:: Défouloir :: 2020

you have to take care of you first. ft danah

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you have to take care of you first. ft danah | Lun 3 Juin - 0:10

« On va faire quoi sérieuse Dan Bi ? » soupire Mason en fixant la jeune femme en face de lui. Son air insolent et féroce n’est le témoin que d’une carapace solide que la jeune fille s’est construite autour d’elle pour se protéger. C’était là l’unique raison qui empêchait Mason d’être trop dur avec elle. Cette gosse n’avait pas besoin qu’on l’engueule mais qu’on l’écoute. Elle manquait cruellement de figures parentales stables et malgré le bon vouloir de sa sœur aînée, il n’en restait pas moins que Dan Bi déraillait. Ce n’étaient pas des gosses méchantes, ni foncièrement mauvaises, elles manquaient juste de cadres et n’avaient pas toujours les bonnes fréquentations. Mason savait que si les plus jeunes étaient retirés de leur parent et envoyé dans des foyers elles en sortiraient plus foutues encore … Pourtant, rien ne semblait leur faire comprendre la gravité de leur acte. L’homme avait réfléchi à une solution mais il avait d’abord besoin d’en parler à leur sœur ainée parce qu’il savait que les parents seraient démissionnaires. Il soupira et sortie lui acheter de quoi manger et boire dans la petite machine du couloir. Il avait prévenu Danah de la situation et n’attendait que son arrivée pour remettre les choses dans leur contexte. Il entra à nouveau dans la pièce et posa sur la table une barre de chocolat et un jus de fruit pour la jeune fille. « Dan Bi t’es assez intelligente pour penser à ton avenir … ne t’embarques pas dans ce genre de conneries sérieux. » souffle-t-il avec bienveillance. Il avait demandé à ce qu’on vienne le chercher quand Danah serait là pour éviter aux deux sœurs de se croiser pour l’instant. Quelques minutes plus tard l’un des officiers de gardes vint le trouver et n’eut pas besoin de dire un mot pour que Mason comprenne et se lève. « Je reviens. » dit-il à la jeune fille qui soupira en buvant son jus. Arrivée à l’accueil il fait signe à Danah de loin de le rejoindre dans son bureau à l’étage. Rien de tout ça n’était très légal mais tant qu’il bossait bien on lui laissait faire ce qu’il voulait des petits délinquants de bas étages. Quand Danah fut enfin en face de lui « Danah faut arrêter ces conneries, ça peut plus continuer comme ça. T’en as conscience j’espère ? » dit-il avec douceur avant de pousser vers elle un bol de nouille chaude qu’il avait préparé avant de s’occuper de Dan bi. « Mange un peu et prends deux secondes pour souffler. » il ne doutait pas que la jeune femme avait traversé la ville en courant pour retrouver sa sœur et cette dévotion lui donner encore l’espoir que ces gamines s’en sortirait. Mais pas avec la méthode qu’il appliquait depuis quelques temps maintenant.

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Re: you have to take care of you first. ft danah | Lun 17 Juin - 16:42

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Elle avait fui sa famille, c'est-à-dire ses persécuteurs. Fuis le plus loin possible, et pourtant si peu loin. A défaut de ne pouvoir les affronter, consciente qu’un énième face à face se révélerait infructueux. Rien n’avait été suffisamment percutant pour qu’elle n’arrive à le leur faire ouvrir les yeux, à lui son père, accro aux jeux et à elle, sa mère, aveuglée par l’amour et prête à cautionner l’addition de son époux au détriment de ses enfants. Elle avait fuis Danha, elle avait tout quitté, se retrouvant à la rue plusieurs semaines avant de ne tenter de mettre fin à ses jours. elle regrettait, détestait l’idée même d’avoir pu succomber à cette pression familiale, d’avoir du dépendre d’autrui et encore aujourd’hui, de ne pouvoir être comme tous ces étudiants fréquentant la yonsei, vivant les plus belles années de leur vie. Mais malgré tous ces regrets, Danha aimait à présent la vie qu’elle vivait, le plaisir d’une vie solitaire mais pas tant que ça. La jeune femme était à présent bien entourée, entourée de personnes qui ne la côtoyait guère par intérêt. Comment aurait-on pu la côtoyer par intérêt lorsque tout ce qu’elle avait à offrir n’était que sa propre personne, une chose non matérielle pour qui peu de personnes n’éprouvaient de l’intérêt.

et pourtant dans ces moments calmes où elle en finissait presque par oublier sa famille biologique, il fallait qu’un sms, un coup de fil ou une visite chamboule tout. lui rappelle qu’elle était encore et à jamais responsable des erreurs, des délits, des dettes de ceux avec qui elle partageait son sang. et c’est encore une énième fois qu’elle garait vulgairement son scooter sur le parking du commissariat, retirant son casque alors que ses cheveux se collaient vulgairement sur son front en sueur. la jeune femme avait du quitte son boulot en pleine heure de pointe, mettre en plan ses patrons les forçant à se contenter d’un seul et unique livreur et ce, pour se rendre au commissariat, son lieu de prédilection contre son propre grès. rougis par la chaleur et ses nerfs qui menaçaient de lâcher, elle avait tout de même fait bonne figure, prenant place à une table comme l’on lui avait indiqué et attendant patiemment, tapant frénétiquement et nerveusement du pied que le policier qui l’avait contacté vienne à sa rencontre. « Danah faut arrêter ces conneries, ça peut plus continuer comme ça. T’en as conscience j’espère ? » elle serrait les dents, un goutte de sueur glissant le long de son visage avant de ne venir s’écraser sur la table dans un petit ploc, son avant bras venant essuyé celle-ci alors qu’elle se mordait la lèvre, tentant de réfréner sa colère et les paroles qu’elle pourrait regretté d’avoir adressé à un policier, ou plus précisément à mason. Anciennement un inconnu qui jusque là lui avait sauvé la mise un nombre incalculable de fois. « Mason, as-tu appelé ses parents ? Je n’ai pas la garde de Dambi et je ne supporte plus qu’on m’appelle pour ramasser sa merde! » on sentait un mélange de fatigue, d’inquiétude et de colère dans ses paroles, un ras le bol qu’elle n’était plus capable d’encaisser. « Je n’ai pas faim. Combien pour sa caution ? » elle repoussait le bol de nouilles, exténué. Danha avait passé ces derniers mois à venir récupérer sa jeune soeur parceque celle-ci refusait que l’on appelle leur parents, des mois qu’elle payait les amendes de l’étudiante et remboursé les victimes de ces nombreux vols. Danha n’avait pas la force ni les moyens financiers de continuer ainsi. « qu’est-ce qu’elle a volé encore ? je ne vais pas pouvoir continuer comme ça, ils me sucent jusqu’à l’os, à cette vitesse non seulement elle va devoir rester derrière les barreaux mais je vais finir à la rue. laisse moi la voir, il faut qu’elle comprenne une fois pour toute. » et par comprendre Danha sous entendait que sa jeune cadette méritait de se prendre des coups que cela plaise au jeune policier ou non. Si elle refusait de comprendre par les mots et continuait à agir de la sorte, il ne restait que très peu de choix à la jeune coréenne. aider sa cadette financièrement était une chose, payer pour ses conneries une autre.

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Re: you have to take care of you first. ft danah | Mer 10 Juil - 22:37

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Mason avait conscience de ce que traversait la jeune femme. Elle devait supporter tellement de poids sur ses épaules frêles, bon nombres auraient déjà craqué avant elle. Il était fier d’elle, de son parcours. C’était une dur à cuire comme on disait, elle se laissait rarement marcher sur les pieds, mais elle en oubliait de vivre. Il le voyait bien à la façon qu’elle avait de se tenir, ses tenues, ses cernes surtout, son visage si fatigué. Elle méritait mieux … Si Mason l’appelait elle c’était aussi parce qu’il connaissait sa famille, il connaissait son père, leurs antécédents. Rien n’était bon chez cette famille, en tout cas pas pour les enfants et malgré elle Dan Ah se retrouvait à devoir jouer les mères de substitutions. « Dan Ah » souffle-t-il avec sa bienveillance paternelle. Il repousse devant elle le bol de nouilles. « Je te laisserais voir ta sœur après, mais d’abord j’aimerais que tu puisses manger un peu. T’as avalé quelques choses aujourd’hui ? » Ce n’était que depuis la naissance de ses enfants qu’il avait développé cette empathie. Il ne l’utilisait qu’à bon escient et pas avec tout le monde, loin de là. Il était même réputé pour sa froideur et sa dureté, il n’était pas un enfant de chœur qu’on pouvait émouvoir facilement. Toutefois la ténacité de la gosse en face de lui, lui donnait envie de se montrer un peu plus conciliant. Les vols se faisaient toutefois un peu trop récurrent surtout ces temps-ci. Il savait que Dambi avait compris comment ils fonctionnaient avec Dan Ah et qu’elle n’avait qu’à attendre que sa sœur ainée se pointe pour que ses problèmes soient résolus. « J’ai besoin de te parler d’une solution pour toi, mais j’ai besoin de toi en forme et prête à réfléchir à une décision importante. » amorce-t-il avec un souffle doux. Mason arborait cette figure paternelle qui manquait cruellement à la jeune femme. Il se redresse et va récupérer un dossier, celui de sa sœur avant de s’asseoir en face d’elle, veillant à ce qu’elle mange même s’il n’était pas certains qu’elle le fasse. « Ta sœur ne fait plus aucun effort et chaque fois elle va de plus en plus loin. Elle a besoin d’attention, sûrement de la tienne Dan Ah. » Il n’avait pas envie de jouer les psychologues mais il avait une supposition plausible. « Tu ne pourras jamais devenir leur tutrice, il est beaucoup trop dur de faire perdre la garde à tes parents et ça te demanderais une charge beaucoup trop importante pour toi … Mais j’ai pensé à ça. » il fait glisser un document vers elle. « J’ai décidé de ne pas mettre de caution cette fois, enfin disons qu’elle sera trop élevée pour toi. Il faut qu’elle puisse faire face à ses actes et qu’elle assume la conséquence. Je connais la situation financière de ta famille, je ne leur demanderais pas de payer la caution non plus … il ne restera qu’une solution à ta sœur si elle veut éviter la condamnation. » il marquait une pause lui laissant le temps de tout assimiler. « Avec un dossier comme celui de ta sœur, elle écopera facilement de 10 mois de prison, dont 2 avec sursis. Mais ça lui fera quand même 8 mois de taule … » Son ton se faisait grave pour qu’elle puisse comprendre la situation critique. « Mais la prison, même pour quelques mois n’est pas la meilleure solution pour ta sœur. Ça va la briser encore plus, elle n’ait qu’une gamine en manque de cadre et de parents solides, à mon sens. » souffle-t-il. Il fait un geste vers le papier « Ce qui nous reste ça : des TIG. Des Travaux d’Intérêts Généraux. » il lui indique un paragraphe surtout à lire. « Je vais traduire sa peine de prison en nombre d’heure à fournir à la ville gratuitement. Elle devra les répartir sur quelques mois et assister à des rendez-vous avec un psychologue 1 fois par semaine. Il faut qu’elle soit aider pour sortir de cette spiral et ce n’est pas tes parents qui pourront l’y aider. » Il zieute vers la jeune femme et termine en soufflant « Mais j’ai besoin que tu m’aides à la convaincre et qu’elle ne voit pas ça comme une punition … » ce qui était sûrement la partie la plus dure. Mais il était temps que dambi comprenne.

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Re: you have to take care of you first. ft danah | Ven 12 Juil - 7:37

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La jeune coréenne vivait avec la hargne au coeur, la haine au bord des lèvres et cette détresse enfouie au fin fond d’elle. elle avait appris à accepter son destin, accepter de ne guère être capable de contrôler autrui et ce qu’importe si les actes d’autrui imparfait sa vie. elle avait appris à esquiver les dettes, fuir sa famille, ignorer ce que l’on nommait le devoir filiale. il lui avait fallu des années d’errance à jongler entre le côté obscur et l’aspect radieux de sa vie pour en arriver là où elle était aujourd’hui: avec de nouveaux objectifs, de nouveaux rêves et de nouveaux espoirs. elle avait enfin l’impression de sortir du trou, de voir la sortie du tunnel. Danha n’avait pas une vie de jeune femme, elle n’était pas étudiante, ne faisait pas un métier auquel elle avait toujours aspiré. Non, elle n’était que la serveuse, livreuse d’un restaurant traditionnel coréen logé et nourris chez ses patrons, enchainant les petits boulots additionnels et les courses illégales dans l’unique but de se tirer, loin très loin. En Australie. Elle se moquait bien de devoir être femme de ménage pendant une poignée d’année le temps de trouver mieux. Parceque tout ce qu’elle désirait c’était fuir loin de ces personnes nocives. Non pas seulement de son père, de sa mère mais aussi de sa soeur. Elle n’avait aucune reconnaissance, ne vivait que pour elle et ses moindres désirs et à quel coût ?

« je n’ai pas faim. » pourtant elle n’aurait habituellement jamais refusé un repas gratuit, elle savait ce que c’était que d’avoir faim et de ne guère pouvoir manger. mais la colère lui nouait l’estomac, à un tel point qu’elle en aurait presque rendu son petit déjeuner. « je vais écouter ta solution mais garde en tête une chose. je ne suis légalement pas responsable d’elle. je n’ai donc aucune obligation mason, aucune. » ses mots étaient dur, mais il s’agissait là de la seule manière pour la jeune femme de se convaincre qu’abandonner sa soeur était le meilleur qu’elle puisse faire pour elle-même mais aussi pour la cadette. l’aider n’avait au final servis à rien. lui offrir une place à la yonsei pour l’année à venir, lui payer les frais de scolarité n’avait été qu’une perte financière immense pour Danha qui réalisait à présent que si l’université avait été son rêve, ce n’était clairement pas celui de la cadette, bien plus occupé à voler qu’à étudier. elle expirait, tentait de se contrôler du mieux qu’elle le pouvait. par respect, et ce, seulement pour Mason. Il l’avait aidé, de nombreuses fois, l’avait couverte plus d’une fois pour les courses illégales. Elle ne pouvait donc pas extérioriser sa frustration sur lui, pas de la sorte. Elle l’écoutait attentivement, observait les documents qu’il lui procurait, elle tentait de réfléchir et pourtant à cet instant précis elle se sentait dépassé, comme si tous les sacrifices qu’elle avait fait ces derniers années se volatilisaient, la ramenant ainsi en arrière. elle poussait le bol, laissant son front venir se poser sur la table, les yeux fermés. que pouvait-elle bien faire pour que cela prenne fin, que tout cela s’arrête une fois pour toute ? y avait-il ne serait-ce qu’une solution ? sa haine, sa colère, lui susurraient de l’envoyer en prison, de la laisser découvrir par elle même ce qui l’attendait. Le monde est une prison où il n'y a ni espoir, ni saveur, ni odeur. Une prison... pour ton esprit. La prison c’était ce que lui infligeait sa cadette au quotidien, une prison psychique que la jeune adulte avait du mal à confronter. « la prison ne fera qu’empirer les choses, j’en ai conscience mason. mais je ne sais pas si des TIG l’aideront ou si au contraire ça ne fera qu’empirer sa rébellion. » la cadette refusait d’accepter la main que lui tendait vainement sa soeur, rejetait toute aide extérieure et n’avait confiance qu’en un groupe peu recommandable d’amis. « je ne pense pas qu’elle m’écoutera, je passe ma vie à me sacrifier pour elle. c’est mon père au féminin, elle se fout royalement de me foutre dans la merde du moment que je finance ses conneries. elle a une place à la yonsei pour l’an prochain mason. combien de lycéens en rêve ? » Danha elle, en avait toujours rêvé. « je suis pour les TIG mais je n’ai pas mon mot à dire, si elle ne veut pas je trouverais un moyen de payer sa caution mais il me faudra du temps, et il lui faudra quelques jours en cellule. » elle se frottait le crâne nerveusement, le regard posait sur la table. c’était toujours la même histoire, elle fléchissait, elle finissait par craquer et donner à sa soeur ce qu’elle voulait. son expatriation en Australie serait de nouveau repousser, à dans un an, deux ans voir trois ans. l’histoire de sa vie. vivre pour autrui.

Mason soupire, il voit bien toute la peine que se donne Dan Ha pour sauver sa sœur. Ce qu’il voit aussi c’est l’intolérance de sa sœur et cette façon si enfantine qu’elle a de croire que sa sœur sera toujours là. C’était égoïste et cruelle de la part de sa sœur d’agir ainsi. Dan Ha en avait clairement conscience mais ne pouvait dans tous les cas la laisser tomber. « Dan Ha je crois que tu n’as pas compris ce que j’essaye de te dire. » souffle-t-il décidant de prendre parti pour elle. « Je ne vais pas accepter ton argent. Soit tu m’aides à la convaincre de faire ses TIG soit je la mets en taule. Je sais juste que la mettre en prison n’aidera pas cette gamine. Elle est capricieuse et pourrie gâtée. Elle est en colère contre le reste du monde et préfère jouer les rebelles que de se donner une vraie chance de réussir. Toi tu n’as pas eu cette chance. Alors … » il pince ses lèvres et souffle « Regarde-moi Dan Ha. » il pousse le dossier de sa sœur vers Dan Ha « Je n’effacerais plus les condamnations de son casier. C’est fini Dan Ha. Je ne te laisse pas tomber au contraire, là c’est toi que j’aide. Tu le comprends ça ? » Il était aussi un père Mason, il savait quand il devait pouvoir aider une gosse, il n’aimait pas la voir se détruire ainsi … mais il n’aimait pas non plus voir sa petite sœur se laisser détruire comme ça. Elles n’étaient que deux gosses qui manquaient de parents solides et qui devaient apprendre à vivre seules. Mais le problème quand on apprend à vivre seules, c’est qu’on n’a pas de limites, pas de repères et qu’on se laisse engloutir par la colère qui nous ronge. Il en avait conscience et c’était bien pour ça qu’il essayait de se montrer plus souples avec elle. Heureusement qu’il interceptait la majeure partie du temps les arrestations de la cadette. Il attrape la main de Dan Ha et souffle « Ça ne me dérange pas de jouer les méchants flics. Je peux lui montrer que je te refuse la caution, que je veux absolument la mettre en prison et tu n’auras qu’à montrer que tu veux l’aider, que tu veux lui proposer les TIG. Qu’on s’arrange pour qu’elle voit ça comme un compromis et que si elle ne veut pas finir en taule, qu’elle doit se bouger, accepter les rendez-vous avec la psychologue. Tout ça ne peut être qu’une mise en scène si c’est plus facile ainsi. Mais … Dan Ha, lui payer sans cesse ses cautions ne t’aidera pas. Et tu le sais … alors lâche la corde … lâche du lest et reprends ton souffle. » il caresse sa joue comme le ferait un oncle bienveillant « t’as le droit de vivre ta vie Dan Ha. » souffle-t-il. « Je peux t’aider mais il faut que tu l’acceptes … et ça ne voudra pas dire que tu l’abandonnes … bien au contraire. »

" je n'en ai pas envie. " et cette vérité tranchante lui brûlait la gorge, lui retournait l'estomac. parcequ'il n'y avait rien de plus vrai que ses six petits mots, que cette phrase, ce fait. danha n'en avait pas envie, elle n'avait pas envie de convaincre quelqu'un qui ne voulait ni entendre, ni voir et encore moins comprendre. elle n'avait pas envie d'être présente aujourd'hui même, en ces lieux alors qu'elle aurait du se trouver dans sa petite chambre à se préparer pour son rendez-vous du soir, son tête à tête avec son amant. elle n'avait plus envie de signer des papiers, de décrocher le téléphone à n'importe quelle heure du jour ou de la journée pour s'entendre dire que sa soeur avait commis un énième délit. alors au fond, peut-être, oui peut-être que ce n'était pas si mal que de la laisser pourrir en taule. danha n'avait rien d'une super héros, elle ne l'avait jamais été et ne le saurait jamais alors pourquoi, pourquoi avait-on cette fâcheuse manie de toujours vouloir dépendre d'elle ? ne pouvait-on pas une fois, juste une seule fois lui offrir une épaule sur laquelle pleurer ? ne pouvait-elle pas, elle aussi dépendre de quelqu'un, d'une personne qui lui ferait oublier toutes ses peines et ses douleurs. " qu'importe, donne lui le choix la taule ou les TIG. soit aussi horrible que tu le voudras, il n'y a rien que je puisse faire de plus pour elle, rien que je n'ai pas déjà fait. je serais présente pour lui dire de choisir les TIG mais je ne la supplierai pas, il n'y a que mon amour propre que je ne lui ai pas encore céder. si je ne peux plus payer ses cautions alors les choix lui reviendront. " posant son front contre la table, elle grattait celle-ci nerveuse du bout de ses ongles. il arrivait parfois à danha de se persuader d'avoir commis de nombreux pêchés dans sa vie antérieure, seule raison pour laquelle sa vie actuelle se révélait aussi impitoyable. cela signifiait-il que sa prochaine vie serait meilleure ? moins complexe, plus douce et agréable ? " j'accepte Mason, j'accepte tout. je veux juste en finir une fois pour toute. " parcequ'elle était épuisé, éreinté et que chaque jour lui retirait un peu plus de sa joie de vivre. et si elle finissait pas s'éteindre danha ? " comment dois-je agir ? " soufflait-elle tout en relevant à moitié la tête, son menton toujours poser sur la table, ses yeux cernés posés sur l'agent de police et ses ongles enfoncés dans la table. qu'il lui dise comment elle devait se comporter, parceque si il ne le faisait guère, la jeune aînée risquait de pratiquer la gestuelle avant la parole et cela n'aurait éventuellement pas l'effet escompté.

Dans la vie je sais qu'on peut toujours facilement trouver mille raisons de baisser les bras, mais si vous résistez un jour vous verrez que le bonheur existe, même si vous ne le trouvez pas là où vous l'imaginiez. Danha avait pendant longtemps estimé que ne pas aller dans le sens de sa jeune soeur c'est à dire l'aider financièrement revenait à l'abandonner et baisser les bras. elle s'était si longtemps oublié afin de satisfaire les besoin de sa famille que ce qu'elle n'avait pas compris c'est qu'elle avait tiré un trait sur son bonheur personnel, baisser les bras face à cette vie dont elle rêvait et qu'elle avait accepté de ne jamais obtenir. financer les études de sa soeur au détriment des siennes, travailler pour rembourser et effacer les erreurs de sa cadette plutôt que pour financer son expatriation à l'étranger. et mason avait touché une corde sensible, il avait compris que ce n'était pas en s'oubliant que la jeune femme réussirait à surmonter les épreuves de la vie, qu'elle réussirait à avancer. parceque pour avancer correctement, danha avait besoin de songer à elle avant tout. seul son bien être mental et physiquement lui permettrait de trouver les solutions adéquates à la situation et non pas accepter les moindres requêtes de sa soeur. trop aider ne revenait guère à aider.

" oui. " soufflait-elle perdue dans le néant de ses pensées vagues et inconsistantes. " il faut que je prenne du recul sur la situation, je n'arriverai à rien comme ça. je-je dois lui faire faire des travaux d'intérêts généraux. je ne peux plus aller dans son sens. "parlait-elle à mason, se parlait-elle à elle même pour se convaincre ? les deux, peut-être au fond avait-elle besoin de prononcer ces paroles à voix haute pour se convaincre de ce qu'elle se devait de faire. " je-je te fais confiance mason. et si elle demande pourquoi je ne paie pas sa caution que les choses lui soient dites clairement. je ne paierai plus jamais sa caution. il est temps qu'elle se montre responsable. je ne peux pas m'assumer, l'assumer et assumer nos parents. je ne survivrais pas à tant de responsabilités. " elle relevait la tête, craquant ses doigts nerveusement, incapable de se convaincre à 100% qu'elle faisait là le bon choix. pourtant rien n'avait changé ces dernières années, et ce qu'importe le nombre de fois qu'elle était venue en aide à sa cadette, cela ne signifiait-il donc pas qu'il était temps pour danha de changer d'attitude ? n'avait-elle pas causé la perte de sa famille en subvenant inconditionnellement à leurs besoins ? " je-j'ai mon téléphone sur moi, je vais le laisser en mode sonnerie. s'il te plait tiens moi au courant de sa réaction, et de l'avancée du dossier. " parcequ'elle ne pouvait tout de même pas se résoudre à tourner le dos à sa soeur, au fond elle ne faisait que subir ce que danha avait subis de longues années, la seule différence c'est qu'elle savait qu'elle pouvait compter sur quelqu'un, ce que la jeune livreuse n'avait guère eu la chance d'avoir. " je ne l'abandonne pas mason, hein? ce n'est pas de l'abandon. " finissait-elle pas soupirer dans un sanglot, une larme roulant le long de sa joue pour venir s'écraser sur la table, alors qu'elle se levait d'hors et déjà. il fallait qu'elle parte, qu'elle parte avant de ne revenir sur ses mots et contredire l'agent de police. il fallait qu'elle s'en tienne à sa décision, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire. il n'y avait rien d'autre qu'elle n'eut su faire.

« Bien sûr que non tu ne l’abandonnes pas ! » assure-t-il la voix miel. Douce et emplie d’un ton paternel rassurant. « Dan Ha regarde moi. » il souffle de sa voix douce, rassurante. Celle d’un père qui détesterait l’idée de voir sa fille souffrir. Mason sait qu’il dépasse le cadre avec ces deux jeunes filles, qu’il ne traite pas leur dossier comme il le devrait. Il ne suit en rien le protocole et s’arrange toujours pour les aider. Mais la loi est dure. Abrupte. Elle n’aide pas. Elle se dit juste et pour chacun mais elle fait le plus souvent subir aux pauvres et au démunies des injustices douloureuses. Pourtant Mason croit dur comme fer qu’il peut les aider, qu’il peut les sortir de cet enfer. Il soupire et prends Dan Ha dans ses bras la serrant contre lui pour lui donner le peu de force qu’elle pourrait prendre. Il savait qu’elle avait besoin de sortir de ces histoires, de vivre pour elle, mais si elle le faisait, cela voudrait dire qu’elle doit couper les ponts avec sa famille. Ou bien que sa famille comprenne sa décision et l’accepte pour accepter de grandir … mais ils en étaient tellement loin que Mason était désolé pour Dan Ha, parce qu’elle subirait toujours … toujours. Il fallait qu’elle s’en éloigne, même un temps, qu’ils réalisent à quel point la jeune femme se sacrifiait pour eux. Mason n’était pas idiot, elle voyait bien que ces derniers temps elle semblait plus souriante, rayonnante … il mentirait s’il disait qu’il n’avait pas compris qu’elle avait quelqu’un dans sa vie, et quand bien même les débuts sont toujours merveilleux et que la chute potentiellement proche, il avait envie de lui dire de se concentrer sur ça. Les amours naissant étaient ce qui donnait le plus souvent un maximum de force et de courage … Il était temps qu’elle pense à elle. Rien qu’à elle. Il attrape son visage et le relève vers le sien. Il croise son regard et dieu qu’il voudrait prendre la peine de cette gosse. Il essuie ses joues doucement et murmure « Il est temps que tu vives pour toi Dan Ha … » Amorçant le geste de tirer son portefeuille de sa poche il souffle « Tu as de quoi rentrer chez toi rapidement ? de prendre un taxi ? ou de faire le plein de ton scooter ? » il sort un billet qui couvrirait les frais et le lui tend même s’il sait qu’elle va refuser. Il le glisse rapidement dans sa poche. « Tu prends la décision qu’il faut Dan Ha, et je te tiendrais au courant demain, d’accord ? Profite de ta soirée. Pense à rien d’autre qu’à toi … tu en as le droit aussi. » lui rappelle-t-il. Dieu que cette enfant s’oubliait sans cesse, s’en était désolant. Elle avait manqué de tout. De cadre, de parents, d’argent, de stabilité, et pourtant elle était encore là, à aider ceux qui la tirait vers le bas, parce que rien ne pouvait être plus fort que l’amour filial. Il voyait des enfants battus protéger leurs parents. Il voyait des enfants abusés atténuer les faits pour ne pas diaboliser leur parents … et c’est ce qui offrait à ces démons d’adultes des droits innommable. Il caresse sa joue et souffle « Je vais bien m’occuper d’elle je te rassure … » il sourit et lui pince affectueusement le menton. « Passe par la porte de sortie au fond du couloir. Je vais prendre le relais avec ta sœur et m’assurer que tout aille bien pour elle dans les prochaines 48h d’accord … ? »

Elle baissait les bras danha, épuisée et abattue. L'un des sentiments les plus accablants est de ne pas savoir s'il faut attendre ou abandonner.peut-être danha ne percevait-elle en sa jeune soeur qu'une copie légèrement différente d'elle même quelques années auparavant? peut-être éprouvait-elle ce besoin inconditionnel de faire tout son possible pour que celle-ci ne subisse guère les mêmes épreuves que son aînée, qu'elle puisse vivre une vie d'adolescente insouciante sans avoir à se soucier de pouvoir manger à la fin du mois. danha désirait tellement préserver son frère et sa soeur qu'elle avait finis par commettre l'exact même erreur commise avec ses parents. elle les avait gâté pourri, leur avait donné cette impression de dû. comme si ce qu'elle faisait était ce qu'il y avait de plus normal. danha se devait de le faire et il n'y avait là aucun besoin de reconnaissance. mais la jeune livreuse n'était plus en mesure de porter sur ses épaules autant de responsabilité. elle n'avait plus la force mentale et physique de subvenir aux besoins des membres de sa famille. elle avait besoin de vivre pour elle, d'avancer, de se créer une vie qui lui permettrait non seulement d'être heureuse mais de rentre autrui heureux. et c'était bien pour cela qu'elle accepterait la proposition faite aujourd'hui par mason. elle n'abandonnait pas sa jeune soeur, elle lui donnait simplement le temps de réfléchir à ses actes, de se remettre en question et surtout de réaliser que son aînée ne serait pas toujours derrière elle pour ramasser les pots cassés. à force de la secourir danha avait finis par rendre sa cadette insouciante, téméraire et irresponsable. quoiqu'elle fasse, quoiqu'elle dise elle n'aurait jamais bien plus qu'une simple visite au commissariat. mais pas ce soir. ce soir elle passerait sa soirée en cellule. qu'importe à quel point cela serait diffice pour elle, car ça en serait bien plus pour danha.

s'essuyant frénétiquement le visage de ses deux mains, la jeune femme reniflait légèrement avant de ne repousser l'argent posé par mason sur la table. " je ne suis pas en manque d'argent mason, l'essence est payé par le restaurant et j'ai réussis à mettre de côté ces derniers mois. " pour partir, partir loin de tout ça, loin de cette ancre qui n'avait de cesse de la faire replonger au plus profond. elle voulait tout quitter, tout oublier, repartir de zéro, tout recommencer. mais même ça elle n'était pas sur d'en être capable, pas depuis bomchan. passant une main dans sa chevelure, elle se décidait à se relever, expirant légèrement alors qu'elle s'adressait à son ami avant de ne s'adresser à l'agent qu'était mason. " je ne te remercie jamais assez pour tout ce que tu as toujours fait pour ma famille. " elle était sincère, cela n'avait rien à voir avec le devoir du jeune homme et elle savait qu'il le faisait de bonté de coeur. " je reviendrai demain matin voir comment s'est passé la nuit. si il y a quoique ce soit envoies moi un message et surtout fais attention qu'elle ne se blesse pas d'accord? " elle ne pouvait s'empêcher d'être inquiète, elle ne cesserait d'ailleurs guère de l'être tant qu'elle resterait dans ce commissariat. c'est donc en serrant de ses deux mains la main du jeune officier qu'elle finissait par tourner les talons, un dernier sourire reconnaissant à son intention avant que ses pas ne la guide vers l'extérieur. elle était en retard danha et si d'habitude elle aurait annulé son rendez-vous, elle était à présent incapable de refuser le confort qui l'attendait dans les bras de bomchan.

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