Si seulement ; mais il en faut bien plus pour m'abattre.
Franchement, je suis déjà super étonnée qu’il m’ait pas foutue hors de sa chambre en me balançant tous ses ballons de handball à la tête. Ca fait pas moins de cinq minutes pleines et entières que l’appel vidéo avec mon père est terminé ; un genre de mascarade absolument ridicule qui consiste à s’assurer que j’ai passé une bonne semaine et me demander quels seront mes plans pour le weekend vu que j’ai pas prévu de passer à la maison cette fois-ci. "Oui oui la rentrée s’est bien passée… oui oui je mange bien et équilibré… oui oui je suis avec Noah… non non il va bien… Noah fait coucou à ta mère ? avachi sur le lit… ? bah non il va très bien… BON EUh papa je dois te laisser ! je te laisse ! oui… oui… je dois y aller… j’y vais ! salut ! bip… bip… bip…"
Je hausse finalement les épaules et pivote sur la chaise de bureau au milieu de la pièce avant de couper court au (trop) long silence qu’a laissé son absence de réponse. "Alors ? T’en dis quoi ?"