tenue " j'arrive au restaurant d'ici cinq minutes, j'espère que ton cadeau d'anniversaire te plaira bro " pianotait-il sur son iphone tout en marchant, un paquet cadeau dans la main droite alors qu'il rangeait le téléphone dans la poche arrière de son jean. les cheveux coiffés en arrière, il marchait d'un pas assuré vers ce qui semblait être une rencontre entre amis, entre potes d'enfance. un scénario créée de toutes pièces tel qu'il en avait pris l'habitude lorsqu'il s'agissait du gang. il avait appris à faire passer ses rencontres avec le gang pour de banales sorties entre potes voir parfois pour des rencards. il était là le challenge, ce petit jeu qui le divertissait tant et pour lequel il se faisait un malin plaisir d'innover. contrairement à beaucoup de mafieux, namsung n'était pas rentrer là dedans par nécessité mais bien par plaisir, suivant ses amis dans ce qui, à l'époque, semblait être une aventure insouciante. insouciant et imprudent, namsung avait rapidement découvert que l'on ne quittait pas un gang comme l'on pouvait changer de vêtements. carrière professionnelle ou non, popularité ou non, rupture avec l'une des membres en charge de la crimson. aucune raison n'était suffisamment valable pour quitter les mujahiban et namsung n'avait jamais réellement cherché à les quitter. il s'était contenté de faire un hiatus, et d'organiser ses missions de sorte à ce que cela n'interfère pas avec sa vie professionnelle. il rapportait des clients, distribuer la crimson auprès de la haute sportive et ramener la thune toutes les deux semaines voir à la fin du mois, selon ses disponibilités.

namsung était loyal bien plus qu'il ne serait jamais dans le besoin. il ne faisait pas ça pour l'argent, ni pour sa réputation ou encore obtenir des contacts. le jeune jouer possédait déjà une réputation en Corée du Sud, l'un des talents du hockey sur glace. non. il faisait cela par loyauté, par pur plaisir et surtout parceque le gang lui offrait un nouveau souffle, cette excitation et cette adrénaline que seul l'illégalité saurait lui offrir. resserrant sa main autour du paquet cadeau, il pénétrait dans le restaurant qu'il avait convenus avec son ami rex. une transaction des plus discrète et un repas entre amis. qu'aurait-il pu demander de plus ?

surement pas l'apparition de cette silhouette menue, assise table 7, le numéro secret qu'ils avaient attribués pour les transactions. surement pas cette chevelure corbeaux et ce visage angélique si trompeur. il y avait des événements que le jeune sportif était incapable d'anticiper ou même d'envisager. des surprises qu'il aurait été plus simple d'éviter et des rencontres nostalgiques, mélancolique. " joyeux anniversaire beauté. " lâchait-il, revêtissant son rôle à la perfection alors qu'il déposait le paquet cadeau sur la table, seul son regard qu'elle connaissait si bien, le trahissant. Le passé ne meurt pas. Il fait le mort. L'oubli est transparent. Derrière lui le passé reparaît, plus mélancolique d'être insaisissable, de n'être qu'une ombre.

tenue Assise à son bureau, Miso regardait les derniers chiffres en haussent. Un sourire au coin des lèvres elle repose le document précieux et le glisse dans un dossier. Organisée. Voilà ce qu’elle était comparée à ces rustres qui gérait les autres branches du business. Elle avait mis du temps pour se faire entendre, pour avoir sa place mais maintenant qu’elle avait fait ses preuves et que grâce à ses talents les chiffres remontaient, satisfaisant les têtes plus importantes au-dessus d’elle. Elle n’était pas une femme de terrain, elle n’aimait pas se salir les mains, n’avait ni la force de se battre, ni l’envie de tuer. Elle laissait ces plaisirs à son frère jumeau qui entra d’ailleurs dans le bureau. « C’est fait. » dit-il simplement avant d’aller se servir une bouteille de coca dans le frigo. Elle le suit du regard, tente de jauger ce qu’il peut réellement ressentir et penser derrière cette carapace. Elle le connaissait pour savoir qu’il n’était pas toujours des plus heureux d’aller tuer mais qu’il obéirait toujours aux ordres de sa sœur, tout comme il savait qu’elle ferait toujours tout pour son intérêt. Il n’était dans ce clan que pour elle, parce qu’elle l’avait voulu, parce que c’était ce qu’elle était. Et s’il n’était loyal ce n’était qu’à sa sœur, quand elle trouvait enfin sa place et un sens à sa vie dans ce clan. Elle était faite pour y être. Elle était faite pour le diriger. Elle savait comment rendre les gens plus accroc à leur drogue, elle menait des opérations séduction, elle était un commercial sans cœur. Elle cassait les prix pour attirer de nouveaux clients et les rendrait plus accroc et plus faible à chaque fois qu’ils revenaient. Montant les prix outrageusement, se servant de leur misère et de leur addiction pour leur soutirer le plus d’argent possible. C’est elle aussi qui avait exigé que ses dealers soient de tous les milieux et pas seulement que des gosses en perdition. Parce que si elle voulait changer son public, si elle voulait attirer le plus grand nombre, il fallait taper dans tous les milieux.

 

Nam Sung en était l’exemple même.

 

Ça s’était fait naturellement pour lui. D’une loyauté sans faille, il s’était toujours montré présent, s’arrangeant même pour pouvoir allier sa vie privée, sa notoriété publique et son appartenance au clan. Il était l’exemple parfait à suivre, mais depuis des années déjà ce n’était plus elle qui s ‘occupait de lui. Elle ne voulait pas. Elle n’avait jamais oublié ses sentiments pour lui et si aujourd’hui ils étaient très largement enfouis quelques parts, elle ne préférait pas prendre de risque. Il n’y avait aucun responsable. Il n’y avait aucun coupable. Ils avaient pris la décision la plus sage. Elle ne pouvait abandonner son monde, lui ne pouvait abandonner ses rêves. Elle assurait tout le temps ne plus rien ressentir pour lui et l’avoir oublié, son minois décidé. Elle y croyait même à ses mots. Pourtant depuis quelques temps elle prend de ses nouvelles via les articles, les réseaux sociaux. Elle s’était créé un faux compte pour pouvoir le suivre sans être remarqué. Noyée parmi la masse de ses abonnées, elle se contentait de regarder ses photos, ses stories, ses actualités, sans jamais rien commenter. Sans jamais rien aimer. Juste de besoin … de le voir. Lui si beau. Si divin. Alors quand son homme de main entre dans le bureau pour lui montrer les échanges de sms, elle acquiesce lui disant qu’elle irait. Evidemment ses joues se colorent légèrement sous le regard perçant de son jumeau. « C’est pour le boulot. » se contente-t-elle de répondre. « Alors pourquoi tu te justifies ? » pas un mot de plus, cette simple réponse suffit pour faire prendre conscience à Miso qu’elle jouait à jeu stupide et qu’elle y laisserait quelques larmes.

 

A l’heure convenue la voilà assise à la table. Elle mentirait si elle disait que son cœur n’avait pas manqué un battement en le voyant passer la porte, que tout dans son attitude transpirait l’assurance et l’attirance. Aurait-elle pu lui suffir ? Auraient-ils pu être heureux ? Elle savait bien que oui, mais sa simple existence aurait détruit le rêve de Namsung. Comment aurait-il pu être heureux avec elle sans ça ? Elle relève son minois de princesse de glace vers lui et affiche un sourire factice. « Merci. Il ne fallait pas. » Elle préférait se dire qu’elle jouait un rôle et que ce n’était qu’uniquement pour ça qu’elle se redressa pour venir déposer un baiser sur sa joue afin de le remercier. Son parfum la frappa en plein cœur et elle retint une grimace. Etait-ce toujours le même parfum ? Celui qu’elle lui avait offert ? Elle se doutait que la bouteille avait fini par se vider avec le temps … mais qu’il gardait toujours cette fragrance sur lui … ? Ou bien se trompait-elle ? Elle n’était certaine de rien. « Je t’ai commandé du porc et de l’échine. » Parce qu’elle savait que c’était ce qu’il préférait quand ils allaient au barbecue. Avant. Elle s’était faite belle pour fêter son anniversaire. Vraiment. Non, à qui ment-elle ? Elle s’était faites belle pour lui. Pour lui rappeler qu’elle existait s’il avait eu l’affront de l’oublier, l’avait-il oublié ? J’aime à croire que Non …