angelus mortis

skyla & ilkwon

Elle s’était résigné à partir, comme pour lui donner l’occasion de la retenir. Son cœur lâche quand il saisit sa main et qu’il la tourne vers lui. Elle l’observe quelques secondes et maudit son cœur. Son cœur d’être troublé. Son cœur d’être aussi en demande. Elle ne fait que penser à lui depuis qu’il est revenu dans sa vie et chaque seconde qu’elle a employé à l’éviter ne visait qu’à lui épargner un retour de sentiments qu’elle n’aurait jamais pu contrôler. Qu’elle ne contrôlait pas. Elle lève son regard vers lui, semble se noyer en plein désarroi, mais l’homme qui l’effraie et qui rend ses nuits blanches s’effaçait … il s’effaçait pour laisser à Il Kwon le temps de prendre toute la place.  De prendre tout ce qui lui revenait … de droit ? Elle déglutit et s’approche de lui avec un air de chaton perdu. Très bien elle resterait avec lui. N’étant pas certaine de savoir si elle le faisait pour elle ou pour lui. S’il le faisait pour elle ou pour lui. Elle n’avait pas envie de remplir son cœur de faux espoir mais le regard d’Il Kwon ne lâche pas le sien et tout ça … semble leur suffire. Peut-être que ce soir ils n’ont besoin de rien d’autres, que la présence de l’autre leur suffira à leur peine et qu’ils n’auront ni besoin d’un baiser ou d’une étreinte pour raviver leur souvenir. Tout ce qu’ils ont vécu flotte autour d’eux dans cette pièce et Skyla sait, ressent dans chaque fibre de son corps, qu’elle retomberait amoureuse de lui d’un battement de cil. La pire chose qu’il puisse lui arriver et qui ruinerait son business. Mais peut-être que si … que si elle ne le laisse pas indifférent alors peut-être que cela pourrait être, au contraire, la plus belle chose qu’elle ait vécu dans sa vie. L’amour n’a jamais été une chose facile pour Skyla, ni à donner ni à recevoir. A vrai dire les seules personnes qu’elle ait véritablement aimé sont son frère et cet idiot qui se tenait debout, devant elle dans cette pièce. Elle attrape sa main, enfile sa veste, se presse contre lui quand il l’accompagne jusqu’à sa loge. Elle déglutit, tente de ne pas se perdre dans la chaleur du garçon qu’elle sent contre elle. La musique est forte, les lumières aveuglantes dans cette pénombre. Elle avance, mais ne réfléchit plus. Par automatisme elle monte ces marches, tourne dans le couloir et pousse la porte de sa loge. Pendant une seconde elle réalise que par galanterie il l’attendrait sûrement dehors, devant sa porte à faire le guet dans le couloir. Alors elle se tourne vers lui, se saisit à son tour de sa main et son regard ancré au sien l’attire avec elle dans la pièce. Le cadrant de la porte les engloutit comme un secret qu’ils souhaitent garder. Elle ne sait pas pourquoi elle fait ça, peut-être parce que tout semble naturel à cet instant. Elle le repousse contre la porte, se recule juste d’un pas pour faire glisser la veste le long de ses bras. Elle la retient pour qu’elle ne termine pas sa course au sol et la lui tend avec sa délicatesse et sa grâce habituelle. Son corps à demi nu devant lui, Skyla le fixe, admire l’expression de son visage et guette sa réaction … Sa beauté rendait fou certains clients de la boîte qui dépensait des sommes folles pour simplement pour danser avec elle. Certains gardes du corps ne pouvaient détourner son regard d’elle lorsqu’elle était sur scène ou qu’ils la croisaient dans les couloirs. Et pourtant Skyla n’appartenait qu’à un seul. Et alors qu’elle s’était employé à tout oublier depuis toutes ces années tout lui revenait ce soir. Elle savait que l’aube balayerait tout entre eux, car le jour à ce désagréable défaut de faire taire les rêves de nuits. Elle se saisit d’un soutient gorge et comble le pas qu’il les sépare et se détourne, dos à lui, en rabattant ses cheveux d’un seul côté de sa tête, libérant au passage sa nuque laiteuse et délicate. « Aide moi … » murmure-t-elle alors qu’elle lui offre l’agrafe de son soutient gorge. Elle aurait très certainement pu le faire elle-même mais elle voulait qu’il s’occupe d’elle. Ce soir, l’habiller à l’instar de la déshabiller, offrait la même intensité. Et le symbolisme de ce geste donnait plus encore de profondeur à leur relation, ce qu’ils avaient pu être et ce qu’ils étaient devenu aujourd’hui … 

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ootd// Des souvenirs impérissables d’une relation que t’as mis à mal. D’une histoire qui aurait pu mieux terminer. T’as toujours su que tu avais la plus grande part de responsabilités dans tout ça. Il t’a fallut du temps malgré tout, pour le comprendre, le voir. Il a fallut que Skyla revienne dans ta vie pour comprendre en partir tout ce que tu avais provoqué, autant en elle qu’en toi. Certains regrets sont arrivés tardivement, peut-être, mais ils sont bien présents. Ces regrets, mais surtout, les souvenirs d’un temps ou l’amour qu’elle te portait comblait ta vie, à chaque instant. Des mois ou le bonheur semblait te tendre les bras, sans que tu ne le comprennes, ni que tu l’acceptes complètement. Ces moments de vie reviennent à ton esprit, sans que tu n’arrives réellement à t’en détacher. Ils pourraient laisser un sourire se dessiner sur tes lèvres, si tu arrêtais de t’inquiéter autant pour elle. Mais ça aussi, c’est plus fort que toi. Ca l’est d’autant plus lorsque tu sens son corps se presser contre le tiens. Ca te rappelle à quel point tu aurais voulu la préserver de ce monde, la protéger. A quel point t’en as été incapable, aussi. Tes lèvres qui se pincent lorsque vous arrivez devant sa loge, tu t’apprêtes à la laisser seule un instant, lui donner ce peu d’intimité qu’elle a. Une certaine surprise dans ton regard, alors qu’elle t’entraîne avec elle dans cette pièce. Tu sens ton corps se coller contre cette porte fermée, et ne peut t’empêcher de la regarder, tes yeux suivant ses mouvements, cette grâce naturelle qui t’as fait flancher la première fois. Et tu sens, que tu pourrais succomber à n’importe quel instant. Qu’à être à nouveau dans ton quotidien, elle arrive peu à peu à reconquérir ton coeur. Tu serais incapable de le contrôler, ne saurait dire si tout cela serait réellement une bonne idée. Mais la vérité est là, tu ne saurais détourner le regard, ta main récupérant si fébrilement cette veste qu’elle te tend. Et tu déglutis, sans arriver à te cacher, à la voir ainsi en face de toi. Ce corps que tu as tant chéri, qui ne laisse personne indifférent. Dire que fut un temps, tu étais le seul à pouvoir l’observer, le toucher. Tu regretterais ce temps là, plus encore lorsqu’elle se tourne dos à toi, laisse deviner la courbe de sa nuque. Tu hésites un instant, te rapproche un peu plus d’elle pour obéir à ses ordres silencieux. Ta veste qui tombe finalement au sol, tu n’as plus la force de réfléchir correctement. Te laisse simplement happer par cette bulle qui se recréé autour de vous. Et tu dégrafes ce soutien-gorge, pouvant sentir la pulpe de tes doigts glisser sur sa peau, et ton coeur en rate un battement. Tous ces souvenirs qui reviennent, un à un. Ces rires, ces disputes. Ce temps que tu n’as jamais été capable de lui offrir. Cette vie que tu n’as pas su rendre meilleure. T’aurais aimé être un autre homme, plus fort, plus à l’écoute. Peut-être que vous n’en seriez pas là à cet instant précis. Tu laisses tes gestes se faire naturellement, alors que tu fais glisser la bretelle de ce sous-vêtement sur son épaule, avant de reculer d’un pas. Ce simple contact te rendrait presque nerveux, à l’idée de mal faire les choses, de tout faire foirer une fois de plus. Tu refuses cette idée là, aimerait te dire que cette fois, tu as une seconde chance. D’être présent pour elle, de pouvoir la protéger comme tu aurais du le faire il y a longtemps. Tu n’es pas sûr de pouvoir reprendre ta place à ses côtés, doute en avoir le droit, mais une part de toi aimerait espérer que ce soit le cas, un jour. Tes doigts qui filent le long de son bras, délicatement, avant de rompre ce contact. Parce qu’au fond de toi, tu as bien trop peur des conséquences. De faire un geste de trop, qui ruinerait le peu qu’il reste de vous.

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Sentir ses doigts sur sa peau, son souffle sur sa nuque, sa proximité lui donne la chair de poule. Elle ne s’en cache pas, n’en a pas honte. Le garçon réveille en elle des sensations qu’elle avait, depuis longtemps, oublié. Parce qu’il avait été le seul à prendre le temps de caresser la pulpe de sa peau. A la voir comme la beauté qu’elle était et non pas un trophée ou pire encore, un simple objet acheté. Elle était payée pour offrir son corps et pourtant ce soir, il n’avait déboursé aucun centime pour qu’elle lui offre son cœur. Peut-être même qu’il ne l’avait jamais perdu depuis toutes ces années. Leur histoire avait été trop intense et trop courte pour ne faire des dégâts et pourtant, encore aujourd’hui, elle ne regrettait rien, si ce n’est leur séparation. Dans le fond elle ne le rendait aucune coupable de sa nouvelle condition. Il n’avait jamais réellement voulu qu’elle termine sur le trottoir. Il lui avait montré son monde, montré comment se faire de l’argent facile, mais Skyla avait été la seule à faire ses choix. Elle avait été la seule à décider d’entrer dans ce milieu. Loin de lui dans un premier temps, et finalement à ses côtés. Quelle douce ironie douloureusement atroce. Elle ferme les yeux à son contact et retient de justesse un gémissement de frustration quand il s’éloigne. Il n’a pas tort, il était temps de mettre un peu de distance entre eux. De reste sage. Ne pas craquer stupidement … Les temps de douleur rapprochent, l’homme cherche, par tous les moyens, à combler ces vides en lui. Mais tous les deux, méritaient plus qu’une simple nuit ainsi. Ils méritaient le vrai bonheur. Un sourire fin ourle alors les lèvres de Skyla pendant qu’elle tourne son visage délicat vers lui. Un sourire doux, le premier qui remplit autant sincérité que tendresse. Elle s’écarte alors doucement, s’applique à mettre suffisamment de distance entre eux pour ne pas avoir à céder à l’envie de l’embrasser, encore. Elle se fait silencieuse, son esprit tournoyant encore et encore. Ses pensées tournées indubitablement vers l’homme à quelques mètres d’elle. Elle se tourne vers lui alors vêtu d’un legging et de UGG. Un t-shirt ample pour cacher ses courbes comme chaque fois qu’elle sortait du club. Elle prend le temps de se démaquillé pour n’être qu’une beauté à l’état sauvage pour lui. Elle retire les pinces de ses cheveux et laisse sa chevelure encadrer son visage de grosses boucles noires et délicates. A nue, elle se tourne vers lui le visage claire et le regard brillant. Elle enfile son manteau, en poil de nounours comme elle aimait le dire et s’approche de lui. Skyla est face à lui, maintenant son costume de prostitué a été retiré. Elle pose sa main sur son torse car elle a ce besoin pressant de contact. Elle déglutit et lève la tête vers ce visage si familier à ses rêves et murmure alors « Où dois-je te suivre Il Kwon … ? Chez moi ou chez toi ? » le bout du monde lui irait tout autant. Tout ce qu’elle voulait c’était partir loin d’ici avec lui. Oublier qu’elle n’est rien de plus qu’un objet de luxure et retrouver cette envie de vivre. Prendre une lourde inspiration et renaître. 

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ootd// Tu sais que tu ne devrais pas entrer dans ce jeu, parce qu’il y aura forcément des conséquences. Mais depuis qu’elle a de nouveau fait irruption dans ta vie, tout se bouscule. Tout te revient à l’esprit, le bon comme le mauvais. Tout ce que vous avez pu vivre en à peine quelques mois, et qui est resté dans un coin de ta tête tout ce temps. Il n’a fallut que d’un regard, à travers la pièce, pour que tout te reviennes à l'esprit. Tout ce que tu as pu faire de bien ou non. Il n’a fallut que de quelques mots, pour que les remords s’emparent de toi, à voir ce qu’elle est devenue par ta faute. Et maintenant qu’elle travaille pour toi, tout devient plus compliqué. Tu te rends compte, en devinant ce sourire sur ses lèvres, que tu lui apportes cette attention que tu n’aurais jamais eu à l’égard d’une autre fille. Et pendant un bref instant, tu t’imagines être à ses côtés, la protégeant comme tu aurais du le faire. Une pensée qui t’arraches une grimace, alors que tu détournes le regard. Seulement, ton attention reste encore portée sur elle, ses gestes. Tu imagines tout ce que tu as manqué, ce que tu aurais pu faire pour l’empêcher de tomber dans ce milieu. Et tu t’en veux un peu plus encore, tu regrettes davantage, parce qu’elle a du vivre des choses impensables, tout ça parce que tu as été trop bête pour lui ouvrir la porte de cet univers pervers et instable. Une grande inspiration, les secondes qui défilent à une allure folle, et tu sens finalement sa main se poser sur ton torse. Un contact qui te fait du bien, même si tu ne veux pas l’admettre. Comme si tu n’étais plus vraiment toi-même, comme si tu redevenais ce mec amoureux, épris de la plus belle des jeunes femmes du quartier. Comme si ces barrières que tu ériges devant les autres tombaient une à une. D’un geste fragile, ton bras glisse dans son dos pour la rapprocher un peu plus de toi, pour retrouver la chaleur de sa peau, la douceur de ses gestes. « Tu viens chez moi. » peines-tu à murmurer, alors que ta main libre attrape son menton pour relever un peu plus son visage vers le tiens. Sans être réellement capable de le contrôler, tu déposes un baiser à la commissure de ses lèvres. Et si seulement tu t’écoutais, tu aurais succombé à ses lèvres. Comme si ton corps entier le réclamait. Mais la peur reste présente, celle de ne pas faire les bons choix, celle de ne plus avoir cette place auprès d’elle. Alors tu te recules, récupère finalement ta veste, et quitte cette pièce, ta main dans la sienne. Sur le chemin jusqu’à ta voiture, tu croises l’un des gardes, t’arrêtes un instant. « Je la ramène chez elle, m’attendez pas. S’il y a un problème, tu m’appelles. » Un ordre silencieux, celui de te laisser seul, avec elle. Qu’importe ce qu’ils pourraient penser, tu t’en fous. T’as simplement besoin de la savoir en sécurité avec toi. C’est tout ce qui t’importe à cet instant précis.

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La jeune femme l’avait suivie sans poser de question. Elle n’avait pas la force d’agir comme si elle pouvait prendre sur elle. Elle n’avait ni l’envie de faire semblant, ni le courage d’être forte pour ce soir. Cela lui faisait du bien d’avoir enfin quelqu’un sur qui elle pouvait se reposer même si tout serait … éphémère et pour une nuit. Au moins si ce soir elle pouvait réellement se reposer alors … elle le ferait. Assise dans la voiture, la jeune femme triture la manche de son manteau nerveusement sans même en avoir pleinement conscience. Il lui faut de longues secondes avant de sentir la main d’Il Kwon venir se saisir de ses doigts délicats pour les entrelacer aux siens et apaiser ses peurs. Elle avait tourné son visage vers lui, surprise, mais reconnaissante. Elle s’était laissée aller dans la voiture et s’était accrochée à cette main. Elle avait fermé les yeux et simplement profiter du silence. Dans sa tête tout tournait. La peur, le lendemain. Elle craignait la vie désormais. Mais Il Kwon lui avait promis que tout irait bien, qu’il ferait en sorte que tout aille bien … alors elle voulait le croire. Mais elle avait toujours ce poids sur l’estomac. Il lui faudrait tellement de jour avant qu’elle ne s’en libère. La musique en fond, le bruit du moteur, l’odeur du cuir, le parfum musqué d’Il Kwon. Tout l’apaise. Le bruit des essuies glaces qui balayent la pluie, les doigts du garçon qui resserrent leur prise sur sa main. Tout la berce. Il arrive finalement chez lui. Elle se laisse guider dans un état second. Elle observe autour d’elle, appréciant ce qu’elle voyait. Elle entre dans l’appartement. Se laisse toujours guider. Il doit remarquer sa fatigue, le contre coup du choc, son état second. Il l’assoit sur le bord du lit et s’emploie à l’habiller délicatement. Des vêtements qu’il lui prête pour la nuit. Encore une fois il témoigne de sa galanterie en lui cédant le lit et en lui disant qu’il dormirait sur le canapé. « Non. » souffle-t-elle penaude. « Reste … reste avec moi. » il acquiesce, lui demande quelques minutes et revient en t-shirt et caleçon. Elle se réfugie sous les draps et quand il la rejoint, sa chaleur remplissant le lit, elle relève son visage vers lui. Tout était étrange pas vrai ? Un geste si anodin qu’ils ont pourtant fait tant de fois … les voilà comme deux parfait étranger … elle se rapproche de lui et vient poser sa tête sur le bras du garçon qui la serre contre lui. Simplement. Elle ferme les yeux et ravale ses larmes. Maladroitement il lui caresse la tête et ça lui suffit pour sombrer dans ses songes. Elle ne veut plus rien penser … si ce n’est lui. Elle veut rester contre lui, ainsi pour toujours. Elle se blottit contre lui sans plus aucune pudeur ni gêne, ne cherchant qu’à combler ce vide que son absence avait causé. Son souffle se perdant dans le cou du garçon, leur étreinte à des airs de passés. D’une douceur oublié d’enfant qui ont grandi trop vite. 

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