I need U feat Yohan
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I need U feat Yohan | Mer 10 Juil - 18:55 Citer EditerSupprimer
« Dis oui ! » je fais la moue, je retiens un soupire et ne sais pas quoi répondre. Il s’impatiente, tandis que je regarde devant moi. Je pourrais accepter, mais je me sens déborder. S’il savait tout ce que j’ai à faire… « Il Kyang ? Bordel, arrête, refuse pas encore une fois. C’est un super festival ! Tout le monde y va. » Je sais putain, je le connais cet évènement et n’importe qui aimerait y participer mais moi… moi j’ai un tas de choses qui m’en empêche. « Tu m’as déjà dit non trois fois ce mois-ci. Tu vas continuer ? » Oh, je le sais à son ton il me hait, il se retient surement de m’envoyer chier et je me sens brusquement coupable. Déjà trois fois ? « T’es sur ? J’ai juste dit non pour le bar… » Oups, je sens à son grognement qu’il perd patience. Ok, bon je dois faire un choix, aller au taffe ou alors au festival pour jouer devant une foule qui aimerait ma musique ? Merde, je m’en veux ! Parce-que ce choix n’était pas si difficile il y a quelques années. Et ça Kitae le sait, et il m’en veut de plus en plus. Ça fait trois ans que ça dur, trois ans que je refuse sans cesse de passer un moment avec lui pour jouer ou nous produire sur scène. Entre les cours et le travail, je n’ai plus le temps de rien. Je peine déjà à me lever le matin, alors si en plus je dois ajouter les concerts. Avant c’était plus facile, j’avais le temps, je ne vivais que de ça mais aujourd’hui… j’ai grandi et je n’ai pas le choix que d’être quelqu’un de responsable.
J’hésite, je me mords la lèvre et émet un petit « hum » avant qu’il n’ajoute « Sans déconner ? » Bon, je m’apprêtais à refuser mais je ne peux pas lui faire ça, pas encore une fois. Ce n’est pas contre lui, je l’adore, ce mec c’est comme un frère pour moi. On a tellement partagé, entre galère et bons moments. Mais depuis trois ans c’est devenu compliqué. Je ne cesse d’enchainer les petits boulots pour avoir de l’argent et leur en donner… A mes parents, ceux qui m’ont élevé et qui m’ont tout donné. Il n’y a pas un seul jour où je ne m’en veux pas en me regardant dans la glace. Je me déteste ! Comment j’ai pu en arriver là tout ça à cause de la drogue ? J’ai trahi tellement de monde, mes amis, ma famille… Aujourd’hui, tout est différent, plus compliqué aussi. Ils ont besoin d’argent et je suis là pour eux. C’est ma façon à moi de leur dire que je les aime et qu’ils peuvent compter sur moi. Mais ça n’a rien arrangé, je redoute chaque coup de fil et chaque visite « chez eux ». Car ce n’est plus vraiment chez moi depuis un moment. Ils m’en veulent toujours et je crois que quoique je fasse rien ne pourra changer le regard qu’ils me portent. J’aimerais leur dire que tout ça c’était une connerie, que ces deux années où je ne vivais que pour ma dose c’était une erreur. N’en ont-ils jamais faite ? Je n’ai même pas eut la force de leur dire, pas une seule fois je n’ai pu sortir ces mots de ma bouche et encore moins un pardon.
Oui, je sais, mes silences étaient ma façon de dire désolé, que je ne recommencerais plus, accepter d’aller en cure c’était leur expliquer que tout ça changerait. Mais au final… ça n’a rien changé. Tout est resté figé, comme si tout s’était passé hier. Alors oui, Kitae me déteste mais j’ai déçu mes parents. Et ça bordel… ça, ça fait plus mal que n’importe quel mot. Il peut bien me gueuler dessus, ça ne changera rien, demain je devrais encore aller faire un boulot que je n’aime pas et suivre des cours qui ne m’intéressent pas. Mais je deviendrais quelqu’un… quelqu’un de bien peut-être…
« Il Kyang ? » Je sors de mes pensées, sans savoir quoi lui dire. Mais je ne veux pas qu’il me sermonne, pas encore alors je finis par lâcher un « Ok », peu convaincu. Je ne suis même plus certain de connaitre les accords de nos musiques. Ça fait combien de temps qu’on n’a pas composé ensembles ? Je ne sais plus et je n’ose pas compter ni même lui en parler. Il semble heureux et enthousiaste à peine a-t-il raccroché qu’il m’envoi toutes les instructions par téléphone. Le festival aura lieu au bord de la mer, sur la plage. Même si j’ai le cœur lourd, je me sens subitement léger à cette idée. Parce-que au fond, j’aime ça ! La musique c’est toute ma vie et la seule chose qui me plait vraiment.
Le jour du festival, je n’ai pas trop réfléchi à ce qui m’attendait demain. J’avais une tonne de taffe encore mais peu importe. Kitae est heureux, il me tape sur l’épaule tandis qu’on regarde d’autres groupes jouer. Je me sens bien je crois, comme si tout pouvait être comme avant. Il ne m’en veut plus, le simple fait qu’on soit là tous les deux suffit à nous réconcilier. J’ai hâte soudain, mes mains sur ma guitare, je répète dans ma tête les accords et les mélodies. Il y a du monde, un peu plus que je ne croyais mais l’ambiance est terrible. Les gens sont contents, ils sautent dans tous les sens et s’amusent. Je me nourris des cris et sens l’adrénaline monter en moi quand nos pas frôlent les marches. C’est à nous et je me sens brusquement revivre quand on s’installe et commence notre première chanson. Oui, je me sens bien, j’en oublie tout et surtout le passé.
J’hésite, je me mords la lèvre et émet un petit « hum » avant qu’il n’ajoute « Sans déconner ? » Bon, je m’apprêtais à refuser mais je ne peux pas lui faire ça, pas encore une fois. Ce n’est pas contre lui, je l’adore, ce mec c’est comme un frère pour moi. On a tellement partagé, entre galère et bons moments. Mais depuis trois ans c’est devenu compliqué. Je ne cesse d’enchainer les petits boulots pour avoir de l’argent et leur en donner… A mes parents, ceux qui m’ont élevé et qui m’ont tout donné. Il n’y a pas un seul jour où je ne m’en veux pas en me regardant dans la glace. Je me déteste ! Comment j’ai pu en arriver là tout ça à cause de la drogue ? J’ai trahi tellement de monde, mes amis, ma famille… Aujourd’hui, tout est différent, plus compliqué aussi. Ils ont besoin d’argent et je suis là pour eux. C’est ma façon à moi de leur dire que je les aime et qu’ils peuvent compter sur moi. Mais ça n’a rien arrangé, je redoute chaque coup de fil et chaque visite « chez eux ». Car ce n’est plus vraiment chez moi depuis un moment. Ils m’en veulent toujours et je crois que quoique je fasse rien ne pourra changer le regard qu’ils me portent. J’aimerais leur dire que tout ça c’était une connerie, que ces deux années où je ne vivais que pour ma dose c’était une erreur. N’en ont-ils jamais faite ? Je n’ai même pas eut la force de leur dire, pas une seule fois je n’ai pu sortir ces mots de ma bouche et encore moins un pardon.
Oui, je sais, mes silences étaient ma façon de dire désolé, que je ne recommencerais plus, accepter d’aller en cure c’était leur expliquer que tout ça changerait. Mais au final… ça n’a rien changé. Tout est resté figé, comme si tout s’était passé hier. Alors oui, Kitae me déteste mais j’ai déçu mes parents. Et ça bordel… ça, ça fait plus mal que n’importe quel mot. Il peut bien me gueuler dessus, ça ne changera rien, demain je devrais encore aller faire un boulot que je n’aime pas et suivre des cours qui ne m’intéressent pas. Mais je deviendrais quelqu’un… quelqu’un de bien peut-être…
« Il Kyang ? » Je sors de mes pensées, sans savoir quoi lui dire. Mais je ne veux pas qu’il me sermonne, pas encore alors je finis par lâcher un « Ok », peu convaincu. Je ne suis même plus certain de connaitre les accords de nos musiques. Ça fait combien de temps qu’on n’a pas composé ensembles ? Je ne sais plus et je n’ose pas compter ni même lui en parler. Il semble heureux et enthousiaste à peine a-t-il raccroché qu’il m’envoi toutes les instructions par téléphone. Le festival aura lieu au bord de la mer, sur la plage. Même si j’ai le cœur lourd, je me sens subitement léger à cette idée. Parce-que au fond, j’aime ça ! La musique c’est toute ma vie et la seule chose qui me plait vraiment.
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Le jour du festival, je n’ai pas trop réfléchi à ce qui m’attendait demain. J’avais une tonne de taffe encore mais peu importe. Kitae est heureux, il me tape sur l’épaule tandis qu’on regarde d’autres groupes jouer. Je me sens bien je crois, comme si tout pouvait être comme avant. Il ne m’en veut plus, le simple fait qu’on soit là tous les deux suffit à nous réconcilier. J’ai hâte soudain, mes mains sur ma guitare, je répète dans ma tête les accords et les mélodies. Il y a du monde, un peu plus que je ne croyais mais l’ambiance est terrible. Les gens sont contents, ils sautent dans tous les sens et s’amusent. Je me nourris des cris et sens l’adrénaline monter en moi quand nos pas frôlent les marches. C’est à nous et je me sens brusquement revivre quand on s’installe et commence notre première chanson. Oui, je me sens bien, j’en oublie tout et surtout le passé.
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Re: I need U feat Yohan | Mar 13 Aoû - 0:25 Citer EditerSupprimer
« Dis oui ! » son regard posée sur le visage de la cadette, il expirait bruyamment les sourcils froncés, sceptique. il avait pris du recul, quelques mois sabbatiques, loin des rythmes frénétiques nocturnes, loin de ses fréquentations toxiques, loin de l’alcool, de la drogue et de toutes autres tentations et/ou influences néfastes. Écrire pour trouver une sorte de rédemption, avant que ça s'échappe. Avant qu'il n'oublie. il avait transposé son mal être dans des textes, des récits, des poèmes et des chansons qu'il ne chanterait jamais. il avait cherché à extérioriser toutes cette peine au travers d'une plume et ce, sans blesser qui que ce soit comme cela avait été le cas bien trop longtemps. la fleur blanche, ilkwon, les filles qui travaillaient pour eux, la crimson, l'alcool. il s'était tenu éloigné de tout ça pendant de nombreux mois. pour son propre bien être. car yohan n'était capable de rien tant qu'il n'apprenait guère à s'aimer. « je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée srey. il y aura beaucoup de monde, de l'alcool et sans aucun doute de la drogue. je ne veux prendre aucun risque » s'était-il contenté de répondre, une grimace étirant ses lèvres alors qu'il passait une main dans sa chevelure ébouriffé. cela ne lui ressemblait guère de fuir et encore moins de détourner son regard de celui de la femme qu'il aimait. yohan était passé de l'inconscience à la paranoïa. et ses doigts fins caressant ses joues rougis par l'embarras, ses murmures doux et rassurant, son sourire de jeune femme amoureuse malgré les trahisons et cette amour qu'il lisait dans son regard et ce, quand bien même il la rejetait, auraient à jamais raison de lui.------------------------------
Si la musique est l'aliment de l'amour, jouez donc ; donnez-m'en jusqu'à l'excès, jusqu'à ce que ma passion, surchargée de sentiment, en succombe, en expire. il avait finis par céder à la requête de sa petite amie. tout était nouveau, le simple fait même de définir sa relation avec srey l'était. accepter de faire des concessions et de répondre aux requêtes de la jeune femme l'était tout autant. yohan n'avait jusque là écouté que son mal être et ce, au détriment de son entourage. casquette noire sur la tête, il souriait, observant sa douce se déhancher au rythme de la musique, les amies de celle ci les ayant rejoint. la foule ne le dérangeait guère pour l'instant et la cigarette électronique qu'il maintenait en main suffisait à évincer tout sentiment de panique que l'odeur d'herbe aurait su déclencher en lui. sa main ancrée dans celle de sa compagne, il accueillait ses lèvres contre les siennes dans un soupir de bien être. sans elle il ne saurait être. " je reste là ne t'inquiètes pas, va donc t'acheter de quoi boire avec tes amies. " prononçait-il amusé à l'attention de sa douce avant de ne libérer sa main, lui adressant un dernier sourire avant de ne la voir s'éclipser, heureuse. La souffrance est un don du ciel. L'humanité, sans la souffrance, ne peut connaître la peur, ni la pitié. Sans peur, il n'y aurait pas d'humilité, tous les hommes seraient des monstres d'égocentrisme et de cruauté. La reconnaissance de la douleur et de la peur chez autrui fait naître en nous la compassion, et cette pitié est notre humanité, notre rédemption. cigarette électronique entre les lèvres, il inspirait la douce fumée dénuée de nicotine tout en observant la scène, laissant la musique s'infiltrer en lui et les paroles dévoilaient leur sens. il ne dansait guère, n'avait jamais appris à danser sobre, mais cela viendrait avec le temps. pourtant il appréciait cette mélodie tout comme cette voix qui perçait la foule. recrachant la fumée,il effectuait quelques pas vers la scène de sorte à se rapprocher sans pour autant venir se coller devant celle-ci. il ne cherchait qu'à observer le groupe, par simple curiosité, peut-être afin d'en découvrir le nom. lui qui se redécouvrait au travers de la musique, qui réapprenait à vivre sobre. mais son regard qui se posait sur la silhouette du chanteur vit son coeur rater un battement, la bouffée de fumée tout juste aspirer se bloquer dans sa gorge et sa respiration se perdre dans ses poumons. Au milieu de tout ça, l'idée lui est venue pour la première fois que d'être vivant c'était comme d'être éveillé dans un cauchemar. un même regard s'ancrant en lui-même. un souffle, il étouffe. sa tête tourne, ses oreilles sifflent et il n'arrive plus à s'échapper de cette vision. hallucination, il perd la raison, revit l'abandon. face à lui même il ne sait plus ce qui est réel et ne l'est guère. n'était-il guère sobre depuis déjà une bonne poignée de mois ? que lui avait-on fait ? était-ce cela que de perdre la tête, d'être schizophrène ? quel était ce mirage qui le surplombait ? l'évidence même qu'il n'était plus sain d'esprit, qu'aurait-ce pu être d'autre...
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Re: I need U feat Yohan | Dim 8 Sep - 7:01 Citer EditerSupprimer
« Il Kyang ? Essai de te souvenir… » Je me tiens devant cet homme que je ne connais pas. Son regard posé sur moi, il semble attendre… attendre comme toutes les autres fois. « Ferme les yeux… », J’obéis en bon petit garçon que je suis. Je me sens tendu, un peu angoissé aussi. Mes parents ne sont pas là, je suis seul… seul face à lui. J’ai peur tout à coup, comme la dernière fois. « Je… » j’ai envie de lui dire que je n’y arriverais pas, que ça ne changera rien. J’avale ma salive, inspire et pense… au départ c’est à mon environnement, cette pièce, cet homme, sa voix… mes parents… puis l’école et cette musique que j’aime tant. Je ne suis pas concentré, il le remarque et tique entre ses dents. Je ferme les yeux plus fort, est-ce que cette fois-ci ça fonctionnera ? J’ai déjà eu si mal la dernière fois. J’inspire, soupire et me mordille la langue… j’écoute ses mots, son ton devient plus sérieux tandis que je tente de me souvenir. Je ne sais pas où j’étais, ni même avec qui j’étais. Est-ce que j’étais seul cette nuit-là ? Ce que j’en sais on me l’a raconté, ce que j’en ai vécu, je n’en ai aucun souvenir. En réalité, les seules choses dont je me souvienne ce sont ces images à l’orphelinat, les autres enfants et le sourire de mes parents. Est-ce que c’est mal ? J’ai commencé à croire que oui car je me retrouve une fois encore ici. Pourquoi faut-il que je me souvienne quelque chose qui semble impossible ? Je fronce les sourcils, mon cœur se serre… « Respire », c’est ce que je fais et j’ai envie de lui dire mais je ne suis qu’un gamin de dix ans… Rien… tout est vide, un frisson parcours mon corps tandis que mes membres se contractent. Je serre les dents, gémis doucement « Hum… » J’ai mal, ça me prend au ventre, ça remonte vivement au fond de ma gorge. Tout mon corps s’endolorit, mes mains tremblent, tandis que j’ai de plus en plus froid. Je… je n’y arrive pas, il n’y a rien à part cette douleur horrible au fond de mon cœur. Et c’est comme toutes les autres fois, un mal qui me ronge, un vide béant dans ma poitrine… Je ne veux plus, je n’ai plus envie de ressentir ça. Ça me fait trop mal, ça me paralyse. Je m’agite, je n’entends plus le son de sa voix, seule sa grosse main sur mon épaule me fait réagir. Mes yeux remplis de larmes, le visage crispé sous la douleur, je le fixe sans savoir quoi dire. J’ai dû crier, sans m’en rendre compte car mes parents rentrent en trombe dans la pièce. Le médecin parle plus fort, le regard inquiet de ma mère se pose sur moi tandis que j’ai le souffle coupé. Mon père semble en colère, je n’entends plus rien, je me sens… seul… si seul…
Et depuis ce jour, je n’ai plus jamais cherché à comprendre le passé. J’ai changé, j’avais beau n’être qu’un gamin j’ai compris qu’avoir un présent été plus important que des souvenirs. Alors, j’ai toujours avancé de cette façon. Les problèmes ? Ça n’en est pas vraiment… du moins c’était ce que je pensais avant toutes ces choses. Parfois il m’arrive de ne plus me reconnaitre. Je suis quoi au juste ? Un musicien ? Un mauvais fils ? Un salaud ? J’ai blessé tellement de personnes autour de moi. Quand j’étais accro à cette jolie poudre blanche, je pensais que ça ne faisait rien. Un détail, une futilité, un nouveau moyen de profiter de la vie. Puis peu à peu ça a pris de la place, Kitae passait après, mes amis, ma famille… et je crois même la musique. Je me souviens d’une fois où je n’ai pas été capable d’assuré sur scène. J’étais tellement défoncé que je me suis écroulé. Kitae a tout sauvé ce jour-là… Ce mec… il ne m’a jamais tourné le dos, il a tout supporté. Et je le sais… j’ai merdé ! Mais j’en ai marre, je n’en peux plus de broyer du noir et de refaire ma vie. Tout tourne en rond dans ma tête, mes erreurs, leurs déceptions et… moi. J’en ai ras le bol de me regarder tous les matins en me demandant ce que je suis, ce que je veux faire et pourquoi je suis là. Je veux vivre ! Juste être heureux comme je l’étais avant, juste profité. Et je crois que ce moment est précieux. Encore plus que les autres, parce-que ça fait des mois que je me pourris l’existence avec ces questions.
Je jette un regard complice à Kitae, parce-que lui mieux que personne sait ce que je ressens. Parce-que j’ai beau être le roi des cons il me tend toujours la main. Et ça putain ! Je peux le dire, j’ai de la chance de l’avoir dans ma vie. Je le sais, à ce moment où je chante à ses côtés, ou nos voix ne font qu’un. Lui et moi on se comprend. Et je revis, le temps d’un concert, de quelques notes ou paroles. Je le sais… demain ça ne sera plus pareil. Lui retournera à ses occupations et moi les miennes… Mais je veux être le Il Kyang d’avant, celui qui se fout de tout. Celui qui ne vit que pour la musique… Je ferme les yeux, chaque note me parcours le corps et me fait frissonner. Un sourire se dessine lentement sur mes lèvres, je vis cet instant comme jamais. Le public semble aimer notre performance et parce-que je veux me nourrir de ce sentiment, je les observe, tous un à un. Je joue ces chansons que je connais par cœur, Kitae chante seul et sa voix se fait entendre tout autour de nous. J’entreprends ma partie solo, j’ai chaud… ma voix est claire et mes doigts assurés… mais mon regard croise le sien… une silhouette, non loin de là, baignée dans la foule et pourtant je ne vois qu’elle. Son allure, son visage… cette lueur. C’est la même que la mienne. Mon cœur rate un battement, tandis que plus aucun son ne s’échappe de mes lèvres. Je reste figé… Kitae, jette un regard sur moi, mais le mien est ancré dans mon reflet… Je me sens défaillir tout à coup, ma gorge me brûle, mes mains tremblent… cette sensation, je croyais l’avoir oublié… je pensais qu’elle serait loin de moi pour toujours. J’ai la nausée, je ne comprends plus rien. Mon compagnon, chante, je crois qu’il reprend mes paroles mais tout me parait sourd autour de moi. Seul mon pouls parait plus fort, ça cogne dans ma tête, de plus en plus fort. Je ne sais pas ce qui se passe… est-ce que je deviens fou ? J’ai envie de me lever, de crier « Qu’est-ce que tu fous là ? » mais j’en suis incapable. Je suis en train de perdre pieds, j’hallucine comme toutes ces fois où je planais. Ma culpabilité trop forte me hante… mes yeux me brûlent, si bien que je finis par les cligner et revenir à cette pseudo réalité. Kitae est à mes côtés, il finit la chanson et me jette un regard inquiet. Le mien ne sait plus où se poser, malgré moi je le cherche des yeux mais je ne vois plus personne. « Est-ce que ça va ? » je ne me suis pas rendu compte mais nous sommes déjà derrière la scène. Loin d’être énervé il semble troublé par ce qui vient de se passer. « Il Kyang… me dit pas que t’as recommencé ? » Je le regarde, tout tremblant sans savoir quoi lui répondre. Je me sens perdu tout à coup… et ce vide… il est si profond… J’ai halluciné Kitae, si tu savais… je me suis vu, juste là à quelque pas de nous. Ça avait l’air si réel… J’ai la tête qui tourne, je pose ma guitare, déglutit difficilement tandis que j’ai un haut le cœur. « Hey mec, tu vas bien ? » Je relève à peine la tête vers lui et sans pouvoir rien contrôler, je vomis toutes mes tripes. Je n’arrive plus à rien contrôler, ni ce froid, ni cette nausée et encore moins ce mal qui me ronge.
J’attrape lentement la serviette qu’il me tend, avant d’essuyé ma bouche. Le regard fuyant, je lance un pauvre « J’ai rien prit… » j’ai peut-être juste la gerbe, mais cette image me hante et me prend à nouveau aux tripes. Kitae esquisse un geste vers moi mais je recule, jette la serviette « Je… je vais prendre l’air. » J’ai besoin de m’éloigner, il faut que je souffle. Je suis devenu fou, cette pensée me hante tandis que je me fraye un chemin parmi la foule. Certains me bousculent, d’autre me juge mais je ne sais plus ce que je fais là. Je finis par trouver un endroit reculé et m’isole à l’abris des autres… je me sens si mal…
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Re: I need U feat Yohan | Jeu 10 Oct - 19:00 Citer EditerSupprimer
Estomaqué, sonné, il est submergé d'émotions et de pensées contradictoires, confuses, douloureuses qui se heurtent les unes contre les autres impétueusement. la foule de spectateurs à laquelle il avait été jusque là insensible, était à présent semblable à une prison, les murs se refermant autour de lui, sa respiration s'accélérant alors qu'il était tout bonnement incapable d'inspirer ne serait-ce qu'une infime bouffée d'oxygène. il s'asphyxie, oppressé par le poids du passé, par les souvenirs, ceux de son corps d'enfant taché de sang et de cette neige opaque dans lequel son jeune corps s'enfonçait. assourdis, il se frayait un chemin en dehors de la foule, repoussant les spectateurs abruptement sans se soucier des protestations qui lui étaient adressés, bien plus soucieux de s'extraire à ce piège physique et mental qui se refermait sur lui. ses yeux eux, ancrés vers le sol se refusaient catégoriquement à jeter un nouveau coup d'oeil en direction de la scène, préférant renier ce qu'il avait vu plutôt que de se confronter à l'inexplicable, l'inacceptable.------------------------------" srey, vient me chercher. je dois rentrer immédiatement, je n'aurais jamais du mettre les pieds ici. "------------------------------
ses doigts pianotaient nerveusement sur le clavier de son téléphone alors que ses dents serrés autour de sa lèvre inférieure refoulait l'envie soudaine qu'il éprouvait de soulager son estomac. comment une vision aussi insensé pouvait-elle à elle-même le mettre dans un état pareil. cela ne pouvait et ne devait être qu'hallucination. une crise de manque causant une modification de sa perception et un état de dépendance. c'était le contre coup de son sevrage, et l'environnement dans lequel il se trouvait actuellement s'était révélé être un facteur déclencheur de la crise de manque dont il était à présent victime. il n'y avait guère d'autres explications concrètes à ce qu'il avait pensé voir. pensé. la fatigue, l'angoisse, le sevrage tout autant de facteurs pouvant expliquer la soudaine apparition d'hallucination.
Rangeant son téléphone dans sa poche, il expirait bruyamment priant silencieusement pour que sa petite amie jette un coup d'oeil à son téléphone et le sorte de cet affreux cauchemar. il peinait à marcher, sa main sur son front fiévreux alors qu'il s'adossait lourdement sur le côté métallique de la scène. le temps de reprendre sa respiration mais aussi ses esprits. On essaie en vain de rattraper sa vie. Le passé, présence hallucinante qui fut quand on veut la rejoindre. fiévreux, il inhalait une grand bouffée d'air, tentant de se calmer en suivant les conseils que lui avaient répétés à maintes reprises srey. un mouvement bénin l'arrachait toutefois à son exercice, l'espoir de voir cette angoisse s'envoler lorsqu'en tournant légèrement la tête son regard croiserait celui de la jeune femme, venue l'arracher à cet enfer.
un cri, ses deux mains se plaquant violemment autour de son crâne alors qu'il reculait, trébuchait, se ramassait par terre. ses lèvres entrouvertes, il peinait à émettre le moindre son, son regard posait sur un clone de sa personne, le même qu'il avait entraperçu sur la scène. il perdait la raison, il partait en vrille, il était mentalement instable, incapable de discerner réalité et imaginaire. son esprit lui jouait des tours, possédait par la folie, l'aliénation, le délire. " DÉGAGE !!! DÉGAGE TU N'EXISTES PAS ! " hurlait-il, sujet à la panique, ses ongles plantaient dans la terre alors qu'il se relevait péniblement, les yeux rouges et les lèvres tremblantes. " me force pas à te cogner, dégage de ma vue ! dégageeeee. " il était aliéné, il en était convaincu. il avait touché le fond yohan, et même quand il voulait remonter la pente, sa folie, elle, l'attirait à nouveau vers le bas.
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Re: I need U feat Yohan | Sam 12 Oct - 9:08 Citer EditerSupprimer
Inspire, expire… deux mots pour tenter de me calmer, deux mots pour m’éloigner, me couper de la réalité. J’ai besoin de respirer, de me poser… tout va bien aller. Il n’y a rien, absolument rien. Ce que j’ai vu, ce que j’ai aperçu ça n’existe pas. Je ne suis pas fou, je n’ai rien prit, pas une seule goutte d’alcool, pas un gramme de drogue. Je suis sain et ce depuis des années, alors non tout ça n’est pas réel. J’inspire doucement, les lèvres encore tremblante. Ma silhouette est désormais moins agitée. J’en oublie l’endroit où je me trouve, la musique qui fait écho dans ma poitrine, Kitae qui doit surement me chercher… c’était une mauvaise idée de venir ici. Je l’avais pressentie et je m’étais laissé berné par mes vieux souvenirs, mes démons à moi, ceux qui me bercent et me font vivre. La musique c’est tout pour moi, mais je n’ai plus le temps pour ça… tout a changé, ma vie, la sienne… aujourd’hui j’en ai la preuve. Je n’assure plus, je ne suis plus celui que j’étais. Je n’ai plus besoin de cocaïne pour planer, pour voir des choses étranges… le stress, l’angoisse m’a gagné… n’est-ce pas la preuve que tout est finit ? Lentement, je tente de contrôler mes gestes, mon souffle… ça va aller. Je me le répète encore une fois tandis que mes yeux se concentrent sur mes mains. Je les regarde longuement, comme pour essayer de me raccrocher à quelque chose. C’est mon espace, le mien… personne ne peut y accéder… alors je m’enferme, dans un souvenir rassurant. La première mélodie, les premières notes… ces mots, ces phrases que je ne sais jamais prononcer. Et tout devient plus clair… je peux y arriver. Je n’ai besoin de personne, pas aujourd’hui. Il ne comprendrait pas, tout comme je ne sais pas ce qui s’est passé. J’ai peur au fond, mais l’avouer serait bien pire que de l’imaginer. Alors il n’y a rien ! Je n’ai jamais vu cette image de moi, cette hallucination… un nœud se créer doucement au fond de ma gorge. Merde ! Je n’aurais pas dût y repenser. Ça m’angoisse ! Alors je relève la tête, souffle un peu plus fort et passe une main dans mes cheveux. Calme-toi Il Kyang !
Je peux sortir de ma torpeur… je me sens encore chamboulé, c’est cette sensation de vide qui est la plus dure à gérer. Ce trou béant que j’ai au creux de l’estomac. Je suis barbouillé, encore un peu nerveux mais je dois être courageux. Du moins, juste assez pour rentrer chez moi. Tout est fini, il faut que j’aille me reposer, oublier ce qui s’est passé… Alors je me redresse, prends le peu de courage qu’il me reste pour bouger, mais l’instant coupe court lorsque je le vois là. Encore une fois… à quelques pas de moi. Et c’est tout mon monde qui bascule à nouveau. Comme si tout ça n’était que le fruit de mon imagination. Mon cœur ratte un battement, il me faut du temps avant de comprendre que cette fois ce n’est plus une image. Plus un simple reflet, il se met à parler… sa voix aussi frappante que la mienne, son visage crispé. Il est là… ce n’est pas un rêve… et c’est tout mon corps qui se met à trembler. J’ai la gorge sèche, un flash qui me paralyse… Il devient fou, comme mon cœur s’emballe… Qu’est-ce qui m’arrive ? Je reste figé, incapable de comprendre ou de dire quelque chose et pourtant je suis là, planté devant lui. Je ne sais pas comment j’ai fait pour arriver là. Et c’est pire lorsque je m’approche. Intrigué, ou complètement fou, je ne réponds plus de moi et balance un simple « Qui es-tu ? » j’ai parlé à moi-même je crois, où à cet… autre moi. Je suis désormais stoïque, l’estomac noué… ce vide… Il s’énerve, ses mots sont violents mais ils me frappent, comme pour me ramener à une réalité que je ne connais pas. Tout est réel n’est-ce pas ? Et comme un petit garçon qui s’apprête à faire une bêtise je tends la main vers lui… un flash me frappe, une main tendue, celle d’un enfant perdu… un son étouffé, un silhouette floue… mes doigts tremblent, incertains je finis par poser ma paume sur mon autre moi. Son contact me brûle, un spasme me fait vaciller tandis qu’un haut le cœur me bloque. « Tu… tu es réel… » Dans un souffle, je sens les larmes monter à mes yeux. J’ai peur soudainement… peur d’être face à lui… à moi… et si tout ce, en quoi je croyais n’était pas vrai ? Si ce monde était faux, si je n’étais pas celui que je pensais. Malgré moi mes doigts se serrent, comme un enfant, je sens ce besoin de me raccrocher à lui. Pourrait-il être le seul à pouvoir me rassurer ? À me dire ce qui se passe et ce qui nous arrive ? Mais je ne suis plus rationnel… J’ai peur… si peur si tu savais. Je ne sais pas qui tu es… mais je t’en supplie… ne m’abandonne pas…
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Re: I need U feat Yohan | Jeu 19 Déc - 11:13 Citer EditerSupprimer
L’amnésie traumatique, un mécanisme dissociatif pour survivre.
l’instinct de survis, en fin de compte peut-être s’agissait-il là de ce qui l’avait maintenus en vie toutes ces années alors que chaque nuit il sombrait dans les méandres de l’enfer. une plaie purulente à l’aspect d’une cicatrice, lui retirant toute alarme émotionnelle et l’exposant au fil des années à des dangers, à de nouveaux traumas et à des mises sous emprise dont il n’avait guère eu la possibilité de se défendre. yohan avait passé sa vie à justifier son mal être par une psychose constante, un besoin insatiable de savoir qui il était réellement sans chercher, ne serait-ce un seul instant à comprendre les raisons derrière son amnésie. sans entrevoir les raisons de son amnésie, obsédé par sa quête identitaire sans questionner les causes poussant un enfant à effacer de son esprit huit années de sa vie.
il avait la sensation d’étouffer, l’impression de succomber à un blocage respiratoire. il se sentait oppressé par cet être, dominé par les palpitations de son coeur, la sueur perlant au coin de son front alors que son corps semblait sujet à de soudains tremblements. tout ce qui l’entourait, de l’étendue d’herbe peuplée de gens aux sons si nombreux et divers qui flottaient dans les airs, tout, tout s’était évaporé. ne laissant place qu’au silence que sa respiration lourde et saccadée venait perturber. il n’y avait que lui et lui-même. un face à face au goût amer de déjà vu. les doigts serraient autour de son portable, il se sent envahis, l’amnésie se levant, les souvenirs traumatiques l’assaillant avec une telle brutalité qu’il en suffoquait, incapable d’aspirer ne serait-ce qu’une bouffée d’air. il se revoyait, ses mollets à la chair vive, rongé par le froid, ses petits pieds insensibles dissimulés sous la neige. il pouvait sentir l’odeur métallique du sang qui recouvrait ses mains d’enfants sur lesquelles cette sève à l’origine si rouge avait finis par prendre une teinte bordeaux. et il ressentait cette panique, cette impression de mort imminente, lorsque ses pas affaiblis et son jeune corps douloureux peinait à retrouver l’endroit même où ils s’étaient quittés. « namdongsaeng » s’entendait-il appeler, crier, suffoquer s’en même se rendre compte qu’il ne s’agissait pas seulement d’un souvenir mais bien du son, douloureux, qui s’échappait de sa gorge.
peinant à reprendre sa respiration, les dents serrés d’où s’échappait un geignement d’affliction, il posait son regard rougis sur la main qui venait d’empoigner son bras. une main qui semblait bien plus réelle que n’importe laquelle de ses hallucinations, n’importe lequel de ses bad trips, n’importe lequel de ses cauchemars. La mémoire traumatique lui faisait revivre ce qu’elle avait vécu, entendu, fait et ressenti, mélangé sans aucune intégration, ni possibilité d’analyse, en même temps. Il avait l’impression d’entendre des voix, d’être assaillie l’impression de mourir et d’être en danger de mort, retirant abruptement cette main de son bras, il reculait cherchant un moyen de s’échapper, de replonger dans le dénis. refusant l’idée même d’oser espérer que cela soit vrai, qu’il s’agisse réellement d’un autre, d’une moitié, d’une part de son âme. Mais la déception lui serait insurmontable, il ne survivrait pas à une réalité tout autre. il était bien plus simple de se convaincre qu’il était fou que de ne rêver d’un passé à deux, non pas un passé seul comme il l’avait si souvent imaginé, cauchemardé, pleuré. cette enfant, ce lui derrière lequel il n’avait eu de cesse de courir, la neige le brulant jusqu’au os. il ne pouvait pas admettre qu’il ne s’agissait pas de sa propre personne, par ce que si il osait espérer, il ne pourrait plus revenir en arrière, il ne pourrait plus résister à cette tentation incontrôlable de mettre fin à sa souffrance. « tu n’es pas, tu n’es rien! c’est dans la tête tout ça, dans la tête. » finissait-il par grommeler, se parlant à lui même, aliéné, en pleine psychose.
l’instinct de survis, en fin de compte peut-être s’agissait-il là de ce qui l’avait maintenus en vie toutes ces années alors que chaque nuit il sombrait dans les méandres de l’enfer. une plaie purulente à l’aspect d’une cicatrice, lui retirant toute alarme émotionnelle et l’exposant au fil des années à des dangers, à de nouveaux traumas et à des mises sous emprise dont il n’avait guère eu la possibilité de se défendre. yohan avait passé sa vie à justifier son mal être par une psychose constante, un besoin insatiable de savoir qui il était réellement sans chercher, ne serait-ce un seul instant à comprendre les raisons derrière son amnésie. sans entrevoir les raisons de son amnésie, obsédé par sa quête identitaire sans questionner les causes poussant un enfant à effacer de son esprit huit années de sa vie.
il avait la sensation d’étouffer, l’impression de succomber à un blocage respiratoire. il se sentait oppressé par cet être, dominé par les palpitations de son coeur, la sueur perlant au coin de son front alors que son corps semblait sujet à de soudains tremblements. tout ce qui l’entourait, de l’étendue d’herbe peuplée de gens aux sons si nombreux et divers qui flottaient dans les airs, tout, tout s’était évaporé. ne laissant place qu’au silence que sa respiration lourde et saccadée venait perturber. il n’y avait que lui et lui-même. un face à face au goût amer de déjà vu. les doigts serraient autour de son portable, il se sent envahis, l’amnésie se levant, les souvenirs traumatiques l’assaillant avec une telle brutalité qu’il en suffoquait, incapable d’aspirer ne serait-ce qu’une bouffée d’air. il se revoyait, ses mollets à la chair vive, rongé par le froid, ses petits pieds insensibles dissimulés sous la neige. il pouvait sentir l’odeur métallique du sang qui recouvrait ses mains d’enfants sur lesquelles cette sève à l’origine si rouge avait finis par prendre une teinte bordeaux. et il ressentait cette panique, cette impression de mort imminente, lorsque ses pas affaiblis et son jeune corps douloureux peinait à retrouver l’endroit même où ils s’étaient quittés. « namdongsaeng » s’entendait-il appeler, crier, suffoquer s’en même se rendre compte qu’il ne s’agissait pas seulement d’un souvenir mais bien du son, douloureux, qui s’échappait de sa gorge.
peinant à reprendre sa respiration, les dents serrés d’où s’échappait un geignement d’affliction, il posait son regard rougis sur la main qui venait d’empoigner son bras. une main qui semblait bien plus réelle que n’importe laquelle de ses hallucinations, n’importe lequel de ses bad trips, n’importe lequel de ses cauchemars. La mémoire traumatique lui faisait revivre ce qu’elle avait vécu, entendu, fait et ressenti, mélangé sans aucune intégration, ni possibilité d’analyse, en même temps. Il avait l’impression d’entendre des voix, d’être assaillie l’impression de mourir et d’être en danger de mort, retirant abruptement cette main de son bras, il reculait cherchant un moyen de s’échapper, de replonger dans le dénis. refusant l’idée même d’oser espérer que cela soit vrai, qu’il s’agisse réellement d’un autre, d’une moitié, d’une part de son âme. Mais la déception lui serait insurmontable, il ne survivrait pas à une réalité tout autre. il était bien plus simple de se convaincre qu’il était fou que de ne rêver d’un passé à deux, non pas un passé seul comme il l’avait si souvent imaginé, cauchemardé, pleuré. cette enfant, ce lui derrière lequel il n’avait eu de cesse de courir, la neige le brulant jusqu’au os. il ne pouvait pas admettre qu’il ne s’agissait pas de sa propre personne, par ce que si il osait espérer, il ne pourrait plus revenir en arrière, il ne pourrait plus résister à cette tentation incontrôlable de mettre fin à sa souffrance. « tu n’es pas, tu n’es rien! c’est dans la tête tout ça, dans la tête. » finissait-il par grommeler, se parlant à lui même, aliéné, en pleine psychose.
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Re: I need U feat Yohan | Lun 6 Jan - 15:04 Citer EditerSupprimer
Comment se construire lorsqu’on ne repose sur aucune fondation. Comment aller de l’avant, lorsqu’on ne connait rien de son passé. J’ai de si nombreuses fois tournés ces phrases dans ma tête. Une période, celle la plus difficile à vivre pour chacun de nous. Semi adulte, encore enfant, je me plongeais dans mes livres, ces musiques que j’aimais pour m’inventer un nouveau moi. Gamin, je ne me souciais finalement de rien, qu’importe d’où je venais, ma famille était là. Puis, les autres, ces questions si pertinentes que je ne m’étais jamais posée. « Ça doit être dur de ne pas savoir d’où on vient… » Un regard triste, une moue sur le coin des lèvres, je venais d’être frappé en plein cœur. Gosse, j’avais oublié ces tristesses, ces nombreuses tentatives vaines. J’avançais, me créant ma propre histoire pour pouvoir la raconter plus tard. Il suffisait juste de quelques mots, pour tout chambouler. Je rentrais chez moi, en courant, encore trop jeune pour tout comprendre et en larme je m’écroulais sur les jambes de ma mère. Ses mots m’apaisaient, ce vide m’envahissait. Si souvent, si pesant comme avant. Après la tristesse, la honte… de sombrer pour si peu. Quelle importance d’où je viens, puisque je sais où je vais. Et il n’avait fallu qu’un seul coup d’œil à cette guitare, à ces nombreux disques sur mon bureau, ces cahiers que je gribouillais. Voilà de quoi est faite ma vie. Le reste ne m’importe pas finalement. Et c’est avec cette ardeur que j’ai continué, sans jamais baissé les bras. La drogue n’était en rien une séquelle de ces tares-là. Ce n’était rien, qu’une lubie pour passer le temps. Il faut croire qu’à tout avoir pour être heureux, on finit par se trouver des malheurs pour exister. Je ne me suis jamais caché derrière ces lacunes, j’ai toujours assumé le fait d’avoir pris de la poudre blanche pour le plaisir. Pour son effet sur moi, pour cette nouvelle vie qu’elle m’apportait. C’était existant, de jouer avec le feu. D’être dans des états seconds pour être plus créatifs, différents. J’ai finis par écrire moi-même ces péripéties, être quelqu’un d’autre. J’ai oublié une part de ma vie, mais je me souviens de la pire. Peut-être qu’au fond c’est ça être moi.
Juste un mirage dont je me souviens, d’un regard, une lueur sans jamais savoir de qui il s’agissait. Tout est trop flou dans mon esprit. Cette douleur qui tambourine mon crâne, ce contact qui me glace. Il n’est pas parti, aussi réel que je le suis. Et je mets à espérer, à croire qu’il va tout me raconter. Juste une folie de plus, dans un monde qui s’écroule. Mon univers m’attrape à la gorge, m’attire et m’emmène vers le fond. Lui se déleste de ce geste, d’une main apeurée qui cherchait un réconfort. Et je ne sais pas pourquoi, mais je me sens subitement malheureux. Comme trahi par la vie, mais surtout abandonné par lui. Qui est-il pour me faire autant de mal ? Entre haine et envie, je reste figé. Interdis, je n’ose plus bouger, pourtant mes yeux l’observent, brillants, prêt à tout lâcher. Il me déteste, tout comme j’aimerais lui dire que j’ai besoin de lui. Je ne contrôle rien, plus aucun geste, plus aucunes pensées. Rien n’a de sens si ce n’est que mon cœur le réclame à en perdre la raison. J’aimerais lui crier qu’il n’a pas le droit de me laisser. Que peu importe les raisons qui me poussent à devenir fou, je voudrais qu’il me parle, qu’il me dise qu’il est là pour moi. Fragile et dévasté, je baisse les yeux sur ma main. Rejeté… il n’a pas eu le courage de m’affronter. Alors j’ai peur de tout briser. Peur qu’il ne s’en aille, peur que tout ça ne soit qu’une plaisanterie. Et si je veux aller vers lui, j’ai la subite envie de le fuir. De partir loin, me cacher de son regard, de son aliénation. Qu’il me rende ma vie, celle qu’il est en train de me voler. Mais c’est surtout parce-que je souffre que je veux m’éloigner. Il me blesse, à vif, ma plaie saignante je perds pieds et toute volonté. Ma main me parait étrangement lourde, glaçante. Coupable d’un geste que je n’aurais pas dût avoir. Alors j’ai honte, je la dissimule sous mon aisselle, les lèvres tremblantes et le regard baissé. Plus jamais elle ne viendra t’importuner. Je m’en fais la promesse, avant de relever les yeux vers toi. Inconscient, que toute mon existence n’avait finalement aucun sens sans toi.
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Re: I need U feat Yohan | Ven 7 Fév - 10:44 Citer EditerSupprimer
Il n’était pas prêt, après toutes ces années à errer dans le noir, il réfutait, fuyait et repoussait violemment ce rayon de lumière qui s’offrait à lui. il avait appris à vivre dans l’obscurité, appris à s’adapter à la douleur. il avait fait une croix sur son passé, il s’était promis de ne voir que par srey, de ne vivre que pour elle et d’abandonner cette quête vaine d’un passé traumatisant et douloureux. yohan était encore bien trop faible psychologiquement pour affronter un tel chamboulement dans sa vie et si ce rejet pouvait paraître excessivement agressif, il ne s’agissait là que de la seule alternative que son esprit, son être avait trouvé pour le préserver d’un énième choc émotionnel, le prémunir d’une énième déception, l’empêcher de rêver à tort et de ne finir par se brûler les ailes. parce qu’il était finis le temps où il se dopait de médicaments, s’injecter des toxines dans le sang dans l’espoir futiles et désespéré d’apercevoir cette silhouette derrière laquelle il n’avait de cesse de courir, tentant vainement de se raccrocher à celle-ci, le souffle court et cette supplique aux bords des lèvres : ne me laisse pas. mais aujourd’hui c’était lui qui devait le laisser, lui qui devait partir, disparaître de sa vue. parcequ’il avait besoin de reprendre ses esprits, il avait besoin d’être rassuré, que srey lui dise qu’il n’avait pas perdu la tête, qu’il n’était pas fou ni aliéné. aujourd’hui il succombait à la panique, à cette peur tétanisante de l’inconnu qui lui hurlait de s’éloigner. Toute résolution considérable lui était impossible, car il n’attendait de l'inconnu que le pire. Que pouvait lui apporter l’inconnu que le connu n’avait su lui offrir.
Il reculait, trébuchait, se rattrapait à la scène dont il avait oublié l’existence, sa main frottant contre le semblant de parquet lui arrachant une légère grimace sans pourtant qu’il n’y prête attention. son regard plongeait dans celui de son clone, incapable de s’en détacher, y lisant la douleur que lui même ressentait. pourquoi fallait-il qu’il lui ressemble autant ? cela n’aurait-il pas été plus simple à assimiler si il s’était révélé légèrement différent ? il pensait que l’inconnu l’attirerait à tort, incapable de quitter cette zone de confort dans laquelle il avait finis par s’engouffrer ses dernières années. « pardon » lâchait-il de sa voix chevrotante, comme si au fond il avait conscience du mal qu’il provoquait chez cet être qui n’était peut-être pas qu’une hallucination provoqué par son insanité. pardon de ne pas être capable de te voir, pardon de ne guère pouvoir entendre, comprendre ni même penser de raison. pardon de n’offrir à ta vue qu’une piètre copie de ta personne. pardon de t’ouvrir les yeux sur une réalité bien pire que celle dans laquelle tu vivais jusque là. La déception ne vient jamais des autres, elle n'est que le reflet de nos erreurs de jugement. et il se retournait subitement, se précipitant dans la foule, les yeux rougis par ces larmes de crainte, larmes de chagrin, larmes honteuses, larmes douloureuses. loin de cette vie dont il avait si longtemps rêvé, loin de son lui, loin de son tout.
Il reculait, trébuchait, se rattrapait à la scène dont il avait oublié l’existence, sa main frottant contre le semblant de parquet lui arrachant une légère grimace sans pourtant qu’il n’y prête attention. son regard plongeait dans celui de son clone, incapable de s’en détacher, y lisant la douleur que lui même ressentait. pourquoi fallait-il qu’il lui ressemble autant ? cela n’aurait-il pas été plus simple à assimiler si il s’était révélé légèrement différent ? il pensait que l’inconnu l’attirerait à tort, incapable de quitter cette zone de confort dans laquelle il avait finis par s’engouffrer ses dernières années. « pardon » lâchait-il de sa voix chevrotante, comme si au fond il avait conscience du mal qu’il provoquait chez cet être qui n’était peut-être pas qu’une hallucination provoqué par son insanité. pardon de ne pas être capable de te voir, pardon de ne guère pouvoir entendre, comprendre ni même penser de raison. pardon de n’offrir à ta vue qu’une piètre copie de ta personne. pardon de t’ouvrir les yeux sur une réalité bien pire que celle dans laquelle tu vivais jusque là. La déception ne vient jamais des autres, elle n'est que le reflet de nos erreurs de jugement. et il se retournait subitement, se précipitant dans la foule, les yeux rougis par ces larmes de crainte, larmes de chagrin, larmes honteuses, larmes douloureuses. loin de cette vie dont il avait si longtemps rêvé, loin de son lui, loin de son tout.
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Re: I need U feat Yohan | Mar 25 Fév - 6:57 Citer EditerSupprimer
Je resterais des heures à le regarder si j’en avais eu la force. Je resterais là des années si c’était ce qu’il fallait pour qu’il me parle. Choqué et dévasté, je ne savais plus comment réagir face à lui… mon moi. J’ai faillis par le détester en le voyant me rejeter. J’ai faillis lui dire qu’il me blessait. Mais j’étais incapable de bouger, ni même de parler. Son regard croisait le mien, un vide immense qu’il comblait en si peu de temps. D’interrogations qui devenaient folles dans mon esprit. Je ne savais plus qui j’étais. Face à mon double je perdais pieds et toute notion de réalité. Je n’étais plus Il Kyang, je n’étais plus celui que j’avais été durant toutes ces années. Ce n’était qu’un mensonge. Une vie que je m’étais inventée loin de lui. Et ça faisait mal de s’en rendre compte. Pourtant trop appauvri par cet échange, j’étais trop tourmenté pour en comprendre le sens. Je restais là, à le regarder, les yeux remplis de larme. Symphonie qui résonnait dans mon crâne, d’une douleur dont je ne pouvais me passer. D’un trou béant que j’avais trop longtemps mit de côté. Je ne voulais pas l’oublier, mais le temps m’avait fait croire en des choses qui n’existaient pas. Je me sentais définitivement perdu. Et j’avais beau vouloir le retenir, plus rien n’avait de sens. Je cru entendre le son de sa voix parvenir à mes oreilles. Dans un murmure qui lacérait mon cœur. Ne me dit pas pardon si c’est pour partir loin de moi. Ne t’excuse pas si tu ne comptes plus jamais revenir dans ma vie. Aliénation trop vraie pour être fausse. Besoin trop présent pour l’ignorer… je me sentais une nouvelle fois abandonné quand il me tournait le dos. Silencieux, bloqué dans cet instant qui ne prenait fin. Je le regardais s’éloigner sans avoir le courage de le rattraper… « S’il te plait… reviens… » Nouveau souffle qui franchissait mes lèvres. Trop bas pour être relevé, trop étouffé pour être entendu même par moi. Supplique de mon cœur à le vouloir revenir. Supplique d’un enfant qu’on laissait… il était parti. Me laissant désespérément seul face à mes doutes et mes craintes. Vide qui envahissait mon corps. Froid glacial qui parcourait mes veines… j’étais perdu. Déboussolé par ce qui venait de m’arriver. Plus aucune force dans mes jambes, encore moins pour retenir ces larmes qui s’échouaient au sol. Pauvre gamin qui restait là, à espérer qu’on vienne le chercher. Qu’on le prenne dans ses bras pour lui crier que tout irait bien… déjà il était parti, déjà il me manquait…
Machinalement je rejoins Kitae, regard qu’on s’échange alors qu’il devient inquiet. « Il Kyang… est-ce que ça va ? » aucun mot ne pouvait être prononcé. Alors je l’évite, prends mes affaires et m’en vais. Qu’il me laisse me perdre un peu plus. Je n’ai plus la force de lui parler. Ni même de comprendre ce qui vient d’arriver. Un geste pour lui faire comprendre que j’avais besoin de temps. Que je lui dirais surement plus tard ce qui se passait. Et je m’éloigne, pour ne jamais revenir ici. Esprit tourmenté par ces images, longue marche seul, sous la pluie pour oublier… sous le choc, j’avais ces questions qui venaient me hanter. Ces trous que je n’avais jamais su combler. Aucun psy n’avait réussi à m’aider. A me rappeler… je ne pouvais pas croire qu’on puisse oublier une chose aussi importante. Etais-je fous ? Surement, je finissais par le penser en tout cas. A mesure de mes pas, que le paysage défilait sous mes yeux… tremblant, je n’avais nulle part où aller. Désormais quelque chose s’était brisée en moi. Et je ne savais plus qui j’étais… folle envie de trouver du réconfort. Idée farfelue de la revoir elle, alors que je n’étais plus rien. La seule à pouvoir me faire croire que je n’étais pas si fou. La seule à laquelle je pouvais me raccrocher…
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