Alana avait bien reçu le message, l’appelle avait été bref et rapide. La voix pincée de sa secrétaire semblait cette fois ravie de lui dire de ne pas venir. Elle voyait en Alana une menace bien que la jeune femme ne puisse comprendre en quoi. Ils passaient le plus claire de son temps à s’engueuler. Et depuis les trois semaines qu’elle avait passé dans ce bureau 7 jours sur 7 ils ne s’étaient pas adressés un seul mot gentil. La plupart du temps c’était silencieux et étrangement ils avaient trouvé un équilibre. Elle travaillait dans son coin, mais tout semblait harmonieux. Il aurait même été étrange qu’Alana ne se retrouve plus dans le bureau sans Declan. Le garçon faisait de plus en plus d’heures supplémentaire et il aurait été difficile de savoir si c’était pour faire tourner son entreprise et la remettre à flot, ou si c’était pour surveiller la jeune femme et ne jamais la laisser seule dans son bureau. Ou bien peut-être parce que finalement il s’habituait à sa présence et qu’il n’était plus tant que ça dérangé par sa présence … ? Après tout Declan et Alana avait un passif tous les deux au-delà de cet article qu’elle écrit et qui avait impacté le garçon plus qu’elle ne l’avait anticipé. Elle le pensait comme son père mais avait découvert un homme plus vrai. Plus juste aussi. Elle n’était pas certaine de savoir s’il était sincère mais personne ne semblait surpris de son attitude et ce qu’elle entendait dans les couloirs il était un patron compréhensif et exigeant. Il aimait le boulot bien fait mais n’était jamais injuste ou irrespectueux. Ce qui était … beaucoup déjà. Elle profita que la secrétaire aille aux toilettes pour entrer rapidement dans le bureau qu’elle referme derrière elle. A clé, allez savoir pourquoi son instinct le lui dictait. Elle avise le bureau vide de sa présence bien que sa chemise traine sur le rebord. Elle fronce les sourcils et s’avancent en silence. Elle pose son sac et fait glisser son manteau le long de ses bras pour le poser sur le bureau. Elle entend l’eau couler dans la salle de bain de la pièce d’à côté. Sa curiosité la poussait à faire la plus douce des folies. Elle s’avance alors et ouvre la porte. Elle se doutait qu’il se lavait mais il y avait quelques choses qu’elle n’aurait su expliquer. Elle le fixe de longues secondes, et surtout ses bras qui tremblaient en spasmes qui paraissaient bien douloureux au jeune homme. Son esprit réfléchi vite et elle s’approche pourtant consciente que sa présence pourrait rendre Declan furieux. Alana est si proche de lui que l’eau brûlante l’asperge de goutte d’eau brûlante, elle n’en a que faire qu’elle pose une main sur son bras (les soubresaut lui paraissent alors plus violents et durs) « Laisse-moi t’aider … » sa voix n’est qu’un murmure que l’eau couvre partiellement mais elle est certaine que Declan l’a entendu et qu’il ne manquera sûrement pas de la rabrouer sans merci. 

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La douleur l'enveloppait de plus en plus. La chaleur de l'eau l'aidait un tantinet. Mais ce n'était pas assez pour calmer cette fichu maladie qui voulait rester. Qui voulait lui détruire la vie peu à peu. Declan devrait se sentir heureux et reconnaissant d'en être qu'au stade un. Et pourtant, elle lui pourrissait tellement la vie qu'il n'était pas certain de pouvoir mesurer la chance qu'il avait. Son esprit essayait de penser à des choses calmes, qui le rendait heureux peut-être aussi. Ou de compter tout simplement comme il avait appris avec les médecins, pour calmer les crises, les tensions. Il devait dénouer ses muscles pour arrêter le tout. Mais c'était toujours plus facile à dire qu'à faire.

Son cœur loupa un battement alors qu'il se retournait vivement en sentant une main sur lui. Son regard était fou, prêt à tuer la personne qui se trouvait devant lui. Le poignet frêle de la jeune femme se trouvait maintenant enfermé dans sa poigne qui se mit rapidement à trembler. Il la fixait, la trucider simplement du regard. Et sa voix ne se fit pas attendre, s'élevant rapidement. « Ne comprends-tu donc pas les messages ? Faut-il te les dire dans une autre langue. » Sa voix était sifflante, bien loin de l'indifférence et de la froideur qu'il lui offrait chaque jour. Elle était cassante, imposante, grave. Personne ne restait généralement quand Declan était ainsi. Incontrôlable, violent. Un homme qu'on décrivait comme un monstre sans fin. « M'aider ? Disparais sur le champ ». Son visage était proche de la jeune femme, la fixant dans le regard. Si on entrait par pur hasard, on pourrait plutôt penser qu'ils allaient s'embrasser. Ils ressemblaient à deux amants pris dans une tempête. Une dispute ou un désir naissant entre eux ? Personne ne savait. Sauf Declan, lui, il savait qu'il voulait la voir loin de lui, loin de cette crise qui le crispait, le blessait plus qu'il ne le montrait à l'heure actuelle. Bien que sa mâchoire crispait laissant facilement comprendre.

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Alana n’est pas là pour prendre du plaisir à la sensation de cette main sur sa gorge. Elle n’était pas là non plus pour voir ça et pour l’aider. Elle pensait pouvoir continuer son enquête, l’ignorer autant qu’elle lui courait après. Il aurait été stupide de mentir. Il était clair qu’elle cherchait des informations, que le garçon l’intriguait. Que sa gentillesse la troublait, elle qui n’avait l’habitude d’autant de bienveillance. Il était froid et distant avec elle, mais il n’était pas ... Méchant. Ni injuste. C’était quelque chose qui intriguait la jeune femme, parce que la douceur d’âme de Declan ne pouvait être réelle. Elle ne pouvait être vrai. Elle le cherchait, le regardait, comme si elle craignait de n’y voir là que du feu. Elle l’observait cherchant une faille qu’elle ne trouvait pas. Parfois cela l’agaçait parce qu’il était impensable pour elle qu’un homme soit aussi … juste ? Il se méprenait la plupart du temps sur les agissements d’Alana ne la voyant que plus égoïste et cruelle qu’elle n’était vraiment. Elle passa une main sur l’avant-bras du garçon pour le pousser à serrer plus fort. Elle ne ferma les yeux qu’une seconde lorsqu’elle le sentit écraser son poing sur le carrelage du mur. Il souffrait tant. Alana le comprenait dans le fond. Parfois son se crispait dans une douleur insoutenable. Quand elle ne prenait pas son médicament et que les virus l’attaquaient. Mais c’était rare, fort heureusement. Elle n’osait imaginer ce qu’il ressentait alors. Elle pouvait sentir ses muscles tressaillir douloureusement sous ses doigts. Elle se surprend à vouloir le soulager, vouloir même lui prendre sa douleur pour lui accorder un peu de répit, tout comme elle se surprend à penser à lui quand elle se réveille, quand elle s’endort. Elle se surprend à le fixer, sans rien penser d’autre que cette bouche lui paraissait bien plus pulpeuse qu’avant … Bon Sang Alana que veux-tu ? Que fais-tu ? Pire encore … que ressens-tu ? Elle s’accroche à cette nuque et l’attire à elle alors que l’eau rendait sa robe transparente. Pourtant il ne semblait pas y faire attention, se moquant de son apparence, de son visage, de ses yeux de chat tirés. Elle n’était que démon et torture pour lui. Elle le faisait souffrir quand elle voulait lui faire du bien. Elle n’avait prononcé aucun mot depuis son arrivé, à quoi bon, il comprenait tout d’un simple regard bien que tout devait lui paraitre fou. Elle laisse échapper un gémissement quand il serre sa gorge plus fort en la sommant de partir. Elle ne perd pourtant pas son calme. Son souffle sur ses lèvres lui fait perdre la tête et la jeune femme réalise qu’elle a, égoïstement, plus le courage de lutter contre son attirance pour lui. Bien loin de se douter qu’elle pouvait lui plaire. Lui qui ne faisait que la détester. Elle caresse ses épaules délicatement, c’était presque surréaliste de la voir ainsi. « C’est une question d’équilibre … » souffle-t-elle en se hissant sur la pointe des pieds pour venir coller son front au sien alors qu’elle glisse ses doigts jusqu’à sa nuque, à un endroit bien précis, pour exercer une pression suffisamment forte pour calmer légèrement les tremblements. Bien évidemment, ça ne pourrait en aucun cas le calmer totalement et encore moins soulager la douleur, mais ça suffisait pour le soulager quelques secondes. Elle ne relâcha en rien la pression, pas même lorsque ses doigts devinrent douloureux. Elle rouvre alors les yeux pour croiser son regard, déglutissant sous l’intensité de ses prunelles noires, et cède en venant trouver ses lèvres qu’elle embrasse. Ses mains cèdent et se sont ses avants bras qui viennent se nouer à sa nuque. Le calme avant la tempête car elle sait, l’homme qu’elle tient contre elle ne restera pas ainsi contre elle sans témoigner de sa colère qui grondait en lui. 

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Son esprit était dans le flou. La douleur l'empêchait de réfléchir correctement, de comprendre la raison de la présence d'Alana dans cette douche. Sous cette eau alors que ses habits devenaient de plus en plus transparent. En temps normal, Declan aurait baissé le regard pour la regarder. Réellement, il aurait regardé son corps pour le cacher par la suite. Mais là, il n'y pensait même pas. Il était néanmoins concentré sur sa main entourant la gorge de la demoiselle, il ressentait chacun de ses mouvements. Absolument tout. Elle ne flanchait pas, restait là, devant lui. Il ne comprenait pas Declan, pourquoi était-elle là ? Pourquoi lui disait-elle de serrer plus ?
Il n'aimait pas son regard. L'irlandais le détestait. C'était comme si elle comprenait sa douleur. Pire. Comme si elle compatissait. Non, il n'en voulait pas. Il ne voulait pas qu'on le regarde ainsi et qu'on fasse comme si on comprenait. Declan voulait être seul. Souffrir en silence, c'était toujours mieux que d'être accompagné. Il détestait cette situation, il détestait le fait que son corps réagissait à sa présence, à sa proximité.
Il était pas fou, il l'avait déjà vu le fixer. Il sentait souvent son regard sur ses lèvres. Et sans le vouloir, il était déconcentré dans son travail. Alors il sortait fumer une cigarette.

Le corps de Declan était tendu sous ses caresses. Qu'allait-elle écrire sur lui par la suite ? Qu'il l'avait agressé sous la douche sans son accord ? Son sang bouillonné, sa mâchoire était crispée alors qu'elle parla. Pour la première fois depuis son arrivée. Il ne bougea pas quand elle se colla à lui, cherchant à dénouer la situation. Elle avait réussi à le rendre sans voix, à ne rien comprendre. Puis elle appuya à un endroit bien précis. Le regard de Declan s'écarquilla, laissant la surprise se lire sur son visage. Que faisait-elle ? Comment savait-elle surtout ? Son médecin lui avait déjà expliqué mais le faire seul était impossible. Alors il attendait juste la fin des crises.
Puis la tempête commença. Ses lèvres rencontrèrent les siennes et Declan perdit les rennes. Ses mains, bien que tremblantes, toujours aussi puissantes, attrapèrent les cuisses de la jeune femme, la soulevant alors qu'il l'embrasser avec envie, fougue. Son corps se pressa contre le sien, bloqué contre le mur. Il ne reprit ses esprits qu'à boucle de souffle la reposant directement et la repoussant au loin. Les poings serrés, la tête baissée, il essayait de contrôler la rage qui grondait en lui. Et surtout, l'envie de rembrasser cette vile femme. « Dégage Alana. C'est la dernière fois que je te le dis. » Si il relevait la tête et la regarder. Il était fini, il l'embrasserait de nouveau. Il donna un nouveau coup de poing au mur derrière lui, saignant cette fois. « Ce n'est pas une blague Alana. »

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Sentir ses lèvres, sa force, lui retourne le cœur. Bon sang que font-ils ? Elle crevait d’envie de l’avoir contre elle ainsi. Elle ne cherchait ni le plaisir physique, ni du sexe. Elle ne sait même pas ce qu’elle cherchait si ce n’est … juste son contact. Oui, son contact, son regard, son parfum. Elle se pensait suffisamment discrète mais qui bernait-elle. Il la fuyait sans cesse, ce soir encore. Il la repousse, si fort qu’elle glisse et tombe au sol. Pourtant elle ne s’en offusque pas. Elle n’est pas blessée non plus. Elle relève le visage vers lui, reprends son souffle alors que tout son corps cri au supplice de ne plus être contre celui chaud et tremblant de Declan. Son chignon tombe et alors qu’elle se redresse, elle tire sur l’élastique pour défaire ses long cheveux noirs jais qui tombent en cascade sur ses épaules. Elle se redresse lentement, apparition divine. Qu’elle torture. Pourquoi agit-elle ainsi ? Elle n’en sait rien non plus, mais quelque chose dans le regard de Declan lui fait comprendre qu’il le veut aussi. N’était-ce là que du désir ? Ou un besoin primaire d’être … l’un à l’autre, dans une crise de folie. Dur. Douloureuse. Elle se rapproche de lui et attrape sa main blessée qu’elle vient lover entre ses paumes. Elle relève son visage vers lui et dans un murmure doux lui dit « Ne me repousse pas … » et de sa main, aussi délicate que possible, elle vient lui tourner le visage pour qu’il puisse croiser son regard. Ne me repousse pas … sa main libre glisse alors lentement sur son torse alors qu’elle le repousse contre le mur. Ses bras tremblent toujours et elle les plie pour qu’il les garde contre lui. Elle fait pression de son petit corps contre le sien pour contenir au maximum les soubresauts douloureux. Puis elle masse, ce point précis dans la nuque. L’eau les arrose et ses cheveux se collent à son visage. Comment fait-elle pour rester belle même ainsi ? Sa cuisse se glisse alors innocemment contre son membre et elle se met à bouger, lentement, suffisamment pour lui faire du bien, ce pantin entre ses bras qui ne manquerait pas de la repousser pour prendre le dessus. 

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Il avait voulu la regarder quand il vit ses pieds puis ses jambes au sol. Elle était tombée. Trop bon ou trop con, il s'inquiétait néanmoins de savoir si elle s'était fait mal. Ce n'était pas non plus son but de la blesser. Il n'aimait pas blesser les femmes. Il avait ce respect pour elle que sa mère lui avait transmis. En aucun cas il ne les sous-estimait. Il le savait, une femme était beaucoup plus forte qu'un homme. Néanmoins, à l'heure actuelle, il voulait Alana loin de lui. Mais elle semblait décidé à faire autrement. Il ferma instantanément les yeux en voyant sa main dans sa paume. Son murmure était digne d'un poison qu'elle lui infligeait de nouveau. Ne voulait-elle pas le laisser en paix ne serait-ce qu'un jour ? Était-ce au-dessus de ses moyens ?
Puis il céda, honteusement quand elle le fit la regarder. Son regard sombre s'ancra dans celui de cette déesse venue d'ailleurs qui répéta de nouveau son enchantement. Il la regarde, la fixe. Il ne dit rien, ne fait rien. Car Declan ne savait pas ce qu'il voulait à l'heure actuelle. Enfin si. Il voulait de nouveau ressentir ses lèvres, celle qui lui murmurait des paroles interdites.
Pourquoi l'aidait-elle ainsi à ne plus souffrir ? Pourquoi restait-elle ? Les questions fusaient dans son cerveau alors qu'il sentit sa cuisse se démener éhonteusement. Declan la fixa. Que voulait-elle réellement ? Il grogna puis se défit de sa prise sans difficulté, la faisant reculer de quelques centimètres, arrêtant ses mouvements. « Ne regrette pas Alana. Je t'aurais prévenu. » Et il se jeta sur ses lèvres, l'embrassant avec envie. C'était bestial, dominateur, primaire. Son poing tremblant s'enroula dans sa chevelure qu'il tira sans ménagement. Il se décrocha une première fois d'elle pour l'observer avant de fondre de nouveau sur ses lèvres, ses mains rattrapant ses cuisses et la soulevant. Il la plaqua contre ce mur froid alors que l'eau chaude, presque brulante contrastait énormément. Il lui mordit la lèvre, l'embrassa. Il ne contrôlait plus rien. Absolument rien. Comme toujours avec Alana. Rien n'était prévisible.

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