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[chapter 2] you're ripped at every edge - il kyang
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Re: [chapter 2] you're ripped at every edge - il kyang | Dim 20 Oct - 18:47 Citer EditerSupprimer
T’as pensé pendant longtemps que tu saurais comment réagir quand il se déciderait à répondre à tes questions. T’as cru naïvement que tu saurais rester forte, que t’aurais le courage de dire tout ce que tu as réellement sur le coeur. Pourtant, t’as l’impression d’oublier la moitié des choses que t’aurais aimé lui dire. Le sentiment que la seule chose dont t’es finalement capable, c’est de montrer la peine qui sommeille encore en toi, dont tu n’arrives plus à te défaire. Et tu n’es pas sûre qu’il se rende compte de tout ce que t’as du surmonter depuis qu’il est parti. Même avec ces excuses, même avec ces quelques explications qu’il t’offres enfin. Tu n’es plus en état de comprendre ce qu’il en ressort, de cette discussion, pourtant nécessaire. Tu n’arrives plus à poser les mots sur tout ce qui s’est passé ces dernières années. Le sentiment d’avoir une boule au ventre, alors que tu mets un terme à tout ça. Du moins, c’est l’impression que tu as. Parce que dans le fond, tu sais pertinemment que tu ne l’oublieras pas de sitôt. Tu l’as trop aimé pour ça. Peut-être l’aimes-tu encore, et c’est ça qui te fait autant souffrir. T’arrives plus vraiment à savoir. Puis, un léger rire te prends. Une remarque à laquelle tu ne t’attendais pas. ‘devenir amis’. C’est pas vraiment l’idée que tu te fais de vous. T’arrives pas vraiment à l’imaginer, pas après tout ça. « Amis ? Vraiment ? A quoi tu joues Il Kyang ? Comment tu veux qu’on devienne amis après ça ? » Un soupire, alors que tu continues de siroter ce verre devant toi. Tu n’oses toujours pas le regarder, alors que ton coeur se serre. Tu te demande bêtement pourquoi la vie ne pourrait pas être plus simple. T’aurais aimé avoir une pilule magique te permettant d’oublier une fois pour toute ces années qui te détruisent encore. Ou un bouton sur lequel tu pourrais appuyer pour tout faire disparaître. Mais tu ne peux que vivre avec, éternellement. Ton regard finit par se tourner vers lui alors que tu fronces tes sourcils. Il n’a pas tord, vous saviez vous amuser, avant. Réellement, sans faux semblant. Sans avoir à jouer un rôle, à offrir des sourires qui sonnent toujours aussi faux. Vous en avez passé, des soirées, à sortir, vous amuser. A finir mal parfois, mais à être heureux. A faire les cons, à n’être que des gamins amoureux. Mais c’est fini tout ça. Les temps changent, toi aussi, lui aussi. « On passait moins d’temps à s’faire du mal, surtout. » siffles-tu comme un reproche, alors que ça n’en reste qu’une constatation à tes yeux. Tu ne pensais pas à tes études, tu n’avais pas de pression, à cette époque là. Et maintenant, tu dois vivre avec un frère absent, des parents constamment sur ton dos, t’obligeant encore à être cette marionnette. Tu fais face à des problèmes qui ont plus d’impacts qu’avant. T’essaies de gérer ta vie alors qu’elle ne ressemble à rien. T’as grandit, pourtant tu rêves parfois de redevenir cette gosse insouciante que t’étais, en partie avec lui. Mais c’est impossible tout ça. « Pourquoi ? Ca t’dérange ? » Ton ton se fait plus sec que tu ne l’aurais cru. Tu finis par te retourner complètement vers lui, ton regard pourtant toujours teinté de cette tristesse qui te colle à la peau. Tu n’apprécies pas vraiment cette façon qu’il a de te demander ça. La manière dont il s’y intéresse. « Tu préfèrerais quoi ? Que j’parte avec toi et qu’on soit ces super potes que tu veux qu’on devienne ? J’préfère encore rester avec eux. Eux au moins, ils m’jugeront pas sur ce que je fais. » Tu regretterais presque de t’énerver pour si peu, pour des personnes avec qui tu traînes principalement quand t’as envie de sortir. Ils ne savent pas grand chose de toi, rien de ta relation avec Il Kyang. Mais ils ont le don de te faire oublier tout ça, justement parce que tu leur en parle jamais. Tu souffles un coup, secouant légèrement ta tête. T’es bien trop perdue pour te comporter correctement, trouver les bons mots, en fin de compte.
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Re: [chapter 2] you're ripped at every edge - il kyang | Mar 22 Oct - 17:54 Citer EditerSupprimer
Cet équilibre est fragile entre nous, la moindre petite étincelle peut tout faire brûler. Cette fois encore j’ai fauté, j’ai allumé ce feu qui aurait dut s’étouffer. Et comme je m’en veux, encore une fois. Etre ami, ça lui fait l’effet d’une bombe alors que ça sonne difficilement à mes yeux. C’est vrai, c’est stupide, je nous vois mal échanger sur nos vies autour d’un café comme si de rien n’était. Et quoi ? Le jour où elle le voudra elle me présentera celui qu’elle aime et qui la rend heureuse. Et moi ? Je ferais semblant, je lui dirais que je suis content alors que je ne suis qu’un minable. Un minable qui n’a pas su lui donner ce qu’elle méritait. Je garde un soupir pour moi, parce-que je sais, je suis en tort. C’est encore un mot de trop, des reproches que je n’aurais pas dut dire. Et je commence à perdre patience. Ma maladresse mais aussi elle… Ye Won m’exaspère parce qu’elle reste butée sur des idées qui n’appartiennent qu’à elle. N’importe qui verrait que ces gens ne sont pas faits pour elle. J’ai du mal à l’imaginer tout partagé avec ces gens-là. Ils sont tellement… exubérants. Je détourne brusquement la tête vers elle « Oui, ça me dérange ! M’enfin Ye Won ouvre les yeux, tu crois vraiment que ces gens sont tes amis ? » Ce n’est pas ça être un ami. Car s’ils étaient là pour elle, ils ne la laisseraient pas sombrer comme elle le fait. Je le sais, parce-que je suis bien placé. Les vraies personnes sur qui je pouvais compté ne m’ont jamais abandonné. C’est moi qui aie merdé, mais pas une seule fois ils ne m’ont lâché. Par contre… ceux qui m’entrainaient vers le bas, ils ne sont plus là aujourd’hui. J’ai fait le tri et j’ai compris qui ils étaient. Oh je ne les accuse pas, en vérité j’étais aussi responsable qu’eux de mon addiction. Mais ils ne m’ont jamais ouvert les yeux sur ce que je faisais. Et j’ai l’impression de rejouer cette scène, mais cette fois-ci en tant que spectateur. « Ils t’entrainent dans des mauvais plans. Ça se voit, je les connais ces types-là. C’est ceux que tu me demandais de fuir à l’époque. T’as déjà oublié ? T’as traversé toute cette merde pour faire les mêmes erreurs que moi ? » Je ravale ma salive, conscient de ce que je viens de dire. Je vais loin, je ne réfléchis pas et c’est mon problème depuis que je suis tout gamin. J’agis toujours et parle trop vite. Je tente de me calmer, je ne peux pas toujours l’engueuler comme si de rien n’était. Pas comme ça… j’avais envie d’une vraie discussion avec elle. Je voulais qu’on puisse parler, qu’on puisse même oublier les heures à être tous les deux… comme avant… je ne sais pas pourquoi je cours après le passé. Mais je crois que ça me rassurait. A l’époque j’étais heureux… et si j’ai longtemps associé l’image de Ye Won à mon addition, je me rends compte que c’était stupide. Elle était la seule à m’offrir un peu de lumière dans mon gouffre sans fin. Même si on se prenait la tête, même si elle me ramassait dans un sale état, les lendemains elle était là… son regard posé sur moi, ses mains douces qui caressaient mon visage... « Tu sais que j’ai raison. Que si tu restes là, tu finiras ta soirée à boire et à tenter d’oublier ce qui s’est passé. Mais… toi et moi, ce soir c’était vrai. Je t’ai dit ce que je pensais, et je le pense toujours. Je suis désolé pour tout le mal que je t’ai fait… » Je parle plus doucement, essayant à nouveau de m’approcher d’elle « … et même si tu m’en veux… viens avec moi… » On pourrait fuir ailleurs. On pourrait tout oublier à deux, mes soucis, les siens… nos parents, nos études…
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Re: [chapter 2] you're ripped at every edge - il kyang | Mar 22 Oct - 18:50 Citer EditerSupprimer
T’as du mal à te contrôler, sans réellement savoir pourquoi. Sans comprendre pourquoi t’as le coeur qui se serre quand il élève sa voix. Peut-être parce qu’au fond de toi, tu sais qu’il a raison. Tu sais que depuis longtemps, tu ne traînes plus avec les bonnes personnes, au contraire. Pourtant, tu te forces à croire qu’ils sont les seuls à savoir comment te faire oublier la misère de ta vie. Tout ça pourrait sembler si faux, mais tu restes bornée sur cette idée. Parce qu’ils te suivent dans tes conneries, dans ta quête d’un bonheur que tu ne trouveras jamais dans ces verres. T’as juste envie d’y croire, peut-être un peu trop. Au moins, ils sont là quand t’as encore envie de sortir. Ils répondent toujours présent quand t’as ta dose de crimson qui te fait décoller. T’as beau jouer un nouveau rôle en leur présence, t’as pas besoin d’être cette marionnette. Tu peux simplement continuer de boire, prendre ces pilules, sans qu’on te juge. T’as pas besoin de parler de ce qui te fait du mal, ils n’ont pas besoin de savoir, puisqu’ils sont là pour te suivre. C’est sûrement pour ça, que ses mots te blessent. Parce qu’il sait tout aussi bien que toi ce qu’ils sont réellement. Simplement des personnes de passage, encore une fois. Avec qui tu sombres sans pour autant vouloir l’accepter. Parce que la situation semble te satisfaire, quelque part. Parce que t’arrives à emmerder tes parents comme ça, à être une véritable personne aux yeux des autres. Pas simplement ce patin. Pas simplement cette gosse de riche. « Au moins ils sont là, eux. » siffles-tu, de cet air agacé qui se dessine sur tes traits. Parce que dans le fond, c’est sûrement ça qui t’as poussé vers ce genre de personnes. Le sentiment d’être terriblement seule. Pourtant Hyemi a toujours été là. Damon et Lilith aussi. Mais ton coeur a trop souffert pour le voir. Pour t’accrocher à eux pour ne pas trop sombrer. Le résultat aurait été bien moins catastrophique. Mais t’es tombée trop bas pour y croire. Tu préfères simplement te complaire dans cette situation qui ne te ressemblait pas il y a quelques années en arrière. Et Il Kyang a raison une fois encore, même si ton esprit s’y refuse. Ton visage qui finit par se baisser, ton regard se perdant sur le sol. Ton coeur qui s’emballe un peu plus. Parce que dans le fond, tout est trop flou. T’es partagée entre l’envie de le gifler et de le prendre dans tes bras, pleurer toutes ces larmes que tu retiens depuis trop longtemps. Il y a de la colère à libérer, et de la tristesse à emmagasiner. Les deux qui tentent de prendre le dessus, sans savoir lequel laisser parler. « Pourquoi tu voudrais que j’vienne avec toi ?… » Tu joues avec tes mains, nerveusement. T’as l’esprit trop embué pour réfléchir correctement, et seule la douleur finit par parler. « Après tout ce temps, j’comprend pas… » Tu peux sentir la distance qui te sépare de lui, qui se fait de plus en plus faible. Bien sûr qu’une part de toi a envie de partir avec lui, laisser le poids des regrets s’envoler. Bien sûr que t’aimerais qu’il soit celui qui écrase ta peine, la fasse disparaître. Mais tu peux pas oublier ces années à ruminer l’un des abandons qui t’as le plus fait souffrir. T’arrives pas à passer outre, pas encore. T’es encore trop à cran pour ça. La peur de te brûler les ailes encore une fois. La peur de tomber encore plus bas si tu te décides à le suivre ce soir. De ne plus être capable de te relever. De te rendre compte que tout ça est peut-être éphémère. Et que tous ces mots disparaîtront au levé du soleil.
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Re: [chapter 2] you're ripped at every edge - il kyang | Mer 23 Oct - 0:00 Citer EditerSupprimer
Un instant je m’approche, mon cœur s’emballe alors que ses mots me blessent. Figé, je n’ai plus la force d’avancer vers elle. Je suis pris au piège, comme un vulgaire animal fasse à des phares de voiture. Pourquoi ?... je n’en sais rien. Je ne me suis pas posé la question. En fait j’ai parlé avec ce que j’avais sur le cœur. Ma sincérité mal placé, mes envies abusées… oui je n’avais pas besoin de lui demander ça mais je l’ai fait. Parce-que je veux qu’elle vienne, qu’elle s’en aille d’ici… mais pas seul. Juste elle et moi, pour tout oublier. Pourtant ça ne rime à rien, je suis planté là. Après tout ce temps… cette phrase est juste, elle me touche. Pourquoi maintenant et pas avant ? Pourquoi j’ai attendu tout ce temps avant de lui parler ? Il m’a fallu trois ans, trois putains d’années avant d’arriver en bon chevalier. Je crois vraiment que je peux lui dire « viens » pour qu’elle vienne ? Ye Won est une marionnette dans la vie de certains, mais elle ne l’était jamais dans la mienne… alors pourquoi je joue à ça ? Je ne sais pas… et c’est ça qui me tue. Etre devant elle, sans rien avoir à lui répondre. J’essaie de réfléchir et c’est déjà un mauvais point. Elle doit le voir, j’hésite, je suis muet… et je dois la décevoir, encore une fois. Parce-que je ne sais jamais quoi lui répondre… comme cette fois où elle m’avait dit « Je t’aime… » Je n’ai pas su lui dire, je l’ai prise dans mes bras et ça suffisait pour moi. Mais parfois il faut des mots, réussir à comprendre ce qu’on ressent. Sauf que cette fois, je n’y arrive pas. Je suis bloqué. Je détourne le regard, nerveux… plus je réfléchis et plus je me sens terriblement idiot. Je n’arrive plus à parler, à lui dire quoique ce soit de concret. Je n’ai pas d’arguments, sur le papier je suis celui qu’elle doit éviter. Je l’ai fait souffrir, je lui ai tourné le dos alors qu’elle m’attendait… elle a déjà perdu tellement. « J’en sais rien… mais tu crois que boire jusqu’à ne plus te souvenir c’est mieux ? » ça doit l’être pour elle. Ne plus penser à rien, être enivré pour tout oublier. Tous ces gens qui l’ont laissé… ils ont fini par l’abîmer… Je me redresse doucement « Je t’ai abandonné, comme tous les autres… mais je suis là maintenant. » Et c’est lourd de sens. Parce-que oui ces personnes, son frère, ses amis, ceux qui sont partis. Aucun d’eux n’est revenu… à part moi. Et j’ai conscience d’être égoïste, d’être surement un enfoiré à ses yeux. Je le pense et même si c’est idiot et horrible de ma part, je l’ai fait. Je ne suis pourtant pas fier, en vérité je regrette déjà de lui avoir dit. Je n’aurais pas dut, parce-que je frappe là où ça fait mal… bon sang, elle doit tellement me haïr. J’ai envie de m’excuser, mais je ne le ferais pas. Pas par orgueil, mais par lâcheté… c’est à mon tour de venir jouer nerveusement avec ce qui m’entoure. Je ne sais pas ce que j’imaginais, comme si après ça elle pourrait me dire oui… « Si tu veux continuer à te mentir alors vas-y, va avec eux. Mais si tu veux admettre la vérité… viens avec moi. » Quelle vérité ? Celle qui me pousse à vouloir la sauver ? À me préoccuper de son sort ? Je n’en sais rien, je voudrais juste qu’elle vienne, qu’elle oublie cette rancœur le temps d’un instant. J’ai ce truc, cette chose au creux de mon ventre qui m’empêcher de la laisser partir avec ces gars-là. Comme si je savais que cette soirée tournerait mal pour elle. Putain, je n’ai pas envie de partir d’ici en sachant qu’elle finira torchée dans la voiture d’un inconnu. Je ne peux pas ! C’est plus fort que moi. Mais j’ai conscience d’avoir l’air arrogant, de lui donner cette image d’un mec pourri qui se croit au-dessus de la souffrance qu’elle ressent.
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Re: [chapter 2] you're ripped at every edge - il kyang | Mer 23 Oct - 5:57 Citer EditerSupprimer
T’as longtemps été naïve, pendant ton enfance. T’as longtemps voulu croire que tout finirait par s’arranger, que tes parents pourraient voir qui tu étais réellement. Pas seulement cette petite fille modèle qu’on affiche comme une marionnette. T’avais Yejun pour faire gonfler cette idée en toi. Te montrer que les sentiments ne sont jamais à mettre de côté, que l’amour peut faire partie de ton quotidien, qu’il n’est pas inutile comme vos parents vous l’ont inculqué - ou du moins essayé. Mais il est parti, sans un mot, sans une lettre ni même une explication. Puis, d’autres sont partis, dans ce même laps de temps. Certains se sont juste éloignés pour finir par disparaître totalement de ta vie, d’autres ont fait la même chose que Yejun, sans indice pour le voir venir. Mais dans tout ça, t’avais Il Kyang. Et là aussi, t’as été naïve de croire qu’il ne t’abandonnerait pas. T’aurais donné ton âme au diable pour lui. T’as fait tout ce que tu pouvais pour qu’il s’en sorte, pour continuer de croire que vous pourriez avoir un avenir ensemble. Alors quand tu t’es retrouvée seule, t’as finis par croire à tout ce que ton père te martelait quand t’étais enfant. Que l’amour n’est qu’une illusion, que tout ce qui importe est de faire perdurer la tradition. Tu t’es même attendue à ce qu’il te présente le fils d’un autre grand dirigeant, un parfait inconnu avec lequel il aurait décidé de te marier. Et pendant un temps, t’as même cru que ça serait la seule chose à faire, plutôt que de continuer à souffrir autant. Mais il y a toujours eu cette part de toi qui avait envie d’y croire, de penser qu’un jour tout irait mieux, et que Yejun avait raison depuis le début. Et voilà qu’Il Kyang revient dans ta vie, les sentiments comme un boomerang. Et tu ne sais plus quoi faire, quoi penser. Tu ne saurais agir correctement, en fin de compte. Parce qu’il y a trop de sentiments différents qui se bousculent en toi. Parce que la colère et la douleur n’ont jamais réellement fait disparaître l’amour que tu lui as porté. Que tu lui portes encore, malgré tout. Tes épaules se haussent dans un geste las. Boire pour oublier, tu n’es bonne qu’à ça. Et c’est certainement la seule chose que t’ai encore envie de faire, tous les soirs. Encore plus lorsque ces mots arrivent à toi. ‘Je t’ai abandonné, comme tous les autres.’ Qu’as-tu fait pour que toutes ces personnes autour de toi te laissent à ton propre sort ? Cette question tourne en boucle dans ton esprit, sans personne pour pouvoir y répondre. T’as les yeux qui débordent, cette larme qui fini par s’échapper, glissant sur ta joue. Parce que ces mots sont trop lourds de sens. Ils réveillent cette peine et cette incertitude qui te composent depuis trop longtemps. « Pourquoi tu m’as abandonnée… ? » J’avais besoin de toi. Ces mots dont tu n’as pas le courage de prononcer. T’avais besoin de sa présence, de voir que malgré tout ce qu’il traversait, il restait à tes côtés. Parce que dans le fond, même s’il ne te l’a jamais dit, tu savais qu’il t’aimait en retour. Et ça t’a toujours suffit. De le voir dans ses yeux, même s’il n’a jamais su l’exprimer par de simples mots. Tes lèvres qui se pincent alors que d’autres larmes s’apprêtent déjà à couler. T’as plus la force de te battre au fond de toi. De t’énerver une fois de plus. T’as besoin de libérer cette souffrance qui compresse ton coeur chaque jour un peu plus. « J’pense pas que ce soit une bonne idée… » souffles-tu finalement. Cette peur omniprésente de faire le mauvais choix. De briser un peu plus ton coeur encore une fois. Parce que tu ne pourras pas supporter qu’on te blesse à nouveau, t’en es certaine. « Qui me dit que tu partiras pas encore une fois ? »
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Re: [chapter 2] you're ripped at every edge - il kyang | Mer 23 Oct - 18:29 Citer EditerSupprimer
C’était un soir comme tous les autres, un de ceux dont je ne me souviendrais pas le lendemain. Je ne sais plus comment je suis arrivé là, devant ce paillasson que je connaissais par cœur. J’aurais aimé être discret cette nuit, mais mes pas lourds, mon corps qui trébuche les avait alarmés. Il a fallu peu de temps avant qu’ils n’ouvrent la porte et découvre cette triste scène. Leurs regards posés sur moi, il n’a fallu que quelques mois Tu nous déçois… pour bouleversé ma vie… Tout ne s’est pas fait du jour au lendemain, j’ai mis quelques temps à me torturer l’esprit, à vouloir leur dire à quel point j’étais désolé. Mais ils me fuyaient, alors j’ai finis par admettre qu’ils avaient raison. Je n’ai jamais plié sous les regards de Ye Won, parce-que je crois qu’au fond elle ne me jugeait pas… mais mes parents… ça a tout changé. Je leur devais tout et voilà comment je leur disais merci. J’ai finis par accepter, par mettre des mots sur ce que j’étais. Un toxico… et il fallait que je me soigne. Tout s’est finalement précipité, il m’a fallu quelques semaines, accompagné de Kitae pour oser m’inscrire à ce centre. Je n’en ai parlé qu’à lui… et ma famille, mais c’était déjà trop tard. Ce n’était pas aussi beau que dans les films, ces supers stars qui prennent ces cures comme un moyen de décompressé. Oh moi ! J’en ai chié putain ! Quand je repense à ces nuits de sevrage, à trembler, à espérer que quelqu’un me fournisse ma dose. Ouais, j’en ai bavé, et il m’a fallu plusieurs mois pour me remettre debout… avec ça, j’avais finis par fuir tout le monde, et toi… Ye Won, il s’en est passé des choses, je ne veux pas que tu crois que c’était ta faute. C’était la mienne, cette déception que j’ai lu dans leurs yeux si tu savais… ça m’a détruit. Et plus rien n’a jamais été pareil. Même après mon retour, ils m’ont ignoré, la seule fois où ils ont repris contact avec moi c’était pour dire qu’ils avaient besoin d’argent. Alors j’ai vu ça comme un moyen de me rattraper… de les aider. J’ai arrêté mes conneries, fait des études pour devenir quelqu’un d’après eux et des petits boulots pour leur donner ce que je gagne… Il y a tellement de choses que je ne te dis pas Ye Won. Toi aussi ta famille compte sur toi, d’une manière différente. Mais j’ai finis par rejoindre ce clan, des gamins abrutis qui ne savent pas dire non. Mais je les aime tellement… comment leur dire que je suis malheureux ? Si tu savais Ye Won… j’aimerais te dire tout ça, mais je n’y arrive pas. Je me sens pitoyable… Je soupire doucement, lassé de cette bataille d’égo. J’en ai marre d’être renfermé sur moi-même, tout comme je suis agacé qu’elle doute de moi. Comment lui reprocher ? Elle a raison… « Je… je ne peux rien te promette et tu le sais… » je n’ai jamais été de ce qui balade les filles en leur promettant des choses impossibles. Je n’ai jamais su promette quoique ce soit. Je me contente du moment présent… et elle le sait. Si je suis là, c’est maintenant, et c’est aussi maintenant qu’elle doit s’en rendre compte. « Ye Won, je te demande pas que tu me fasses confiance. Je crois que toi et moi il faut qu’on parle… vraiment… et pas ici, et pas devant ces personnes. » Je ne sais plus quoi dire pour la convaincre, elle hésite tellement… « Laisse-moi une chance… » j’en ai marre de me battre dans le vide. « Ye Won ! Tu viens avec nous ?! » je détourne les yeux, subitement interrompu par… un de ses amis. Je fronce le sourcils, regarde ce type, alors que je sens mes muscles se crispés. J’ai presque envie de lui dire qu’il nous dérange, mais il tente déjà de la convaincre à les rejoindre. Alors je ne réfléchis pas, je me saisi de sa main et l’attire « Viens avec moi. »
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Re: [chapter 2] you're ripped at every edge - il kyang | Mer 23 Oct - 20:32 Citer EditerSupprimer
Rester ou partir. Quelque soit ta décision ce soir, t’es pas sûre de faire le bon choix, au contraire. T’as beaucoup trop de mal à remettre tes idées en place, à savoir ce dont t’as réellement besoin à cet instant précis. Ton coeur te crie de partir avec lui, alors que ton esprit lui, supplie cette libération. Un moment ou tu pourras tout oublier. Quelques verres pour ne plus penser à cette chanson, ces mots. Cette souffrance qui te bouffe de l’intérieur. T’as le choix entre avoir la chance d’obtenir des réponses, où t’en aller. C’est peut-être ce que t’aurais du faire. Mais tu sais plus. Ton coeur balance. Une part de toi a envie de croire qu’il a changé, que tu pourrais à nouveau lui faire confiance, au moins pour ce soir. Mais une autre part te dit de t’enfuir, pour ne pas revivre le même enfer. Ne plus risquer à ton coeur une perte dont tu ne sauras pas te remettre. Tu pensais pas en arriver là, face à Il Kyang. Tu pensais pas devenir si vulnérable face à lui, si hésitante. Toi qui a toujours tout fait pour te montrer forte, pour vous deux. Toi qui l’as relevé tant de fois. Cette fois, c’est toi qui a besoin de t’accrocher à quelqu’un. C’est ton regard qui crie à l’aide, pour sortir de cette torpeur qui te tord encore l’estomac chaque soir, chaque fois que tu te retrouves seule chez toi. Mais il ne peut rien te promettre Il Kyang. Tu le sais, il n’a pas besoin de te le dire. Tu le connais par coeur, tu l’as toujours accepté, aimé comme il était. Mais tu n’as plus la force. Ni de te battre, ni de comprendre. Et cet ami qui vous interrompt apparaît comme une libération au fond de toi. Le signe qu’il faut partir. Que tu ne supporteras pas cette discussion qui t’attend. Pas après tout ça. Ton regard qui se pose sur lui, le coeur pourtant encore hésitant. Encore plus lorsqu’il attrape ta main. La surprise de ce geste, et le regard interrogateur de l’intrus. « On t’attend pour aller à l’epsilon, les autres nous attendent. » Tes yeux qui vagabondent entre les deux hommes en face de toi. Le geste d’Il Kyang que tu finis par stopper, n’arrivant plus vraiment à être maître de ton propre corps. « J’peux pas… » souffles-tu comme un cri de désespoir. Tu te recules d’un pas, t’as l’impression d’étouffer tout d’un coup. De ne plus être capable de respirer correctement. Comme si finalement, t’avais besoin de prendre tes jambes à ton cou, et fuir, loin d’Il Kyang, loin de toutes ces personnes autour de toi. « J’suis désolée, j’peux vraiment pas… » Sans un regard vers ton ami, tu pars récupérer ton sac. Tu t’empresses de laisser quelques billets sur la table, pour partir, sans un mot de plus, sans un geste, ni même une explication à ceux qui te regardent de leurs yeux interrogateurs. Tes pas se font rapides, le chemin paraissant une éternité jusqu’à retrouver l’extérieur, être capable de respirer enfin l’air frais de la nuit. Il n’y a plus que la peur qui te guide à travers les rues de la capitale. Des larmes qui se mettent à couler le long de tes joues, n’étant plus capable de les retenir. T’arrives finalement à attraper un taxi, laissant au chauffeur le loisir de te balader dans la ville. Parce que c’est tout ce dont t’as besoin, à cet instant précis. Te remettre de tout ça. Et ça prendra du temps, pour y parvenir réellement. T’as besoin d’être dans ta bulle, le temps d’un instant. Sans personne pour te déranger, sans aucune voix pour te perturber. Le silence de l’habitacle pour te protéger un tant soit peu de l’extérieur. Avant de rentrer, ne plus penser à cette soirée. Et reprendre le cours de ta vie, dans quelques heures.
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Re: [chapter 2] you're ripped at every edge - il kyang | Mer 23 Oct - 22:03 Citer EditerSupprimer
Je me sens idiot, troublé tout à coup… elle n’est plus là et je suis seul. J’ai jeté un bref regard à ce type, agacé mais n’avouant jamais à quel point j’étais dévasté. Elle avait l’air si perdue et moi… si égoïste. Encore une fois, j’ai cru qu’elle viendrait, qu’elle accepterait. Je me sens stupide, encore plus lorsque je repense à toute cette soirée. Kitae m’attends, il me jette un regard qui en dit long. Il sait que j’ai passé un mauvais moment et même si il voudrait savoir. Il attendra, comme il le fait toujours le moment où je déciderais de lui parler. Je soupire, encore et encore tandis qu’on se dirige vers la sortie. Il me propose de me changer les idées… mais je ne peux pas. Je n’ai plus envie de rien. Tout est devenu trop lourd autour de moi. Et son regard… il me hante, tout comme sa détresse. Le trajet me parait interminable jusqu’à ma chambre. J’ai finis par laisser Kitae pour me réfugier dans un endroit que je connais. Par chance, j’étais tout seul. J’en ai profité pour me poster derrière mon écran et espérer trouver l’inspiration… mais rien ne me venait. Juste, ces mots, cette nuit… je ne sais pas quoi faire. Tout tourne dans ma tête et je suis incapable de trouver une solution. Je n’ai jamais été bon pour ça. J’étais nerveux, agacé, par tout ce qui venait de se passer. J’avais presque peur de la croiser dans les couloirs… je ne sais pas combien de temps je suis resté planté sur ma chaise. Mais j’ai finis par me lever. La tête pleine de sensations que je ne connaissais plus. Je me jette sur mon lit, perturbé. Je n’arrête pas de repenser à elle… cette chanson… depuis le temps que je l’avais dans mes papiers. J’ai osé la chanter mais pour quoi ? Est-ce qu’au final ça m’aura servi ? Pfff… je ne crois pas, elle s’en fiche, ça ne change rien à ce qui s’est passé entre nous. Les minutes se sont transformées en heure et j’ai finis par craquer. Mon téléphone en main, j’ai appelé la seule personne que je voulais voir en cet instant Sawan. Elle au moins pourrait me comprendre, elle m’apporterait un peu de douceur. Je sais qu’on discuterait, de tout de rien… elle n’aurait pas besoin de me demander ce qui n’allait pas. Ça fonctionne toujours comme ça entre nous. Et on finirait par s’endormir, épuisé de trop parlé… Et c’est toujours ainsi avec elle, je n’ai pas de mauvaises surprises. On se retrouve, on s’enlace et on oublie… et pourtant cette nuit-là j’ai eu du mal à faire semblant. Je le sais, ce n’est que le début… parce-que depuis cette soirée au bar, j’ai compris qu’elle était revenue dans ma vie. Pourquoi ? Comment je l’ai provoqué, je n’en sais rien, mais je ne peux plus faire comme si de rien n’était.
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