Love your enemies, Luc 6:35Caïn ne savait pas comment réagir à une telle explosion. Devait-il s’énerver ? La réconforter ? La laisser ? Non, la solution passive, malheureusement n’était pas dans ses cordes.
Au début, il avait surtout tenté de comprendre.
« Je lui ressem... »
Mais il n’avait pas pu finir sa phrase. Il n’avait pas osé rouvrir la bouche avant qu’elle n’ai eu terminé. Et cette phrase, cette interrogation, plus jamais il n’osera la formuler. Lui qui en était si curieux avait désormais peur de s’approcher de la vérité. Il la devinait trop horrible, trop cruelle à supporter. Il pouvait la sentir vibrer, cette sale réalité, dans la voix de Mademoiselle Janggok, dans sa détresse, dans sa colère. Cette furie ne pouvait n’être destiné qu’envers lui. Il ne faisait qu’incarner tout le dégoût qu’elle éprouvait pour la gente masculine et cela le convainquait dans son idée de la faire changer d’avis.
Il ne pouvait rester indifférent, bien qu’il savait très bien le faire, face aux blessures profondes que la jeune femme portait au plus profond d’elle-même. Il mettrait le temps et la délicatesse qu’il faudrait, voire la force, mais tel un chirurgien, soigneusement et avec précision, il viendrait dénicher ses tumeurs et les suturer à jamais.
Allait-elle le frapper ? Si physiquement, elle s’en retenait sûrement, verbalement, elle se déchaînait. Et il en souffrait, énormément. Seulement, comment lui rendre ses coups là ? Il ne les méritait pas mais il n’arriverait pas à le lui faire comprendre. Il n’était pas assez mesquin pour s’en venger, en revanche, il ne pouvait pas se laisser abattre sans se défendre. Le berlinois allait finir par en être défiguré par de telles paroles, si déjà, son expression ne donnait pas cette impression là.
« Je suis désolé que vous ayez cette impression là. Désolé d’être le mauvais mec. D’avoir le mauvais rôle et j’ai sûrement à m’y reprocher dans mes attitudes, quelque part. Mais me blâmer pour vos problèmes ? Je suis encore désolé d’avoir ces mots là mais changez d’amies bordel. Enfin, non, ça c’est ma méthode. Réglez plutôt quoi que ce soit qu’il y ait à régler entre vous. Je ne suis qu’une excuse. Défoulez votre haine sur moi si ça vous chante, je peux encaisser. Si vous refusez de changer votre avis sur moi, je ne peux pas vous y forcer. Allez-y, haïssez-moi. Si seulement ça pouvait vous faire du bien. Je ne vais pas faire semblant mais vous persuader que je n’ai jamais fait semblant serait vain, n’est-ce pas ? Détruisez-moi si ça vous fait plaisir. Essayez. »
Et plus qu’un défi, ce dernier mot était une menace. On ne touchait pas à sa réputation, aussi Janggok Hye Mi étions.
« Je ne sais pas quel genre d’homme vous pensez que je suis. Sûrement pas l’homme parfait ou à marier, ne vous en faites pas, ce n’est pas non plus mon avis. Je ne sais pas pourquoi vous vous entêtez à aller fouiller dans mon passé mais je n’ai qu’un conseil à vous donner : Arrêtez. Vous avez raison, ce qu’on peut y trouver est bien le véritable homme que je suis mais il est aussi différent de l’homme que vous imaginer que Jeong Caïn est. Vous n’en savez rien et vous feriez mieux de ne pas chercher à savoir. Gardez vos préjugés, je peux passer pour le bouc-émissaire de votre misère. Mais n’aller pas mettre vos jolies mains là où elle pourrait se salir de honte envers vous-même. lui lâcha-t-il.
Il avait voulu la calmer, il n’avait pas la moindre idée de comment s’y prendre. Ses émotions avaient une nouvelle fois pris possession de ses pensées, de sa parole. Il détestait cette part de lui bien trop impulsive. Elle ressortait à chaque fois qu’il avait peur. Et là, il avait tellement peur qu’il aurait pu en trembler. Il lui suffirait d’un appel à une certaine personne et de cette volonté destructrice et elle pourrait ruiner sa vie. Janggok Hye Mi était véritablement une sirène, comme il l’avait pensé quelques instants plus tôt, magnifiquement mortelle. :copyright:️ 2981 12289 0
Do you knowQuand on est différent on est seul. On ne peut rien faire contre ça. Les gens t'adorent au début, parce que tu es différent, tellement pittoresque, puis ils finissent par se lasser, se lasser de ta différence, de tes contradictions, de ta colère, se lasser et avoir peur. Les gens ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas. Je n'ai jamais été comprise. Et je le suis encore moins aujourd'hui. Et cela me mettait très en colère. Il me répondait et je m'étais arrêtée. Je lui tournais le dos et je l'écoutais. Mais plus il parlait et plus ma colère grandissait. Mais ne dit-on pas que... La colère cache toujours de la souffrance ? C'est mon cas. Je dirais même que... Parfois, il est plus facile de retirer un poignard du corps d'un homme que de lui demander d'oublier les paroles qu'on vient de prononcer. Même sous le coup de la colère. Je n'oublierais jamais les paroles qu'il vient de prononcer.
Je me retourne, alors, lentement. Pour lui faire face. Je le fixe. Il n'y a rien de pire que le silence... On imagine tout et tout devient menaçant. On n'a pas de prise, même un petit bout de réalité pour se mettre en colère. Je déteste le silence. Et pourtant, un certaine silence pensant s'était dorénavant installé entre nous. Pour autant, tous les silences ne font pas le même bruit. Malgré tout, c'est dans le silence que l'on entend les plus grandes vérités. Et ma vérité est que je raye cet homme de ma vie. Ma vérité est qu'il vient de franchir une limite qu'il n'aurait jamais du franchir. Il ose me mettre au défi ? Il ose employer ce ton et... Est-ce qu'il me menace ? Je continue de le fixer et finalement, je décide de parler à nouveau. Pour un mot. Ma sentence, en quelque sorte.
Love your enemies, Luc 6:35Et voilà. Il avait merdé. Et voilà, il avait encore laissé son personnage ressortir. Le Grand Caïn, celui qui ne pouvait pas supporter de se faire marcher sur les pieds. Il avait peut-être fait foirer toutes ses chances d’un jour se rapprocher de la jeune femme, de lui prouver qu’elle avait tort. Il soupira. Il ne savait même pas s’il s’en voulait ou qu’il était soulagé. Son égo en aurait pris un coup s’il s’était laissé gueuler dessus comme un chien mais il se sentait mal pour la demoiselle. Il y était allé un peu fort… Le pire était qu’il n’arrivait pas à réellement s’en culpabiliser, il lui avait juste offert le retour de flammes qu’elle méritait. Et encore, il avait été poli.
Elle se retourna, allait-elle le frapper ? Il l’accepterait. Mais elle restait là, immobile, silencieuse. Il leva un sourcil interrogateur, elle commençait à le faire flipper. Elle n’allait pas le tuer sur place tout de même ? Pas devant autant de témoins ! Pourtant ses yeux auraient pu l’assassiner un milliard de fois déjà. Sa seule prestance réussissait à le rendre mal à l’aise et le plus de charisme elle lui déversait à la figure et le plus elle lui plaisait. Pouvait-on avoir l’air aussi belle en étant tellement en colère ? Il eu presque envie de rire mais retint la commissure de ses lèvres de se soulever. Il n’était pas suicidaire pour autant. Pourtant la sentence tombe : « Partez. »
Le berlinois détourne enfin le regard, lui qui avait mis tant d’efforts à le soutenir… Il passe une main dans ses cheveux, embêté.
« Soit. » soupira-t-il en haussant les épaules.
« Encore désolé pour vos amies. »lui déclara-t-il sincèrement en guise d’au revoir.
Do you knowJe le fixe. Ma réponse fut si lourde de sens, si lourde de conséquences que la dire vida mon corps de toute son énergie. Il accepte, finalement, de partir et je ne m'y attendais pas. Non. J'aurais aimé qu'il refuse. J'aurais aimé qu'il reste là. Près de moi. Qu'au moins quelqu'un m'accepte enfin et me fasse revenir à la raison. Que quelqu'un m'empêche de sombrer davantage. Même si cette personne, c'était lui... Je le regarde se retourner et s'éloigner. La vie s'arrête tout autour de moi. Comme si quelqu'un avait appuyé pause sur sa télécommande. Je perds l'équilibre et me rattrape de justice en faisant un pas en arrière. Son départ fut le coup de grâce. Comme un coup de poignard en plein coeur. Comme s'il venait de me fusiller le coeur en me regardant droit dans les yeux. Ne souhaitant qu'une chose : me détruire et voir mon sourire s'effacer. Des larmes coulent. De plus en plus. Je suis en train de pleurer à chaudes larmes. En pleine rue. Cela m'est jamais arrivé. Et voilà que c'est à cause de lui. Décidément, je maudis le jour de notre rencontre. Je continue d'espérer qu'il se retourne mais il ne le fait pas. J'entends alors mes amies l'appeler et lui faire signe. Encore une fois, je suis le plan B. Le second choix. Celle qu'on abandonne. Celle qu'on ne comprend pas. Celle qui est trop différente pour être un minimum intéressante. Mes larmes coulent de plus en plus et ma vision devient floue. Pourquoi est-ce que ça fait si mal ? Pourquoi est-ce que mon coeur souffre autant, tout à coup ? Pourquoi est-ce que je me sens si seule ? Je me retourne brusquement. Je ne veux pas que l'une d'elles, en regardant au loin, se rende compte de mon état. Je cache mon visage de mes mains. Je ne me retiens plus et continue de pleurer. Ouvertement. Je sens la présence lourde et froide des passants autour de moi. Tous passent sans s'arrêter. On me regarde. On me juge. Mais personne ne se décide à venir me consoler. Je sens mes forces m'abandonner, tout à coup. Je ne me sens vraiment pas bien et il serait préférable que je m'éloigne vite avant de me laisser sombrer définitivement. J'essuie, alors, mes yeux et prends la fuite sans me retourner. ️ 2981 12289 0
Love your enemies, Luc 6:35Pourquoi était-il parti ? Il aurait aimé lui dire « Non » et rester. Mais il n’osait insister avec elle, de peur de lui déplaire ? De peur de la blesser. Il sentait bien que quelque chose ne tournait pas rond chez la jeune femme et c’était pour cela que la plupart du temps, il marchait sur des coquilles d’œuf à ses côtés. Mais Caïn était Caïn, il n’était pas franchement connu pour avoir bon caractère. Il soupira. Elle m’a saoulé aussi… Pourtant, il ne pouvait que regretter sa décision, comme il l’aurait également fait s’il était resté. Que veut-elle ? Qu’est-ce qu’il y a de mieux pour elle? Il passa une main dans ses cheveux, dépassa le groupe de groupie sans même leur porter attention. Son humeur était exécrable. S’il y avait bien une valeur qui lui tenait à cœur c’était la loyauté. Ses gamines le mettaient hors de lui, comment une femme aussi vive d’esprit que Janggok Hye Mi pouvait traîner avec ses hypocrites ? Certaines n’avaient pas l’air si terrible que ça mais elles n’avaient pas assez de caractère pour oser prendre partie, l’effet de groupe etc. Ce genre de fillettes, il ne les trouvait pas intéressantes mais agaçantes. Malgré leurs appels, il décidé de soigneusement ignorer. Ça risquait de les mettre encore plus en colère contre la journaliste en herbe mais il ne pouvait s’empêcher de penser que s’éloigner de telles connaissances ne pouvaient qu’être à son avantage. Et sans le vouloir, il influençait déjà le cours de sa vie bien plus qu’il ne l’aurait voulu…
Ne pas se retourner, et si elle le regardait encore ? Pff… Improbable. Alors il céda à ses pulsions. Sa taille émit une rotation légère, assez pour permettre à sa tête de jeter un coup d’œil sur l’endroit où il se trouvait quelques instants plus tôt. Il ne croisa qu’une silhouette retournée, tremblante, épaule et tête affaissée. Elle pleure ? Non, pas possible. Elle pleure vraiment ? Mais bordel, elle est jamais contente ! Mais la colère qu’il ressentait était envers lui-même. Ses pieds firent un pas, deux pas en sa direction mais déjà elle s’enfuyait. Ca ne servirait à rien… Si elle s’était réellement effondrée, sa fierté n’aurait pas aimé qu’il la voit ainsi. Il fit demi-tour, secoua ses cheveux avec sa main. Quelle frustration… :copyright:️ 2981 12289 0
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