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Won So Hyun ** under the shining sky **
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Won So Hyun ** under the shining sky ** | Ven 25 Oct 2019 - 9:06 Citer EditerSupprimer
Won So Hyun
you say i am strong when i think i am weak
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Il parait que... Elle a longtemps eu peur des adultes qu'elle ne connaissait pas et surtout des hommes ⟼ un des traumatismes les plus importants laissés par son enlèvement, elle tremblait inconsciemment en présence d'hommes. | Dis nous qui tu es ! #souriante #forte #fragile #timide #joueuse #protectrice #sociale #gentille #calme #observatrice #loyale #décidée #positive #angoissée #passionnée #protégée #serviable Souriante ⟼ même face à un inconnu, elle aura tendance à sourire, en espérant briser un peu la glace. Fragile ⟼ malgré tout, un rien peut faire déborder le vase et la faire craquer ; ainsi, un simple regard de travers peut lui provoquer une crise de larmes à cause de tout ce qu'elle a encaissé jusqu'à là. Joueuse ⟼ elle ne dit jamais non à un plan pour taquiner quelqu'un, tant qu'elle juge que celui-ci ne dépasse pas certaines limites ; aussi aiment-elles les sorties entre amies, ou, beaucoup plus rarement, les soirées. Sociale ⟼ sa timidité n'est pas un obstacle puisqu'elle fait toujours tout pour la surmonter, elle parvient donc assez facilement à attirer la sympathie des autres. Calme ⟼ à part dans des circonstances très particulières et même avec des amis vraiment très proches, il est rare de voir so hyun sauter partout ou être bruyante ; elle a plus tendance à observer les choses en riant et à intervenir en parlant Loyale ⟼ il en faut beaucoup pour perdre l'entière confiance et loyauté de so hyun, qui a tendance à voir le bien partout, ou à trouver des raisons aux gens - elle n'est pas pour autant naïve et lorsqu'elle juge quelqu'un de trop toxique pour elle, elle saura le sortir de sa vie. Positive ⟼ il y a toujours une source de lumière dans l'ombre et c'est vers cette dernière que sohyun aura la tête penchée, pour le meilleur ou pour le pire. Passionnée ⟼ depuis des années, so hyun est passionnée par la musique, particulièrement les mélodies au piano, mais pas uniquement. Serviable ⟼ si elle peut aider, so hyun le fera, quitte à, encore une fois, prendre sur elle et se sacrifier. |
ANAE Un courant d'air frais pour so hyun
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Re: Won So Hyun ** under the shining sky ** | Ven 25 Oct 2019 - 9:06 Citer EditerSupprimer
QUELS SONT VOS PREMIERS SOUVENIRS ?
"Ils sont flous, sans doute parce qu'ils se font vieux désormais. Je pense que mon tout premier souvenir doit dater d'autour des années 2000, lorsque j'avais quatre ans. Oh, c'est un souvenir basique… Celui d'une famille au complet et d'une enfant épanouie entre sa mère et son père. Je ne pourrais même pas y donner un contexte ni une explication, c'est plutôt un souvenir des ressentis de l'époque. Celui d'être invincible, d'être entourée par les deux êtres que j'aime le plus au monde et qui m'aiment tout autant, voire plus. Peut-être quelques sons d'éclats de rire. Le souci, c'est que c'est tellement flou que je ne sais même pas si je m'en rappelle vraiment ou si j'ai construit ce souvenir à partir des témoignages de ma mère. Elle me dit souvent que mon père n'a pas toujours été comme ça et qu'il ne faut pas se souvenir que de ses mauvais côtés. Qu'il a aussi été un père exemplaire à une période. Peut-être que je me suis construit un souvenir à partir de ces mots, pour y croire. Quoi qu'il en soit, mes souvenirs plus vieux sont beaucoup plus nets et beaucoup moins heureux. Je me rappelle d'une forte odeur d'alcool qui embaume tout l'appartement, de cris causés par les disputes entre ma mère et mon père, de verres brisés, d'assiettes au sol, de meubles renversés. Cette fois-ci, c'est la sensation d'être brisable à tout moment qui m'habite. Je ne me sens plus du tout invincible. De toute façon, l'aura n'est plus celle d'une famille épanouie, et même du haut de mes cinq ou six ans, j'en avais conscience. Puis un jour, mon père a été viré de la maison. Tout s'est passé très vite, du moins de mon point de vue. Mon père a disparu en même temps qu'un poids à l'intérieur de moi."
COMMENT ONT ÉVOLUÉ VOS SENTIMENTS À PROPOS DE VOTRE PÈRE ?
"Pas positivement, ça c'est sûr."
“De toute façon, je ne me rappelle même pas d'un temps où je l'ai aimé, mais je sais que c'est arrivé. Je le sais parce que maintenant, quand je pense à lui, je le trouve pitoyable. Oh, ça ne veut pas dire que je comprends ses actions de l'époque, ni que j'aurais fait la même à sa place. Simplement qu'il est pitoyable. Enfin, il l'était. Si je ne l'avais jamais apprécié, je pense que le traumatisme n'aurait pas été si grand et que je n'aurais pas été capable de le pardonner même après les peurs qu'il m'a créées. A l'époque, je trouvais ça plus ou moins normal. On ne se pose pas de question, quand on est enfant. Je ne me disais pas que c'était injuste, triste ou malheureux. Je tremblais quand les objets tombaient au sol et je pleurais quand il criait, mais ces peurs partaient aussi vite qu'elles étaient arrivées lorsque la situation redevenait normale. C'est à long terme qu'elles ont laissé leur empreinte. Puis, bien sûr, quand il m'a enlevé. Sur le coup, je n'avais pas compris. Encore une fois, j'étais jeune. Je savais bien que ce n'était pas normale qu'il me prenne, alors j'ai essayé de le fuir - ma mère m'avait bien dit que la justice, un concept un peu flou à cet-âge là, l'avait interdit de nous approcher - mais c'était quand même mon père. Je n'ai pas hurlé ni pleuré quand j'étais dans le train en direction de Daegu. J'avais peur parce que je ne comprenais pas, mais à part l'horrible odeur d'alcool qui se dégageait de lui, rien n'était désagréable. Il ne criait pas, ne frappait rien. Même lorsque j'ai été enfermée dans une petite chambre, je n'ai pas compris de suite que j'y étais enfermée. Je pense que j'ai compris l'ampleur de la situation quand il a commencé à dire des propos qui parlaient de mort. Des choses comme 'je ne mourrai pas seul' ou 'si elle veut me noyer, je lui prendrai ce qu'elle a de plus précieux'. Parfois, il disait que j'étais tout ce qui lui restait, mais ces mots ne me consolaient pas. Je trouvais des moments de tranquillité quand l'appartement était silencieux. Je ne savais pas s'il était sorti, ou s'il était juste ivre mort dans son lit. Je ne me posais pas la question. J'en profitais juste pour reprendre le dessus sur la panique, mais mes tremblements et mes crises d'angoisse reprenaient dès que l'odeur de l'alcool traversait les murs de la pièce où j'étais enfermée. C'était un signe qu'il allait rentrer de nouveau dans la chambre, vous voyez. A ce moment-là, c'est certain, je le haïssais. Il me faisait peur parce qu'il n'avait plus rien du père que je connaissais. Parfois, j'essayais de le calmer. Je lui parlais pour qu'il arrête de crier et de frapper les murs. Mais ça ne servait à rien. Néanmoins, avec le recul j'estime que j'ai quand même eu de la chance dans mon malheur. Après tout, il ne m'a jamais frappé, ni fait d'autres choses horribles. Bien sûr, c'était horrible et j'ai mis du temps à lui pardonner son égoïsme. Mais il aurait pu faire pire. Alors, avec le temps, j'ai appris à arrêter de lui en vouloir. Il m'avait peut-être volé deux mois de ma vie, mais il s'était volé la sienne en entier."
AVEZ-VOUS DES SOUVENIRS PRÉCIS DE L'ÉPOQUE ?
"Pendant longtemps, des scènes venaient et revenaient dans mes rêves, celles des jours les plus difficiles. Ces jours-là sont restés longtemps dans ma mémoire, seconde par seconde. Mais à force d'efforts et du temps passé, même les souvenirs les plus difficiles sont devenus flous. Il me reste les ressentis et les choses générales que j'ai vécues là-bas, mais je serais incapable de raconter mon enlèvement de manière croissante, du premier au dernier jour. Mon seul souvenir précis, c'est celui du jour où j'ai été amené là-bas et celui du jour où j'ai été retrouvé. La chambre qui n'a jamais été ouverte par quelqu'un d'autre que lui a été ouverte par un homme habillé en policier et j'ai compris instantanément que c'était terminé. Il m'a posé quelques questions pour connaître mon état, mais avant même de pouvoir y répondre, j'ai perdu connaissance. Je me suis réveillée des jours plus tard à l'hôpital et j'étais de retour à Séoul. Mon histoire faisait la une des journaux, même si mon anonymat était préservé. J'ai appris par les journaux que pendant ma période inconsciente, mon père s'était suicidé, parce qu'il ne supportait pas l'idée d'être mis en prison. J'ai appris plus tard qu'il a laissé une lettre derrière lui, pleine de reproches envers ma mère. Je me rappelle précisément, aussi, que mon état de peur n'était pas parti. Comme si j'étais encore enfermée avec lui, je tremblais tout le temps. Les infirmiers, les médecins, les autres patients, tout le monde me terrorisait. Même le psychologue qui me suivait me faisait peur. Après ça, je me rappelle être restée longtemps enfermée chez moi. Je n'allais pas à l'école, ni dehors, parce que tout me faisait peur. J'étais dans ma chambre et je regagnais mon calme que lorsque j'écoutais de la musique. C'est fou de le dire, mais durant ce temps là, même ma mère ne me procurait aucun sentiment de sécurité. J'avais été trahi par mon père, puis il m'avait inconsciemment transmis l'idée que ma mère était méchante. Je me rappelle du jour où j'ai décidé de me ressaisir très clairement. Du jour au lendemain, toute ma peur était devenue une détermination. Je ne voulais plus faire vivre ce cauchemar à ma mère, ni à moi-même. Ca a été très dur au début,ça aussi, je m'en rappelle précisément. J'ai demandé à ma mère des cours de piano avec un professeur particulier, pour me sociabiliser, mais au début, je tremblais en sa présence. J'essayais de parler mais je n'y arrivais pas. Pourtant, il a été patient. Il a attendu que je m'ouvre à lui, et jusqu'à ce que j'y arrive, il se contentait de m'apprendre les accords en respectant mes limites. Il a été ma première ouverture au monde extérieur après mon enlèvement et ça a déclenché, petit à petit, ma socialisation et ma rescolarisation."
APRÈS ÊTRE RETOURNÉE DANS LE MONDE EXTÉRIEUR, EN QUOI VOUS SENTIEZ-VOUS DIFFERENTE DES AUTRES ?
"Déjà, au début, j'avais peur de tout et de tout le monde, même des gens que je connaissais déjà car ils étaient dans ma classe avant que je sois déscolarisée. Les professeurs ont décidé de ne pas me faire redoubler, même si j'ai été déscolarisée un an, car ils jugeaient que me mettre dans une classe où tout le monde n'était que des inconnus ne m'aurait pas aidé, et ils avaient raison. C'est parce que je connaissais déjà certaines personnes de ma classe que j'ai réussi à m'y intégrer. Pas dès le début, parce que les gens savaient ce qui m'était arrivé. J'avais peur d'aller vers eux, et ils n'osaient pas venir vers moi. Seuls quelques rares élèves l'ont fait et je considère que c'est grâce à eux que je suis là aujourd'hui.
Ce qui me différenciait beaucoup des autres, aussi, c'était ma peur des cris. A cet âge là, les enfants crient beaucoup, vous savez. Mais moi, je tremblais dès que ça arrivait, même si c'était pour jouer, je veux dire. Je partais parfois en crise d'angoisse et ça me frustrait, parce qu'au fond de moi, je savais très bien que j'étais en sécurité. Mon corps réagissait contre mon gré.
Bien sûr, ma peur de la foule. Et plus tard, de l'alcool. A l'âge où mes amis commençaient à boire, je restais terrorisée par la simple odeur de la boisson. Je ne voulais surtout pas être près d'une personne sous l'emprise de l'alcool, car c'était pour moi synonyme de violence.
A peu près dans la même période, je voyais bien que mes rapports avec les garçons étaient différents aussi. Je ne voulais pas tomber amoureuse, et je n'étais attirée par aucun garçon. Ces histoire de petit-ami, de baiser voire plus, ça m'effrayait plus qu'autre chose. J'étais incapable d'avoir assez confiance en quelqu'un pour lui confier mon coeur, quelque chose du genre. Voir mes amies revenir en larmes après avoir été larguées ne m'aidait pas, c'est sûr. J'ai découvert ça bien plus tard, à l'université. Bien sûr, comme tous les premiers amours, j'ai cru qu'il serait l'unique pour moi mais ça n'a pas été le cas. J'ai compris mes amis à ce moment-là, j'ai compris pourquoi en même temps qu'elles pleuraient, elles disaient qu'elles ne regrettaient rien. Moi non plus, je ne regrette rien. Il m'a fait découvrir des sentiments merveilleux et à ses côtés, je me suis sentie plus en sécurité que jamais. Les circonstances de la vie et nos traumatismes respectifs nous ont empêché d'aller plus loin, mais je ne lui en veux pas, ni à lui, ni à la vie. Je reste persuadée que si je ne l'avais pas rencontré, je n'aurais jamais pu avoir assez confiance en quelqu'un pour tomber amoureuse un jour."
MAINTENANT, POUVEZ VOUS DIRE QUE VOUS ÊTES REMISES DE CES SOUVENIRS ?
"On ne s'en remet jamais. Je sais que je n'oublierai jamais ce qui m'est arrivé. Mais j'ai appris à vivre avec. Bien sûr, il y a des moments où je me déteste et où je déteste mon passé. Parce que j'ai beau faire tous les efforts pour redevenir quelqu'un de 'normal', sans toutes les angoisses et peurs créées par mon passé, ça me rattrape toujours. Des fois, je vais très bien. Je peux voir des gens se battre et ne pas mal réagir. D'autres fois, rien que des cris suffisent pour me provoquer une crise d'angoisse. C'est énormément frustrant, parce que je veux à tout prix devenir indépendante. J'en ai assez d'embêter les gens à cause de mes peurs. Mais c'est plus fort que moi. Je n'oublierai pas et mon corps non plus."
It's my life...
you say i am held when i am falling short
"Ils sont flous, sans doute parce qu'ils se font vieux désormais. Je pense que mon tout premier souvenir doit dater d'autour des années 2000, lorsque j'avais quatre ans. Oh, c'est un souvenir basique… Celui d'une famille au complet et d'une enfant épanouie entre sa mère et son père. Je ne pourrais même pas y donner un contexte ni une explication, c'est plutôt un souvenir des ressentis de l'époque. Celui d'être invincible, d'être entourée par les deux êtres que j'aime le plus au monde et qui m'aiment tout autant, voire plus. Peut-être quelques sons d'éclats de rire. Le souci, c'est que c'est tellement flou que je ne sais même pas si je m'en rappelle vraiment ou si j'ai construit ce souvenir à partir des témoignages de ma mère. Elle me dit souvent que mon père n'a pas toujours été comme ça et qu'il ne faut pas se souvenir que de ses mauvais côtés. Qu'il a aussi été un père exemplaire à une période. Peut-être que je me suis construit un souvenir à partir de ces mots, pour y croire. Quoi qu'il en soit, mes souvenirs plus vieux sont beaucoup plus nets et beaucoup moins heureux. Je me rappelle d'une forte odeur d'alcool qui embaume tout l'appartement, de cris causés par les disputes entre ma mère et mon père, de verres brisés, d'assiettes au sol, de meubles renversés. Cette fois-ci, c'est la sensation d'être brisable à tout moment qui m'habite. Je ne me sens plus du tout invincible. De toute façon, l'aura n'est plus celle d'une famille épanouie, et même du haut de mes cinq ou six ans, j'en avais conscience. Puis un jour, mon père a été viré de la maison. Tout s'est passé très vite, du moins de mon point de vue. Mon père a disparu en même temps qu'un poids à l'intérieur de moi."
"Pas positivement, ça c'est sûr."
“De toute façon, je ne me rappelle même pas d'un temps où je l'ai aimé, mais je sais que c'est arrivé. Je le sais parce que maintenant, quand je pense à lui, je le trouve pitoyable. Oh, ça ne veut pas dire que je comprends ses actions de l'époque, ni que j'aurais fait la même à sa place. Simplement qu'il est pitoyable. Enfin, il l'était. Si je ne l'avais jamais apprécié, je pense que le traumatisme n'aurait pas été si grand et que je n'aurais pas été capable de le pardonner même après les peurs qu'il m'a créées. A l'époque, je trouvais ça plus ou moins normal. On ne se pose pas de question, quand on est enfant. Je ne me disais pas que c'était injuste, triste ou malheureux. Je tremblais quand les objets tombaient au sol et je pleurais quand il criait, mais ces peurs partaient aussi vite qu'elles étaient arrivées lorsque la situation redevenait normale. C'est à long terme qu'elles ont laissé leur empreinte. Puis, bien sûr, quand il m'a enlevé. Sur le coup, je n'avais pas compris. Encore une fois, j'étais jeune. Je savais bien que ce n'était pas normale qu'il me prenne, alors j'ai essayé de le fuir - ma mère m'avait bien dit que la justice, un concept un peu flou à cet-âge là, l'avait interdit de nous approcher - mais c'était quand même mon père. Je n'ai pas hurlé ni pleuré quand j'étais dans le train en direction de Daegu. J'avais peur parce que je ne comprenais pas, mais à part l'horrible odeur d'alcool qui se dégageait de lui, rien n'était désagréable. Il ne criait pas, ne frappait rien. Même lorsque j'ai été enfermée dans une petite chambre, je n'ai pas compris de suite que j'y étais enfermée. Je pense que j'ai compris l'ampleur de la situation quand il a commencé à dire des propos qui parlaient de mort. Des choses comme 'je ne mourrai pas seul' ou 'si elle veut me noyer, je lui prendrai ce qu'elle a de plus précieux'. Parfois, il disait que j'étais tout ce qui lui restait, mais ces mots ne me consolaient pas. Je trouvais des moments de tranquillité quand l'appartement était silencieux. Je ne savais pas s'il était sorti, ou s'il était juste ivre mort dans son lit. Je ne me posais pas la question. J'en profitais juste pour reprendre le dessus sur la panique, mais mes tremblements et mes crises d'angoisse reprenaient dès que l'odeur de l'alcool traversait les murs de la pièce où j'étais enfermée. C'était un signe qu'il allait rentrer de nouveau dans la chambre, vous voyez. A ce moment-là, c'est certain, je le haïssais. Il me faisait peur parce qu'il n'avait plus rien du père que je connaissais. Parfois, j'essayais de le calmer. Je lui parlais pour qu'il arrête de crier et de frapper les murs. Mais ça ne servait à rien. Néanmoins, avec le recul j'estime que j'ai quand même eu de la chance dans mon malheur. Après tout, il ne m'a jamais frappé, ni fait d'autres choses horribles. Bien sûr, c'était horrible et j'ai mis du temps à lui pardonner son égoïsme. Mais il aurait pu faire pire. Alors, avec le temps, j'ai appris à arrêter de lui en vouloir. Il m'avait peut-être volé deux mois de ma vie, mais il s'était volé la sienne en entier."
"Pendant longtemps, des scènes venaient et revenaient dans mes rêves, celles des jours les plus difficiles. Ces jours-là sont restés longtemps dans ma mémoire, seconde par seconde. Mais à force d'efforts et du temps passé, même les souvenirs les plus difficiles sont devenus flous. Il me reste les ressentis et les choses générales que j'ai vécues là-bas, mais je serais incapable de raconter mon enlèvement de manière croissante, du premier au dernier jour. Mon seul souvenir précis, c'est celui du jour où j'ai été amené là-bas et celui du jour où j'ai été retrouvé. La chambre qui n'a jamais été ouverte par quelqu'un d'autre que lui a été ouverte par un homme habillé en policier et j'ai compris instantanément que c'était terminé. Il m'a posé quelques questions pour connaître mon état, mais avant même de pouvoir y répondre, j'ai perdu connaissance. Je me suis réveillée des jours plus tard à l'hôpital et j'étais de retour à Séoul. Mon histoire faisait la une des journaux, même si mon anonymat était préservé. J'ai appris par les journaux que pendant ma période inconsciente, mon père s'était suicidé, parce qu'il ne supportait pas l'idée d'être mis en prison. J'ai appris plus tard qu'il a laissé une lettre derrière lui, pleine de reproches envers ma mère. Je me rappelle précisément, aussi, que mon état de peur n'était pas parti. Comme si j'étais encore enfermée avec lui, je tremblais tout le temps. Les infirmiers, les médecins, les autres patients, tout le monde me terrorisait. Même le psychologue qui me suivait me faisait peur. Après ça, je me rappelle être restée longtemps enfermée chez moi. Je n'allais pas à l'école, ni dehors, parce que tout me faisait peur. J'étais dans ma chambre et je regagnais mon calme que lorsque j'écoutais de la musique. C'est fou de le dire, mais durant ce temps là, même ma mère ne me procurait aucun sentiment de sécurité. J'avais été trahi par mon père, puis il m'avait inconsciemment transmis l'idée que ma mère était méchante. Je me rappelle du jour où j'ai décidé de me ressaisir très clairement. Du jour au lendemain, toute ma peur était devenue une détermination. Je ne voulais plus faire vivre ce cauchemar à ma mère, ni à moi-même. Ca a été très dur au début,ça aussi, je m'en rappelle précisément. J'ai demandé à ma mère des cours de piano avec un professeur particulier, pour me sociabiliser, mais au début, je tremblais en sa présence. J'essayais de parler mais je n'y arrivais pas. Pourtant, il a été patient. Il a attendu que je m'ouvre à lui, et jusqu'à ce que j'y arrive, il se contentait de m'apprendre les accords en respectant mes limites. Il a été ma première ouverture au monde extérieur après mon enlèvement et ça a déclenché, petit à petit, ma socialisation et ma rescolarisation."
"Déjà, au début, j'avais peur de tout et de tout le monde, même des gens que je connaissais déjà car ils étaient dans ma classe avant que je sois déscolarisée. Les professeurs ont décidé de ne pas me faire redoubler, même si j'ai été déscolarisée un an, car ils jugeaient que me mettre dans une classe où tout le monde n'était que des inconnus ne m'aurait pas aidé, et ils avaient raison. C'est parce que je connaissais déjà certaines personnes de ma classe que j'ai réussi à m'y intégrer. Pas dès le début, parce que les gens savaient ce qui m'était arrivé. J'avais peur d'aller vers eux, et ils n'osaient pas venir vers moi. Seuls quelques rares élèves l'ont fait et je considère que c'est grâce à eux que je suis là aujourd'hui.
Ce qui me différenciait beaucoup des autres, aussi, c'était ma peur des cris. A cet âge là, les enfants crient beaucoup, vous savez. Mais moi, je tremblais dès que ça arrivait, même si c'était pour jouer, je veux dire. Je partais parfois en crise d'angoisse et ça me frustrait, parce qu'au fond de moi, je savais très bien que j'étais en sécurité. Mon corps réagissait contre mon gré.
Bien sûr, ma peur de la foule. Et plus tard, de l'alcool. A l'âge où mes amis commençaient à boire, je restais terrorisée par la simple odeur de la boisson. Je ne voulais surtout pas être près d'une personne sous l'emprise de l'alcool, car c'était pour moi synonyme de violence.
A peu près dans la même période, je voyais bien que mes rapports avec les garçons étaient différents aussi. Je ne voulais pas tomber amoureuse, et je n'étais attirée par aucun garçon. Ces histoire de petit-ami, de baiser voire plus, ça m'effrayait plus qu'autre chose. J'étais incapable d'avoir assez confiance en quelqu'un pour lui confier mon coeur, quelque chose du genre. Voir mes amies revenir en larmes après avoir été larguées ne m'aidait pas, c'est sûr. J'ai découvert ça bien plus tard, à l'université. Bien sûr, comme tous les premiers amours, j'ai cru qu'il serait l'unique pour moi mais ça n'a pas été le cas. J'ai compris mes amis à ce moment-là, j'ai compris pourquoi en même temps qu'elles pleuraient, elles disaient qu'elles ne regrettaient rien. Moi non plus, je ne regrette rien. Il m'a fait découvrir des sentiments merveilleux et à ses côtés, je me suis sentie plus en sécurité que jamais. Les circonstances de la vie et nos traumatismes respectifs nous ont empêché d'aller plus loin, mais je ne lui en veux pas, ni à lui, ni à la vie. Je reste persuadée que si je ne l'avais pas rencontré, je n'aurais jamais pu avoir assez confiance en quelqu'un pour tomber amoureuse un jour."
"On ne s'en remet jamais. Je sais que je n'oublierai jamais ce qui m'est arrivé. Mais j'ai appris à vivre avec. Bien sûr, il y a des moments où je me déteste et où je déteste mon passé. Parce que j'ai beau faire tous les efforts pour redevenir quelqu'un de 'normal', sans toutes les angoisses et peurs créées par mon passé, ça me rattrape toujours. Des fois, je vais très bien. Je peux voir des gens se battre et ne pas mal réagir. D'autres fois, rien que des cris suffisent pour me provoquer une crise d'angoisse. C'est énormément frustrant, parce que je veux à tout prix devenir indépendante. J'en ai assez d'embêter les gens à cause de mes peurs. Mais c'est plus fort que moi. Je n'oublierai pas et mon corps non plus."
Han Kyung Ho
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Crédits : marley smith
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Re: Won So Hyun ** under the shining sky ** | Ven 25 Oct 2019 - 9:07 Citer EditerSupprimer
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Re: Won So Hyun ** under the shining sky ** | Ven 25 Oct 2019 - 23:48 Citer EditerSupprimer
Bon reboot
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Re: Won So Hyun ** under the shining sky ** | Sam 26 Oct 2019 - 8:32 Citer EditerSupprimer
sejeong est un super choix
bon reboot
bon reboot
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Re: Won So Hyun ** under the shining sky ** | Sam 26 Oct 2019 - 10:22 Citer EditerSupprimer
fdskjfdsk bon reboot avec sejeong, quel choix, je risque de pas m'en remettre :'(((
En tout cas bonne chance pour la fin de ta fiche, hâte de pouvoir la redécouvrir héhé plein d'amour
En tout cas bonne chance pour la fin de ta fiche, hâte de pouvoir la redécouvrir héhé plein d'amour
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Re: Won So Hyun ** under the shining sky ** | Sam 26 Oct 2019 - 14:36 Citer EditerSupprimer
Bon reboot à toi
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Re: Won So Hyun ** under the shining sky ** | Dim 27 Oct 2019 - 10:49 Citer EditerSupprimer
bon reboot
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Re: Won So Hyun ** under the shining sky ** | Dim 27 Oct 2019 - 12:57 Citer EditerSupprimer
quelle jolie princesse
bon reboot à toi !
bon reboot à toi !
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Re: Won So Hyun ** under the shining sky ** | Lun 28 Oct 2019 - 11:02 Citer EditerSupprimer
ayyy bon reboot
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