Je soupire une fois de plus, affalée sur la table du coffee shop avec ma tête posée contre mon bras. Je suis à l'heure et j'ai plus aucune chaise à donner à des couples ou des groupes d'amis qui eux n'ont pas oublié qu'ils avaient un rendez-vous aujourd'hui. Mon esprit nage en pleine frénésie chaque fois que je vois l'heure qui file sur la grande horloge à l'autre bout du café. Trois minutes se sont transformées en dix, puis trente. J'avais cru comprendre qu'il aimait les Americano mais mon Mocha à moi est presque fini et la tasse de café sur le siège d'en face n'a pas été touchée. Le café est complètement froid et le sourire que j'esquisse en retournant mon téléphone dans l'espoir de voir un message d'excuse s'afficher sur mon écran est glacial. "Ve te faire foutre, Kang." Parce que, flash news ! c'était pas une invitation à me poser un lapin la dernière fois, quand je lui expliquais que je survivrais très bien s'il oubliait mon existence.
Je me sens ridicule d'avoir cru l'espace d'un instant qu'un gars comme lui serait suffisamment trustworthy pour que je puisse l'envisager comme un tuteur décent.
C'était pas un date ! Et la seule raison pour laquelle je suis venue, c'est par correction de lui éviter la honte que je suis entrain de prendre pour lui, à sa place, d'arriver en donnant l'impression d'attendre quelqu'un pour finalement se retrouver seule après une heure passée en tête à tête avec un americano si froid que j'aurais pu mentir en disant que je l'avais commandé iced parce que c'était mon préféré. A-s-s-h-o-l-e.
Agacée, je referme violemment mon laptop et repousse ma chaise d'un geste brusque.
Call it a day : I'm done with this shit.