Une soirée aux urgences... Le poste qu'elle détestait. Demandez à un médecin, les soirs où il est de garde aux urgences, il voudrait bien se péter la jambe pour avoir la paix. Mais se péter la jambe et être embêtée pendant des mois, c'est pas la solution non plus. Ya juste à attendre que ça passe et subir. Sorin ignore si c'est l'effet de l'été qui fait ça, mais depuis quelques jours, les urgences sont remplies. Il y a de tous les cas, des accidents de voiture, des bagarres, des règlements de compte... Et pas toujours des issues positives. Actuellement, elle est en train d'effectuer un massage cardiaque sur un homme de 60 ans, mortellement poignardé alors qu'il sortait d'un bar. Semble-t-il qu'il avait gagné aux cartes... Est-ce une raison pour se faire poignarder? Certainement pas. L'homme avait perdu énormément de sang déjà, le réanimer allait être difficile. Et pour cause, l'équipe essayait de le ramener depuis plus d'une demi heure déjà, mais le coeur ne repartait pas. Sorin tente une dernière fois au défibrillateur, elle a espoir de voir la courbe du coeur repartir, mais encore une fois... Les efforts sont vains. Un de ses collègues appuie une main sur son épaule. Elle se tourne vers lui. ... Il reviendra pas. Elle échange un long regard avec son collègue avant de se tourner vers le patient. Elle lève les yeux vers l'horloge, puis déglutit, avant de reculer le défibrillateur. Heure du décès, 19h49. et sur cette phrase, elle retire ses gants et quitte le bloc opératoire pour prendre une pause. Mais c'est impossible, les urgences sont bondées. Elle sacrifie sa pause et décide plutôt de prendre le prochain patient alors qu'elle attrape la fiche de suivi. Prochain patient: Kwon Jae Sik appelle-t-elle avant de lever la tête.

Il ne savait pas comment il avait pour arriver à l'hôpital le plus proche Jae Sik. Ça tenait du miracle. Mais pourtant, il était arrivé dans le hall, demandant les urgences. La respiration hachée, chaque fois qu'il inspirait était une véritable torture, un calvaire. Il voyait presque flou de douleur, sa tête tambourinant, comme un gong. Non sans mal, le sportif se tenait du mieux qu'il pouvait sur la chaise attendant. Les minutes étaient longues, rien ne bougeaient. Mais lui, il était toujours là, la respiration sifflante, une douleur dans son torse, du côté droit, une douleur qui ne comprenait pas. Il savait son épaule gauche blessée mais c'était tout.

Il fallait dire qu'il avait été tellement tabasser par le pauvre con qui l'avait piégé qu'il ne pouvait pas aller bien. Tout son visage était couvert de contusions, ecchymoses, il en était certain. Le grand dadais qu'il était avait même fait peur à un petit qui passait devant. Mais quand son nom résonna, il se leva, tanguant en avaçant vers la médecin, la suivant comme il pouvait. Tout pulsait dans son cœur, il n'arrivait pas à respirer correctement, ni à avancer comme il le voulait. Pourtant, pas la grâce de il ne savait trop qui, il arriva à se positionner devant la femme, tanguant, ayant du mal à la fixer tant son regard se faisait flou.

« Je vous suis. »

Les mots étaient hachés, prononcés difficilement. Le garçon, il se tenait à présent au mur pour ne pas flancher, il avait juste tellement mal partout que c'en était insupportable.

Sorin cherche du regard la personne répondant à ce nom. Elle voit alors un jeune homme se lever de sa chaise avec difficulté. Elle fronce les sourcils en le regardant tanguer puis tourne les talons pour passer la double porte qui mène aux différentes salles de consultation. Elle a quand même le réflexe de se tourner et, lorsqu'elle voit qu'il se tient au mur, elle a le réflexe d'accourir vers lui et de passer son bras sous le sien pour l'aider à tenir debout. Tenez bon. Elle maintient son bras correctement de sorte à ce qu'il n'ait pas trop  à souffrir.Heureusement, la salle n'est pas loin et elle ouvre la porte en premier, pour finalement l'aider à y entrer. Elle l'aide aussi à s'installer sur la table d'auscultation. Elle entend d'ici sa respiration sifflante, quelque chose ne va pas chez ce garçon. Elle prend son calepin et note le nom du patient tout en haut ainsi que l'heure de l'arrivée. Je suis le docteur Ahn, je vais m'occuper de vous, d'accord? Elle finit de noter quelques trucs avant de relever les yeux vers lui. Allez. Dites moi tout, montrez moi les endroits où vous avez mal. Oui parce que, demander ce qu'il l'emmenait serait du foutage de gueule. Il n'est pas là pour vendre des fleurs le pauvre garçon... Il est même dans un état inquiétant. Elle dépose le calepin derrière elle et s'approche de la table en enfilant des gants stérilisés. Elle regarde ses blessures avec attention tandis qu'il lui explique ce qui s'est passé et pourquoi il s'est retrouvé dans cet état. Je vais vous demander de retirer votre t-shirt s'il vous plaît. lance-t-elle, regardant maintenant au niveau des jambes s'il n'avait pas de blessures visibles.

Jae Sik, il tanguait, il n'arrivait pas à respirer et il n'arrivait plus à avancer. Il aurait aimer le dire à la médecin, mais tout ce qu'il arrivait à faire, c'était ce tenir au mur, à essayer de reprendre une goulée d'air. Heureusement, elle le voit peiner, elle revint le chercher. Lui qui était d'habitude si fier, il s'appuya sur elle sans honte pour une fois. Il n'arrivait juste plus à avancer seul et d'une voix hachée, il la remercia sincèrement pour son aide, accueillant la table d’auscultation avec bonheur alors qu'il s’assoit dessus.

Pendant quelques secondes, il n'y avait que sa respiration sifflante qui brisait le silence de la salle, traduisant toute la difficulté qu'avait le sportif à faire cette action si simple que de respirer. Les yeux fermés, espérant en vain que cela puisse endiguer la douleur, le garçon les rouvrit quand elle lui posa une question. Où il avait mal ? Une grimace comme réponse. Mais finalement, il ouvrit la bouche, malgré toute la douleur que ça occasionnait, l’essoufflement incompréhensible qui l'empêchait de faire des phrases complètes.

« J'ai... Mal ici. Et là. Faut... Sûrement regarder ailleurs. Il a tapé partout. »

Le premier endroit qu'il avait montré, c'était du côté de son poumon droit, cet endroit où il sentait une gêne horrible, cet endroit où il avait tellement mal. Toute la douleur due à sa mauvaise respiration c'était ça. Il se doutait que ça devait avoir à ses côtés, qu'il avait entendu craquées quand Orion avait tapé. Mais il n'était pas médecin. D'un geste de la tête, il montra son épaule gauche aussi, ayant du mal à la bouger. Puis il l'a laissa faire son travail, elle était médecin pas lui, se pliant volontiers à son inspection, la respiration de plus en plus anarchique.

Obéissant volontiers à la femme, il ne put empêcher le gémissement de douleur quand il essaya de passer son T-Shirt par dessus son épaule blessée. Ça voulait pas, et il ne comptait pas forcer. Ce qu'il ne s'entendait pas à ressentir par contre, ce fut la vive délire qui partit de son genou un peu prêt quand elle le manipula, lui tirant un cri. Il n'avait pas mal ici, jusqu'à présent. Mais fallait dire que Orion l'avait pas raté et qu'il avait marché à l'adrénaline jusqu'à l'hôpital pour ne pas rester dans une ruelle à attendre un miracle. Mais tout redescendait et la douleur arrivait encore plus forte.

Rien ne va chez ce jeune homme, il est dans un sale état. Décidément, les urgences étaient pleines de grands blessés de bagarres ce soir. Et c'est pas plus mal, Sorin en avait marre de s'occuper des fausses urgences du style une otite ou une grippe. Les urgences, c'est ça. C'est le sang, les complications, les dangereuses situations. Celles qui vous font monter l'adrénaline. Oui, Sorin était un peu dingue, mais faite pour ce métier. Les challenges, c'était toute sa vie alors être aux urgences, d'un côté, c'est se prouver qu'elle est capable d'assurer aussi. Elle veut oublier l'échec du monsieur juste avant qu'elle n'a pas su ramener à la vie. Même si le jeune homme face à elle ne présente pas de risques ni un pronostic vital engagé, elle veut quand même s'assurer qu'il repartira d'ici dans la meilleure forme possible.

Elle écoute attentivement ce qu'il lui dit, là où il a mal. Il lui conseille de regarder partout, elle acquiesce. Ne vous inquiétez pas, je ne vous bâclerai pas. rassure-t-elle avec un petit sourire. Voyant qu'il a du mal à retirer son t-shirt, elle vient l'aider, lui montrant comment positionner son bras si la douleur est trop vite. Elle récupère le vêtement et le dépose sur la table, à côté du patient. Il semble avoir mal au genou aussi. Elle arque un sourcil. Bien. Chaque chose en son temps. Elle attrape son stéthoscope et se place derrière lui. Elle pose l'embout froid sur son dos désormais nu. Respirez du mieux que vous pouvez. Je sais que c'est douloureux mais je dois passer par là. Le pauvre s'exécute du mieux qu'il peut. Elle réitère l'action 3 fois, pas plus. Elle lui demande d'arrêter et repasse le stéthoscope autour de son cou pour venir se repositionner devant lui. Ok... Elle récupère son calepin et note quelques lignes, chose qui lui prend peut-être une minute, puis retourne vers son patient. Tu es étudiant à Yonsei? demande-t-elle en souriant pour détendre un peu l'atmosphère. En fait, c'est une technique, c'est pour lui détourner l'attention alors qu'elle attrape doucement son bras gauche pour le manipuler avec précaution. Elle voit qu'il serre les dents. Ça fait mal quand je fais ça? elle tire légèrement le bras vers le haut.

Sur la table d'auscultation, Jae Sik fermait les yeux, essayant de reprendre sa respiration, essayant de calmer l'anarchie dans son corps. Il avait mal, mal comme il n'avait jamais eu mal. Même quand le cadavre de la bouteille de son père avait déchiré son torse il y a de ça longtemps, le garçon n'avait pas eu l'impression de suffoquer sur place. Il était loin le sportif fier, il y avait juste un homme blessé, un mec qui avait voulu se faire justice lui-même et qui le regrettait amèrement. Ne pouvant s'en empêcher, le brun siffla entre ses dents alors que la médecin l'aidait à enlever son T-Shirt. L'autre abruti, il ne l'avait pas rater.

Se pliant à la volonté de la femme, le garçon essaya de prendre une grande respiration, sans y arriver, bloqué par un poids dans sa poitrine. Il fit de son mieux, endurant la douleur comme il pouvait, soupirant quand même quand ça se finit. C'était horrible, horrible de chercher son souffle sans le trouver, de se battre pour respirer alors que c'était quelque chose de si naturel en temps normal. Jae Sik, il ne put s'en empêcher, le « ok » de la doctoresse lui fait lever un sourcil, sur son visage couvert de bleus. Pourquoi, il ne trouve pas ça rassurant ?

Un sourire désabusé sur les lèvres naquit sur les lèvres du garçon, à la question. S'il était étudiant à la Yonsei. C'était entièrement à cause de cette école s'il était ici, à ce moment précis, à cause de sa directrice et d'Orion qui en avait profiter pour le piéger.

« Ouais, j'suis étudiant là-bas. Viré pour un mois. »

Il fait des phrases courtes, ayant trop de mal à parlé avec la douleur dans sa poitrine, ne réussissant pas à respirer. Il ne peut s'empêcher de serrer les dents quand elle le manipule. C'était douloureux, afreusement douloureux. Il aurait aimer avoir quelqu'un pour le soutenir pendant qu'il était là, mais Jae Sik, il avait été idiot. Il était parti seul se faire justice et il en payait le prix fort maintenant, lâchant un énième cri de douleur. Sorin, elle avait sa réponse : oui, ce mouvement faisait mal.

« C'est grave ? »

Il se savait en mauvais état le sportif. Il voulait juste savoir à quel point. Savoir à quel point sa bêtise allait lui coûter, alors qu'il aimait tant bouger.

Elle a presque mal pour lui. Quand elle voit les grimaces de douleur qu'il arbore, elle peut presque ressentir sa douleur. Alors, quand elle l'aide à retirer son t-shirt, tout ce qu'elle peut faire c'est s'y prendre le plus tendrement possible. Ce travail demande à être méticuleux et efficace à la fois, alors, quand on vous dit que "vite et bien ne vont pas ensemble" les médecins, eux, sont là pour vous prouver l'inverse. Sorin a comme l'impression que Jaesik est cassé de partout. Elle ignore dans quelles circonstances a eu lieu la bagarre mais ce qu'elle sait pour sûr, c'est qu'il en a bavé.

Pour faire passer le temps pendant qu'elle le manipule et fasse un point sur toutes ses blessures, elle essaye de lancer une discussion. Elle se permet même de le tutoyer parce qu'elle voit bien qu'il est plus jeune qu'elle. Et puis, elle a pour habitude de tutoyer ses élèves à la fac, alors pourquoi vouvoyer celui-ci? Ça facilite toujours les relations et le respect mutuel est plus facile à son goût si elle permet à ses élèves de la tutoyer aussi. Nous avons tendance à plus respecter ceux que nous considérons proches de nous que les étrangers. Viré un mois? s'étonne-t-elle en haussant les sourcils. Ça rigole pas à la Yonsei. s'amuse-t-elle avec un sourire alors qu'elle lâche enfin son bras.

Elle se repositionne face à lui et reprend son calepin. A sa question, elle affiche une grimace tandis qu'elle écrit. Oui. C'est grave. Elle finit de noter les dernières observations et pose le tout sur la même table d'appoint, levant le regard vers le jeune patient. On va partir au bloc. Tu as le poumon gauche perforé à cause de deux côtes cassées. En plus de ça, tu as une luxation de l'épaule gauche et rupture des ligaments au genou gauche. Je sais même pas comment t'as fait pour venir sans les ambulances... Mais j'ai rarement vu des gens aussi courageux que toi. Elle garde un sourire rassurant. C'est une intervention que nous avons l'habitude de faire alors pas d'inquiétude, tout va bien se passer. A ton réveil, tout sera rentré dans l'ordre. Un silence, et elle se tourne vers la porte qui mène au couloir. Je reviens vite. Elle part chercher un fauteuil roulant, et revient avec deux de ses collègues urgentistes qui s'occupent de porter Jaesik sur le fauteuil roulant. Elle quitte la salle d'auscultation non sans prendre avec elle le dossier du patient et se dirige droit vers les salles de radiographie. J'ai un patient qui présente des symptômes de côtes fracturées, poumon perforé, douleur vive au niveau du genou gauche, je suppose à une rupture des ligaments et enfin forte douleur aussi dans l'épaule gauche, peut-être une luxation. explique-t-elle à ses collègues radiologues. Et le jeune homme est rapidement pris en charge. Elle se tourne vers lui et retire ses gants. Mes collègues vont te prendre en charge dès maintenant et ensuite, quand nous aurons les détails de tout ce qui nécessite une intervention chirurgicale, tu seras conduit au bloc opératoire. Nous nous reverrons à ton réveil. lui assure-t-elle dans un dernier sourire. As-tu des proches, des contacts à me donner, de la famille à prévenir?

Le souffle anarchique, un cri de douleur sortant de ses lèvres, jae sik subit les manipulations du mieux qu'il peut. Il n'a pas l'habitude de montrer sa douleur, de montrer sa détresse. Depuis longtemps, il est trop fier pour avouer qu'il a mal, trop persuadé que s'il montre un signe de détresse son monde va s'écrouler. C'était d'abord pour sa mère, pour la soutenir contre son père. C'était pour son image ensuite. Maintenant, c'était une habitude qui ne le quittait pas et qui pourtant aujourd'hui était brisé tant la douleur était grande. Il n'arrivait même pas à tenir une discussion sensée avec son médecin. Au moins, il se sentait en confiance entre ses mains, ses gestes étant précis. Elle savait ce qu'elle faisait et c'était peut-être bien pour cela que le sportif se laissait autant aller à sa douleur.

La question qui avait franchit ses lèvres, elle était légitime. Il avait peur le garçon, même s'il ne l'avouerait jamais. Il ne savait pas comment il avait réussi à venir jusqu'ici, maintenant qu'elle lui énonçait ce qu'elle avait trouvé sur lui, sûrement l'adrénaline. Mais il avait réussi par il ne savait quel miracle et maintenant, il avait peur ne plus pouvoir faire du sport comme avant, peur de devoir rester cloîtré.

« Je vais mettre combien de temps à me remettre ? »

Même si les mots sont difficiles, même s'ils sont entrecoupés par sa respiration difficile, c'est le plus important dans la tête de Jae Sik. Dans combien de temps tout serait comme avant. Est-ce qu'il allait tout regagner, surtout au niveau de son genou ? Ça l'inquiétait, mais il ne peut même pas se pencher sur la question, la doctoresse lui annonce qu'il va passer des examens, passer au bloc. Dans ses moments là, le garçon aurait aimé être accompagné, et quand elle lui posa la question, il se trouva comme un idiot, les yeux fixant le vide. Il pouvait appeler qui ? Sans vraiment y réfléchir, le garçon donna un numéro et un nom.

« Yu Sun Mi. Contactez-la elle. »

Aussitôt que les mots sont passés entre ses lèvres, le sportif se demande pourquoi il a donné son nom à elle, son numéro. Elle s'en foutait de sa personne pourtant, qu'il soit blessé ne devrait rien lui faire, après ce qu'il lui avait fait à elle. Pourtant, alors qu'il part pour le bloc, il n'arrive pas à s'en vouloir. Seul l'avenir dira s'il avait eu raison de demander sunmi plutôt que yury par exemple. Mais pour le moment, il allait faire ses examens et c'était le plus important. Il allait réparer son corps cassé par sa bêtise, le reste viendrait après.