les cheveux attachés en queue de cheval, une barrette coquelicot pour maintenir ses mèches rebelles, la demoiselle montait les escaliers en expirant bruyamment. les cartons s’entassaient dans ses bras et si deux malheureux cartons semblaient ridicules comparés à ce que les garçons portaient, pour une petite femme d’à peine 48 kilos, cela représentait un réel effort physique. elle aurait pu prendre l’ascenseur aurait-il fallut pour cela qu’elle possède la patience suffisante d’attendre celui-ci. mais non, elle était bien trop excité par cette nouvelle vie qui l’attendait qu’il lui fallait constamment bouger, et ce quand bien même elle était à deux doigts de s’évanouir. ouvrant la porte entrouverte de l’appartement à l’aide de sa jambe, elle pénétrait dans l’appartement, satisfaite de cet énième voyage entre la camion de déménagement et l’entrée de leur appartement. A première vue l’on pourrait imaginer que l’ancienne prisonnière ne possédait que peu de choses, mais il n’en était strictement rien. Sana possédait de nombreuses collections toutes plus inutiles les unes que les autres en passant par ses peluches disney, ses funko et ses bien trop nombreux livres sur les animaux. qu’attendait-on d’une future vétérinaire. « et deux carton de pp—. » s’exclamait-elle bien trop joviale, ne finissant guère sa phrase, ses jambes percutant des cartons vulgairement entassés à quelques pas de l’entrée, les cartons qu’elle maintenait venant s’écraser à quelques mètres alors qu’elle s’étalait sur les obstacles et ce, dans un cri de désespoir. « mes, mes, mes funkooos. » lâchait-elle à peine avait-elle touché le sol, sans se soucier de ses jambes meurtris ni même de la position peu gratifiante dans laquelle elle se trouvait. « jasssuuuuuuuun. » son visage rougis par l’effort ou la colère, elle cherchait du regard son petit ami, prête à l’incendier d’avoir osé laisser des cartons en plein passage. parceque sana était bien trop sure d’elle pour n’envisager ne serait-ce un seul instant que l’unique fautif dans cette histoire n’était autre qu’elle-même et ses peluches bien trop nombreuses déposés nonchalamment au milieu de la pièce.

Un déménagement? Quand il fallait filer un coup de mains à ses amis, Jasun trouvait une excuse de dernière minute pour ne pas filer de coup de main. Aujourd'hui, il peut pas le faire. Pour la simple et bonne raison qu'aujourd'hui, c'est son déménagement. Le bail est signé, il a eu les clés il y a une semaine et l'appartement est exactement ce qu'il voulait. Très grand pour deux, assez grand pour trois si les projets viennent à se réaliser plus vite que prévu. En tout cas, Jasun n'a pas fait traîner les choses. Lui et Sana ont rassemblé leurs affaires dans des cartons et la location du camion était programmé pour la journée entière. Ce matin, ils ont eu de l'aide, mais pour les derniers petits cartons qu'il restait, le couple allait se débrouiller seul, et comme le veut le respect: Jasun portait ce qu'il y avait de plus lourd. La vaisselle, par exemple. Il monte alors les étages et dépose les trois cartons non loin de l'entrée. Pas le temps de traîner, il fallait commencer par monter le lit qu'ils avaient acheté à Ikea s'ils veulent au moins dormir ici ce soir. Du coup, Jasun oublie bien vite les cartons qu'il venait de monter pour filer dans la chambre où l'attendaient les différents cartons du sommier à monter. Il est déjà un peu sur les nerfs à l'idée d'avoir à passer du temps sur tous ces meubles qu'ils ont acheté m'enfin, il le fera de toute façon. Armé d'un cutter, il commence à ouvrir les cartons du sommier et cherche la feuille qui indique le schéma à suivre. Il dispose face à lui les planches et les différentes vis et range le cutter pour le ranger dans la boite à outil à côté de lui. Il attrape un tourne-vis cruciforme pour commencer à monter les premières planches du sommier. Un sourire s'étire quand il entend la voix de sa belle. Mais son sourire disparaît bien vite quand il entend le fracas que provoque ce qui semble être une chute. Et pas deux secondes après, voilà qu'elle se met à gueuler son nom. Il lève les yeux au ciel et dépose ce qu'il a dans les mains par terre avant d'aller dans le salon pour voir ce qui se passe. Qu'est-ce que... Il esquisse une grimace quand il voit toutes ses figurines éparpillées au sol. Il la regarde et ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire. Quoiqu'il se retient au maximum d'éclater de rire en voyant son visage rouge de colère. T'es pas douée quand même. Mais surtout, surtout, sa position. Si vous pouviez voir ça. Son sourire s'agrandit, révélant ses canines, et il s'approche d'elle, tendant la main pour qu'elle l'attrape. Si tu te voyais. Avec tes cheveux et ton visage tout rouge. Moqueur, il la relève d'un coup sec et se tourne vers les figurines éparpillées au sol. Il se penche et ramasse celle de Pocahontas. Et quand il regarde de plus près, il y a beaucoup de figurines. Plus qu'il ne l'aurait pensé. Sa petite amie avait gardé une âme d'enfant quelque part, comme tout le monde, et il ne la trouvait que plus mignonne. Il se tourne pour la tendre à Sana. Ils ont rien tes funkos, relax. Et il la regarde quelques instants, toujours ce petit sourire malin aux lèvres. Il baisse la tête pour regarder ses genoux et remarque qu'ils sont égratignés. Mais tu t'es fait mal en plus! s'étonne-t-il en relevant les yeux vers elle. C'est ma faute, c'est ça? Ouais, il se doute que c'est sa faute, il a dû mal placer les cartons...

sana et son caractère de cochon, ses mèches de cheveux collés sur son front, son visage rougis et ses lèvres plissées. elle expirait d’agacement, les jambes en l’air, les genoux sur des cartons, la poitrine contre le carrelage et la tête légèrement relevé. elle aurait pu reprendre une position convenable, histoire de ne pas inquiéter le jeune homme tout comme elle aurait pu relativiser et se dire que si elle avait, un temps soit peu, regardé où elle mettait ses pieds, peut-être aurait-elle pu éviter la chute. mais la jeune nipponne se révélait être autant le jour qu’elle n’était la nuit, aussi souriante qu’elle pouvait se montrer ronchonne. et le sourire aux coins des lèvres de son conjoint n’aidait en rien à calmer son irritation. « pas douée? » ce qu’il n’avait pas dis. et en plus de cela il restait là debout à l’observer avachis au sol. expirant bruyamment, elle prenait appuis sur ses coudes de sorte à ramener ses jambes au sol en position assise sans effectuer par mégarde une vulgaire pirouette. « de l’aide n’aurait pas été de refus. » soufflait-elle bougonneuse tout en s’essuyant les avant bras puis les jambes qui légèrement meurtris lui étaient toutefois indolores. la magie de l’irritabilité. observant les figurines éparpillées, elle soufflait de plus belle tout en s’ emparant de la boîte à figurine que lui tendait le jeune homme, l’examinant minutieusement. certaines de ces  figurines valaient plus d’une centaine de milliers de wons, des pièces rares qu’elle avait réussis à obtenir en les pré-commandant. l’on pouvait dire ce que l’on voulait de sana, dire qu’elle n’était qu’une gamine émotive et impulsive, elle n’en restait pas moins consciente de la valeur de ces figurines et de ce que cela pourrait lui rapporter d’ici une dizaine d’années. «  le coin de la boxe a pris un coup, regaaaaarde ! as-tu une idée de la régression de valeur que cela entraîne ? » bien sûr qu’il n’en avait aucune idée, pourquoi s’en soucierait-il ? Ce n’était qu’une poignée d’argent et jasun savait pertinemment qu’il pouvait gagner bien plus en bossant. Sana le savait parfaitement, mais cela ne l’empêchait tout de même pas de le récriminer. elle se relevait, les sourcils froncés alors que son regard se baissait sur ses propres genoux. « ça, ça guérira mais pas ça. » lâchait-elle tout en agitant la funko sous les yeux bien trop amusé de son amant. ça l’amusait de la voir énervé, cela faisait des années qu’il se riait d’elle lorsqu’elle pétait un câble et pour ne pas changer cela avait à chaque fois le don de l’énerver un peu plus. « arrête de me regarder comme ça avec ton sourire en coin tu m’agaces ! » grognait-elle tout en serrant les dents et en tapant du pieds, observant les cartons sur lesquels elle venait de trébucher. « oui c’est de ta faute mon cher ! si seulement tu avais eu l’audace de ranger ces cartons. » soufflait-elle en observant ceux-ci, sa chute ayant sévèrement esquinté l’un d’entre eux dont l’on pouvait apercevoir une peluche de pumba s’en échapper. une peluche… « tu, la vaisselle, les cartons. »   L'amour-propre ne consent pas à avoir négligé, oublié, ou raté quoi que ce soit ; il n'a jamais tort. Et Sana n’avait presque jamais tort …