late night cigarettes

il nam & young bin

Cela faisait un petit temps que j’étais sorti de l’hôpital déjà. après m’être fait salement engueulé par Binnie. Et après avoir pris ma mère dans mes bras pour la consoler. J’vaais bien vu aussi l’inquiétude dans le regard de mon père. Bref des câlins qui me firent tellement de bien. J’étais de retour, de retour ma famille. Et je me rendais compte à quel point ils étaient important pour moi. a quel point mes parentes étaient plus mes propres parents que ceux dont je partageais le patrimoine génétique. Pour nous n’avions pas le moindre sang en commun. Et surtout je l’avais retrouvé lui. Lui qui partageait les mêmes sentiments que moi. Et le reste n’avait plus d’importance. D’ailleurs j’allais devoir parler à Min Seok. Je savais qu’il ne dirait rien et qu’il se réjouirait que je sois “en couple”. Je savais bien aussi que notre relation n’était pas basé sur les sentiments amoureux, c’était notre deal. Mais il n’empêchait que cet imbécile était précieux pour moi. Et je ne tenais pas à perdre un de mes amis les plus proches, pour ne pas dire le meilleur. Enfin bref pour le moment, je ne l’avais pas croisés et le redoublement de mon année m’avait obligé à reprendre les cours que j’avais raté à cause du service militaire. Bref je potassais sur mes cours la nuit histoire de prendre de l’avance. Puis surtout je n’avais pas vraiment envie de dormir.

Sans m’en rendre comptes les heures passaient. Je sortis de ma chambre dans la plus grande discrétion avant de décider qu’il était le moment de prendre une pause bien mérité. Paquet de clope dans la poche de ma veste, je sortis sur la terrasse avant de vite repéré quelqu’un que je reconnus très vite. Il Nam. Oh mec, toi aussi tu pionces pas ? Je lui fis signe de la main pour l’interpeler, même s’il n’y avait que quelques lumières à l’intérieur de la fraternité et la lune pour nous éclairer. Je m’approchais de lui avant de sortir une cigarette et de ma facepalm. Chié j’ai oublié mon briquet, tu me passes le tien ? Je me tournais vers lui en attendant qu’il me passe son briquet avant de commencer à parler. Ben alors comment tu vas Il Nam, tu bosses sur quoi en ce moment ?

© LOYALS.

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“Le regard hagard, j’imaginais la gare, avec tous ses bavards et leurs bobards. Sans m’en rendre compte, je me souvins d’un conte. Mais son nom m’échappait, tout comme mon verre de saké, posé plus tôt sur la table alors que je repensais à une fable. ”

« …Ouais, non, ça va pas le faire, » marmonnai-je en rayant ce que je venais de griffonner sur mon bloc-notes. Ce soir-là, j’avais envie de composer, d’écrire des paroles pour la mélodie que j’avais créée dans l’après-midi. Pourtant c’était déjà la nuit, et je n’avais toujours rien de consistant à m’offrir. En effet, il arrivait que je fusse tout bonnement incapable de trouver les paroles allant avec la musique, ou inversement. C’était rare, mais possible, et il semblait qu’aujourd’hui était ce fameux jour où j’avais juste envie d'arracher les magnifiques cheveux qui décoraient mon crâne. « Ça ne veut absolument rien dire. Je sais même pas pourquoi j’ai pris la peine de noter ces conneries. » Probablement le manque de nicotine. Ouaip. C’est la seule explication plausible. Je posai mes notes sur la table devant moi, et farfouillai dans la poche de ma veste à la recherche de mon paquet de clopes. Une fois le trésor dans la main, je l’ouvris pour en sortir une cigarette et mon briquet – c’était plus pratique que de faire l’inventaire de toutes mes poches à chaque fois. Maintes fois je m’étais demandé s’il n’aurait pas été plus simple de mettre un briquet dans chacune d’entre elles, mais cela m’aurait demandé de l’argent que je ne pouvais me permettre de gaspiller. Après avoir rechargé le compte bancaire de ma mère, et avec mes dépenses quotidiennes – bien que minimes – il ne me restait pas grand-chose.

La terrasse du dortoir étant déserte, j’avais choisi d’en profiter et m’y étais installé dans l’espoir de trouver l’inspiration, mais ce n’était visiblement pas près d’arriver. Je poussai un soupir exaspéré avant de tirer sur ma cigarette. Perdu dans mes pensées, essayant de me remémorer tous les noms d’oiseaux dont j’allais pouvoir me traiter, je n’entendis que vaguement le bruit de pas et la voix de celui qui venait de m’interpeller. Réalisant brusquement que je n’étais plus seul, et que quelqu’un s’adressait à moi, je me redressai sur le banc et, tout en levant la tête vers mon interlocuteur, émis un son plutôt inhabituel, comme lorsqu’on me tirait de mon précieux sommeil :

« Mmmneeh ? » Je fus le premier surpris à l’entente de ma propre voix, mais je ne m’attendais vraiment pas à ce que quelqu’un fût encore debout à une heure si tardive. Reconnaissant enfin Youngbin, mes lèvres s’étirèrent en un sourire suffisamment large pour qu'il comprenne que j’étais heureux de le voir. « Youngbin !  Ça faisait longtemps ! » m’exclamai-je en me levant. « Toi ? Oublier ton briquet ? Wow. Je suis surpris de ne pas voir de renards voler… Tiens ! » fis-je en lui tendant l’objet en question, couleur rose fuchsia. Quelqu’un me l’avait offert à la fin d’un concert, et il était hors de question de le jeter à la poubelle avant de m’être assuré que tout signe de vie l’ait quitté. Ha… Cette addiction ne me faisait pas que du bien. Mais que voulez-vous ? Je fumais depuis près de dix ans et je doutais pouvoir arrêter un jour. Il me demanda sur quoi je travaillais, et, inconsciemment, je lâchai un ricanement ressemblant plus à un grognement qu’autre chose.

« Figure-toi que moi aussi, j’aimerais savoir. Je suis complètement à côté de la plaque aujourd’hui. » Je jetai un rapide coup d’œil à mon bloc-notes et grimaçai. « Je crois que je viens de contracter le syndrome de la page blanche. Mais sinon, ça va ! Et toi ? Quoi de neuf ? Qu’est-ce que tu deviens ? Ça se passe bien, les cours ? »
Je me dis ensuite que le bombarder de questions n’était peut-être pas la meilleure façon d’entamer une conversation, mais le mal était fait. Enfin, quand je disais que ça faisait longtemps, ça ne l’était pas forcément. Même quelques semaines, voire quelques jours à ne pas se croiser, il m’arrivait d’avoir l’impression de ne pas avoir vu la personne depuis une éternité. C’était tout particulièrement le cas avec les personnes que j’appréciais, et Youngbin en faisait bien évidemment partie. Cela avait été le cas dès notre première rencontre, en fait.

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L’air de rien j’étais content de retrouver un visage connu en plein milieu de la nuit. Normalement j’étais plus du genre à avoir un tempérament de solitaire. C’était plus fort que moi. Puis il fallait dire aussi que je n’étais pas le type le plus populaire de la fac. D’un côté c’était compréhensible, je n’étais pas très avenant, ni très sociable. Je n’étais pas le type comique ou encore même bavard de nature. J’étais calme et parfois même franchement taciturne. Le fait était que peu de personnes arrivaient à me tirer quelques paroles. Bien sûr il y avait mon frère avec qui j’étais une personne complètement différente, normal il était ce que j’avais de plus cher au monde. Bien sûr il y avait Minseok. Mais cet imbécile était là depuis tellement d’année qu’il me connaissait comme personne pouvait me connaître. Et bien sûr il y avait cette tête blonde d’Ilnam. La première fois qu’on s'était causé c’était à cet endroit même. Une cigarette fumée ensemble, puis une autre et une autre. Et il s’est avéré qu’on fumait autant l’un que l’autre. Les langues s’étaient déliées et depuis c’était une sorte de rituel. Alors le revoir me faisait plaisir, sincèrement. Parce que j’appréciais cette tête blonde. Ouais ça faisait un bail. J’suis content de te revoir. L’expression qu’il avait sur son visage m’arracha un sourire discret. Ouais il faisait partie de ces rares personnes à m’arracher un sourire. Je pris son briquet d’un couleur bien pétante. Ouais, je sais, j’avais la tête ailleur j’crois bien. J’allumais ma cigarette avant de lui rendre naturellement. J’avais commencé avec… ma connaissance? Mon ami ? Ouais, je pense que je pense que je pouvais le qualifier d’ami, même si ce genre de mots m’étaient encore étranges tellement je les utilisais peu. Je l’écoutais, à côté de la plaque ? Carrément ? Toi ? Le syndrome de la page blanche ? Je suis sûr que ça va pas durer, t’es un gars créatif, t’as toujours des idées. J’avais posé ma main libre sur son épaule comme pour chercher à l’encourager. C’était un peu maladroit, mais le coeur y était. Bon sang, m’en parle pas, tu sais que j’ai retapé mon année ? J’ai eu trop de retard l’année dernière. Je soupirais longuement, même mes parents ne m’avaient pas engueulé, il fallait dire qu’au final, mes circonstances étaient… atténuantes. J’avais des bonnes raisons. Commençant à fumer tranquillement au m’adossant au mur de la fraternité, j’expirais la fumée en l’air. Enfin je prends un peu d’avance sur le programme, comme j’arrive pas à dormir, du coup je suis pas trop à la ramasse. Les cauchemars, toujours les mêmes, ça me pourrissait mes nuits, mais à force dormir très peu était devenu une habitude. Je savais que loin d’Hanbin mes nuits étaient toujours très agitées, j’arrivais juste à m’en accommoder. Tain je me disais, je t’ai jamais entendu en représentation je crois, faudrait que je vienne te voir un de ces quatre. J’ai envie de voir à quel point tu assures , sourire taquin sur les lèvres, j’avais poussé doucement son épaule amicalement. J’avais vraiment envie de le voir sur ce gamin.

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