In Ho était réellement fou amoureux de la jeune femme. Il avait déjà été amoureux par le passé. Mais c'était différent. Il ne saurait comment le décrire mais l'intensité était tout autre. L'apaisement aussi. Tout était simplement différent. Lyvan était devenu un petit rayon de lumière, remplie d'ombre, il le savait, ça se voyait. Mais pour lui, c'était le plus bel ange que la Terre avait pu donner. Vraiment. Il ne savait pas comment l'expliquer ni comment le dire. Mais ce petit ange était tout simplement parfait à ses yeux. Il en avait entendu des choses. Des hommes parlant d'elle. Des paroles qui le faisaient vomir. Et il s'était battu avec. Plus d'une fois. Et il lui avait caché. Bien qu'il aurait pu se vanter de les avoir ratatiné sur place. Il ne voulait pas qu'elle aperçoit cette part d'ombre en lui qui le ravageait. Il avait été voir Bo Bae. Elle, elle savait. Elle savait tout. Il n'avait même pas eu besoin de parler qu'elle avait compris. Mais In Ho était ainsi. Et il refusait qu'on critique Lyvan sous ses yeux. Sa petite amie n'était pas un corps, pas une personne sans voix qu'on peut maltraiter. Elle était un petit ange qui ne demandait qu'à être aimé. C'était simple.
Alors quand elle lui fit sa déclaration et que son corps réagit par la même occasion. La peur le prit soudainement. Elle ne réagissait pas. Pas du tout. Alors que d'habitude, elle arborait ce petit air désolé. Et bien que la caresse sur sa joue devait le rassurer, la voir partir le fit paniquer comme jamais. Et si il avait merdé quelque part? Si il avait fait une connerie? Si elle le fuyait et partait rejoindre je ne sais qui plutôt que de revenir le voir? In Ho était perdu, assis tout seul dans ce lit, ayant perdu la chaleur du petit corps de Lyvan.

Alors il l'attendit, stressant dans son coin comme un fou. Et encore plus en la voyant arrivée. Rapidement il se leva sans s'approcher, il ne savait pas si il pouvait. "Lyvan, je suis désolée, j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas..je ne voulais pas..." Mais il se tut en la voyant s'asseoir sur le lit, reprenant sa place. Il la regarde, ne comprend pas ou elle veut en venir avant de prendre doucement la lettre. Il regarda une dernière fois Lyvan avant de déplier doucement le papier. Et il lit doucement. Sans rien dire, ses yeux suivent chaque mot, n'en ratant pas une. Seulement son corps exprime ses sentiments, ses muscles se bandant en voyant l'horreur qu'elle avait vécu, l'horreur de ses parents. Si on pouvait appeler ça des parents. In Ho n'en avait pas. Mais il était bien heureux d'avoir Bo Bae et non des personnes ainsi.

Le jeune homme finit de lire la lettre. Et pourtant, il ne bouge pas. Il reste, figé, fixant cette lettres. Ces mots. Ses mots à elle. Sa voix. Sa voix disparue. Et sans le comprendre, l'encre s'éparpille sur la feuille, sa vision devient floue alors que les larmes coulent doucement sur ce papier, comme pour détruire les évidences, les douleurs de son ange. Il veut détruire ce passé, l'effacer pour qu'elle n'ait plus à souffrir. In Ho souffre. Il hurle intérieurement la douleur pour son petit ange. Si il pouvait, il tuerait cet homme. Il le truciderait, l'empêcherait de danser. Comme il empêche Lyvan de sourire. Sa douce. Son amour. Son tout.

Avec lenteur, il releva la tête vers sa petite amie, la vision troublée par ses larmes. Et avec douceur. "Je serais ta voix. Je t'aime Nan Lyvan" C'était sa plus belle et douce déclaration. Parce qu'In Ho, bien qu'il avait toujours été sincère. Il savait que celle-ci était précieuse. Parce qu'elle était dite sous l'émotion la plus pure, l'amour sincère.

La jeune fille reste ainsi à le fixer. Longuement. Elle détaillait toutes les émotions sur son visage. La stupeur, la colère, l’horreur … elle pouvait deviner toutes les choses qui traversaient l’esprit de son petit ami. Toutes ces visions qu’il devait subir, dont il était assailli car elle lui avait donné peu d’informations mais suffisamment pour son imagination sordide et cruelle face le reste … elle le fixait douloureuse et chaque mot qu’il semblait lire était un poids en moins pour la jeune femme … étrangement en partageant son fardeau avec lui, elle s’en libérait, rien qu’un peu, suffisamment pour se sentir libéré de pouvoir enfin avouer son secret inavouable à son petit ami. Quand les premières larmes d’In Ho apparurent à ses yeux Lyvan en restant stupéfaite. Elle aurait voulu détourner les yeux pour ne pas s’infliger ce mal … mais elle se força à le regarder. Elle ne voulait pas détourner le regard de cette douleur qu’elle lui infligeait. Il souffrait pour elle, avec elle mais jamais à cause d’elle. Elle aurait voulu caresser sa joue pour l’apaiser mais ne préférait pas le couper dans sa lecture. Alors la jeune fille retint ses larmes et resta, assise sur les genoux, face à lui, qu’il finisse de lire ce qui lui était arrivé. Sa famille. Sa fratrie. Tout autant de nouvelles qui étaient soudaines, étonnantes, déroutantes, douloureuses. Parfois Lyvan enviait son petit ami de ne pas avoir eu de famille, d’avoir eu Bo Bae, car de toutes les façons possibles elle l’avait rendu heureux. Mais elle se culpabilisait de penser ça. Car elle avait la chance d’avoir une famille, qui lui avait donné des frères et sœurs sur qui elle pouvait compter bien que … bien qu’elle haïssait ses parents. Elle avait longtemps suivi leur chemin et s’y plaisait même, ne comprenant pas l’attitude de sa sœur, cette phase de rébellion. Et pourtant … Sori avait tout compris, depuis le début et elle avait beau avoir essayé de la sortir de là, Lyvan restait obstinée, ne voyant que par son rêve de danse. Elle aurait dû comprendre … Les mains tremblantes qu’elle glissa sous ses cuisses elle ne cessait de regarder son petit ami. Ce garçon qui pleurait pour elle … ce garçon qui pleurait pour ce qu’elle avait vécu. N’était-ce pas là … la plus belle preuve d’amour qu’il pouvait lui faire. Et ces mots qu’il prononce, ses mots si touchants, elle déglutit et ne peut retenir un sanglot avant de se jeter à son cou. Elle pleure, lâche tout son saoul. Parce qu’il ne la repousse pas. Parce qu’il ne lui en veut pas. Parce qu’elle a été honnête. Jusqu’au bout. Et il était là. A lui dire qu’il l’aimait. Il aurait pu la juger, la trouver sale, souiller et pourtant … pourtant In Ho pleurait et lui disait combien il tenait à elle. il serait sa voix. Elle le croyait. Ses pleures silencieux était trahis par son petit corps faible qui pleurait contre le sien. Elle était enfin là où elle serait protégée. In Ho était là pour elle … Pour que plus personne ne lui fasse de mal … cette constatation laissait éclater en elle toutes ces peurs qui l’avaient tenu jusqu’ici. Une fois que ses pleures furent calmer, elle se redressa légèrement, laissant In Ho lui essuyer ses larmes qu’elle essuyait celles du garçon. Elle mimait de ses lèvres, n’ayant jamais plus voulu qu’à cet instant parler « je t’aime … » elle caressa sa joue et se pencha vers lui pour l’embrasser tendrement avec ce goût salé qu’il soulignait à quel point ils s’aimaient. Elle le serre contre elle et caresse sa nuque tendrement. Oui, ils s’aimaient.