IRIE A 4 ANS :

« maman, regarde ça !! » que le petit garçon dit en sautillant sur place alors qu’une coccinelle s’est posée sur son doigt. il est fier que ce soit le cas parce que ça faisait bien cinq minutes qu’il l’observait en espérant qu’elle vienne sur lui. alors, irie est tout content de lui et veut le montrer à sa mère qui lit près d’un arbre. il s’approche alors d’elle et met son doigt entre son visage et le livre. ce geste est anodin et c’est simplement un enfant qui veut partager avec sa mère quelque chose qui est cher à son cœur. et donc, la maman devrait être un minimum heureuse ou au moins le feindre. sauf que ce n’est pas le cas de celle de irie. elle le repousse, le faisant tomber sur les fesses sans même le regarder. cependant, le jeune enfant voit bien le regard de dégoût qui s’installe sur son visage. il n’ose rien dire et ravale ses larmes tandis qu’il baisse la tête. « pardon maman. je t’embêterai plus. » et il se lève, écrasant entre ses doigts sans le vouloir l’insecte. il couine en le regardant et soupire alors qu’il va s’enfermer dans sa chambre, ouvrant un livre sur l’anatomie, espérant oublier ce moment de sa vie.

IRIE A 14 ANS :

« maman, mes notes. » irie laisse tomber son bulletin de notes sans un regard à sa mère. il ne reste même pas avec elle alors qu’elle attrape la feuille pour y jeter un coup d’œil sans aucun commentaire. le jeune homme est le premier de sa classe, le meilleur dans toutes les matières et jamais, il n’a reçu de félicitations. il ne travaille évidemment pas pour ça, mais de temps en temps quelques encouragements lui feraient du bien. mais depuis le temps, il a compris que ça n’arriverait jamais. il n’a jamais reçu d’amour ou d’affection de la part de sa mère bien qu’elle soit au foyer. de son père, rien non plus. en même temps, il n’était jamais à la maison et le peu de temps qu’il y passait c’était pour faire la morale à irie sur ses fréquentations. autant dire qu’il avait appris à se construire sans repères familiaux. il pousse un soupir alors qu’il ouvre un livre sur la médecine, la seule chose qu’il demandait à ses anniversaires et noël et qu’il recevait de la part de ses parents. il pouvait donc se pencher sur quelque chose qu’il aimait réellement, quelque chose qui lui donnait du réconfort.

IRIE A 19 ANS :

« maman, je pars en corée pour mes études. » pas de réponses, comme habituellement. juste un hochement de tête et quelques billets donnés pour le voyage ainsi qu’un virement sur son compte. pas de mots d’encouragement, pas d’embrassades. rien du tout. le néant comme depuis sa naissance avec cette famille. il n’a même pas l’impression d’être leur fils. il est simplement un inconnu dans sa propre maison. il soupire longuement alors qu’il remonte dans sa chambre pour finaliser sa valise et ranger tous ses livres de médecines qu’il amène avec lui. hors de question de laisser sa passion et ses trésors derrière lui. il prend tout avec lui et ça lui fait une valise en plus. mais il s’en fout. ces livres sont comme une preuve qu’il n’est pas rien aux yeux de ceux qu’il considère comme ses parents. cependant, ça lui fait mal autant d’indifférence. irie y attache sûrement trop d’importance, mais il sait qu’ils ne viendront pas à l’aéroport pour lui dire au revoir. il partira seul comme il l’a toujours été.

IRIE A 24 ANS :

« maman, je rentre pour les vacances. » un simple « hmm hmm » murmurer au téléphone alors qu’irie appelle pour prévenir de son retour pour les vacances. ça fait cinq ans qu’il a mis le pied en corée et ça a été la meilleure décision de sa vie. il ne va pas mentir, ça a été difficile au début parce qu’il n’avait que de simple base de coréen, mais avec le temps et de la volonté, il a réussi. il faudrait sûrement qu’il reste en corée du sud et ne rentre pas, mais mine de rien, ses parents lui manquent. il sait déjà ce qui l’attend, rien. mais il est prêt à tout pour ça.