tu jettes le texte au sol en poussant un long soupir, tes mains qui viennent se perdre dans tes cheveux bruns que tu tirent presque d'agacement, tu n'y arrivais pas ! il y avait quelque chose qui n'allait pas mais tu n'arrivais pas à savoir quoi, pour un peu tu sentirais presque les larmes amères perler dans tes yeux. pourquoi ? pourquoi ? pourquoi ? ce simple mot qui te hante, qui te torture un peu plus. pourquoi tu n'y arrivais pas ? la pièce tu la connaissais par coeur, tu l'avais déjà jouée au collège, tu avais eu le premier rôle même, et pourtant aujourd'hui c'était comme si tu avais perdu la flamme qui t'avait habité à l'époque. les rejets, les critiques constantes de ces derniers mois ont comme anéanti le peu de confiance en toi qu'il te restait, tu savais que ce n'était pas une voie facile, qu'il fallait que tu travailles dur et que tu ne lâches rien, mais alors que tes parents avaient tout sacrifié pour que tu réussisses, le fait de sombrer encore et encore te brisait le coeur. rejetant la tête en arrière, tu prends une profonde respiration avant de récupérer le texte, repassant les phrases dans ton esprit une fois de plus, les mots qui glissent entre tes lèvres avec fluidité mais il te manquait cette étincelle. celle que tu avais perdue. sursautant quand une voix s'élève derrière toi, tu te tournes vers l'inconnu, sourcils froncés. « et vous, vous croyez que c'est comme ça qu'on parle aux gens ? » tu craches presque les mots, il était qui pour te dire ça ? comme si tu ne le savais pas déjà. tu te mords la lèvre, croisant les bras contre ton ventre, moyen de te protéger. « seo yoo ji. » tu réponds pourtant quand il te demande ton nom, quand il te donne le sien, tu plisses les yeux, tu ne comprends pas ce qu'il veut. « pourquoi t'es là ? ça t'amuse de me déranger en plein travail ? t'as pas mieux à faire ? » tu devrais pas être si froide, mais le stress était un poison.

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♡ this is the greatest show;  impossible comes true, it's everything you ever want, it's everything you ever need and it's here right in front of you, this is where you wanna be.

La réaction de la jeune femme ne l’impressionne pas, ça serait mentir que de dire qu’il ne s’y attendait pas. Il savait que son ton, celui employé alors que la jeune femme était prise sous l’étau du stress, n’aurait pu amener que de la colère et de l’agressivité. Il ne lui en veut pas, (comme s’il pouvait être en position de lui en vouloir pour quoique ce soit) et s’approche d’elle sans savoir pourquoi il prenait le temps de la faire. Une meilleure soirée l’attendait chez lui de toute évidence. Il attrape son texte sans demander la permission, parle à peine, à quoi bon d’ailleurs ? Pour lui dire quoi ? Répondre à son ton agressif et blessé ? Il n’était pas fan des mots Bom Chan, il préférait les actes, même si parfois ces derniers semblaient dépassés ou inadaptés. Il survole ainsi le texte du regard et la regarde. « Hum. » il prend place en face d’elle comme si elle l’avait invité et lui demande « Tu crois en ce que tu dis ? » il penche la tête sur le côté et la fixe. Dans le fond il connaissait déjà la réponse mais il avait envie qu’elle lui dise. Elle avait une technique parfaite, de bonne intonation et du peu qu’il avait pu voir, une gestuel faites pour le théâtre et le mélodramatique. Mais … c’était lisse, d’une émotion factice. Elle retenait ses propres sentiments pour donner une image parfaite du personnage qu’elle pensait connaitre. Tout du moins c’était l’interprétation qu’il en faisait. Elle était belle, avec une prestance naturelle mais elle semblait contenir ce qu’elle ressentait. Il jette le texte sur le siège à côté de lui et lance « Va sur scène. » dit-il en lui montrant la scène d’un coup de menton bien placé. « Et avant que tu ne t’offusque ou me demande pourquoi je fais ça : j’en sais rien. Surement mon côté professeur mère poule qui ressort. Alors va sur scène, laisse-moi t’aider et ne perdons pas de temps. » il marque une pause et ajoute « Et si t’as pas envie d’y le moi tout de suite que je rentre chez moi. » et son ton semblait alors soudainement doux. Enfin aussi doux que le visage de Bom Chan lui permettait.