Je n’étais pas là pour moi, c’est ce que je tentais de me dire tout en fourrant mes mains dans mes poches. Je pousse un soupir, à quoi bon me mentir ? Je ne suis pas accro, mais j’en ai besoin aussi. Juste d’une pour tenir le coup et réussir ce rythme effréné. J’ai tant à faire et si peu de temps dans une journée. Cette fois j’inspire, je jette un coup d’œil aux quelques billets que j’ai dans ma poche et me glisse dans la ruelle la plus sombre. Young Min compte sur moi… je ne devrais pas. Ce gars est bien, mais peut-être un peu trop accro ? Je rejette cette idée de mon esprit, il a juste beaucoup de stresse et une blessure dont il souffre depuis des mois. Si c’est sa seule chance de s’en sortir en ce moment je ne lui refuserais pas ce risque. Je suis déjà exclu de toute façon, alors je ne crains plus rien. Je rejoins deux autres personnes, le type à qui j’ai l’habitude d’acheter mes pilules est là. Mais cette fois les choses sont différentes. Tous les regards se posent sur cette sublime fille qui déambule la rue dans notre direction. Malgré moi mes yeux se braquent sur elle… si la perfection existe je pense qu’elle porte son nom. Elle n’a rien d’une fille banale, son allure, son aura et même l’air qu’elle expire sens l’assurance. Je ne sais pas qui elle est, mais je devine qu’elle doit être importante en vue des remarques et de son attitude. Elle récupère ce que je crois être de l’argent et repars aussi vite. Tel un mirage dans un désert, les autres types semblent ne pas en revenir. Quant à moi, je ne peux la quitter des yeux. Mon regard la suit, tandis qu’elle s’éloigne de plus en plus dans l’ombre. Et sans réfléchir, je donne l’argent, c’est plus cher que d’habitude mais j’ai une autre idée en tête. Je jette quasiment mes billets, fourre le tout dans ma poche et cours subitement à la poursuite de cette jeune femme envoutante. Arrivé à sa hauteur, je n’hésite pas un instant à lui attraper le poignet pour l’interpeller. « Hey » je n’aurais surement pas dût. Car je me doute que cette fille est importante dans ce petit manège. Peut-être est-elle une sorte de… chef ? L’idée me fait sourire, je suis un mec léger, peut-être un peu trop… « Je t’invite à boire un verre. » ce n’est pas une question. En fait, je l’informe juste. Je suis assuré, mauvais en drague mais j’aime relever les défis. Et quelque chose me dit que cette fille a quelque chose d’interdit.

Il n’était pas rare de voir les hommes tenter quelques choses avec Miso mais elle était plus inaccessible qu’on ne le supposait aux premiers abords. Beaucoup des hommes de son clan la pensait encore vierge. Ils ne l’avaient encore jamais vu avec un homme et Miso prenait soin de ne jamais étaler son intimité aux yeux des autres. Elle s’était murée dans un silence protecteur et ne mélangeait ni sa vie privée ni sa vie professionnelle. Elle avait déjà eu des relations amoureuse, Nam Sung en avait été la plus douloureuse, des relations charnelles d’un soir, mais personne n’avait pu le voir car Miso s’appliquait à demeurer secrète. Quand ce garçon lui court après et l’arrête, elle ne peut s’empêcher de le toiser de haut en bas. Il fait partie de cette classe qu’elle ne daigne pas regarder. Non pas qu’elle se sente supérieure et que sa richesse n’a d’égal que sa valeur. Mais il y avait un genre d’homme qu’elle refusait d’approcher. Ces gosses qui se droguent, ces gosses qui n’ont rien à perdre, car ils sont les plus dangereux. Ils sont ceux qui font le plus de mal. Elle note néanmoins sa beauté en penche la tête sur le côté avant de se détourner à nouveau sans lui accorder le moindre regard, ni sourire, ni importance. Miso était le genre de femme qui se méritait. Il était celui qui avait a gagné, elle, n’avait rien à perdre. Elle s’éloigne, faisant claquer les talons de ses chaussures sur le sol. Elle l’oubliait déjà, avec cette désobligeance naturelle. Dans le fond ça la faisait rire cette audace qu’il avait eu, peu d’homme osait désormais l’approcher, pas ceux de son âge en tout cas … Elle était intriguée par ce gosse mais préférait ne plus y porter d’attention une fois dos à lui. Ses hommes de mains s’approchent déjà avec un air bourru et fermé mais elle leur fait signe de rester à la voiture, elle ne voyait là aucun danger. Comment ce garçon pouvait-il l’être ? Elle l’avait vu s’acheter une drogue, au mieux il n’était qu’un client qui achetait sa came, au pire il n’était qu’un drogué paumé. Mais au vu de son allure (plutôt fier et bien portante) il semblait davantage à un garçon en pleine expérimentation de la vie. Finalement Miso réalisa qu’elle devait être l’une d’entre elles. Un défi qu’il s’était lancé sur un coup de tête. Elle l’avait alors déjà cerné impulsif et enfantin. Elle se demanda juste ce qu’il espérait réellement, boire un verre ou coucher avec elle ? Sa longue queue de cheval haute vacillait comme le pendule d’une horloge, hypnotisante et marquant le rythme de ses pas réguliers. Essaye encore.