Une colère noire, c'était ce qui grondait en Jae Sik. Exclu de la fac pour un mois, de chez les gumiho. Tout ça pour quoi ? Parce qu'on avait trouvé de la drogue, de la crimson dans ses affaires, dans la chambre où il était seul. Sauf qu'il était certain d'une chose : jamais il ne poserait la main, un doigt ou même un cheveux sur une merde comme ça. Jamais. Ça allait contre tous ses principes, contre sa morale. Forcément qu'il savait qu'il avait été piégé. Forcément qu'il était furieux, incapable de prouver que la drogue n'était pas à lui, son dossier scolaire irrémédiablement entaché et son casier judiciaire aussi. C'en était pathétique.

Décidé à se faire justice lui-même, le sportif avait fait ses recherches, interrogeant ses camarades. Et finalement, il avait trouvé. Sans preuves certes mais tous les soupçons pointaient vers lui et ce garçon le détestait d'une façon presque virale sans qu'il n'ai jamais réellement compris pourquoi. Mais peut-importait la raison, il voulait juste confronter le garçon, attendant de pieds fermes à la sortie de la fac, dans une rue qu'il empruntait régulièrement l'autre connard, lui ne pouvant mettre les pieds dans l'université sans sa carte étudiante. Dès qu'il le vit, il lui fonça dessus, sans chercher à comprendre, profitant d'une petite ruelle sans passant pour l'y pousser.

" Je peux savoir ce qu'il y a de drôle à planter de la drogue dans mes affaires ? Ça t'amuses de pourrir l'avenir des autres espèce d'abruti ?! "

Il perdait patience, s'énervait contre Orion, parce qu'il savait, il en était convaincu, que c'était lui qui avait planqué les pilules. Il bousillait ses chances de faire le métier qu'il souhaitait juste avec ça, une mention de possession de drogue n'aidant que rarement à se dégoter un boulot dans le milieu du sport. Néanmoins, Jae Sik n'avait pas frapper l'autre garçon. Pas encore. Mais ça ne saurait tarder au vu du sourire qu'il abordait.

Alors qu’Orion sortait tout juste de son dernier cours de la journée il ne pu empêcher son esprit de flâner vers ce fameux dimanche après-midi, où la police était descendue sans crier gare dans leur dortoir dans le but d’inspecter leurs effets personnels à la recherche de la moindre trace de crimson. Et ce jour là, Orion avait profité de la pagaille environnante pour glisser dans les affaires de cet enfoiré de Kwon Jae Sik un cadeau qu’il n’était pas prêt d’oublier un jour. Ni lui, ni son dossier scolaire et encore moins son casier judiciaire, mais après tout il l’avait bien cherché pas vrai ? Du moins, Orion en était persuadé et ceci depuis bien longtemps déjà. Mais alors qu’il pensait être en paix pendant un mois entier, il se sentit soudainement repoussé vers une ruelle peu fréquentée. Ce simple geste engendra alors l’une des premières réactions de défense du jeune tueur, ainsi ses doigts vinrent automatiquement agripper ce couteau qu’il avait prit l’habitude de garder  sur lui prêt à l’utiliser si il fallait. Mais, à la vue de ce visage loin d’être inconnu Orion s’empressa de faire disparaitre la lame d’un coup vif et rapide, évitant de peu la catastrophe, du moins il espérait grandement que Jae Sik n’avait pas eut le temps de percevoir le reflet argentée de l’arme. « Toi ? » s’étonne-t-il dans un premier temps avant de froncer les sourcils sous les accusations bien que véridiques du jeune homme. « De la drogue ? » questionne-t-il un fin sourire aux lèvres « Tu as de quoi le prouver Jae Sik ? Ou ça t’amuses d’accuser le premier venu de ton incompétence ? Ce n’est pas de ma faute si ton esprit est trop faible pour résister à l’appel de la drogue, ou si tu ne fais pas attention à garder un œil sur tes affaires … Tu sais, il est très facile de rentrer dans ta chambre mon cher. » lui dit-il tout simplement, un sourire moqueur aux bords des lèvres « maintenant excuse-moi mais aurais-tu la gentillesse de te décaler ? Mon lit m’attend, tu sais celui du dortoir auquel tu n’as plus aucun accès ? » se moque-t-il tandis qu'il ne lâche pas le regard de Jae Sik une seule seconde, s'amusant de le voir sur le point de d'ores et déjà craquer.

La colère. Ce sentiment que Jae Sik n'expérimentait pas pour la première. Ce sentiment qu'il pensait maîtriser un minimum. Mais au final, il semblerait que non, vu comment le garçon bouillait de l'intérieur, vu comment la haine pour celui qui l'avait mit dans la merde s'écoulait dans ses veines comme une traînée brûlante. Il avait poussé Orion dans une ruelle à l'écart, sans issue. Il ne cherchait pas frontalement la bagarre, il voulait juste des réponses le sportif. Juste comprendre pourquoi il lui avait fait ça, pourquoi il avait foutu de la putain de drogue dans ses affaires. Mais dès qu'il voit le sourire de l'autre mec, dès que cet air suffisant apparaît sur son visage, Jae Sik il sait : il ne se contrôlera pas assez pour que ça ne dérape pas.

« Espèce de connard. »

Les dents serrés, les poings crispés tellement fort que ses ongles lui rentrent dans la peau, le sportif essaye de se contenir. Réellement, il essaye plus que tout de se contenir, son impulsivité l'ayant mené chez les flics une fois déjà. Il préférait éviter d'y retourner de sitôt, réellement. Sauf que l'autre, ce petit merdeux, il se fout que Jae Sik essaye de se contenir, au contraire. Il le provoque sans honte, le regard narquois et c'est trop pour le garçon qui tape. Comme lors de la descente, son esprit devient noir et il passe en pilote automatique.

Presque au ralenti, son poing s'abat sur la joue d'Orion, tapant fort, faisant tourner la tête du garçon. L'autre suit, s'installant dans le ventre du plus jeune, chassant l'air dans ce corps qui semble limite frêle.

« Je peux savoir ce que je t'ai fait ? On s'est jamais parlé espèce d'abruti ! T'es qui pour décider de bousiller mon avenir ? »

C'est ça, qui fout le plus en rogne Jae Sik. Il ne comprend pas POURQUOI le garçon a fait ça, pourquoi il a planter la drogue dans ses affaires. Ils ne s'étaient jamais parlé, et il savait qu'orion ne l'aimait pas, mais le sportif ne pensait pas avoir fait quelque chose, même sans le savoir, qui nécessitait de telles actions. Ne pas comprendre ça l'enrageait, autant que le sourire de l'autre raclure d'Orion.

« Espèce de connard ? » s’étonne faussement Orion un fin sourire aux lèvres alors qu’il ajoute « Je suis certain que tu connais mieux comme insulte à me lancer à la figure mon petit Jae Sik. » se moque-t-il, le provoquant sans la moindre moral alors que très vite le tueur à gages tente de lui échapper. Non pas pour fuir non, juste pour venir piquer à nouveau la corde sensible du jeune garçon et visiblement la réaction de celui-ci est bien plus violente que prévu. Sans qu’il ne puisse s’en douter le poing de Jae Sik s’écrase sur sa joue, le choc repoussant violemment sa tête sur le côté et il n’a même pas le temps de réagir ou d’avoir mal qu’un deuxième coup s’abat cette fois-ci dans son ventre. Sous le coup sa respiration se coupe, et il suffoque un instant cherchant de l’air alors qu’il se plie en deux et commence à rire ou plutôt … à rire à s’en détacher les cordes vocales. Un rire franc, un rire moqueur et quelque peu flippant lorsque l’on écoute bien. Lentement il redresse alors son regard vers le sportif, avant de doucement retrouver une posture normale, alors qu’il vient rapidement s’approcher du jeune homme pour attraper son col et le plaquer contre le mur le plus proche. « Alors Jae Sik … La violence c’est ton seul moyen de t’exprimer ou je me trompe ? » questionne-t-il en souriant, alors qu’il vient resserrer sa prise autour de son col « Donc … Je pense que je vais m’exprimer de cette manière moi aussi. » lui dit-il en le relâchant, profitant des quelques secondes où le sportif recherche de nouveau ses repères pour envoyer à son tour son poing dans sa figure une première fois. « Alors mon beau Jae Sik … On commence ? » lui demande-t-il en jetant son sac dans un coin de la ruelle, avant de venir remonter ses manches une par une. « Moi je n’attends plus que toi. »

La colère, c’était quelque chose que Jae Sik comprenait. Il avait presque toujours vécu entouré de colère et c’est sûrement pour cela que c’était plus facilement sa première réponse. Taper avant d’être taper quand y’avait plus d’autres choix. Taper quand la parole était plus suffisante. Il était pas con non plus le sportif, il savait que le pauvre con en ace de lui l’avait provoqué. Mais il était à bout aussi le coréen. Totalement foutu et par la seule faute d’Orion, parce que ce garçon était complètement taré. La preuve de sa folie : son rire. Il venait de le frapper et il rigolait comme un dément. Ce simple rire, il fut suffisant pour stopper la colère, pour quelque chose d’autres. Il ne savait pas encore quoi, mais il se retrouva bloqué, se laissant attraper par le col, collé au mur derrière lui. C’était étrange que de ne pas se sentir maître de son corps, que d’essayer de se débarrasser d’un poigne plus forte que la sienne.

Le poing dans son visage, il sonna quelques seconde le garçon, mais plus pour le côté moral qu’autre chose. Jamais, on n’avait lever la main sur lui, jamais, il ne s’était fait frapper. Même son père n’avait pas réussi, sa cicatrice sur le torse n’étant plus qu’un accident qu’une volonté de son géniteur. Et là, ce petit con, il pensait qu’il pouvait le frapper ? Enragé, y’avait pas d’autres mots pour détruire Jae Sik alors qu’il se relevait, crachant un peu de sang sur le sol, après s’être mordu l’intérieur de la joue.

« Mais bordel, tu m’expliques ton problème ? Je t’ai fait quoi pauvre taré ?! »

Il se rapprochait d’Orion, comme fou. Il détestait ne pas comprendre, surtout quand ça le mettait dans cette situation. Il détestait sa situation actuelle, son futur peut-être bousillé pour le plaisir d’une seul crétin, d’un seul sadique. Il haïssait juste tout cela et loin de contrôler ses émotions, Jae Sik les extériorisait en poussant l’autre garçon, en rendant le coup qu’il lui avait donné. Il en avait jsute marre et il allait le faire savoir.

C’est avec force qu’Orion coince le jeune sportif contre l’un des murs de la ruelle, profitant grandement que sa force soit bien plus supérieure à celle de jae sik pour le garder sous contrôle ; s’amusant clairement à user de celle-ci pour agacer un peu plus encore le jeune homme. Puis, finalement il le relâche lui faisant miroiter un instant une possibilité d’arranger la situation, mais soudainement c’est au tour du poing du tueur à gages de venir rencontrer la figure de Jae Sik. Et alors que celui-ci reste quelques secondes sonné par le coup, Orion en profite pour jeter son sac un peu plus loin et remonter ses manches ; tout ceci dans le calme le plus olympien possible. Du moins, pour le moment car la suite ne s’annonçait pas de bon augure, loin de là. « Mon problème ? Moi ? » questionne alors Orion, en l’observant cracher un peu de sang au sol tandis qu’un petit sourire vient de se peindre sur ses lèvres « C’est toi qui est venu chercher la merde en premier Jae Sik … Tu ne t’en souviens pas ? » lui demande-t-il alors que son regard ne le quitte pas un instant et ce même lorsqu’il s’avance pour le repousser. Toujours aussi calme, Orion attend patiemment reculant sous le choc alors qu’il se laisse frapper une deuxième fois. Souriant à nouveau, il porte ses doigts à ses lèvres d’ores et déjà tâchées de sang avant d’ancrer son regard dans celui de Jae Sik. « Très bien … Tu veux jouer ? Alors on va jouer mon cher ami … Et crois-moi tu seras perdant. » le prévient-t-il alors que rapidement son poing s’abat à nouveau sur son visage, très vite rejoint par un violent coup de genoux dans le ventre qui force alors son adversaire à se replier quelques secondes sur lui-même. Des secondes précieuses qu’Orion utilise pour repousser Jae Sik au sol d’un coup dans les genoux. Suite à ça, il l’observe, souriant avant de lui dire « Maintenant c’est à toi. Montre-moi quel genre de sportif minable tu es en combat Jae Sik. »

Jae Sik est loin d’être pour la violence, préférant bien au contraire le dialogue verbal à une discussion par les poings. Le problème, c’est que là, il est à bout. Fatigué de ses nuits sans sommeil dans un hôtel pourrave, inquiet pour son avenir qu’un seul homme à foutu en l’air, cet homme en face de lui. Alors oui, il tape en premier et se fait taper. Mais il n’est pas prêt à abandonner, même quand le rire presque fou d’Orion répond à ses questions et fait remuer quelque chose en lui. Il devrait se méfier, mais pour le moment, la colère est plus forte que tout. Même quand c’est lui qui se fait frapper, il revient à la charge, demandant des réponses, demandant une raison. C’est tout ce dont il a besoin en réalité le garçon. Une réponse à « pourquoi » Orion a trouvé ça marrant de le foutre ainsi dans la merde.

« Le premier ? Tu te fous de ma gueule là ? On a dut parler une fois, et j’ai été plus que poli. Alors mec, trouves autre chose plutôt que de dire des conneries. »

Il se sentait bouillir toujours plus, et alors qu’il retourne au contact de l’autre garçon, il se sent limite glacé face à son calme. Qui se comporte comme une statue de glace en pleine bagarre ? Qui ? Mais c’est suffisant pour qu’Orion reprenne le dessus et il ne sait trop comment, Jae Sik se retrouve au sol, le souffle coupé, une douleur dans tout le ventre. C’est qu’il n’y ai pas aller de main morte ce con. Reprenant son souffle, se relevant, le regard orageux, le sportif tangue un peu. Il n’aime pas se battre, il ne sait pas se battre au fond. Sa carrure suffi à dissuader en général et sinon, il règle le tout par la parole. Mais cette fois-ci, ça ne marche pas. Et plus il fait face à ce garçon, plus il se dit qu’il est taré, que qu’elle que soit la raison qu’il cherche à obtenir, elle sera glaçante. Comme le regard.

« J’suis peut-être minable en combat. Mais au moins, je suis pas un tabard sans coeur et sans famille parce qu’il ne le mérite sûrement pas. »

Il en a marre, il fatigue le sportif. Il veut juste le pourquoi du comment. Rien de plus. Mais même ça, il ne peut pas l’obtenir.

Très rapidement, Orion laisse s’échapper de ses lippes rosées un sifflement agacé sous les mots de Jae Sik. Comme ça il ne s’en souvenait pas ? Alors, Orion allait lui rafraichir la mémoire, et pas de la plus belle des manières. Loin de là. « Tu as la mémoire courte Jae Sik. Très courte. On va devoir te la rafraichir n’est-ce pas ? » se moque le tueur à gages tandis qu’il relance très vite les hostilités, s’amusant à voir le garçon bouillonner de rage lorsqu’il revient à son contact. Un contact très vite rompu par le renard qui ne tarde pas à le remettre à sa place. C'est-à-dire à même le sol. D’un calme presque olympien, Orion se recule donc après un dernier coup de pied et vient par la suite passer sa main dans ses cheveux dans l’unique but de les recoiffer le temps que Jae Sik se redresse. Attentif, le gumiho ne le quitte pas du regard, l’observant reprendre son souffle, se relever et tanguer légèrement avant de retrouver sa stabilité, tout ceci sous le regard amusé de l’américain qui ne rate pas une miette du spectacle. « Alors Jaejae, on fatigue déjà ? » se moque-t-il, s’amusant à enfoncer le couteau dans la plaie en le charriant sur ses faibles capacités de combat. Mais très vite, l’atmosphère change du tout au tout. Il aura alors suffit d’une seule phrase pour que le visage du plus jeune ne se décompose, passant par une multitude d’émotion. Le choc, la tristesse, le mépris mais surtout … La colère. « Ne parle jamais de ma famille. Jamais. » lui dit-il d’une voix froide et bridée par la colère alors que quelques secondes plus tard Orion éclate à nouveau de rire. Un rire nerveux. Mais surtout un rire à en glacer le sang. « Idiot. Tu n’es qu’un pauvre idiot. Tu viens toi-même de creuser ta tombe fils de pute. » s’exclame-t-il avant d’attraper violemment le col de son t-shirt pour l’attirer d’un mouvement vif vers lui. « Ce soir crois-moi que tu n’en sortiras pas indemne. » précise-t-il avant de le repousser violemment, pour tout aussi vite lui asséner un premier coup dans le visage, profitant de l’effet de surprise pour s’attaquer cette fois-ci à ses jambes d’un coup de pied précis, des jambes qui sous la violence dont il avait fait preuve ne tardèrent guère à s’effondrer sous le poids du jeune homme. « Ne parle plus jamais de ma famille tu m’entends !? » hurle-t-il à nouveau lorsque son pied s’écrase sur son torse envoyant bouler le garçon quelques mètres plus loin, et cette fois encore il ne lui laisse pas le temps de régir, s’installant à califourchon sur lui pour marteler son visage à coups de poings dans le but certain de le défigurer si celui-ci tardait à réagir.