parfois, elle allait bien. elle arrivait à faire comme si tout n’était qu’une illusion, qu’elle n’était pas réellement stérile, qu’elle pourrait avoir la famille qu’elle souhaitait depuis des années. parfois elle s’imaginait même avec des enfants, ses enfants à elle, autour d’elle, son mari près d’elle. il n’avait pas de visage fixe, c’était flou dans sa tête, mais il était là. elle arrivait à poser sur ses lèvres roses un sourire qui se voulait sincère et plein de vie. parfois, elle se mettait même à rire à certaines blagues de ses amies. personne ne le savait. elle n’avait avoué son secret à personne, pas même sa famille. elle faisait comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. et puis parfois, jinhee n’y arrivait plus. c’était trop dur pour elle de simplement sauver les apparences et elle se mettait à pleurer sans savoir pourquoi. elle plaçait ça sous son hyperémotivité, mais également, le stress et ses règles. sauf que des règles ne duraient pas trois mois. ce n’était pas possible. aujourd’hui était un jour sans. elle ne parvenait plus à faire semblant et entre deux cours, elle s’échappe de la classe, laissant en plan ses amies pour aller se réfugier dans les toilettes. elle y reste quelques minutes, évacuant toute la peine qu’elle ressent depuis des mois. jinhee n’est pas une jeune femme fragile d’ordinaire. elle arrive toujours à faire en sorte de ne pas montrer qu’elle ne va pas bien et d’avancer la tête haute. mais dans ce genre de moment, elle sait qu’elle ne peut pas tout le temps aller bien ou même faire semblant. et aujourd’hui elle craque. elle aurait bien besoin de quelqu’un pour apaiser ses pleurs et son cœur. cependant, vu qu’elle n’a mis personne au courant, elle ne peut pas. à la place, elle se retrouve à pleurer seule dans les toilettes de la fac. la jeune femme finit par en sortir. elle ne va pas mieux, mais elle est prête à reposer sur ses jolies lèvres un sourire. elle se fait stopper par une voix et un homme qui lui parle. elle ne le connait pas. elle l’a déjà aperçu, mais rien de plus. jinhee ne connait ni son prénom, ni ce qu’il fait à la fac. pourtant, elle regarde ce qu’il lui tend et elle fronce les sourcils. elle l’attrape maladroitement, cherchant à cacher ses yeux rougis. « je sais pas si c’est à moi. » dit-elle alors qu’elle l’ouvre pour découvrir que ce n’est pas son carnet. elle ne se souvenait pas d’en avoir un comme ça, mais dans le doute. « désolée. mais c’est gentil de ta part. » elle ne voit pas que le piège se referme sur elle, pauvre proie de heejun.

il aurait dû avoir honte des plans qui fourmillaient dans sa tête, parce que ce n'était pas humain de vouloir se servir de quelqu'un d'autre pour se venger de quelqu'un. mais hee jun était tellement centré sur lui-même, que ça lui semblait être la seule solution - le seul moyen de faire payer ce qu'il avait dû subir à cause d'orion et de son ancienne petite amie. une réaction parfaitement puérile mais ô combien logique dans l'esprit du jeune homme à l'heure actuelle. tout avait été programmé au millimètre près, du pourquoi il venait à l'attendre cette demoiselle à la sortie, la raison inventée purement dans l'optique de planter les graines de son plan, peu importe le temps qu'il lui faudra pour qu'elle sorte de cette pièce, il sera là prêt à cueillir ce fruit défendu qui ne savait pas encore ce qui l'attendait. il ne doutait pas une seconde de ce qu'il avait préparé, elle pourrait l'envoyer balader mais ça lui importait peu, on disait souvent que plus le mensonge était gros, plus il avait de chance de passer (et son père en connaissait un rayon sur ce sujet, hee jun songe avec acidité) mais le jeune homme lui pensait plutôt que les petits mensonges étaient les meilleurs, il y avait plus de chance qu'ils se fondent dans la masse. « de rien, je t'ai déjà vu tu sais avec un carnet dans la main, » qu'il commence, un faux sourire timide qu'il vient plaquer sur ses lèvres. « je me dis que ça doit être pour ça que j'ai pensé que c'était le tien. » mensonge, mais avait-elle besoin de le savoir ? non. « j'espère juste que cette personne va pas trop paniquer d'avoir perdu le sien, t'aurais une idée à qui ça peut appartenir ? » ce petit sourire qui revient, innocence feinte.

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- - so, apparently i'm dramatic