Sometimes it doesn't matter how prepared you are. It doesn't matter how many times you repeated those accords. It doesn't matter how much you perfected your representation. Cause there will be one thing that you never thought about. One. Simple. Thing.

Ça gèle. T'oses même pas imaginer ce que ça donnerait si t'avais pas tes chaussettes aux pieds. Il fallait vraiment que ton talon te lâche maintenant, juste à ce moment-là. Peut-être bien que c'est un coup du Destin, qu'il a décidé de se foutre de ta gueule pour la soirée. T'espères sincèrement que ça va pas durer, pour toi qui viens de revenir en ville, on peut dire que c'est pas vraiment un bon présage. T'essaies de te dépêcher d'avancer malgré le poids de tout ton matériel. Quand tu dépasses ton calvaire du soir, tu l'entends à peine murmurer quelque chose. Peut-être sur toi, peut-être pas, tu t'en fous en fait. Tu veux plus jamais le voir de ta vie. Heureusement, Séoul est grande, les chances pour que vous retombiez l'un sur l'autre sont extraordinairement minces, et c'est bien une des seules choses qui te rassurent pour le moment. Tu vois des taxis filer à vive allure sur la route, mais l'envie d'en arrêter un s'envole vite de ta tête. T'as pas les sous pour ça, t'aurais pu les avoir, si ta représentation n'avait pas été gâchée. T'aurais pu avoir tes commissions, et te payer un aller simple pour le dortoir. Mais t'as dis bye bye à celles-ci quand t'es sortie du bar à la demande du patron. T'avais plus qu'à prier pour choper un bus de nuit et éviter de poireauter dans le froid, ou pire, de te taper toute la route jusqu'au dortoir, et donc de carrément traverser la ville à pieds, sans chaussures, dans ce froid glacial. Derrière toi, t'entends un rire. Tu te retournes instinctivement, et vois encore et toujours ce démon derrière toi. Il va dans la même direction que toi? Fantastique... Tu peux pas t'empêcher d’accélérer un peu le pas, t'as pas tellement envie qu'il te rattrape avec ses jambes de giraffes. Au loin tu vois un arrêt de bus, et tu peux pas t'empêcher de pousser un soupir de soulagement. Avec un peu de chance, t'aurais pas à attendre trop longtemps. Tu cours presque pour t'y rendre, l'envie de rentrer au dortoir beaucoup forte que le froid qui t'assaille les orteils. Devant le panneau, t'empresses de regarder les bus de nuit. Hallelujah! Il y en a un qui va vers le dortoir Sango! Et il ne va pas tarder en plus! Peut-être que le Destin a décidé de ne plus s'acharner sur toi? Tu l'espères très fort, et ce malgré l'autre énergumène qui se rapproche de plus en plus, mais ça tu préfères pas y faire attention. Tu t'en vas te poser à un bout du banc, essayant de réchauffer tes pieds comme tu le peux en attendant que ton bus arrive.

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Cette marche nocturne devrait me permettre de relâcher un peu la pression, d'évacuer ce surplus d'alcool qui a envahi mon corps depuis quelques heures. Le réveil promet d'être difficile mais je suis plutôt content de ma soirée. Je m'étais diverti, peut-être un peu trop avec cette jeune femme qui n'avait rien demandé. Cependant, me demander d'être raisonnable dans de telles circonstances est tout simplement impossible. Il m'est aussi impossible d'avoir des remords en l'état actuel des choses. Alors, je continue mon petit bout de chemin avec un sens de l'équilibre qui se rapproche de zéro. Ma tête commence à me faire mal et je prends conscience que je devrais réduire mon fardeau. Je ne suis pas certain de pouvoir rentrer au dortoir en sécurité si je continue ainsi. Levant le menton du mieux que je pouvais, j'aperçois la silhouette de la jeune femme en face de moi. Elle prend de la distance mais ce n'est pas étonnant vu le rythme de croisière que j'ai. Et puis, ce n'est pas un concours de rapidité. Dans ce cas, j'aurais tout bonnement refusé de participer à ce match, conscient de ma future défaite. Enfin bref. L'option taxi n'est pas envisageable. Le chauffeur n'accepterait jamais cette course, y compris le plus con sur terre. Et encore, j'ai peut-être une petite tâche. Pour être honnête, l'attaque trempette de l'inconnue m'a secoué légèrement et ma tête est moins dégueulasse qu'avant. Si je fais un gros effort, je pourrais faire semblant d'être lucide pendant quelques secondes... Mais encore faudrait-il supporter le niveau de conduite du taxi... Avec ou sans logique, je finis par me dire que le bus est la meilleure option qui se présente à moi. Récupérant mon portefeuille dans la poche arrière de mon jean, je laisse toujours ma carte de transport là-dedans. Je parviens à l'avoir dans les mains au bout de plusieurs et longues secondes. Je constate après que j'ai perdu la trace de la jeune femme mais je m'en fous royalement. Mon but n'est pas de la suivre. Je veux juste rentrer en vie. Malheureusement pour moi, j'aperçois le bus qui arrive à l'arrêt. Je refuse d'attendre. Stoïque, j'observe le transport en commun freiner et j'ai la nette sensation de voir ma vie défiler à cet instant. La connexion entre mon corps et mon cerveau étant digne de celle d'un paysan du coin, je réalise trente secondes plus tard que je devrais me mettre à courir pour avoir une chance de m'y glisser. C'est ce que je tends à faire bien que je ressemble plus à un bébé qui fait ses premiers pas. Mes pas sont lourds et pourraient réveiller tout le quartier. C'est à ce moment-là que je croise une nouvelle fois le regard de l'inconnue... Elle attendait donc ce bus ? Quel malheureux hasard. Une nouvelle fois, mon corps manque de se figer mais mon instinct de survie gagne la partie. " YAH DIS LUI DE M'ATTENDRE ! " La distance entre elle et moi n'est pas grande mais suffisante pour que le chauffeur décide de partir sans moi. Je ne leur fais pas confiance et à elle, encore moins. Je ne sais pas pourquoi j'ai l'impression qu'elle a esquissé un sourire moqueur à mon attention. Heureusement pour moi, je parviens à taper sur l'habitacle du bus. Les portes qui s'apprêtaient à se fermer changent de mécanisme. J'affiche mon plus beau sourire et remercie vivement le chauffeur avant de planter mon regard dans celui de l'inconnue. Je la gratifie d'un sourire en coin mais je ne me rends pas compte que j'ai plus l'impression d'être un gros pervers. Oopsie.  " Merci à toi aussi. "

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Tu pensais que t'allais attendre plus que ça, mais au final, et malgré le froid, le temps est passé vite et voilà le bus qui arrive. Te voilà sauvée, enfin! Tu vas pouvoir rentrer au dortoir, prendre une douche bouillante, et filer sous la couette pour oublier cette soirée absolument catastrophique. Et peut-être que demain ça ira mieux. Le bus arrêté juste devant toi, tu ne te fais pas prier pour monter à bord. Sortant ton plus jolie sourire gêné au conducteur quand il te voit tes chaussures à la main, tu payes ta place et t'apprêtes à t'installer sur un siège, quand tu entends la voix d'un fantôme te hanter. Oh non... Tu jettes un coup d’œil dehors et découvres une vision d'horreur. Le mec bourré qui tente une course approximative vers le bus. C'est sérieux? Il prend le même bus que toi maintenant? Mais tu vas jamais t'en débarrasser c'est pas possible! Malgré toute la bonne volonté du monde, tu refuses de lui faire le plaisir de prévenir le conducteur. Tu lâches un sourire moqueur sans faire exprès, et te tournes vers le chauffeur. « Foncez, j'vous en supplie ... » Il te fixe bizarrement. Tu fouilles dans tes poches pour voir si t'as un billet, parce que t'es prête à le payer pour qu'il ferme les portes et t'emmène loin de ce diable ambulant et alcoolisé. T'entends les portes qui se ferment et tu te penses sauvée, jusqu'à ce que t'entendes le BOUM de sa main sur la vitre. Désespérée, tu regardes le chauffeur comme s'il venait de te condamner à la potence. Le voilà qui monte et qui te fixe avec un vieux sourire. T'es presque écœurée. Franchement, si le prochain bus n'était pas dans une heure, probablement que tu serais descendue, mais là, tu peux pas te le permettre. Tu files donc te prendre une place le plus loin possible de ton calvaire, posant fermement ta guitare sur le siège à côté, comme une protection. Et alors que le bus redémarre et continue enfin sa route, tu gardes un œil méfiant sur lui tout du long. Et plus le temps passe, et plus les arrêts s'enchaînent, et plus tu t'inquiètes de ne pas le voir descendre. Est-ce que... non, tu deviens parano. Il ne peut pas être en train de te suivre pas vrai? Quelqu'un qui te suit serait vachement plus discret que ça. Mais en même temps il est bourré comme pas deux, la discrétion c'est plus de son ressort... Bon sang, ça y est. Tu commences à paniquer. Et s'il voulait se venger? Et s'il voulait te faire payer sa douche froide? Et si t'étais tombée sur un grand psychopathe qui faisait semblant d'être bourré pour suivre ses victimes et qu'il prévoyait de te découper en morceaux??? Eun Mi, calme toi, respire. T'es bientôt arrivée. Le dortoir est pas si loin de l'arrêt de bus. Au pire des cas t'auras qu'à taper le sprint de ta vie et tu seras sauvée. Et si jamais il te suit jusqu'au dortoir, t'auras qu'à hurler, t'as de la voix après tout...

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le bus est à quelques mètres de moi mais il me paraît si loin, comme mon lit dans lequel je voudrais me coucher pour me remettre de mes émotions. pour autant, j'ai tout intérêt à faire un saut dans la salle de bain, quitte à réveiller mes colocataires. avec l'arrosage automatique lancée par la demoiselle, ce n'est même plus une possibilité mais une obligation. de toute façon, vu l'état dans lequel je me trouve, je doute pouvoir rester silencieux pour me réfugier dans ma chambre. en attendant, si je ne veux pas galérer à trouver un taxi qui accepterait de me prendre, j'ai tout intérêt à accélérer la cadence. ne me sentant pas capable de taper sur le sprint de ma vie, je décide de faire chauffer ma voix comme tout à l'heure. je lui demande ou ordonne de demander au conducteur du bus de m'attendre mais je doute qu'elle puisse me filer un coup de main. je suis peut-être ivre mais pas complètement stupide. cette inconnue est devenue ma meilleure ennemie, le temps de cette soirée. cela se confirme quand je pose avec force ma main contre la vitre du bus. je baragouine des remerciements et des excuses mais le chauffeur s'en moque. lui aussi doit avoir hâte de retourner chez lui. glissant finalement ma carte contre le boîtier, je ne me fais pas prier et m'installe sur un des sièges à l'avant. je n'ai pas assez d'équilibre pour accéder à l'arrière du véhicule, comme toutes les mauvaises graines qui se respectent. et puis, vu ma façon de me tenir, ma réputation est déjà bien ternie. le coude contre le rebord, je pose ma tête contre la paume de ma main. or, les jeux de vitesse me donneraient presque le mal de mer, enfin, de terre. je finis par m'appuyer sur mes deux mains, trouvant le temps bien long. il me faut facilement vingt minutes pour refaire surface. le son de la voix féminine du bus nous signale que le prochain arrêt est le dortoir des sangos. cela m'oblige à me réveiller et je râle un peu quand personne ne semble vouloir descendre après. attendant le dernier moment comme le flemmard que je suis, je me retrouve satisfait quelques secondes plus tard. c'est ainsi que j'ai fini par descendre, suivant une nouvelle fois une silhouette que je commençais à connaître. " merci pour tout à l'heure. " je glisse mes mains dans mes poches, laissant un nouveau silence s'installer. l'esprit tranquille, je suis content d'avoir pu rentrer sans trop patienter... en attendant, je ne réalise même pas l'angoisse qui se lit, pourtant si facilement, sur le visage de l'inconnue. mon but n'a jamais été de l'agresser, après tout.

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Tu sais que t'es probablement en train de t'inventer des histoires, de psychoter toute seule comme une idiote. Mais tu peux pas t'en empêcher. T'as entendu trop d'histoires de sociopathes qui suivent leurs victimes dans la rue, tard le soir. Mais honnêtement, quand tu le regardes, t'as quand même du mal à croire qu'il puisse être un tueur en série. Ils sont censés vouloir passer inaperçu non? Alors boire autant et se mettre dans un tel état, c'est pas cohérent, pas vrai? Tu sais même pas qui t'essaies de convaincre. Parce qu'au fond de toi, même si ta tête te dit d'arrêter de te faire des films, y a toujours ce petit malaise qui te pousse à rester sur tes gardes. C'est pas comme si tu lui avais vidé une choppe de bière sur la tête quelques minutes plus tôt, n'est-ce pas? Et maintenant que ta propre colère est retombée, tu réalises que t'aurais pas dû faire ça, et tu t'en veux déjà. Et tu peux pas t'empêcher d'avoir peur qu'il cherche à se venger. Y aurait de quoi après tout...
Un air soucieux toujours présent sur ton visage, une part de toi est soulagée de ne pas le voir bouger alors que ton arrêt est desservi. Tu descends avec un poids en moins sur le cœur, plus légère et rassurée. Tes pensées s'envolent de nouveau vers la douche brûlante et ton lit douillet qui t'attendent au dortoir. Mais une fois encore, une voix revient faire écho dans tes oreilles. C'est pas possible... Tu te figes malgré toi sur place, tandis que tu te tournes légèrement pour voir celui qui vient de t'interpeller. Encore lui. Ok. Ne panique pas Eun Mi. Tout va bien. Il n'a pas de tronçonneuse avec lui, c'est déjà bon signe. Tu ne sais même pas quoi lui répondre, et lui ne semble pas réaliser la peur qu'il cause chez toi. Tu déglutis, calculant dans ta tête l'itinéraire pour arriver jusqu'au dortoir le plus rapidement possible. Tu pourrais partir en courant, mais s'il te poursuivait? Avec l'alcool dans son sang, t'as peut-être une chance de le semer. Ça se tente? Non? Tu ouvres la bouche comme pour dire quelque chose, et te ravises rapidement. Tu te contentes de faire demi-tour et de foncer d'un pas rapide vers le dortoir. Les mains crispées sur tes chaussures, t'es prête à les lui balancer à la figure si besoin est.
C'est presque en courant que t'arrives au dortoir des sango, paniquée. Il te suit toujours, tu le vois marcher derrière toi. Une coincidence pareille c'est pas possible n'est-ce pas? Ça ne peut pas être le hasard? Tu t'empresses de sortir ton pass pour entrer et te réfugies vite à l'intérieur. Il n'y a pas grand monde encore debout, presque personne dans les salles communes. T'es légèrement essoufflée, et te poses sur une chaise non loin de l'entrée. Ici au moins, t'es en sécurité...

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la soirée s'achève officiellement quand mes pieds foulent le sol du quartier sud. je ne compte pas faire demi-tour bien qu'il est loin d'être difficile de trouver un bar près du dortoir des sangos. lorsque nous sommes fêtards, il est monnaie courante de venir dans les parages. cependant, mon altercation précédente me fait comprendre que je ne pourrais pas boire une goutte d'alcool supplémentaire. enfin si, je le pourrais mais ça serait très inconscient, même pour moi. ma démarche est déséquilibrée, mon visage est attaqué par des migraines et mon estomac semble vouloir entrer en conflit avec moi. fermant doucement les yeux, j'échappe un profond soupir tandis qu'un bruit se fait entendre à plusieurs mètres de moi. la jeune fille de tout à l'heure se met à trottiner et je me demande pendant quelques secondes, ce qui lui arrive encore. elle qui se trouve pieds nus avec un temps pareil, j'imagine que cette piètre chanteuse ne supporte plus les températures. en attendant, je suis quand même surpris de la savoir par ici. je n'ose pas croire que le monde est si petit pour qu'elle puisse faire partie de ma fraternité. je n'ai pas un talent particulier pour retenir les visages mais je l'aurais quand même reconnu, y compris dans mon état actuel, non ? bien que sa voix est loin d'être charmante, son faciès est plutôt agréable à contempler. cependant, j'ai arrêté de prendre le risque de complimenter le physique d'une femme, lorsque je suis en soirée. je voudrais éviter les mauvaises surprises. un rire manque de s'échapper de ma gorge à cette pensée. j'ai vraiment hâte de me coucher, de m'asperger le visage pour revenir un petit peu à la vie. la demoiselle s'en était chargée précédemment mais pas avec la bonne solution... quand j'y repense, je ne peux pas m'empêcher de serrer les dents. quelle connasse ! incapable d'accepter les critiques, elle n'est clairement pas prête pour affronter le monde du show-biz. encore faudrait-il qu'elle ait ses chances. je pousse finalement la porte après avoir passé mon badge. avec mes réflexions, je l'avais perdu de vue... mais je ne suis clairement pas en reste. les lumières du hall d'entrée sont déjà allumées. j'imagine que certains sangos jouent les somnambules. je devrais peut-être leur foutre la trouille, histoire de voir s'ils peuvent réellement avoir une crise cardiaque ou non, ah ah. toutefois, c'est moi qui manque d'en être la victime quand j'aperçois le visage de.. j'écarquille les yeux. " mais qu'est-ce que tu fous ici, toi ? " c'est une squatteuse ou bien ?

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T'es enfin en sécurité, t'en es sûre et certaine. Posée sur ta chaise, tu reprends ton souffle, réchauffes du mieux que tu peux tes pauvres pieds qui ont trop souffert du froid. Au moins tu les sens toujours, c'est bon signe, tu perdras pas d'orteils. Ton palpitant se calme lui aussi doucement. Avec la frayeur que tu viens de te faire toute seule, un rire sort malgré toi de ta gorge. Qu'est-ce que tu peux être bête des fois! Franchement, comme s'il te suivait depuis le bar! Un sociopathe. Et puis quoi encore? Vraiment Eun Mi, il faut que t'arrêtes de lire toutes les histoires flippantes que tu peux trouver sur internet, c'est vraiment pas bon pour ta santé mentale. Tu passes une main dans tes cheveux, rassurée d'être enfin arrivée au dortoir, relâchant la pression, quand tu entends la porte d'entrée qui s'ouvre. Tu ne te souviens pas avoir vu quelqu'un d'autre que toi et le gars du bar dans les environs, alors, curieuse, tu lèves les yeux vers le nouvel arrivant, et manques d'appeler au secours, ne retenant qu'à peine une exclamation de surprise. Figée sur ta chaise, tu l'observes avec un regard presque horrifié. Qu'est-ce qu'il fait ici? Lui aussi semble surpris de te voir là, et te regarde comme si c'était toi l'intruse. Une main sur la poitrine pour calmer ton cœur et garder ton sang-froid, tu lui réponds d'une voix incrédule. « Je pourrais te poser la même question! Tu me suis ou quoi? » Même pour toi ça semble invraisemblable, pourtant tu peux pas t'empêcher de poser la question. Ça pouvait pas vraiment être le hasard? Si? Pas possible... De toutes les personnes qui faisaient parties des Sango, lui aussi devait se trouver dans le lot? Sérieusement? « J'y crois pas... » Que tu pousses dans un soupir, plus pour toi-même que pour lui. Tu repères le badge du dortoir dans sa main, et tu te retrouves obligée d'admettre l'évidence. « Me dis pas qu'on est dans la même frat'... j'hallucine... » T'es trop prise au dépourvu pour avoir un quel conque tact. Les phrases sortent toutes seules, sans que tu contrôles quoi que ce soit. De toute façon il a déjà vu le pire de toi... bon sang. Rien que d'y penser, t'as de plus en plus honte. La température extérieure t'ayant refroidie les nerfs, tu sens ce fond de culpabilité qui planait déjà sur ta tête depuis être montée dans le bus. T'arrives soudainement plus à le regarder en face, détournes les yeux, cherches une quelle conque aide extérieure, priant pour trouver une échappatoire, et vite...

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entrant enfin dans le dortoir, je suis soulagé de pouvoir me dévêtir. je vais certainement prendre une douche chaude avant de me réfugier sous ma couverture. or, un contretemps brise mes projets quand mon regard se pose devant la jeune femme du bar. si je l'avais plus d'une fois ce soir, je ne m'attendais pas à la voir dans le salon des sangos. d'ailleurs, je ne perds pas mon temps pour l'interroger. j'espère qu'elle n'a pas l'intention de me tuer pendant mon sommeil. dans ce cas, je vais devoir faire du nouveau du café pour surmonter cette étape. je fronce les sourcils tandis que la demoiselle se trouve être sur la défensive également. " comme si j'avais que ça à faire. " bon, il est vrai que le destin a fait que nous avons du prendre le même bus mais tout de même. ce n'était pas vraiment volontaire mais vraiment, le monde est-il si petit ? je serre la mâchoire, ne voulant pas spécialement la voir dans les parages. c'est notre premier point en commun. je le devine effectivement à sa réaction. " l'idée ne m'enchante guère non plus. " je force un sourire alors que l'étudiante n'ose plus me regarder dans les yeux. à cette vue, je secoue la tête et mets mes mains dans mes poches. je ne compte pas rester ici bien longtemps et si elle préfère se transformer en pot de fleur, libre à elle. en attendant, je viens clairement de me faire une ennemie ce soir et cela me fait doucement rigoler. " je vais aller me coucher. histoire de vérifier si c'est un cauchemar. " j'avance de quelques pas et surenchéris une dernière fois avant de lui tourner le dos. " ça confirme au moins quelque chose. les murs sont bien isolés parce que ta voix à deux balles... j'aurais dû être traumatisé bien avant. " je lui fais un signe de la main. " à bientôt, colocataire. "

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Fallait vraiment que ça tombe sur toi. Entre dans une fraternité que tu t'étais dit, tu te feras des amis plus facilement que t'avais pensé. Bah oui bien sûr. Quelle bonne idée que voilà! Et maintenant tu te retrouves avec lui comme colocataire. Formidable, vraiment, bien joué Eun Mi. Il te renvoies tes pensées paranoïaques dans la tête. Comme s'il était vraiment un tueur en série... Plus ça va, plus tu t'exaspères. Tu le sais que c'était stupide de réagir comme ça, mais là, vu comment il te renvoies dans ta caisse, t'as juste envie de lui renvoyer la balle aussi. Est-ce que c'est lui qui te fait cet effet là? Ou c'est juste que ta soirée est vraiment mauvaise? Tu sais plus à ce stade. T'as juste envie d'aller te coucher et d'oublier tout ça. Comme il le dit, peut-être que c'est juste un cauchemar, et qu'une fois le soleil levé il sera terminé? Mouais, autant continuer à rêver hein... Lui semble aussi enchanté que toi à l'idée de vivre sous le même toit. Ça vous fait au moins un point commun. Peut-être que vous allez vous contenter de vous ignorer l'un l'autre? Ça ne serait pas si mal. C'est pas comme si vous étiez seuls dans la frat de toute manière. Toujours plantée sur ta chaise, tu le regardes s'éloigner sans lui répondre. Il te lance une dernière pique, comme un cadeau avant d'aller dormir. Tu lâches un soupir mi-incrédule mi-scandalisé, et tu ne réponds rien. Ce n'est pas la peine, ça ne ferait que relancer une dispute en pleine nuit dans un dortoir où la majorité des gens dorment déjà. Il disparaît dans un couloir et tu te relâches enfin. Tu décides d'attendre un peu dans le salon, histoire d'être sûre de pas retomber sur lui par hasard. Misère... Est-ce que ça allait être comme ça à chaque fois que vous alliez vous croiser? « Ça va être long... »