au travers de la foule, yujin se faufile esquivant les personnes qui s'agglutinent aux casiers. amas de corps qui se réunissent dans les couloirs entre les cours. source d’angoisse pour l’étudiant. quand les murmures se lèvent à son passage, il ne les écoute pas. ou prétend ne pas les entendre. les langues qui bavent sur lui et ses exploits il préfère faire comme si elles ne l'atteignaient pas. au fil des semaines, il a apprit à oublier. à faire semblant qu'il n'entendait pas. faire comme si elles n'existaient pas. pas toujours facile pour lui surtout quand ses pensées se mêlaient aux bruits et que ce mélange devenait trop bruyant, assourdissant. se frayant un passage, il laissait derrière lui l'angoisse des rumeurs toutes plus stupides les unes des autres. enfin le calme, il pousse la porte qui l'emmène dehors. yujin a besoin de calme et d’être seul alors sa première pensée, c’est d’aller à la bibliothèque. là-bas, il en est certain, il y trouvera la solitude et le calme dont il a besoin. alors qu’il traverse la cours, il aperçoit au loin un groupe de garçons qui se dirige en sa direction. le visage de ces hommes ne lui est pas inconnu, bien au contraire, il sait très bien qui ils sont. à plusieurs reprises, ils ont violentés damian, un de ces meilleurs amis, jusqu’au jour où yujin a prit sa défense. c’était il y a quelques jours à peine et, au vu des regards qu’ils lui jettent, ils sont là pour se venger. le jeune homme soupire, fatigué de devoir à nouveau être confronté à ces gars. il aimerait pouvoir esquiver, passer son chemin seulement la fuite est impossible, quand il regarde derrière lui, d’autres hommes s’avancent en sa direction. il est coincé. yujin accepte son sort, il s’arrête fixant celui qu’il pense être le chef de la bande. pas du genre à baisser les yeux, ni à avoir peur de ce genre de type, il ne bouge pas d’un millimètre jusqu’à qu’ils lui soient face à lui. encerclé, yujin ne détourne les yeux que pour voir ces sbires l’entourés. pas une seconde ce qui se passe devant l’effraie. il devrait pourtant avoir peur pour sa peau, ils sont en surnombre mais yujin a connu pire. ces types sont des petites frappes, des gars bons qu’à faire peur aux étudiants qui sont trop faible pour leur répondre. il en faut plus que ça pour le faire trembler. « tu es certain de vouloir que les choses se passent comme ça? tu peux toujours passer ton chemin… » yujin reste poli ne montrant aucuns signes de peur. il le menace même dans l’espoir qu’il évite une énième bagarre qui pourrait à nouveau faire parler les langues baveuses qu’il ne supporte plus.

ce chemin, il le connaît par coeur. il passe peut-être un peu trop de temps à la bibliothèque, le japonais, mais c'est un endroit qu'il apprécie beaucoup trop. là-bas, il y trouve le calme qu'il apprécie tant, là-bas, il est coupé du monde, mais surtout de son grand-frère... adoptif. telle une machine qui répéterait sans cesse le même processus, naoya traverse la cours, se dirigeant vers cette bibliothèque, avant d'être coupé dans son élan, par cette vision d'akiya, et sa bande d'amis. il n'y prête plus attention, depuis longtemps... non, mais leur attitude le coupe dans son élan. il s'arrête, fixant cette scène qu'il connaît malheureusement que trop bien : lui, et ses amis, encerclant un élève qu'il ne connaît ni d'adam, ni d'eve. des histoires dont il ne devrait pas se mêler ? il aurait eu tout le temps de se dire ça, s'il ne connaissait pas son frère par coeur. un fouteur de merde, le genre de type qui s'amuse du malheur des autres, sans pitié, pour une raison qui lui échappe. pas faute d'avoir essayé d'en discuter avec lui, pas faute d'avoir essayé de comprendre, mais cela fait bien longtemps que naoya a baissé les bras. seulement voilà, il ne peut s'en empêcher, et se met toujours en travers de son chemin. il lève la tête au ciel. « c'est pas vrai... » se plaint-il, en japonais, avant de se diriger vers cet attroupement soudain, sans même réfléchir une seconde de plus. il va affronter son frère... comme toujours. ─ tu peux toujours passer ton chemin entend t-il, comme un echo, en arrivant à la hauteur de la troupe. il bouscule l'un des "amis" de akiya, sans même s'excuser, avant de se planter entre ce jeune inconnu, et son frère: « qu'est-ce que tu fous, encore? » il laisse sa patience aux vestiaires, comme à chaque fois qu'il s'adresse à lui. plus d'espoir, plus de patience. il est bien vite interrompu par un de ses fidèles amis, qu'il connaît que trop bien. « dégage l'intello, c'est pas tes histoires. » un regard noir, qui pourrait l'assassiner sur place, nao détourne le regard dans sa direction: « sérieusement, t'as compris c'que j'viens de dire ? t'as finalement saisi qu'un cerveau pouvait t'être utile ? quel miracle. » et plus de pitié non plus, pour ces types qui n'en ont jamais eu pour quiconque. son ironie rejoint sa patience, sur le banc de touche, lorsqu'il pose le regard sur son frère, plus sérieusement. « laisse le tranquille. » répète t-il, fixant de nouveau son frère. tout montre, au ton qu'il emploie, qu'il n'a pas envie de se répéter, ni même de débattre là-dessus. rien à faire, de ses arguments, et de ce qu'il l'aurait conduit à agir comme il le fait, malheureusement, si bien.

se battre, ça lui fait pas peur à yujin. il aime pas spécialement ça, il a juste finit par s’y faire. la violence était partout autour de lui. que ce soit dans le gang ou à l’université. il y échappait pas. pourtant, il faisait son possible pour esquiver. il se faisait tout petit, cherchait pas la merde. c’est souvent la merde qui le trouvait. il avait fini par comprendre à force. des merdeux comme celui à qui il tient tête, il en croisait tous les jours. certains pensaient que c’était une bonne idée de racketter le gosse et puis, d’autre venaient en pensant qu’ils pourraient en découdre avec lui. sauf que, le gosse on lui a apprit à se défendre contre bien pire que ces mecs qui se prennent pour des caïds. sa famille lui a fait comprendre que le monde était hostile, qu’il serait jamais facile d’y vivre. et ça, le gamin l’a bien assimilé. il a pas fallu longtemps pour qu’il utilise ses poings et qu’il mette en pratique tout ce qu’on lui avait appris. pas longtemps non plus pour qu’il ait des ennemis. c’était devenu une habitude de se retrouver face à ces types. mais voilà, cette fois-ci, il comptait bien en finir une bonne fois pour toute. jusqu’ici, il avait été gentil. des simples mise en garde. ce genre de type avaient besoin de plus que de mise en garde pour s’arrêter.
son sac tombe par terre, les poings qui se lèvent. tout le monde se regarde. yujin leur demande une dernière fois. dernière mise en garde avant la bagarre. pas de réponses puisqu’on les arrêtent. quelqu’un vient s’interposer. yujin comprend pas vraiment. ils se connaissent. y’a des échanges. ça s’envoie des piques et, le gosse sait pas quoi faire. cette interruption plaît pas à ce qui semble être le chef de la bande. le gamin comprend pas tout, connaît pas les liens qui les unit mais il se permet de prendre la parole. « eh t’en fais pas pour moi, j’ai connu pire qu’eux. » qu’il lâche, sûr de lui en regardant celui qui vient de s’interposer entre eux. c’est ses problèmes, pas besoin d’impliquer quelqu’un d’autre. « tu ferais mieux de partir, j’ai pas envie que tu sois mêlé à ça. » qu’il ajoute gentiment sans prendre en considération ses futur agresseurs. le gosse a pas envie de se sentir responsable d’un mauvais coup donné à cet inconnu. il a pas non plus envie qu’il pense qu’il est sans défense ou qu’il s’en sortira pas. si y’a bien une chose dont il est sûr, c’est qu’il les mettra à terre plus facilement qu’ils ne se doutent.