Place à l'histoire de sa vie ! Raconte-nous les moments importants par lesquels ton perso est passé, et ce, en un minimum de 300 mots.

La vie, bien loin d’être un long fleuve tranquille, est souvent le reflet de notre âme et de nos envies.
 
Je suis Chen Chang. 23 ans. Tête de petit con à l’âme vendue au diable. Enchanté. On se connait pas mais vous avez pas grand-chose qui pourrait vous pousser à m’apprécier, je préfère vous prévenir. Je mange pour 15, je suis malpoli et arrogant. Je ne veux pas quand tu veux, et je voudrais tout ce que tu détestera. Au fond, déteste moi, ce sera plus drôle.

Il y a 23 ans, naissait un gosse dans une famille pauvre campagnarde. Le genre de famille qui passe aux informations pour dire à quel point c’est dur de manquer d’eau et d’électricité et qu’il faut donner de l’argent pour nous venir en aide. On en était là. Pourtant, tout avait si bien commencé quand le père travaillait à l’usine à trier les patates. On était presque riche dans le village. Tout a dérapé quand l’usine a fermé, quand maman pleurait et quand je comprenait pas bien ce qu’il se passait, mais je pleurais quand même. Ouais j’ai pleuré ouais, mais rappelez vous qu’on pleure tous à la naissance, c’est pas un mal.

A 4 ans, ce gosse maladroit allait dans les rizières pour aider maman à contrôler que les semences poussent bien. C’était boueux, dégueulasse. On avait les pieds noirs, on était frigorifiés. Mais ça c’était rien comparé au jour où j’ai découvert qu’à cause de la perte du travail du père, je devais abandonner l’école. Abandonner l’école pour être corvéable à merci. Pendant qu’il regardait la télévision en buvant des bières, je prenais sa place d’homme, je soutenais ma mère à bout de bras devant ce taré au bide mou. Un gamin plein de boue et de rêves inaccomplis. J’étais déjà si con à cet âge là de ne pas avoir su dire non. Mais j'avais déjà mon caractère, et je voulais aussi apprendre. Ce que j'ai fait d'ailleurs une bonne partie de ma vie. J'apprenais comme un petit con, entre deux travaux aussi difficiles les uns que les autres, avec mes cahiers. Avec certains de mes camarades. J'ai jamais eu trop de retard du coup.

A 10 ans, j’ai fini sur les rotules. Sérieux, je crois que j’avais les os qui craquaient tellement que je grinçait chaque fois que je faisais un pas. Mais je me suis pas arrêté, parce que maman. Elle, elle souffrait vraiment beaucoup plus que moi, je le voyais bien. Certains qui jugent diront que je prenais beaucoup trop à cœur cette lace que l’on m’avait indûment donné. Qui aurait pris soin d’elle aussi bien que moi si je l’avais pas fait ? Pourtant, quand j’ai affronté le père, elle était plus là pour m’appuyer. Comme si j’avais perdu mes jambes soudain, j’étais pas crédible, plus crédible. Lâcheuse, traitre. Tu me le paieras.

A 15 ans, je pouvais plus travailler à la campagne. Mes os avaient morflé, je ressemblait à un vieux. J’ai rejoint la ville seul. Parce que je voulais plus les aider ces traitres. Ils avaient qu’à crever en enfer. C’est tout ce qu’ils méritent. Je suis arrivé. J’ai dealé. J’ai fumé, j’ai dansé. J’ai couché. Avouez que ça se voit pas pas vrai ? J’ai une tête d’ange, une tête de gentil gamin qui ne toucherait pas à une mouche. Mais souvent, le diable sait se grimer et devenir un ange démoniaque. Méfiez-vous, ça risque de vous sauter à la gorge.

A 18 ans, j’étais bien vu dans le milieu. Je pouvais servir de dealer, personne me contrôlait jamais. Je pouvais servir de mac, personne ne se méfiait à ma vue. Je pouvais servir de braqueur, on pensait que je venait acheter une bague de fiançaille pour ma copine. J’étais le passe-droit. La personne dont on se méfiait pas. Et ça m’va. Je peux continuer à jouer les innocents, ca marche tout le temps.

Aujourd’hui, si cela venait à vous intéresser, ça vous regarde pas. Comme tout le reste d’ailleurs, mais je dois bien raconter quelques trucs pour impressionner la galerie alors je m’exécute. A vous de déterminer le vrai du faux.