Allongé dans son lit, l'irlandais était perdu. Et perplexe par la même occasion. Il tenait une photo dans les mains, enfin plusieurs, on y voyait l'évolution d'une jeune femme. Ma foi très belle maintenant. Mais ce n'était pas pour cela qu'il bloquait, la mâchoire contractait. Si il comprenait bien, son père était un véritable connard. Encore plus que ce qu'il pensait. Et ça l'énervait. L'énervait tellement qu'il ne savait pas comment réagir. Allait le détruire ? Le dire à sa mère ? Lui cacher ? Aller voir cette jeune femme qui était beaucoup trop proche pour son propre bien ? Il n'en savait rien. Il avait lu et relu ces lettres arrivées comme par magie dans ses mains, il avait fait des recherches. Tout correspondait, de l'arrivée de ce bâtard en chine à son départ.
Il finit par se lever, lettres en main et surtout, les différentes photos. Il avait besoin de savoir, il avait besoin d'entendre la vérité. Était-ce un nouveau plan pour le faire tomber d'un peu plus haut ? N'était-il déjà pas assez bas ? Son entreprise remontait certes, mais ce n'était toujours pas aussi luxurieux qu'avant. Un faux pas et il plongeait pour de bon. Et il ne laisserait pas cette jeune femme le faire.
D'un pas sûr et décidé, il se dirigea vers la chambre de la fameuse demoiselle. Il ne savait pas du tout si elle y était à l'heure actuelle. Ni ce qu'elle pourrait faire par ailleurs. Mais c'était le plus gros cadet de ses soucis. Il voulait des réponses, il en aurait. Il entra sans frapper, surprenant sûrement par la violence de son entrée. Il essayait de calmer son impulsivité, réellement. Mais c'était souvent compliqué. Son regard noir se posa sur elle, pas de doute. C'était la jeune femme des photos. Il balança les photos sur le lit, gardant les lettres avec lui pour le moment. « C'est toi ? »

Wen Yi avait fini de ranger sa chambre quand sa vie vola en éclat. C’est étrange cette réflexion qu’elle s’était faites. Elle qui avait cru qu’en gardant un semblant de vie ordonné et organisé elle pourrait tout contrôler, même l’imprévu. Elle avait tellement de choses à gérer avec son mari qui lui était difficile de supporter d’autres choses. Elle s’était énormément refermé sur elle depuis quelques mois. Elle avait connu plusieurs hommes qui l’avait détourné de son quotidien fatidique mais jamais aucun n’avait su rester. Des âmes torturées finissaient toujours par s’attirer et se déchirer. Wen Yi n’était même pas sûre de savoir ce qui la faisait tenir dans un tel quotidien, si ce n’était peut-être ses parents … après tout si elle ne subissait en silence les violences de son mari ce n’était que pour protéger l’entreprise familiale qui risquait de couler et de mettre à la rue ses parents … Elle prenait sur elle et connaissait parfaitement son destin, celui de mourir sous les coups de son mari. Une part d’elle avait fini par l’accepter, pauvrement, le cœur lourd. Une dernière touche de fond de teint sur son épaule eu raison de ce bleu qui marquait sa peau laiteuse. Elle passa une main dans ses cheveux et ajusta son rouge à lèvre avant de sursauter en entendant sa porte s’ouvrir brusquement. Elle s’était faites belle pour Hyuk Jae. C’était presque stupide d’essayer d’attirer l’attention d’un homme qui vous savez marié et en mauvaise posture. Mais le garçon avait toujours eu cette façon particulière de prendre soin d’elle. Elle poussa un cri face à cet inconnu et blêmis de son intrusion. Qui lui avait ouvert ? Qui était-il ? Que faisait-il ? Quel propos tenait-il, elle avait du mal à le comprendre. Son regard se baisse sur les photos qu’il jeta sur le lit et elle sentit son cœur s’accélérer. Pourquoi avait-il des photos d’elles ainsi ? Des photos d’elle enfant. Effrayé et apeurée elle s’approcha toute fois du lit à petit pas et avisa les photos en les prenant entre ses mains. « Qui êtes-vous ? » balbutia-t-elle le cœur au bord des lèvres.