petites mains qui s'accrochent aux longs doigts vernis de sa mère. isas toujours dans les jupons de celle-ci, bien plus qu'avec le paternel. second enfant, petit dernier chéri. il a longtemps été écarté des affaires familiales les plus douteuses. on se taisait sur son passage, on lui souriait alors qu'on parlait business et sang. isas, il a toujours su qu'il y avait un problème. à l'école, on s'éloignait facilement de lui. les amis allaient et venaient lorsqu'ils devinaient de qui il était le fils. on répétait son nom de famille, le prénom de son père et un tas d'autres choses. les parents semblaient aussi effrayés qu'attirés, bal d'hypocrisie qui n'en finissait pas. sentiment étrange qui s'emparait de lui alors qu'il n'était pas fautif. il n'était qu'un enfant, le fils de la mauvaise personne.

en grandissant, ça n'a presque pas changé.

isas, il s'est habitué à l'éloignement perpétuel. il a arrêté de courir après ceux qui s'enfuyaient injustement, qui l'oubliaient lui. il choisit souvent de ne pas révéler ses origines, qui sont ses parents pour apprendre à connaître les gens. quand vient le moment fatal, peu résistent. mais isas s'en fiche, aime à croire qu'il n'était pas destiné à être avec eux. lui aussi a commencé à mettre les pieds dans le business familial. il en a été préservé pendant une grande partie de sa vie mais son père et son frère ont insisté pour qu'il commence dans les affaires. isas, il fait les minimes missions qu'on lui confie. il va récolter de l'argent, lance ses poings à la figure de ceux qui le méritent selon son père. visage angélique qui ne l'est plus certains soirs. il ne le fait pas plaisir, plutôt par obligation. il ne sait toujours pas quoi penser de cette vie. il aurait aimé que tout soit plus simple, plus évident.

c'est ce qu'il s'est répété alors qu'il l'observait jouer du cello, pris dans une contemplation intensément silencieuse. isas, il a vu un condensé de beauté en lui et n'arrive plus à décoller ses yeux de ce garçon trop mystérieux.