des jours qu’il n’avait pas de nouvelles de la jeune femme. des semaines qu’elle ne s’était ni pointée en cours ni au dortoir et il avait été complètement impossible de savoir où elle était. hyuk avait demandé à tout le dortoir, à tous les professeurs et même à la directrice, mais personne n’avait eu de nouvelles de wenyi. l’inquiétude du surveillant du dortoir pyo avait augmenté quand il s’était rendu compte qu’elle était peut-être dans un hôpital sans que personne ne le sache. alors, il avait pris sa moto pour tourner dans tous les établissements hospitaliers sans succès. des dizaines de films s’étaient tournés dans sa tête alors qu’il avait vu la jeune femme dans une mare de sang, laissée pour morte dans une ruelle. hyukjae avait compris depuis quelques temps qu’elle était dans une relation abusive et il voulait maintenant l’en sortir, parce qu’elle ne pouvait pas rester comme ça, pas avec lui. il ne connaissait rien de son histoire avec cet homme, mais ça ne pouvait pas durer longtemps. wenyi méritait bien mieux qu’un connard qui lui faisait du mal. alors, il avait négligé son travail de surveillant pour la retrouver elle. est-ce qu’il aurait fait pareil pour n’importe qui ? peut-être bien, vu qu’il avait ce besoin de sans cesse d’être le superhéros de l’histoire. mais avec la chinoise c’était encore quelque chose de différent parce qu’il appréciait peut-être un peu trop la jeune femme. sa faiblesse cachée derrière ce masque qu’il avait pensé impénétrable l’avait séduit. et en voyant qu’il ne pouvait pas s’empêcher de la suivre des yeux n’importe où, où elle était, il avait décidé de la protéger ou du moins essayer. là, il avait lamentablement échoué et c’est avec cette pensée qu’il s’affale sur son lit en soupirant. il avait encore passé la nuit dehors à la chercher en vain. il ne savait pas où elle était et ça commençait sérieusement à l’angoisser. il se met à tourner en rond dans son lit sans trouver le sommeil. il ne s’arrête que lorsqu’il entend sa porte s’ouvrir. il fait comme s’il était endormi pour éviter de faire peur à la personne et quand il sent qu’elle se glisse dans son lit, contre lui, il attrape doucement son bras avant d’allumer la lumière. il tombe sur le visage de wenyi et peine presque à la reconnaitre. elle a maigri et elle semble complètement éteinte. « putain wenyi, t’étais passée où ? » qu’il lance sans réellement de reproche, mais sa voix reflétant son état inquiet. hyuk passe son regard sur son corps et il se durcit peu à peu en le voyant recouvert de marques. « c’est encore ton mec qui t’a fait ça. » ce n’est même pas une question, juste une affirmation. il la prend dans ses bras pour l’entourer et la faire se sentir en sécurité parce que ce n’était pas lui qui allait la frapper. jamais il ne porterait la main sur une femme. jamais. « je n’ai jamais posé de questions parce que je ne voulais pas te forcer à en parler… mais là, c’est plus possible wen. » il prend son visage entre ses doigts et la force à le regarder. « dis moi qui te traite comme ça ! » encore une fois, ce n’est pas une question, c’est presque un ordre. cette fois, la jeune asiatique n’a pas le choix. elle doit lui en parler, elle doit s’ouvrir à lui, même si elle ne le veut pas. il ne la laissera pas partir tant qu’il ne saura pas. hyukjae ne supporte pas qu’on puisse faire du mal à quelqu’un et il a besoin de savoir qui s’en prend à elle parce qu’il est prêt à aller le voir et lui faire comprendre que ce n’est pas un comportement à avoir.

La chaleur de son corps la faisait frissonner. Son regard était éteint, elle n’avait même pas le courage d’esquisser un sourire. Ce n’était pas innocemment qu’elle était venue le trouver lui. Elle s’était forcée de rester éloignée pour le protéger, pour ne pas que son mari mette la main sur lui et lui fasse vivre un enfer. A lui et sa famille, car ce qu’avait appris Wen Yi avec le temps c’est que son mari n’avait aucune limite. Aucune. Elle avait gardé Hyuk Jae à distance à mesure qu’elle réalisait l’attachement qu’elle éprouvait pour lui. Mais elle s’interdisait l’amour Wen Yi. Quelle folie serait-ce pour elle de tomber amoureuse d’un garçon ainsi … ? Elle n’avait fait que jeter son cœur dans des histoires compliqués et dangereuse. Mais du haut de ses 25 ans Wen Yi était lassée de ces habitudes. Elle ne vivait pas ainsi, elle survivait et les bleus qu’elle se faisait à l’âme ne risquait plus de partir. Elle s’abîmait et se haïssait. Elle n’avait plus aucune once d’envie de vivre et quand elle plongea son regard dans celui inquiet du garçon elle ne pouvait que constater qu’elle n’était qu’un poison. Elle caresse sa joue alors qu’il se redresse au-dessus d’elle. Ses cernes semblent s’être creusée ces derniers jours. Il a l’air plus épuisé que jamais et Wen Yi, sait dans le fond, que c’est de sa faute. Qu’il a dû chercher à la joindre. Comment n’aurait-il pu ne pas le faire quand elle voit avec quelle ferveur il la regarde, cherchant des réponses. Elle caresse sa lèvre du bout de son pouce cherchant la chaleur de son souffle. Elle ferme les yeux, il lui semble qu’elle plonge dans un bain de coton délicieux et doux. Un bain du quel elle souhaiterait ne jamais se réveiller. Ses doigts osseux retombent doucement sur sa poitrine comme si elle avait à peine la force de tenir son bras en l’air. Elle était déjà morte, que cherchait-elle à venir ici ? Ce n’est pas tant qu’elle refusait de lui répondre ou qu’elle ne voulait pas qu’il connaisse ses secrets si Wen restait ainsi silencieuse, mais tout son monde lui paraissait distordu. Elle n’entendait la voix du garçon que dans un écho lointain. Ses yeux tressaillent de fatigue alors qu’elle use – ce qui lui semble être – ses dernières forces pour se tourner un peu plus vers lui et se blottir contre son torse. Wen Yi est glacée malgré la chaleur étouffante qui s’abat sur Séoul ces derniers temps. Dans un dernier élan inconscient pour que le garçon comprenne, Wen Yi laisse en évidence sa main où brillent sa bague de fiançailles et son alliance. Ce n’est pas juste un mec mais bel et bien un mari abusif. « Prends-moi dans tes bras … » réussit-elle à articuler doucement, sa voix est faible, presque désolée d’être aussi intrusive. Le moindre contact lui fait mal. Elle pense même avoir une côte fêlée mais ne dit rien. La douleur elle y est habituée de toute façon. Mais elle a froid et réalise que si elle s’endort elle pourrait ne jamais se réveiller. Quel soulagement … le parfum du garçon est réconfortant et il faudrait secouer Wen Yi pour la sortir de sa transe. Comme dans un état second, sûrement le seul état qui l’ait gardé en vie jusqu’ici, elle reste allongée contre le garçon, un poids inerte pesant sur le corps de Hyuk Jae. Elle aurait pourtant tellement à vivre si elle acceptait l’aide du surveillant. Mais Wen Yi connaissait son côté chevalier et elle savait qu’il aurait agi ainsi avec n’importe qui. Il avait besoin de sauver les autres même si la jeune femme ne comprenait pas bien pourquoi encore. Elle n’était qu’une parmi d’autres ne cessait-elle de se répéter pour se protéger des affres de l’amour. Elle s’évanouit comme on s’endort dans les bras du garçon et ne réalise même pas que son nez se met doucement à saigner. Epuisée et terrorisée. Sors moi de là Hyuk Jae … lui criait son esprit, lui suppliait sa seule présence ici.