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Out of my sigt [Hye Mi & Caïn de mauvaise humeur]

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Out of my sigt [Hye Mi & Caïn de mauvaise humeur] | Mar 29 Oct - 16:14
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(( Out of my sight ))
L'Eternel dit à Caïn: «Où est ton frère Abel?» Il répondit: «Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère?» ~Genèse 4.1-15

Il se souvenait du regard choqué d’une étudiante pendant un cours d’histoire de l’art moderne, un mélange d’horreur et de dégoût qu’elle avait posé sur son visage. Le retable de l’agneau mystique , un tableau des frères Van Eyck, la maîtrise du pinceau, le fini glacis, les drapés si détaillés qu’on pouvait distinguer la matière des tissus ; une œuvre remarquable et dans le coin supérieur droit une représentation de Caïn assassinant Abel à coup de bâton. Cruelle, sauvage, brute. Et elle avait associé tous ses mots à sa personne. Elle ne le connaissait ni d’Eve, ni d’Adam mais déjà il l’a terrifiait. Aurait-il eu un visage de poupon que le malaise se serait immédiatement dissipé. On aurait ri tout au plus de l’humour douteux de ses parents.

Mais voilà, Caïn avait « la marque ». Un charisme qui perturbait les impressionnables, une expression froide, des yeux d’une beauté qui aurait pu adoucir le tout mais dans son regard une lueur sinistre, celle de l’homme à la si grande détermination qu’elle en devient un danger pour ses semblables. C’était le visage que lui attribuait les étrangers. Pourtant, il existait un mystère dans cette représentation terrible que Dieu lui avait donné. Son sourire. Une étrangeté héritée de sa mère qui transformait en un quart de seconde le loup tueur en agneau. Pas le mimique moqueur qu’il arborait la plupart du temps, mais un éclair de pure bonheur qui effaçait toute marque de sévérité de son visage.  

Une espèce de miracle où la pureté de ses sentiments chassait la malédiction. Mais il ne l’arborait pas ce soir-là.

L’enfant prodigue était parti. Sans un mot, il avait pris quatre t-shirts qui lui semblaient propres, Gatsby son plant de beuh, un peu de liquide piqué dans un tiroir et il était monté dans le premier train à destination de nulle part partant de n’importe où. Son frère, lui, avait compris dès qu’il était rentré : l’atmosphère dans l’appartement avait changé.  Il avait soupiré, rattraper ses clés de voiture avant qu’elle ne touche le comptoir de la cuisine puis il était allé se paumer au comptoir du N°7.

Trois, quatre, cinq, six verres puis il arrêta de les compter. Le barman regardait son patron d’un œil curieux. Il ne venait jamais boire directement dans la grande salle, il préférait l’intimité de son bureau ou les tables luxueuses des salles privées à sabrer le champagne en bonne compagnie. Il essayait de déchiffrer son expression, il ne le connaissait pas depuis longtemps pourtant s’il trouvait surprenant et impressionnant comment son patron pouvait passer du visage de l’extase extrême du grand fêtard à celui sévère et fermé du businessman, cette expression là le faisait bien plus frissonner. Impassible au premier abord, était-il déprimé ? Fatigué ? Triste ? En colère ? Ou était-ce seulement l’ennui qui avait conduit ses pieds jusqu’au bar ? Ce qui était sûr, c’est qu’il avait visiblement besoin de la compagnie silencieuse de ses employés. Et pour quelle raison ? Le seul sentiment que le jeune homme en costume était sûr que le berlino-coréen lui renvoyait c’était de la peur. Son attitude inhabituel  –  tant et si bien qu’il existait une normalité dans le comportement de cet excentrique  - lui paraissait menaçante. Ses yeux auraient pu donner une crise cardiaque à n’importe quel victime ayant le malheur de les croiser. Ils étaient voilés de pensées bien sombres, de souvenirs qu’il essayait désespérément de noyer dans son huitième… non, neuvième verre de whisky. Quelle descente soit dit en passant ! Il s’absenta aux toilettes, sûrement pour rendre tout ce liquide abrasif que son corps ne pouvait supporter et se mit à scruter avec obstination le liquide ambré qui restait dans le fond de son verre. Ses cheveux, dont il prenait si bien soin, avait laissé échappé quelques mèches qui retombaient sur son front perlé de sueur lui donnant un air pathétique. Le voile était devenu vitré et, un malte japonais à la main, son seul spectateur se demanda s’il ne ferait pas mieux d’appeler un médecin. Ou un psy. Il rangea la précieuse bouteille bien entamée loin de celui qu’il appelait Boss et lui tendit un verre d’eau avec quelques glaçons.

« On en est là. » soupira Caïn.

Ce fut les premières paroles qu’il prononça en plusieurs heures. En quelques minutes, son état s’améliora largement et il recommanda un verre qu’il ne bu pas immédiatement. Il passa quelques coups de fil, le premier qui le laissa sur une boite vocal et qu’il remplit d’injures et de menaces dans une langue qu’il était le seul à comprendre, ceux suivant à quelques connaissances et partenaires à qui il avait imposé un silence radio pour une demi-journée et qui commençait visiblement à s’en inquiéter, puis le dernier au pretty boy soignant son paternel puis il sortit dehors et s’alluma une clope. C’est à travers la fumée d’une taffe qu’il la distingua au loin. Était-ce un mirage provoqué par l’alcool ? Non, elle s’approchait d’un air déterminé dans sa direction. Pour une fois, elle ne le fuyait pas. Elle aurait dû. Il n’était vraiment pas d’humeur à se chamailler avec la belle Janggok Hye Mi en cette douce soirée. Pire, il détestait qu’elle le voit ainsi dans un de ses pires moments de faiblesse qu’elle pouvait pourtant à peine deviner. Il n’ouvrit pas la bouche, ne lui décrocha pas un de ses fameux sourire charmeur. Il continua simplement à fumer.



( Pando )
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Re: Out of my sigt [Hye Mi & Caïn de mauvaise humeur] | Sam 9 Nov - 21:14
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(( Out of my sight ))
Sois le genre de femme qui, quand elle frôle ses pieds au sol chaque matin, fait dire au diable : et merde, elle est toujours debout. Sois la fille simple qui complique sa vie.

Il m'a trouvé. M'a-t-il vraiment cherché ? Ou est-il tombé sur mon profil par hasard ? Une fois de plus, il est revenu dans ma vie. Dans mon quotidien. Je n'ai rien demandé. Je n'ai rien voulu de tout ça. Notre rencontre était très désagréable. J'aurais voulu l'oublier et passer à autre chose. Mais voilà. Il est connu sur les réseaux sociaux. Et toutes mes amies m'envient. Pourquoi ? Il est loin d'être un homme bien. J'en suis convaincue mais elles ne veulent pas m'écouter. Et nous avons continué à nous voir. Malgré moi. J'essaie de trouver des excuses. Des preuves. Mais je ne trouve rien. Cela m'énerve de plus en plus. Car il finit par envahir mon esprit. Mes pensées. J'en viens à penser à lui constamment. Je veux que cela cesse. Pourquoi ais-je même envie de le voir ?

Alors oui, il m'a trouvé sur les réseaux. Mais moi aussi, je l'ai trouvé. Avant lui, même. Mais je me suis retenue de le lui dire. Malgré que je suive ses activités. Tous les jours... Je me dégoute. Je soupire profondément. Je ne veux plus croire en la gente masculine. C'est fini. Il ne fera pas exception. Loin de là. Si j'étais un homme, ma vie serait totalement différente. Mais je ne le suis pas. Je dois vivre ainsi et ne rien espérer d'autre. Je subis et survis.

- Vous semblez dans un bien piètre état... dis-je, en soupirant. Peu m'importe. J'ai à vous parler !

En suivant ses activités, je sus plus ou moins rapidement qu'il serait là ce soir. C'est pourquoi je me retrouve ici, face à lui. Je dois mettre les choses au clair, une fois pour toutes. Pour espérer lui dire au revoir, définitivement.


( Pando )
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Re: Out of my sigt [Hye Mi & Caïn de mauvaise humeur] | Sam 9 Nov - 22:08
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(( Out of my sight ))
L'Eternel dit à Caïn: «Où est ton frère Abel?» Il répondit: «Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère?» ~Genèse 4.1-15

Il la regarda arriver vers lui. Il nota le balancement de ses cheveux de gauche à droite, ces longs et beaux cheveux dont il ne faisait aucun doute qu’elle y apportait pas mal d’attention. En somme, il se disait qu’elle aime prendre soin d’elle. Mais pas trop. Elle devait être du genre à penser que prendre un minimum soin de son apparence était à la fois un minimum au niveau sociétal et professionnel mais aussi un moyen de se respecter. Elle devait aussi croire qu’y passer trop de temps n’avait aucun intérêt et que d’ailleurs quand elle avait l’air aussi jolie que ce soir là, c’était juste parce que dans le miroir, ça lui plaisait, elle avait un peu plus confiance en elle, et que son apparence n’était pas faite pour faire plaisir aux autres. Surtout pas à la gente masculine. Elle n’allait jamais trop loin. Elle ne voulait pas être superficielle mais ça allait plus loin que ça n’est-ce pas ? Qu’importe la raison, elle avait la classe. C’est ce qu’il ne pouvait s’empêcher de penser. Et les jours où elle était d’attaque, cela se voyait. Pas un pli sur ses vêtements, pas une tâche, un pas assurée. Janggok Hye Mi devenait terriblement belle. Il en était terrifié. Elle le terrifiait. Autant qu’elle piquait sa curiosité.

Mais pas ce soir, décidément non. Il n’était pas question qu’elle voit ce côté de lui. Il ne voulait pas, ça l’ennuyait tellement qu’il avait envie de disparaître. Il tira une taffe.

Vous semblez dans un bien piètre état...

Ça le faisait chier qu’elle le remarqua (même si c'était évident).

Elle se rapprochait.

Peu m'importe.

Il aurait aimé que ça lui importe. Que pour une fois elle foute sa fichue haine qu’il ne comprenait pas sur le côté et qu’elle essaya de le comprendre. Qu’une seule personne sur cette planète essaya de le comprendre. Il ne lui demandait même pas d’essayer de le réconforter, il avait son pretty boy pour cela après tout. Un peu d’ouverture d’esprit, était-ce trop demandé ? Qu’on s’inquiéta pour lui ? Juste un peu de soucis, un peu d’empathie. C’est tout ce qu’il n’avait jamais reçu de la part de ses proches.

J'ai à vous parler !

Il lui cracha sa fumée de cigarette à la tête. S’il la harcelait presque pour qu’elle ne daigne lui sortir une pauvre réplique cinglante la plupart du temps, cette fois-ci il ne voulait pas qu’elle parle. Il voulait qu’elle se taise et qu’elle reste là sans le regarder. Lui l’observerait de loin, son sourire, sa bonne humeur qu’elle lui cachait constamment et cela lui suffirait amplement.

Il grimaça et d’une voix rauque lui répondit un « Je vous en prie. » comme si prononcer ces mots lui avait sali la bouche.

Pourquoi ce soir là ? Pourquoi cet instant ?



( Pando )
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Re: Out of my sigt [Hye Mi & Caïn de mauvaise humeur] | Sam 9 Nov - 23:29
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(( Out of my sight ))
Sois le genre de femme qui, quand elle frôle ses pieds au sol chaque matin, fait dire au diable : et merde, elle est toujours debout. Sois la fille simple qui complique sa vie.

Je suis venue, ici, ce soir, avec de grandes idées. De grandes envies. De grandes convictions. Mais lorsque je lui fis face, tout s'envola. J'avais tant de choses à lui dire. Tant de choses à lui balancer pour rompre une bonne fois pour toutes le lien qui nous unissait. Nous sommes unis ? Vraiment ? Il faut croire que oui. Mais avant même que je puisse parler, il me cracha toute sa fumée et je me mis à tousser. J'agite la main afin de faire partir au plus vite ce nuage toxique. Est-il sérieux de se comporter ainsi ? J'ai envie de le frapper. De l'attraper par les épaules et de le secouer pour qu'il se reprenne. Quel est ce comportement ? Je ne le connais pas ainsi. D'habitude il me fait mentir. Je lui donne tous les défauts et il se comporte toujours parfaitement. Pourquoi est-il ainsi tout à coup ? Cela m'énervait de le voir comme je souhaite qu'il soit. Je sais. Je suis compliquée.

- Vous vous sentez bien ? Je soupire. J'essaie de prendre sur moi pour ne pas m'énerver. Vous devriez prendre votre température. Je ne suis pas médecin mais vous semblez très pâle... à moins que ce soit la faute de l'alcool et de la cigarette ?

Je fais une grimace avant de secouer la tête. Pourquoi suis-je gentille, tout à coup ? Pourquoi est-ce que je me montre inquiète ? Non. Je ne dois pas être ainsi. Je devrais profiter de la situation, justement.

- Ecoutez, je n'en ai que faire de ce qu'il vous arrive et de pourquoi vous vous mettez dans un tel état. Si votre mère est malade ou si votre soeur ne veut plus voir... Enfin... Je ne vous souhaite aucune de ces situations bien entendu mais...

Je soupire. Je devrais me taire. Je m'enfonce. Je souffle un bon coup.

- Je veux juste comprendre. Vous êtes étrange avec moi. Je ne suis rien ni personne alors pourquoi vous comportez-vous ainsi ? Pourquoi m'avoir cherché sur les réseaux et pourquoi m'avoir souhaité une bonne journée ? On ne se connaît pas. Je ne suis pas votre amie. Arrêtez de jouer avec moi. On ne s'apprécie pas, vous et moi. Alors, ignorez-moi !


( Pando )
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Re: Out of my sigt [Hye Mi & Caïn de mauvaise humeur] | Dim 1 Déc - 12:07
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(( Out of my sight ))
L'Eternel dit à Caïn: «Où est ton frère Abel?» Il répondit: «Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère?» ~Genèse 4.1-15

« Scheisse. »

« Quelle journée de merde. »

Il murmura ses mots pour lui-même. Qu’est-ce qu’elle avait soudainement ? Elle avait fait tout ce trajet pour lui dire de ne plus jamais s’approcher d’elle ? Il n’avait pas halluciné pourtant, il était resté appuyé contre son mur tandis qu’elle avait traversé la rue pour venir à lui. Contradictoire comme attitude. Un mail, un dm, un appel, une lettre. Elle aurait tant de moyen de lui dire ses mots sans le rencontrer, et pourtant elle était là, comme une excuse. Il aurait aimé argumenter là-dessus avec elle, mais pas aujourd’hui. Il n’en avait ni l’envie, ni le courage. Il voulait s’enfermer dans son bureau et ne plus jamais rentrer chez lui où le départ de son frère se trahissait dans toutes ses absences : celle de son désordre, des tarés qu’ils ramenaient, des bouteilles d’alcool, de l’odeur de vomi, de vêtements sales et de son teint blafard sur le canapé. Ce rien qui lui rappelait tout ce qu’il avait sacrifié pour lui. Pour quoi ? C’était de la faute à Camé, ça, la lâche. Elle avait réussi à briser les barrières de son cerveau, à l’attendrir. Elle lui avait fait croire qu’apporter un peu d’attention à son petit-frère lui ferait du bien. Qu’il avait une famille après tout, qu’il n’était pas seul. Des conneries. Un tas d’imbécilités. Ils avaient tous fuis, ils l’avaient tous laissés. Le seul qui restait était son père mais seulement parce qu’il se retrouvait cloué à son lit. Après tout, il n’avait personne. Un parfait orphelin. Il avait fini par s’y habituer à ce que ceux qui entraient dans sa vie en ressortent un jour ou l’autre. Mais les autres, il s’en fichait. Les autres, il ne s’en souciait même pas. Abel, certes, il en était étrangement attristé mais ce n’était pas comme si il s’était passé un seul jour sans que son frangin ne représente une déception pour lui. Mais son départ lui rappelait les sacrifices qu’il avait fait. Pour lui, pour un moins que rien. Il avait sacrifié Cameron. La seule et l’unique qui avait réussi à le sortir de sa léthargie sentimentale. Celle en qui il avait plus confiance qu’en lui-même. Il s’était fâché, il lui en avait voulu d’avoir lâché Abel alors que pendant tant d’années cela avait été son seul souhait. Et maintenant ? Et maintenant, il le regrettait. Il n’avait ni famille, ni frère, ni meilleure amie.

Elle aussi voulait partir de sa vie, elle venait seulement d’y entrer. Janggok Hye Mi. Pourquoi devait-elle lui faire ça également ? Il n’avait rien demandé. Il n’avait pas demandé à la trouver intéressante et terriblement belle. Il n’avait pas demandé à ce que sa curiosité le ronge tellement qu’il ne pouvait s’empêcher de la chercher dans les moindre recoins de la Digital City, jusqu’aux tréfonds des réseaux sociaux. Juste pour la regarder de loin, pour venir l’embêter un peu et essayer de comprendre l’aversion étrangement violente qu’elle avait envers lui. Il ne pensait pas qu’une fille comme elle pouvait juger aussi salement un inconnu. Ou alors elle se le permettait parce qu’il était une célébrité. Elle ne valait pas mieux qu’un simple « hater ». Et lui était assez stupide pour ne pas réussir à la haïr en retour. Ou simplement à l’ignorer.

Et pourtant ! Et pourtant, elle s’inquiétait pour lui. Cruelle. Elle lui tendait la main pour le frapper l’instant d’après. A quoi jouait-elle ? Était-ce une vengeance pour toute ces fois où il avait lui-même tenté de l’embrouiller ? Ironiquement, elle rata d’un genre les raisons de son mal-être. Il ne put s’empêcher de le faire remarquer auditivement par un petit rire narquois, presque agressif. Pourquoi elle venait l’enfoncer, hein ? Qu’est-ce qu’elle foutait là et qu’est-ce que lui avait à se tenir pantois devant elle, à pas savoir quoi répondre ? Il était fatigué de toutes ses conneries. D’elle, de lui, d’Abel, de son père, du monde entier.

« Rectification. Vous ne m’appréciez pas. Je n’ai jamais dit que c’était réciproque. » maugréa-t-il sans même prendre la peine de la regarder.

Parce que de la peine, il en avait pleins les yeux. Il n’allait pas se mettre à pleurer devant elle quand même ? Il fronça les sourcils pour faire passer son envie de pleurer, renifla un peu. Reprends-toi Caïn. Elle venait de lui planter un couteau dans le cœur, il savait qu’elle ne l’aimait pas, elle n’était pas obligée de lui dire à voix haute.

Quand il releva les yeux vers elle, ils étaient secs et froids.

« J’ai pas à me justifier de mon comportement, que ça vous plaise ou non. Si vous avez fini de parler, cassez-vous, je ne suis pas vraiment d’humeur à vous faire la causette. »



( Pando )
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Re: Out of my sigt [Hye Mi & Caïn de mauvaise humeur] | Dim 1 Déc - 15:17
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(( Out of my sight ))
Sois le genre de femme qui, quand elle frôle ses pieds au sol chaque matin, fait dire au diable : et merde, elle est toujours debout. Sois la fille simple qui complique sa vie.

Je le regarde. Intensément. Oui. Mon regard est plongé dans le sien. Je tente de lire en lui et de comprendre son état de ce soir. Qu'est-ce qu'il a ? Il est si différent d'habitude. Tellement plus admirable. Un homme que l'on a envie d'aimé. Ce soir, face à moi, il est l'homme que je souhaite haïr depuis notre rencontre. Je ne comprends pas la raison de ce changement. Je ne le supporte pas. Mais ainsi va la vie. Il n'est qu'une déception supplémentaire. Plus il parle et plus il descend. Il plonge dans un gouffre et même si ce qu'il me dit m'écoeure, je ne peux faire l'insensible. Je sens bien qu'il ne va pas bien mais comme il le dit si bien, je ne l'apprécie pas. Alors, il va se débrouiller tout seul.

- Rectification. Je ne voulais pas vous apprécier. Mais vous aviez sans cesse un comportement qui donnait envie du contraire. Il faut croire, que j'avais, cependant, raison depuis le début. Votre masque tombe et vous me montrez enfin qui vous êtes. Et cet homme qui me repousse si brutalement, je ne l'apprécie pas.

Mon inquiétude s'envole. Je me referme sur moi-même. Savait-il qu'il ouvrait mon coeur petit à petit ? Voyait-il que je m'ouvrais à lui, pas à pas ? Au fil de nos rencontres. Non. Car s'il voulait vraiment apprendre à me connaître, comme il l'avait annoncé devant mes amies, il n'aurait pas agi ainsi ce soir. Il ne m'aurait pas repoussé de la sorte. D'habitude, ce comportement était le mien. Alors, oui, cela me blessait. Je n'aime pas être rejetée. Encore moins par un homme comme lui. Mais c'est peut-être ça le problème. Un homme comme lui. Cet homme. Son avis sur ma personne semblait bien plus important que je ne le pensais. Au secours. Heureusement que je viens de m'en défaire.

- Vous n'avez pas à vous justifier... Que je me... casse... ?! répétais-je, à voix basse, dans un murmure cassé.

Je me suis laissée plonger dans le chagrin, je n'ai pas lutté. Mon passé continue de me faire du mal. Mais voilà qu'un jour , j'ai fini par me dire : tu peux encore sourire, tu peux encore marcher, tu es en bonne santé, tu as toutes tes facultés. Il y a plein de choses à faire. Plein de personnes à rencontrer. Et la joie est revenue. La joie de vivre. Je l'ai, par la suite, rencontré. C'était un jeu entre nous. Le jeu du chat et de la souris. Il m'approchait, je fuyais. Je m'approchais, il m'accueillait en ne fuyant qu'à moitié. Mais, ce soir, il me fuit véritablement alors que c'était à mon tour de fuir. Nous sommes donc tous les deux en train de nous fuir. Ce qui signifie que nous en sommes à la fin. Notre jeu se termine. C'était inexplicable. J'ai eu à nouveau envie de vivre. J'y prenais goût. Mais tout s'envole désormais. Et il va redevenir un inconnu. Pourquoi est-ce que je m'en plains ? C'était ce que je souhaitais, au plus profond de moi, depuis le début. Notre rencontre au sein de son bar. Cette histoire de vol. Nos retrouvailles devant mon école. Le café qu'il m'a offert. Notre jeu du chat et de la souris. Ses taquineries. Mes amies qui sont devenues folles amoureuses de lui. Les réseaux sociaux. Mes peurs. Mes craintes. Ses yeux. Son sourire en coin. Tout est détruit. Et il ne reste plus rien. Rien d'autre que lui, mal, et que moi, déçue. C'est terminé.

- Très bien. Vous ne me reverrez plus. Dis-je, avant de passer à côté de lui. Mon épaule frôlant la sienne. Je pars en direction de la porte d'entrée de son établissement. Prête à m'y enfermer et à ne plus jamais le laisser entrer dans ma vie. Ce que je souhaite y faire ? Ce ne sont plus ses soucis.


( Pando )
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Re: Out of my sigt [Hye Mi & Caïn de mauvaise humeur] | Dim 1 Déc - 17:27
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(( Out of my sight ))
L'Eternel dit à Caïn: «Où est ton frère Abel?» Il répondit: «Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère?» ~Genèse 4.1-15

Caïn commençait à penser que Janggok Hye Mi était complètement folle. Une vraie tarée, il serait peut-être préférable qu’il ne s’approcha plus trop d’elle. Elle disait quelque chose et faisait l’inverse. Elle disait l’inverse et faisait quelque chose. Il ne savait plus. Il n’était plus sûr. Il pensait être le chat et elle la souris. Mais elle était une renarde et il n’était qu’un chiot stupide. Il écarquilla les yeux. Elle l’appréciait ? Ne venait-elle pas d’affirmer le contraire quelques secondes auparavant ? Depuis leur première rencontre d’ailleurs ? Il s’en fichait, il ne voulait pas savoir, elle l’embrouillait. Tout son cerveau en était retourné, il ne pouvait pas réfléchir avec autant d’alcool dans le sang. Alors il lui dit de partir de la manière la moins classe qu’il soit, en espérant qu’elle se mette assez en colère pour réellement le faire.

Il se haïssait. Pourquoi lui avoir parlé ainsi ? Il voudrait la rattraper, la prendre dans ses bras, tomber à ses pieds et s’excuser, lui promettre de prendre soin d’elle, de ne pas le regretter, de ne pas le détester… Est-ce vraiment ce qu’il souhaitait ? Il était étonné par ses propres pensées et tout tournait. Son dos ancré dans le mur de béton, il savait que s’il s’en détachait il serait emporté par la rotation de ce monde et puis projeté à travers l’espace dans un endroit où il ne pourrait plus jamais la revoir… Mais s’il restait là, sans bouger, sans rien faire, sans rien dire, ne la perdrait-t-il pas également ? Et alors s’il la perdait ? Il avait l’habitude après tout. De plus, dans le cas de Caïn, l’expression « une de perdue, dix de retrouvées » était plutôt vraie. Qu’elle se casse comme il le lui avait demandé, qu’elle tienne ses promesses cette fois-ci. Elle lui disait qu’il ne la reverrait plus et c’est peut-être pour cela qu’il ne bougea pas immédiatement. C’était un bien beau mensonge. Il sonnait comme la sincérité mais il le savait faux. Après tout, n’avait-elle pas formulé de tels mots lors de leur première rencontre ? Et pourtant depuis leurs vies n’avaient jamais été aussi entremêlés. Elle en avait peut-être la volonté mais y arriverait-elle ? Il comprit à cet instant, qu’il avait de l’emprise sur elle et qu’il devait y faire attention. S’il relâchait trop, elle s’enfuirait, s’il pressait trop fort : elle se briserait.

Alors comment devait-il agir en cet instant précis ? Il eu envie de l’appeler, de s’excuser, de se laisser tomber au sol, de lui demander de rester. Mais il ne pouvait pas bouger, il était figé par la découverte qu’il venait de faire et auquel il ne s’attendait pas. Elle aussi le tenait au creux de ses mains. Il s’y sentait faible. Il n’aima pas ce sentiment là. Arriverait-il cependant à juste la regarder s’en aller sans rien faire ? Il eu envie de hurler comme un fou…

Elle ne lui en laissa pas le temps. Mais qu’est-ce qu’elle fout? Elle se dirigeait vers la porte de service, elle s’apprêtait à rentrer dans son club. Son chez-lui, son bien le plus précieux, son intimité en quelque sorte. Chaque verre, chaque son, chaque lumière, le N°7 par son âme et ses vibrations ne pouvaient refléter rien d’autre que la personnalité de son propriétaire. Alors pourquoi y partait-elle, elle qui ne voulait plus jamais le revoir ? Pourquoi allait-elle dans cet endroit, qu’il avait pourtant cru comprendre, la répugnait ? Des questions, encore des questions. Et décidément un très fort esprit de contradiction chez cette Janggok Hye Mi. Très franchement, Caïn avait souvent entendu à son propos qu’il était un excentrique imprévisible mais cette demoiselle là l’était bien plus que lui.

Cependant, il devrait peut-être lui annoncer que le club n’en était pas encore à son heure d’ouverture et cette porte de service condamné par une clé qui se trouvait sur son trousseau. Pour des raisons de sécurité on pouvait sortir par ses portes mais seule une clé permettait de les ouvrir à l’extérieur. Elle allait tourner la poignée et se prendre la plus grosse honte de sa vie. Et il n’était pas assez cruel pour se délecter d’un tel moment.

« Mademoiselle Hye Mi, attendez, c’est ferm... »

Il s’était redressé pour esquisser un pas dans sa direction pendant qu’il tentait de la prévenir. Oubliant qu’il n’était pas vraiment en état de réaliser une action si rapide. Il fut prit d’un vertige, se prit ses propres pieds et tomba lourdement sur le sol.

« AAAH ! »

Son cri résonna dans la ruelle déserte. Dans sa chute, il essaya de se rattraper et sa main vint agripper le mur à la recherche d’un élément qui puisse l’aider à se rattraper. Sans succès, elle n’y trouva qu’une pointe qui découpa ses chairs et fit apparaître très rapidement une mare de sang dans sa paume que Caïn se contenta de regarder hébété.



( Pando )
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Re: Out of my sigt [Hye Mi & Caïn de mauvaise humeur] | Dim 1 Déc - 17:58
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(( Out of my sight ))
Sois le genre de femme qui, quand elle frôle ses pieds au sol chaque matin, fait dire au diable : et merde, elle est toujours debout. Sois la fille simple qui complique sa vie.

Le cœur, un moteur quasi parfait, qui demande assez peu de carburant pour fonctionner, une énergie extrêmement variée qui peut aller du simple verre d’eau à la pomme de terre en passant par le bol de riz quotidien. Des milliards de battements, sans aucun entretien particulier, si ce n’est un peu de respect pour les tuyaux et ce que l’on met dedans. Heureusement, le mécanisme des battements n’est pas un acte qui obéit à la volonté. En effet, si la peur peut accélérer un cœur… le cerveau, lui, ne sait pas l’arrêter. Faire battre un cœur, c’est en fait synchroniser les milliards de cellules qui le composent. Le cœur est une pile assez traditionnelle qui fonctionne grâce à la chimie. Le mérite de cette synchronisation parfaite revient à six protéines, et non pas une seule comme on le croyait jusqu’ici. On les appelle les « connexines », parce qu’elles assurent la communication, la connexion électrique entre chacune des cellules cardiaques. Pour que deux cellules puissent communiquer entre elles, il faut que 2 connexines du même type forment un une sorte de canal qui va permettre, en quelque sorte, le passage du signal électrique.

Ces protéines se contentent d’obéir aux ordres. Les battements sont sous la dépendance de deux systèmes autonomes. Un pour accélérer et contracter ; un autre pour ralentir et dilater. Ces deux systèmes nerveux sont sous le contrôle d’une protubérance du cervelet qui se situe au niveau de notre nuque. Souvenez-vous, quand vous étiez jeunes, avant de vous baigner dans une eau un peu fraîche, votre maman devait vous demander de mettre un peu d’eau sur la nuque, pour renseigner notre cerveau, il existe toute une série de capteurs distribués dans le cœur et les principaux vaisseaux. Ces capteurs sont capables de réagir lorsque la pression, la température, la teneur en oxygène du sang se mettent à varier. Il existe également des capteurs de la chaleur de notre peau : un degré de plus de température, c’est dix battements de plus, tout comme les émotions, l’exercice physique ou la douleur. La normale, c’est d’avoir un pouls entre 60 à 80 par minute. Les problèmes de rythme cardiaque sont de trois types : trop lent, on parle de bradycardie ; trop rapide, de tachycardie ; en cas d’anarchie, ce seront les extra systoles. Tous ont une solution, y compris l'arrêt brutal, car les cardiologues, que l’on a tendance à assimiler de plus en plus à des plombiers de l’impossible, sont également de super électriciens. La durée de la vie n’est pas dépendante de la vitesse de battement du cœur. Dans la vie de tous les jours, c’est-à-dire chez les non-sportifs forcenés, avoir un cœur lent au repos est signe d’espérance de vie plus longue. Mais ce n’est pas une garantie absolue. La Coréenne qui a vécu le plus longtemps, avait un cœur normal, cela ne l’a pas empêché de battre 5 milliards de fois. Je vous le dis, un moteur quasi parfait !

Mais à quoi bon savoir tout ça ? Oui, à quoi bon connaître son corps et son coeur par coeur si un homme arrive dans votre vie et qu'il envoie tout valser ? Mon coeur, justement, semblait se déchirer à chaque pas que je faisais pour m'éloigner de lui. J'étais prête à actionner la poignée de la porte. Celle qui allait définitivement nous séparer. Celle qui garderait les morceaux de mon coeur déçu et brisé. Je souffle doucement mais au moment où ma main se posait sur la poignée, je l'entendis m'interrompre pour ensuite pousser un hurlement terrifiant. Je déglutis et me retourne, vivement. Mon coeur se mettant à battre très rapidement. La cause : la peur. Que se passe-t'il ?

- Oh mon Dieu.... dis-je avant de me précipiter jusqu'à lui. Est-ce que vous allez bien ??? Je prends sa main, délicatement. J'avais remarqué le sang directement. Comme si mes yeux possédaient un radar pour cette couleur rouge sombre. Vous êtes blessé... Ce n'est pas vrai, ça ne va pas du tout... Je regarde tout autour de nous. Il n'y a personne. Je vais vous soigner ! Venez avec moi. Déjà, je vais vous aider à vous relever. Allez ! Je passe un bras autour de lui et tente, avec mon frêle petit corps et ma force quasi inexistante, de le remettre sur pieds.


( Pando )
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Re: Out of my sigt [Hye Mi & Caïn de mauvaise humeur] | Dim 1 Déc - 19:00
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(( Out of my sight ))
L'Eternel dit à Caïn: «Où est ton frère Abel?» Il répondit: «Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère?» ~Genèse 4.1-15

Caïn regardait sa blessure sans broncher. Il était tel un enfant, désemparé, perdu, incapable de comprendre la situation dans laquelle il se trouvait. Son visage, qu’il avait un peu rond, ses yeux ouverts comme des soucoupes, sa bouche qui aurait pu gober quelques mouches, il paraissait totalement innocent. Était-ce la raison pour laquelle Hye Mi s’était précipitée à son secours ? Ou n’était-ce que la soudaine vision de ce liquide vermillon qui lui donnait l’envie de se perdre dans d’innombrable crises de panique. Il n’arrivait pas à faire le lien, à comprendre que c’était le sien. Il avait du sang sur les mains, quelle métaphore ! Il commença à croire que tout cela était de sa faute, son père mourant, son frère parti, son meilleur ami au bord du suicide qu’il avait abandonné, sa meilleure amie qui l’ignorait, sa mère restée dans ce pays lointain… Ils avaient raison au final. Tout était de sa faute…

Il était le Mal. Il n’aurait pas dû naître. N’était-ce pas ce que lui disait cette couleur rouge, associé à la mort et la naissance ? Caïn n’était né que pour mettre un grand foutoir, pour taper dans cette fourmilière si bien organisée qu’était la vie de ses proches. Elle devait s’éloigner elle aussi, il allait trop la serrer, trop la vouloir, elle craquerait. Il ne pouvait pas lui faire du bien. Car depuis leur première rencontre tout ce qu’il avait réussi à lui apporter n’était-ce pas des ennuis et de la confusion ? N’était-elle pas si contradictoire car elle était sous son influence ? Libère-la Caïn. Tu es mauvais. Non, il ne voulait pas y croire. Il se revoyait, à cinq ans, le genoux ouvert après avoir fait du vélo. Il avait posé cette même main sur la blessure pour essayer de la couvrir, il ne voulait pas que ses parents découvrent quelle bêtise il avait fait. Mais sa main couvert de son sang avait bientôt fini de toucher le mur blanc, les meubles. Il avait tout sali… Quels étaient les mots qu’avait utilisé sa mère à l’époque ? « Souillé. » Comme si son sang contenait autre chose que l’innocence d’un gosse qui savait à peine lire. Elle ne devait pas s’approcher. Il allait la souiller elle aussi. Mais comment lui dire quand il se perdait dans son expression inquiète. Inquiète pourquoi ? Inquiète pour qui ? Inquiète pour lui ? Ça lui fit terriblement plaisir, alors il n’arriva plus à se résigner. Était-il si mauvais s’il pouvait ressentir ce sentiment étrange qui accélérait les battements de son cœur à chaque fois qu’elle respirait le même air que lui ? Il ne pouvait être si mauvais quand il arrivait à voir toute cette beauté de ses propres yeux.

Pour le reste, tout alla très vite. Elle essaya de le relever et ce moment pris une allure de métaphore métaphysique bien étrange. Le sol représentant ses peurs, ce qu’il avait peur d’être. L’homme qui a du sang sur les mains, pourtant la dernière fois qu’il s’était battu remontait au temps où il rencontrait Kazuya, où sa fiancée encore en vie les engueulait en les soignant dans toute sa douceur. Il n’avait jamais connu une femme qui dégageait autant de tendresse. Il le savait. D’une certaine manière il s’était réfugié auprès d’elle comme sa mère n’aurait jamais pu le faire, il la prenait pour sa figure maternelle, oui. Et il lui avait promis de ne plus jamais avoir le sang de quelqu’un d’autre sur les mains, de s’occuper de Kazuya, de ne pas le laisser sombrer une nouvelle fois. Une de ses deux promesses était brisée. Mais sur ses mains coulait son propre sang. C’était le monde extérieur qui l’agressait, qui voulait lui faire croire qu’il n’était pas une bonne personne, comme Hye Mi essayait tant de lui faire croire elle aussi. Mais non, cette fois-ci elle lui avait dit qu’elle le relèverait et qu’elle soignerait cette blessure. Mais avait-elle seulement la force de l’arracher à ses démons internes ? Était-elle assez habile pour recoudre ses plaies béantes qui scarifiaient son être et son âme depuis sa plus tendre enfance ? Elle ne le pouvait encore, pas tant qu’elle serait elle-même prisonnière de ses terreurs qu’il avait pu deviner dans la lueur de son regard.

Elle tenta de relever ce musculeux et grand homme de sa taille frêle. Aucun d’eux n’avait assez d’équilibre, ils glissèrent à nouveau sur le sol. Sentant la catastrophe arrivée et n’ayant pas la force de la repousser, Caïn eu au moins la présence d’esprit de glisser son bras sous la tête de Hye Mi pour la protéger. Ils étaient désormais sur le sol. Elle contre le goudron et lui par dessus-elle, qui la fixait dans les yeux, attendant qu’elle les rouvre. Sa délicate tête reposait sur son bras déjà endolori par le sang qui s’en échappait. De son autre main, il s’était appuyé au contact froid de la rue pour éviter de lamentablement écraser tout son poids sur la jeune femme et écraser sa poitrine. Ainsi leurs deux corps restaient à une distance raisonnable. Mais il sentait pourtant une grande gêne le gagner. Un désir dont il se sentait bizarrement honteux et il ne savait pas pourquoi. Elle rouvrit les yeux et ses deux prunelles se plantèrent dans les siennes. Il roula soudainement sur le côté, son bras toujours coincé sous le mince corps de la jeune femme et demanda dans des décibels qu’il avait un peu du mal à contrôler :

« Vous allez bien ? Ne vous blessez pas en essayant de m’aider, pitié ! »



( Pando )
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Re: Out of my sigt [Hye Mi & Caïn de mauvaise humeur] | Dim 1 Déc - 21:04
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(( Out of my sight ))
Sois le genre de femme qui, quand elle frôle ses pieds au sol chaque matin, fait dire au diable : et merde, elle est toujours debout. Sois la fille simple qui complique sa vie.

Je suis une femme compliquée. J'en ai bien conscience. Un coup je m'approche, un coup je fuis. Mais ce soir, même si j'avais très envie de fuir jusqu'à il y a peu de temps, tout est différent désormais. J'ai envie de rester et de l'aider. Il s'est blessé et il saigne. Ce n'est pas anodin. Je dois le soutenir. N'importe qui mériterait un tel comportement de ma part. C'est tout simplement normal. Non ?

- Allez, un petit effort !

J'y mets toutes mes forces. Je donne tout ce que je peux pour le relever. J'en viens presque à devenir rouge. Toute rouge. Aussi rouge que son sang. Je déglutis et ferme, un instant, les yeux pour ne pas tourner de l'oeil. J'espère que sa blessure n'a rien de grave. Mais c'est à cet instant que tout bascula. Dans tous les sens du terme. Car nous voilà, ensemble, en train de perdre pied et de tomber à nouveau. Je pousse un petit cri, surtout de surprise. Je ferme, alors, fort les yeux et attends la chute qui risque d'être un minimum brutale. Pourtant, je sens quelque chose retenir ma tête. Je pris cependant plusieurs secondes pour réaliser. Ma tête n'a pas heurté le sol. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? J'ouvre alors les yeux et tombe nez à nez avec lui. Son regard plongé dans le mien.

- Vous... soufflais-je, dans un murmure.

Il coupa ce contact visuel et ce qu'il me dit, ensuite, me fit chaud au coeur. Je me sentais coupable. Si nous avions chuté, c'était à cause de moi. De mon manque de force. Je me pince la lèvre, anxieuse de lui avoir fait encore plus mal. Je me mets à trembler et me tourne lentement pour lui faire face, une fois de plus. Je me redresse doucement afin de libérer son bras, que j'attrape et tiens délicatement et avec beaucoup de douceur.

- Avez-vous mal ? Je... Je suis désolée... J'ai voulu vous aider et... Et j'ai tout gâché... Pardonnez-moi !

Je le trouve pâle. Est-ce à cause de la douleur ou de la frayeur qu'il a du avoir de retomber au sol ? Tremblante, je vais poser une main sur son front que je fais ensuite glisser sur l'une de ses joues puis sur son cou.

- Vous êtes si blanc... Mon Dieu... Que puis-je faire ? Je regarde dans tous les sens puis aperçois mon sac. Je l'attrape rapidement et fouille dedans. Attendez ! Déjà, on va stopper vos saignements. Je cherche des mouchoirs, pour éponger. Malheureusement, je n'ai rien de tout ça. La seule chose qui pourrait aider est mon foulard que j'avais plié et rangé à l'intérieur. Un foulard qui me vient de ma mère décédée. Je déglutis doucement en le fixant. Tant pis. Je dois éponger son sang. Il est blessé à cause de moi. Je ne pourrais pas l'oublier. Je prends donc mon foulard et lui fais un pansement arrangé avec. Tout en douceur. Voilà, ça permettra de calmer le flux sanguin. Sans doute que vous souhaitez rentrer chez vous ? Peut-être avez vous de quoi vous soigner ? Je pourrais m'occuper mieux de vous, comme ça. Voulez-vous que j'appelle un taxi ?


( Pando )
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Re: Out of my sigt [Hye Mi & Caïn de mauvaise humeur] | 
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