprocha de Il Ae afin de l’accrocher. Au bout d’une longue minute – Hoon n’avait pas l’habitude de faire ça – il eut enfin fini et en observant le résultat, il ne put lâcher un « Tu es magnifique » en rigolant.