#Solitaire; June aime se retrouver seul. Pas au point d'être associable bien sûr, mais on ne peut pas lui nier ce côté de sa personnalité un peu loup solitaire. Pourtant, lui qui dit ne pas apprécier la compagnie d'autrui, il est capable de vivre avec. Il peut donc lui arriver de rire avec vous, de discuter calmement sans se prendre la tête mais ne vous attendez pas à ce qu'il vienne s'embêter à vous casser les noix de manière volontaire ou bien encore qu'il se salisse les mains pour vous sortir d'un mauvais pas, enfin à quelques exceptions près. Néanmoins, à choisir entre un endroit bourré de monde de tous les côtés, et une pièce avec deux/trois personnes, le choix est vite fait pour lui. Il aime être tranquille, ouais la tranquillité pour lui c'est le mieux.

#Perspicace; N'essayez pas de lui cacher quelque chose, il s'en apercevra immédiatement. Vous osez lui mentir droit dans les yeux et vous êtes finis; vous sentirez par la suite son regard froid et perçant vous transpercer le crâne, comme s'il essayait de vous sonder entièrement de l'intérieur. En réalité, il aura déjà deviné avant même que vous ne vous en rendez compte que vous lui avait menti. Et là, n'imaginez même pas la suite. Surtout si vous êtes une personne importante pour lui et qu'il vous faisait confiance. June est un homme qui ne donne pas sa confiance facilement et à n'importe qui, et étant donné qu'il est très rancunier eh bien.. Il vous en voudra, et il sera difficile de le faire revenir sur sa décision.

#Rebelle; Les règles ? Quelles règles ? C'est quoi ces trucs ? 'Connais pas. Si vous lui parler de lois, règlement, c'est sûrement ce qu'il vous répondra par la suite. Vous pouvez être sûr qu'il fait semblant de connaître le règlement de Yonsei par coeur, mais en réalité, il ne serait pas capable d'en réciter une phrase. Il s'en fiche, de toute façon, à quoi ça sert de faire l'élève modèle quand on l'est pas ? C'est un anticonformiste, un vrai, un pur, un dur. Il méprise tout ces p'tits intellos qui courent derrière les fesses des profs pour avoir des bonnes notes. De vrais lèches-culs. Il vit comme bon lui semble, à sa façon et il n'aime pas qu'on lui dise ce qu'il doit faire. Mains dans les poches, allure nonchalante et regard je-m'en-foutisme, il a tout l'attirail du mec rebelle des mangas shôjo, mais ne lui dites jamais ça, vous risquez gros. En réalité, il ne prend pas vraiment beaucoup de décisions, et préfère fermer sa bouche plutôt que de l'ouvrir à tout bout-de-champs mais, lorsqu'il décide d'en prendre, il déteste par-dessus tout que l'on aille pas dans son sens.

#Confiant; C'est qu'il a une certaine fierté le p'tit Yi. Trop fier, il hait qu'on le prenne en pitié et jamais il ne s'est agenouillé devant quelqu'un. Et c'est pas maintenant qu'il le fera. Il ne peut pas voir les hypocrites et les surexcités (qui lui donne la migraine de sa vie), et déteste qu'on l'embarque dans des plans farfelus, foireux, et surtout à insu.

#Insolent; Ce trait de caractère peut se rallier à celui de rebelle. Il fait ce qu'il veut, quand il veut, et ce n'est pas vous qui allez lui dicter sa conduite. Si vous l'énervez de trop, les insultes sortiront plus vites que prévu. Mais il a sa façon bien à lui de vous faire comprendre que vous lui cassez ses cacahuètes plus bas; il est du style à vous lancer un regard menaçant, à s'avancer vers vous et à approcher son visage du votre tout en vous parlant d'une voix très calme mais qui fait froid dans le dos. Monsieur June sait foutre la frousse, il sait qu'il a un charisme qui le rend impressionnant d'une certaine manière et son physique tout aussi insolent que son caractère n'a pas finit de lui rendre service.

#Pragmatique; Qualité qui peut aussi, dans son cas, lui faire défaut. Il a la tête sur les épaules, reconnaît le talent des autres tout autant que le sien, et réfléchi tout le temps à la meilleure des solutions. C'est une qualité, certes, mais c'est aussi un défaut pour June, puisque ce pragmatisme l'empêche de faire des efforts. Par exemple, il l'empêche de tomber amoureux parce qu'il va tout de suite penser en premier à tous les désavantages que cela comporte. Il ne pourra pas faire tout ce qu'il souhaite lui-même de faire, et quand il sera face à un énorme problème et qu'il pensera être incapable de le résoudre, il baissera la plupart du temps les bras.
Pour dire vrai, June a beau être fier et confiant de lui, au fond, il se déteste. Quand il se retrouve seul pour réfléchir, souvent il se plaint sur sa façon d'être, de baisser les bras, il se lamente sur son "manque de courage" comme il le surnomme. Mais il y a toujours un moment où il reprend sur lui, et qu'il redevient comme avant, confiant et quelqu'un qui mord quand on le cherche de trop.

#Secret; Ah, vous touchez ici à un des traits principaux du caractère du coréen. Il ne parle jamais de lui. Jamais. Alors si vous voulez creuser sa carapace, il va falloir être très motivé pour lui arracher une quelconque information sur sa vie, ou bien encore sur son passé. Il n'aime pas dévoiler des choses sur lui, il est méfiant et il sait très bien qu'à trop dire des choses à n'importe qui, ça peut se retourner facilement contre lui, alors il préfère se taire. Il vous enverra paître sûrement si vous lui posez une question privée, donc faîtes gaffe. S'il est d'humeur joyeuse (c'est rare hein), il ne fera que vous rembarrer. Sinon, oh mieux vaut que vous ne le sachiez pas..

#Persuasif; J'imagine que vous vous en doutiez. De toute manière, quiconque croise son regard perçant est fichu. Faut dire que le Yi sait vous faire adhérer à sa cause. Parfois, y a même pas besoin de sortir les arguments d'un politicien, rien qu'un sourire de sa part vous fait tomber. Manipulateur ? Un peu. Disons juste qu'il sait comment s'y prendre, c'est tout. Y a pas vraiment de mal à ça, si ?

Il ne me manquait rien. Ma petite-soeur et moi, nous avions tout. Tendresse, amour, famille, argent.

Jusqu'au jour où.



Je suis né un 12 Décembre, les flocons tombaient déjà en masse dans les rues de Séoul. J'étais l'aîné, car Sun Ah, vint au monde quelques années après. Quand j'étais petit, je n'étais pas comme aujourd'hui. A chaque fois qu'on allait rendre visite à des amis ou à la famille, nos proches n'arrêtaient pas de dire à mes parents qu'ils avaient un fils souriant, avec une bouille d'ange et une agilité incroyable. Ils étaient tous fiers de moi et même lorsque Sun Ah est arrivé plus tard, je recevais toujours autant d'attention. J'étais heureux et ma famille se portait bien.

Ma mère travaillait dans un salon de coiffure, un tout petit dans une des nombreuses rues à Hongdae. Elle gérait tout avec l'aide d'une de ses employés. Ce n'était pas une très grosse entreprise, c'était plutôt un petit salon de coiffure familial. Le soir, après les cours, j'adorais courir là-bas et aider ma mère comme je le pouvais. De ce que je sais, Sun Ah a dans l'optique de reprendre le salon de notre mère actuellement. Moi j'aimais bien, mais sans plus. C'était pas mon truc et je préfèrais plutôt admirer notre père.

Lui, avait un travail assez dangereux. Il était flic. Et ça lui a coûté la vie.


22h13. Sun Ah gigotait dans son fauteuil en fixant sa montre. Ce jour-là, nous étions le 12 Décembre 2007. J'avais toujours répété à mon père que je deviendrais flic, comme lui. Et une fois encore, ce soir-là, après ma sortie des cours, j'avais eu envie de le lui répéter une énième fois, qu'il me raconte sa journée, du début jusqu'à la fin. Mais jamais je n'aurais pu imaginer qu'il partirait, si loin de nous. Je revois encore ma mère se ruer sur le téléphone du domicile, et pleurer toutes les larmes de son corps, tombant à genoux sur le sol du salon. Sun Ah avait sauté du fauteuil pour accourir aux côtés de notre mère. Et moi, j'étais resté là, dans l'entrebaîllement de la porte, adossé contre le mur. J'avais laissé reposer ma tête dessus, fermant les yeux quelques secondes, des larmes coulant le long de mes joues. Mes paupières s'étaient rouvertes quelques instants après, et le son des pleurs de ma mère et de ma sœur étaient devenus sourds à mes oreilles. Mes yeux noirs de jais s'étaient tournés vers le gâteau soigneusement préparé sur la table de la cuisine. Quinze bougies étaient posées dignement dessus. Nous étions le 12 Décembre 2007. Il était exactement 22h21. Et je devinais à présent que le jour de mon anniversaire ne serait plus jamais le même.

J'étais devenu quelqu'un d'autre. En fait, je ne sais pas réellement si c'était ma vraie personnalité à l'époque ou bien juste un double jeu pour plaire à mes parents. Mais depuis la mort de mon père, j'ai changé. Mon caractère s'est énormément assombri. De plus, je rentrais au Lycée. C'était un nouveau départ pour moi et faut l'dire, je ne connaissais personne. Nouvelle classe, nouveaux bâtiments, nouvelle personnalité, tout était différent. D'ailleurs, de la même façon, ma relation avec ma sœur s'est dégradée. Elle ne me reconnaissait plus, elle me traitait de tous les noms, elle faisait sa crise d'adolescence, et le pire de tout, elle me haïssait de tout son être.


Des high five habituels et des rires communicatifs échangés s'échappaient d'une salle de classe. En quelques années, le Lycée où j'avais pris un nouveau départ avait sombré. A présent, nous étions en Terminale. J'avais 17 ans, et j'étais assis de manière nonchalante sur une des tables en bordel ma salle de cours. Devant moi, Sang Hyun faisait l'imbécile avec Ji Hoon, ils s'amusaient à draguer les rares filles qui osaient encore se pointer dans ce Lycée pouilleux. Kang Soo était assit sur une chaise pas loin, les bras et la tête posés sur le dossier. Il souriait simplement et les regardait faire les crétins pendant que notre autre pote, le plus âgé mais aussi le plus fou, Shin, fouillait dans son paquet de sucettes dans son sac, désespérément. Enfin, mon regard se tourna vers celui qui venait arriver avec classe dans la pièce. Lui, c'est Sung Il. Il a une famille plutôt riche, mais ne s'en vante pas pour autant. Eux, tout ces gars, ce sont mes potes. Depuis que je les ai rencontré en Seconde, j'ai l'impression qu'ils m'ont redonné une seconde raison de vivre. J'adore traîner avec eux dans les rues, sécher les cours, et squatter les uns chez les autres.

D'un geste agile, Shin me balança une de ses sucettes. Il me connaît tellement. Avec la même agilité, je l'ai attrapé au vol et l'ai fourré dans ma bouche avant de le remercier en faisant un 'ok' avec mes doigts. Il nous arrive souvent de plus avoir de fric, si vous voyez ce que je veux dire. Donc forcément, on vole. On s'est jamais fait prendre pour l'instant. Et si ma mère était au courant, bon sang, je pourrai même plus sortir de chez moi. Mais moi, si on me les enlève, je ne suis plus rien. Piquer des conneries dans un supermarché du coin, se faire remarquer par le vendeur soudainement, s'enfuir à la vitesse de l'éclair et courir et rire jusqu'à en perdre haleine dans les rues de Seoul, voilà ce que j'aime. Je me sens libre avec eux. Pas de règles, pas de prises de tête. Et d'années en années, on est vite devenu des gars à pas fréquenter au Lycée. Les mauvais garçons, ce qui bouscule les intellos, ce qui se foutent de la gueule des autres, bref, on était les meilleurs pour ça.


« C'est toi qui a fait chier Ji Hoon ? Vas-y, réponds. »

Les mots étaient sortis de ma bouche d'un seul coup. Mon regard transperçait le pauvre délégué en face de moi. Ji Hoon a des difficultés avec sa famille en ce moment, et parfois, vu qu'il est le plus sensible entre nous, il arrive les larmes aux yeux au Lycée. Le délégué de notre classe, tout du moins, ce qu'il en reste de notre classe, en a profité pour le prendre à part un moment où il était seul avec ses potes là, et ils ont fait plus que le bousculer. Rien qu'à voir son visage défiguré, j'avais des envies de meurtre. Du coup, j'ai pas attendu les autres, je me suis rué hors de la salle et l'ai chopé tout seul, en train de chercher un livre à la bibliothèque. J'ai enfoncé son crâne dans les livres et l'étagère menaçait dangereusement de tomber.

« J'te préviens délégué de mon cul, si tu continues à nier, je te fais bouffer ces foutus bouquins, t'as pigé tête de noeux ?! »

Ma main crochait dans ses cheveux et le faisait se retourner rapidement pour qu'il me fasse face. Il gémissait de douleur, mais il ne méritait que ça. Un coup de poing dans le ventre, et je continuais de le tenir par les cheveux, le forçant à continuer de me regarder dans les yeux. Il avait peur, peur de mourir. Mon front s'était posé froidement contre le sien, et mes yeux noirs plongeaient dans les siens, essayant de sonder son âme.

« Bordel... Vous dîtes tous de nous qu'on est lâches de frapper en bande.. Et là, t'en dis quoi ? Qui de nous deux est le plus lâche ? Vous êtes pitoyables à attendre que Ji Hoon soit seul pour vous en prendre à lui. Surtout toi délégué. Tu vaux rien. »

Il ne disait rien. Alors je continuais à frapper, encore et encore. Il a fallu que Ji Hoon arrive en courant dans la bibliothèque suivit des autres pour m'arrêter. J'avais été à la limite de le tuer.


Par la suite, on avait continué notre scolarité dans un autre établissement. Nous n'avions pas été viré non, transférés plutôt. Le Lycée était devenu un déchet, rien que ça. On balançait des tables par les fenêtres, y avait presque même plus de cours. Les profs désertaient et les élèves aussi. On avait été parmi les seuls à rester parce que ce Lycée, plus il se dégradait, plus on le trouvait amusant. Mais à présent, on était dans un autre Lycée, où là, on avait plutôt intérêt à bosser. Néanmoins, ça ne nous empêchait pas de faire les crétins une fois les cours terminés. Quelques mois plus tard, nous étions diplômés du Lycée, et nous nous séparions.

Depuis, j'ai gardé contact avec eux. A Yonsei, où j'ai été admis avec des bourses, des rumeurs ont vite fait, fait le tour sur moi. Certaines vraies, certaines fausses. A vrai dire, je parle pas vraiment à beaucoup de monde, parce que je préfère rester seul, évidemment. Pour moi, la plupart des gens dans cette école sont tous des faux-culs, et ils se mentent même à eux-mêmes. J'y suis allé parce que ma mère tenait à ce que j'y aille et parce que les études de photographie m'intéressait beaucoup mais.. Bon sang, mes potes vont me manquer. Bien sûr que y a toujours moyen de se voir en-dehors des cours, mais bon, trois ans avec eux..

Bon, étant donné que ma mère n'a pas vraiment une situation financière aisée, je me suis trouvé un job de barman dans la Yonsei Digital City. Franchement, ça m'arrondi mes fins de mois et c'est pas mal. Ah, et est-ce que je suis toujours délinquant ? Oui, mais taisez-vous, cette rumeur n'a pas encore sonné à mes oreilles.