I wanna hear your voice

Ce matin, lorsque mes yeux se sont ouverts sur le plafond, mon cerveau a immédiatement remis sur le tapis les différentes douleurs qui parcourent mon corps ces derniers temps. Il semblerait que les poches de froid posées sur mon genou hier soir aient eu un effet. La souffrance me parait moins importante mais mon pied n’a pas encore touché le sol. Je redoute ce moment. Comment cela va se passer ? Je pourrais jouer ? Je deviens fou quand mon coach refuse de me laisser faire un match avec les autres sous prétexte que le kiné estime mon état fragile. Nous allons prochainement affronter une autre équipe universitaire alors impossible que je reste sur le banc. Cela ruinerait mon moral ?! Il manque quelque chose dans ma vie mais impossible de dire exactement quoi aux autres… Ce sera un second cliché dans mon existence. On pourrait presque croire que je vis dans un épisode des Frères Scott. Je ne serai pas contre une personne qui comme Hayley James me soutiendrait malgré mes nombreuses conneries. Ouais allez ! Cessons de me foutre le moral en l’air ! Je dois me lever pour prendre une douche, un petit déjeuner puis direction le terrain pour l’entrainement.

Il me fallut une éternité pour faire mes routines matinales parce que mes colocataires avaient pris tout leur temps. Compliqué de partager une chambre avec trois autres personnes !! On se disputait moins avec Nana quand nous vivions encore sous le même toit. Ma sœur me manque… je cours en direction du terrain mais mon genou m’envoie un message douloureux. Mauvaise idée. Quand le coach m’envoie voir le kiné pour vérification de mon état, le verdict est cruel : banc pour moi. La rage gagne chaque cellule de mon être. Pourquoi moi ? Mes poings se serrent alors que mes yeux suivent mes coéquipiers évolués sur le terrain. Pendant que je suis assis comme un puni, mes idées deviennent sombres. Je maudis chaque personne présente dans ce gymnase. Je perds bêtement mon énergie mais actuellement mes journées se déroulent toujours de la même façon alors désolé si je vous ennuie.

Quand l’entrainement est terminé, je me dirige vers mon coach pour avoir une discussion avec lui. « Coach ? » Il redresse la tête vers moi puis reporte son attention sur ses affaires. « Tu ne joueras pas le prochain match. T’es pas en état » J’ouvre la bouche pour répondre mais cette nouvelle est comme un coup de massue. Pourquoi ? Je tourne les talons pour sortir de ce gymnase de malheur ! Je me dirige vers un terrain situé dehors. Je prends un ballon dans mon sac. Oui je me balade avec mon propre ballon. Je fourre quelques cachets dans ma bouche pour supporter la douleur puis joue. Combien de temps je reste sur ce terrain ? Aucune idée. Je me rappelle seulement d’avoir vu le soleil descendre dans le ciel avec une luminosité moins importante. Mon corps est couvert de sueur ! Je ressemble presque à un fantasme sur pattes ? Je me dirige vers mon sac pour prendre une bouteille d’eau et mes yeux aperçoivent une silhouette. Un inconnu ? Non pas réellement ! Je le vois souvent assister à mes entrainements solos. Bizarrement un sourire étire mes lèvres en le voyant. Un fan ? Possible. Je voudrais bien cette fois faire un pas vers lui.

Arrivant à sa hauteur, une serviette dans les mains épongeant la sueur au niveau de mon cou, mon t-shirt toujours absent, je lui offre un grand sourire chaleureux. Il a une bouille toute mignonne. Je tends ma bouteille d’eau. « Tu dois mourir de soif à force de me regarder, non ? » Quel provocateur à la con ?! Je n’aurai pas la palme d’or du flirt. « Le spectacle te plait au moins ? » Je roule des mécaniques pour amuser la galerie mais surtout pour détendre l’atmosphère. « Tu es fan ? Je te vois souvent dans le coin. » Je suis un peu nerveux. « Tu joues ? »