ootd// Il y a des habitudes que t'as repris bien rapidement. Des petits gestes du quotidien que t'apprécies pouvoir refaire. C'est un nouveau monde qui s'offre à toi, différent, parfois encore effrayant. Tu t'y fais difficilement, mais t'as pas le choix quand on y réfléchit. Parce que t'as aussi gardé des habitudes de prisonnier. Il t'as fallu deux semaines avant de pouvoir passer le pas d'une porte sans attendre qu'on t'y invite. Plusieurs jours avant de regoûter à des plats qui t'avaient tant manqué. T'essaies de rester fort, de retrouver cet univers que tu connaissais si bien. Ca prendra encore du temps. Il te faudra de la patience, du courage pour retrouver totalement celui que tu étais avant. Mais t'as pas envie de perdre espoir, pas encore.
C'est ça qui te pousse à redécouvrir les rues de la capitale. A aller manger dehors quand le temps s'y prête, quand t'oses finalement sortir de ton appartement. Tu ressembles à ce gamin qu'on a foutu dans une autre vie, qui ne comprend pas totalement tout ce qui se passe. Pourtant, tu tentes maladroitement de le cacher, de dissimuler tout ce que la prison a changé en toi. Tu préfères garder cet air impassible qu'on t'a toujours connu, comme si finalement, c'était ce qui te représentait le mieux. Mains dans les poches de ton jean, t'avances, esquive les gens pressés. Tu t'arrêtes en cours de route fumer une cigarette, adossé à un mur. Observant de ce regard sombre les autres qui continuent leurs vies. Une pause dans le temps, avant de trouver un restaurant ou te stopper. Tu ne sais pas ce que t'as envie de manger, t'arrêtes dans le premier endroit qui te semble correct. Tu ne mets pas bien longtemps à choisir ton plat, paie à la borne positionnée à l'entrée, et finis par aller t'installer dans la salle. Pourtant, au moment de t'asseoir, un visage familier t'interpelle. Les traits changés pourtant, tu es sûr de toi, ton frère est juste devant toi. Ca a beau être compliqué entre vous, t'as envie de faire des efforts. Tu sais qu'il ne te pardonnera pas aussi facilement, mais t'essaies de faire le premier pas. Tu te dis que peut-être, ça aidera. Un sourcil haussé, t'oses finalement t'avancer vers lui, mains toujours visées dans tes poches. « J'pensais pas te voir ici. » lances-tu simplement, ne sachant plus comment faire la conversation.

Je m’étire doucement, les yeux rivés sur le menu sans savoir quoi prendre. D’ordinaire je suis plutôt indécis lorsqu’il s’agit de manger. Il y a tellement de choix et j’aime trop ça pour faire une erreur. Je me sens lassé, épuisé par la nuit de travail que j’ai eu. Kitae m’a appelé plusieurs fois et comme toujours je l’ai ignoré… Je n’ai pas le temps, pas vrai ? C’est ce que je me dis alors que je suis planté là au resto sans personne. La solitude ne me pèse pas, j’aime passer des moments ainsi, surtout après tout le stress de mes études et de mes petits boulots. J’inspire doucement, choisis un plat et m’installe tranquillement à une table. Il me faut peu de temps avant de sortir mon téléphone et lire les différents messages qu’il m’a laissé… Une fois de plus il m’engueule, il s’énerve… Je me dis que ça lui passera comme les autres fois. Puis je m’adonne à mon jeu préféré, celui d’observer les gens tandis qu’une petite famille prend une place non loin de là. J’ai un pincement au cœur lorsque je vois ce petit garçon, il semble si… innocent et ses parents si fiers de lui. Est-ce qu’il sait que la vie ce n’est pas ça ? Qu’il fera des choix qui lui coûteront et qui les blesseront ? Je me sens lourd tout à coup, alors je change de cible, j’observe les autres. Il fût un temps où juste voir le monde m’inspirait, aujourd’hui à part l’université et les rues de cette ville, je n’y vois rien. J’étais à deux doigts de repenser à mon ancienne vie quand je reçois ma commande. Au moins ça a le don de me faire sourire un peu et je ne tarde pas à prendre une première bouchée. Je pensais n’avoir qu’à me concentrer sur cette petite tâche quand quelqu’un décide de venir m’interrompe. Surpris je relève la tête doucement vers lui… Un jeune homme, d’une allure décontractée et que je n’ai jamais vu. Est-ce qu’il me prend pour un ami à lui ? J’arque un sourcil et balance un pauvre « Quoi ? », j’ai surement l’air un peu ahuri mais visiblement il m’a déjà vu. J’ai brusquement un doute sur qui il est… Et si, je l’avais déjà croisé avant ? Je veux dire à toutes ces soirées horribles où j’allais, je ne savais pas ce que je faisais à l’époque, j’étais dans un sale état, assez pour ne plus me souvenir des gens que j’ai pu voir. J’avale ma salive difficilement, je n’ai pas envie qu’on me balance mon passé maintenant. « Il doit y avoir erreur. Je te connais pas. » Oui, c’est plutôt bateau comme fuite, mais je veux lui faire comprendre que ça me dérange. Je n’ai pas envie de parler de ça maintenant et encore moins de me rappeler de vieux souvenirs autour d’un bon plat.

T’as beau essayer de ne pas le montrer, t’as du mal à te faire au retour à la réalité. T’as du mal à oublier cette année entière enfermé, à reprendre tes anciennes habitudes. Dans le fond, tu sais surtout que la prison t’as changé, quoi qu’on en dise, et ça te fait peur. T’as peur de ne plus être le même qu’avant, de ne plus être aussi fort, aussi craint par le reste du monde. C’est comme si, finalement, t’avais disparu de la surface de la terre. Réapparu alors que tout autour de toi est différent. Et ça fout la trouille, qu’importe ces amis qui pourraient te soutenir. Qu’importe le mal que tu te donnes à vouloir retrouver ta vie d’antan. Elle est enterrée depuis que t’as mis le pied en prison, et il va falloir t’y faire. T’arrives malgré tout à retrouver certains repères, certains lieux qui te sont familiers. Des visages qui restent bienveillants, malgré ce que t’as fait. Ça a beau réchauffer un tant soit peu ton coeur, ça n’aide pas à avancer. Et quand ton regard croise ce frère avec qui t’as tout fait foiré, tu repenses à Khaliyan, à ce qu’elle t’a dit, fait comprendre. Il reste ton frère, et tu te dois de réparer les pots cassés. T’as envie au fond de toi de retrouver ce lien qui vous unissait, qui vous a fait grandir et vous soutenir quoi qu’il en coûte. Tu sais qu’il ne te pardonnera pas facilement, peut-être ne le fera-t-il jamais, mais tu te dois d’essayer. Tes lèvres qui se pincent, tes mains moites cachées au fond de tes poches, t’oses t’avancer. Mais la réaction de celui-ci t’interpelle. Il était pourtant là, quand t’es sorti de prison, pourquoi nierait-il ton existence maintenant ? Peut-être parce que Srey n’est pas avec vous. Peut-être qu’au fond c’est ce que tu mérites. Tes pensées qui s’embrouillent, et un léger rire qui te prend. « T’es sérieux ? » Visage qui se relève, observe le plafond pendant de courtes secondes avant que ton regard ne se pose à nouveau sur lui. « Donc, tu viens m’chercher avec Srey, tu m’fais bien comprendre que oui, j’ai merdé, et maintenant tu fais comme si j’existais pas ? Bordel Yohan, t’es vraiment sérieux ? » Il y a de la douleur dans tes yeux. Il y a l’appréhension et la souffrance. L’envie de retrouver ce frère que t’as toujours tenté de protéger au mieux. Mais là, t’es dans une impasse. Le voir comme ça, c’est comme un coup de poignard en plein coeur. T’as beau l’avoir trahit de la pire des manières, tu pensais pas en arriver là avec lui. Peut-être que t’es plus en droit de vouloir le retrouver, et ça brise un peu plus encore l’homme que tu deviens.

Je reste muet, m’interdisant de le regarder. Qui est ce type ? Je n’en sais rien, et j’essaie de me concentrer pour retrouver le son de sa voix. Je n’ai jamais été très doué pour me rappeler des gens, les choses qui me marquent se portent souvent au son émis par leur voix. Mais comment me souvenir de quelqu’un comme lui ? Si on s’est croisé pendant des soirées où je n’étais plus moi-même… Je suis incapable de retrouver où j’ai pu le voir. Son visage ne me dit rien, sa voix non plus. Je l’observe à peine. Je n’ai pas beaucoup écouté ce qu’il me raconte, gêné et opporuné par sa présence, je fixe mes doigts, nerveux. Je ne me sens pas bien. Je suis comme prit au piège et je déteste cette façon qu’il a de troubler un moment de calme. Je tique ma langue contre mon palais lâchant brutalement « J’ai pas envie de parler ce soir. » à lui ou n’importe qui d’ailleurs. Je n’ai pas envie qu’on vienne me rappeler mon passé, qu’on veuille échanger des souvenirs que je n’ai pas, trop défoncé que j’étais. Alors à quoi joue ce type ? Ma mâchoire se serre, accablé par son ton de reproche alors que je ne saisis en rien les mots qui s’échappent. Je soupire, pour moi il est évident que ce type veut s’amuser avec moi. « T’as pas compris je crois. Je t’ai dit que j’ai pas envie de parler. » Je perds patience, mes doigts se resserrent tandis que j’ose enfin affronter son regard. Je ne suis pas de nature bagarreur, mais j’ai mon caractère. Si quelque chose me contrarie, il est vrai que je n’hésite pas à dire ce que je pense. Et ce gars… il m’énerve. Il vient troubler ma soirée, je passe des journées compliquées, tout le monde m’accable de reproches et maintenant lui. « Ecoute, je vais rester poli. J’ai rien envie de partager avec toi, ce soir ou n’importe quel autre jour. Je veux juste que tu disparaisses et que tu oublies qui je suis ou ce que j’étais peu importe. Tu ne m’intéresse pas et je me fous de savoir si tu vas bien ou pas. » je suis un peu dur et brusque aussi. Mais c’est lui, tout ce qu’il peut représenter, tout ce qu’il pourrait être. Un vieux démon, sorti tout droit de mes cauchemars. Je deviens fou, je perds pied lorsqu’il s’agit de mon passé. La seule personne capable d’en parler c’est Kitae. C’est le seul envers lequel je ne sais pas avoir d’animosité. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même pourtant. Tout est arrivé par ma faute, mais je déteste le mec que j’étais. Je n’ai plus envie d’en entendre parler. 

Tu savais que ça allait être compliqué, que de nouvelles d’embûches allaient se parsemer sur ton chemin. Mais là, t’es désemparé. D’un seul coup, les mots te manquent, comme si on t’enfonçait un poignard en plein coeur. T’aurais pu le voir venir, t’aurais du te douter que rien ne serait facile face à ce frère que t’as détruit. Tu ne t’attendais pas à ça, simplement. Tu ne pensais pas qu’il serait prêt à te renier de la sorte, surtout après être venu te chercher à ta sortie de prison. Tu ne pensais pas qu’il serait prêt à mettre votre business en danger. Même si tu sais au fond de toi que t’as réellement merdé. Pourtant, il y a ce sentiment qui nait en toi, que ça ne peut pas se terminer comme ça. Que quelque chose cloche. Et t’as peur, qu’on ai raconté de la merde à ton sujet depuis ton retour. Qu’on ai osé balancer des idées fausses sur toi pour t’enfoncer un peu plus. Alors tu oses, comme tu l’as toujours fait. Tu t’installes en face de lui, le regard carnassier. « C’est quoi le bail ? Y’a encore un connard qui est venu raconter de la merde à mon sujet ? Vas-y, j’t’écoute ! T’inquiètes pas, j’ai d’quoi encaisser. » Ca sonne terriblement faux, pourtant tu restes planté là. T’es trop obstiné pour t’en aller, et ça, ça n’a pas changé. Qu’importe ce que les autres peuvent faire pour bloquer ta route, tu continues d’avancer. Peut-être moins bien qu’avant, peut-être moins rapidement. Mais ça, c’est toujours au fond de toi. « Tu veux m’renier maintenant, c’est ça ? T’es mon frère putain. Tu crois vraiment que tu vas t’débarasser d’moi comme ça ? Et j’vais pas abandonner le bar parce que tu veux plus m’voir Yohan. Compte pas là dessus. » Même si t’étais prêt à tout lâcher, avant. Maintenant, c’est tout ce qu’il te reste. Le bar, et surtout ton frère, même s’il ne le voit pas ainsi. « J’viens pas chercher la merde, j’viens pas demander à ce que tout redevienne comme avant. Mais crois pas que t’auras plus jamais à faire à moi, tu sais aussi bien qu’moi que c’est impossible. » Tu ne le quittes pas du regard, attendant un geste, une réaction. Qu’importe ce qui pourrait se passer, tu sauras te défendre. Même si tu te sens si fébrile. T’as passé trop de temps en prison à te battre, et c’est certainement le seul point sur lequel tu t’es vraiment endurci. T’espères juste ne pas avoir à en arriver là. Pas avec ton frère.

Il continue, il n’arrête pas… j’ai beau essayé de le fuir, il insiste. Inquiet, je serre mes mains. L’observant s’installer devant moi. Je me sens mal tout à coup, perdu et prit au piège. Qui est ce gars ? Pourquoi ne me lâche-t-il pas ? Cette fois-ci je fronce les sourcils, l’écoutant enfin pour comprendre. Mais aucun de ses mots n’a de sens à mes yeux. Pourquoi aurait-on parlé sur lui ? C’est plutôt moi qui devrais lui dire ça. Une mésentente, une erreur surement. Et tout se bouscule dans ma tête, encore plus lorsque je l’entends prononcer le mot « frère ». Mon cœur rate un battement, j’ai la gorge sèche tandis qu’un prénom me vient aussi. « Yo Han »… j’ai mal à l’estomac, ma mâchoire se contracte tandis qu’un frisson me parcours le dos. Je ne vois plus rien désormais, juste ce type devant moi et ces mots qui résonnent dans mon esprit. J’ai… j’ai envie de vomir. Depuis des années ça ne m’était pas arrivé. D’avoir cette sensation… ce gros vide. Celui qui me hantait lorsque j’étais petit. Celui pour lequel mes parents voulaient m’aider. J’en ai passé des heures à voir des psys pour comprendre, savoir ce qui m’était arrivé, d’où je venais. Et cette sensation qui me glaçait et m’effrayait. Je la ressens un peu plus, j’ai froid et je suis incapable de parler. Je ne connais pas ce garçon, je ne sais pas pourquoi je ressens ça, mais… mais je veux m’enfuir. Je veux courir loin d’ici en bon lâche que je suis. Je me sens si vide, confronté à des mots que je ne saisis pas. Je fixe ses lèvres bougées, n’entendant qu’un bruit sourd. Mes yeux apeurés, nerveux, je viens jouer avec mes doigts, frottant du bout de leurs pulpes ce tatouage entre eux. Je déglutis, le regard un peu perdu « Tu… je… » Putain, je ne sais plus quoi dire. Moi qui avais retrouvé le courage un peu plus tôt. Je ressemble à un enfant, prit sur le fait. Je baisse la tête, continuant à observer mes mains « Je ne sais pas qui t’es. Je… je n’ai pas de frère. » Et ma voix n’est plus assurée. J’ai presque murmuré ces mots. Une angoisse me prend aux tripes. J’ai envie de vomir, encore plus lorsque j’ose croiser de nouveau son regard. De longues minutes s’écoulent, alors que je reste muet, enfermé dans ma torpeur. Il me faut du temps avant d’oser « Qui es-tu ? », mais mon angoisse me tord le ventre. C’est un peu plus fort, assez pour me faire vriller. Et si ce gars était… quelqu’un du passé, mais d’un passé que je ne connais pas. Non ! C’est impossible pourtant il semble me connaitre. Mais d’où ? Pourquoi aussi bien ? Je suis perdu. Complètement dévasté. Tout tourne autour de moi, sans m’en rendre compte je serre le poing si fort que mes paumes en deviennent rouges. Je ne peux pas… « T’es qu’un connard ! Ça t’amuse de venir jouer avec les gens ? » Parce-que ça ne peut être que ça. Un jeu ! Et il n’a pas la moindre idée de ce que j’ai vécu, ni même de qui je suis. Et je perds le contrôle, déjà debout je viens le frapper au visage, d’une force exalté par la peur. Je n’aurais pas dut, je le sais. Je n’y arrive pas, c’est plus fort que moi, cette angoisse prend possession de moi. Elle est moins gérable, parce-que je pensais l’avoir enfoui quelque part où jamais je ne la retrouverais.

Tu n’es pas sûr de comprendre ce qu’il se passe réellement. Comment ton frère pourrait avoir oublié ta propre existence. Tu sais, que tu l’as blessé, que t’as véritablement merdé. Mais de là à ce qu’il t’efface complètement de ta vie… Tu ne comprends pas, reste interdit devant lui. Tes sourcils froncés, ce regard carnassier qui ne te quitte pas, t’essaies d’analyser ce qu’il se passe exactement. Mais tu n’es pas vraiment doué pour ce genre de choses. Le plus étrange dans tout ça, finalement, c’est que tu n’arrives pas à le reconnaître. T’aurais pu croire que Yo Han t’engueule un bon coup, te demande de le laisser seul, et t’aurais compris. Mais là, cet homme devant toi, n’a aucune de ses réactions. Au contraire, il feint l’amnésie, l’oubli. Et même si c’est douloureux à ton coeur, tu ne sais pas comment l’interprêter. Ces mots pourraient briser ton coeur. Je n’ai pas de frère. Ils pourraient t’anéantir. Parce que malgré tes erreurs, tu t’es promis d’être toujours présent pour ton frère, quoi qu’il arrive, même s’il le refusait. Mais là… ça va au delà de tout entendement. Tu savais que ça serait compliqué, mais pas à ce point. Et à le voir comme ça, jouant nerveusement avec ses mains, t’as le sentiment funeste d’être face à un étranger. Un geste de recul, alors que cette question parvient à tes oreilles. Qui es-tu ? Ton monde pourrait bien s’écrouler autour de toi, tu ne bouges pas. « Tu te fous d’ma gueule, c’est ça ? » oses-tu demander, d’un ton plus calme, mais cette incompréhension dans la voix. Mais le pire reste à venir, alors que tu le vois se relever, ta tête suivant le mouvement. Le coup que tu te prends est violent, même si tu pourrais le comprendre. Parce que tu le mérites, au fond de toi, tu l’acceptes. Mais tout ce qui se passe, dans ce restaurant, n’est qu’un mirage. Un instant hors du temps où ton frère semble vouloir tout réduire à néant. Mais tu ne veux pas riposter, par après, ce que tu lui as fait. Alors tu te lèves à ton tour, pouvant sentir les regards des autres clients et des employés posés sur vous. Tu le pointe du doigt, de ce regard noir, qui ferait trembler les plus téméraire. « Tu vas trop loin. J’vais pas en tenir rigueur, mais j’te jure que la prochaine fois que t’oses encore faire ça, j’vais pas laisser passer. J’te reconnais plus Yo Han. T’es devenu un putain d’étranger. Faut croire que toute la poudre que tu t’fous dans l’nez te rend complètement timbré. » Et à ces mots, qui peuvent paraître si douloureux à encaisser, tu pars. Quitte le restaurant sans même attendre ton repas. T’as l’estomac noué, l’impression que tout tourne autour de toi. Une fois de plus, de nouvelles embûches, ces choses à gérer que tu ne comprends pas. Tu ne sais plus quoi faire, quoi penser. Alors tu préfères simplement partir. Eviter les emmerdes une fois de plus. C’est certainement mieux comme ça.