Dissolution du groupe. Retour à la case départ. Lui qui se plaignait tant des heures interminables à devoir répéter avec les Zeus ne demandait à présent que cela. De top idole il était redevenus un trainee hésitant encore à signer avec la BH Agency. Lui qui avait tant sacrifié pour se lancer dans cette carrière artistique, musicale, délaissant amis, petite-amie, vie universitaire et études, se retrouvait à présent les bras ballants, sans aucune réelle attache si ce n'était kelea. il n'y avait bien qu'elle qui avait été capable de se montrer tolérante, compréhensive et bienveillante. Caden, à présent, n’était ni sur de ce qu’il voulait, ni sur de ce qu’il ne voulait guère. Bien trop de temps libre, bien trop peu d’inspiration, il avait la nette impression d’avoir tout lâcher pour un rêve massacré. il aurait pu se montrer optimiste, signer de suite avec Evans Aciel et débuter une nouvelle carrière. Mais cela lui convenait-il ? Etait-il prêt à renoncer à une carrière dans l’industrie k-pop pour une carrière dans l’industrie k-hip hop/rap ? Il aurait pu rester ainsi pendant des heures, l’esprit ailleurs, ses pas le guidant vers la salle de danse alors qu’il aurait continué à tourner en rond sans jamais se décider.continuer ses études, les abandonner, se réorienter, se donner une chance dans le hip hop loin de la couverture médiatique constante subit par les artistes k-pop. beaucoup de questions et peu de réponse. trainant des pieds, il marmonnait pour lui seul, jurant contre lui-même et contre le monde. malheureusement pour son désarroi, le malheur avait décidé de s’abattre sur une autre personne, le temps d’un instant, d’une fraction de seconde, dans un craquement. « hé, toi ça va ? » question rhétorique, bien sûr que cela n'avait pas l'air d'aller bien, il suffisait de se remémorer le son provoqué par la chute pour savoir que ça n'allait pas.

Faire acte de présence est devenu un problème de taille pour ma vie étudiante. Depuis que j'ai signé avec cette agence de mannequinat, je ne retrouve plus le chemin des bancs de l'université, bien trop occupée par des séries de photoshoot et des rendez-vous. C'est agréable de pouvoir profiter de cette passion après ces années de lutte. Je sais que j'ai encore beaucoup d'épreuves à surmonter avant de pouvoir percer mais je suis heureuse qu'une petite équipe s'occupe de moi. C'est un poids en moins sur les épaules ou devrais-je dire un tout autre poids. Si je veux devenir mannequin professionnel, je veux aussi jouer la sécurité en obtenant ce diplôme. Mon frère a beaucoup sué pour me payer ces études et même en dehors de ce point, je sais que la vie peut nous jouer de mauvais tours. Il suffit de connaître le destin de mes parents... En tout cas, c'est un comble de me voir débarquer à la faculté à cette heure plus ou moins tardive. Je n'ai aucun cours à suivre, j'ai juste voulu récupérer quelques livres à la bibliothèque pour rattraper mon retard. Depuis quelques semaines, certains amis de ma promotion ont décide de faire preuve d'individualisme. A moins que cela soit de la jalousie ? Je ne sais pas... Au fond, je sais que je ne peux pas leur en tenir rigueur. Je n'ai jamais été suffisamment proche d'eux, plutôt solitaire qu'autre chose. Je ne veux pas abuser en leur réclamant, jour après jour, leurs notes. C'est le prix à payer, enfin, c'est ce que je pense, peut-être bêtement. Bref, le sac s'agrandit grâce à la présence de deux-trois livres supplémentaires. Une fois sortie du grand local, je décide de faire un tour vers les studios du bâtiment d'art afin de saluer Jim Bae si j'ai l'occasion de le croiser. Malheureusement, mes recherches se transforment en échec cuisant. Tant pis. Attrapant un bouquin, je décide de zieuter le contenu en me dirigeant vers la sortie. Or, je me retrouve le postérieur par terre au bout de quelques minutes. J'ai sûrement dû me mélanger les pinceaux. Quelle idiote ! Je grimace légèrement, ne prêtant pas attention à la silhouette près de moi et finis par pester: " C'est quel genre de magie noire, ça. " Puis, je relève le menton vers le visage de ce jeune homme. " Je crois que je peux me relever. " Je jette un coup d'oeil vers ma cheville et constate que mon talon a décidé de déclarer hors forfait. Mes mains prennent appui sur le sol pour me relever mais c'est sans compter sur cette cheville qui chauffe brutalement. Je prends appui contre le mur. Pitié, qu'elle ne soit pas cassée... Demain, j'ai encore un emploi du temps bien chargé. Est-ce que la fatigue commence à me fragiliser ?

la socialisation, concept que le jeune artiste avait, pour tout dire, toujours eu un mal fou à incorporer à son mode de vie. il n'était ni particulièrement sociable ni particulièrement introverti. il peinait simplement à se mêler au monde, préférant le confort d'un groupe d'amis possédant les mêmes passions, les mêmes objectifs voir des expériences de vie similaire. parceque tout était naturel lorsque l'on partageait des passions communes et des points communs, ce qui en soit était rarement le cas lorsqu'il prenait la peine d'aborder des inconnus. sa carrière au sein des zeus lui avait permis, en quelque sorte, de ne plus avoir à se socialiser. se cachant derrière cette excuse d'idole se focusant à fond sur une carrière montante et sur une vie de couple naissante. et pourtant aussi surprenant cela pouvait-il sembler, caden avait commencé à éprouver un sentiment de solitude qu'il ne se connaissait guère. celui de ne guère pouvoir parler librement avec quelqu'un qui ne le connaissait ni d'adam ni d'eve, quelqu'un dénué de jugement et sans aucune attente à son encontre. à croire que l'échec et la dissolution des zeus sonnaient comme une signe du destin, le poussant hors de ses retranchements et le forçant de nouveau dans cette vie banale, ou tout comme autrui, il se devait de se socialiser si il désirait avancer. " tu crois ? " il plissait les lèvres observant cette jeune femme bien déterminée à ne guère accepter son aide. elle lui rappelait lui-même, son côté débrouillard et bougon qui se savait capable de s'auto gérer. l'observant peiner un instant, attendant que l'inconnue finisse par lui demander son aide, il finissait par prendre les devants, scrutant la cheville douloureuse de celle-ci avant de ne venir y poser avec précaution ses doigts. " c'est pas joli à voir, elle a facilement doublé de taille. " il retirait sa main de la cheville, accroupie aux côtés de la jeune femme. il n'était pas médecin, et il serait prétentieux d'offrir un diagnostic à cette jeune femme mais caden avait subis plusieurs entorses et foulures ses dernières années et cela semblait similaire. " je saurai pas te faire un diagnostique sur à 100% mais ça a tout l'air d'une entorse. fin dans tous les cas falloir que tu consultes un médecin. " il n'était pas du genre à faire preuve de bonté, non pas parcequ'il ne le désirait guère mais parceque le jeune italien avait conscience que ce que l'on percevait comme étant de la bonté se révélait parfois être une intrusion dans la vie privé d'autrui. après tout elle n'était pas obligé d'accepter son intervention ni même de l'apprécier. c'était là l'un des défaut de part entière de l'être humain, ce besoin constant de voir ses actions récompensés par la reconnaissance d'autrui. " besoin que je t'emmène à l'infirmerie ? "

Observant ma cheville, je me perds finalement dans plusieurs réflexions. Cette situation est supposée qu'à arriver aux autres personnes. Alors, pourquoi soudainement elle a décidé de m'abandonner ? Je vais avoir besoin d'elle comme le restant de mon corps. Je me dois d'être opérationnel si je ne veux pas qu'un mauvais type arrache mon contrat et le découpe en petits morceaux. Je repasse ces derniers jours en boucle, me demandant si je n'étais pas punie d'une mauvaise action. Malheureusement pour moi, je ne trouve pas l'origine du problème. De toute manière, même si c'était le cas, je ne pourrais faire machine arrière. M'excuser auprès de cette tierce personne ne provoquera pas un miracle. Triste constat, soit dit en passant. Je me mets à pester afin d'évacuer toute cette tension négative qui enveloppe mon être avec de moins de rapidité que la douleur. Or, têtue comme une bourrique, je préfère renier cette dernière. Faire comme si elle n'existait pas sera très certainement mon objectif dés demain matin. Je devrais reprendre convenance. Ce jeune homme n'y est pas pour grand-chose à moins qu'il soit le véhicule du grand maître karma. Plus téméraire que d'habitude, je me demande quelle est son véritable identité à part de jouer la personne qui adore annoncer les mauvaises nouvelles. Je ne peux retenir un nouveau soupir et ironise. " Super... " Cet inconnu est bien aimable alors qu'un nuage noir survole ma tête en riant de mon mauvais sort. " Je ne voudrais pas sous-estimer tes compétences en médecin mais j'espère sincèrement que tu fais erreur. " Je le gratifie de mon premier sourire en masquant du mieux que je pouvais mes grimaces. Puis, je dois me rendre à l'évidence. Je vais devoir soulager cette cheville le plus rapidement possible sans trop forcer sur celle-ci. Ainsi, quand il me propose son aide, je ne saurais décliner. " S'il te plaît. " Je me sens navrée de le couper en pleine activité ou que sais-je ce qu'il s'apprêtait à faire. Je prends appui sur son épaule. Par chance, nos tailles étaient relativement similaires, enfin je crois. Pour être honnête, je suis à moitié courbée pour le moment. " Navrée pour ma mauvaise humeur. Ce type d'accident a toujours le don d'arriver au mauvais moment. Demain, j'ai un contrat alors ça sent la journée foireuse. Tu vois ce que je veux dire ? " Je tente de l'amadouer avec un sourire pour obtenir son pardon. " Maintenant que je suis dans tes pattes, je me présente. Risae. " Ne le laissant pas se présenter de suite, je fais une blague oubliant un peu ma courtoisie habituelle. Quand je disais que j'étais de mauvaise humeur, j'espère que je ne vais pas le vexer non plus. " Et tu es ? En dehors d'être un type qui s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment ? " Qu'il soit honnête, être contraint d'aider quelqu'un, ce n'est pas forcément la chose la plus agréable au monde. Je ne lui en voudrais pas de le penser en tout cas.  

Ces jeux du hasard qu'on nomme coïncidences mais qui en fait, sont l'éclosion de quelques-uns des possibles que toute action fait apparaître dans son sillage. " j'espère aussi faire une erreur, une belle erreur. pour te rassurer j'ai fais aucune étude dans le milieu et je suis nulle en sciences donc. "il lui offrait un léger sourire, de ses dents bien trop parfaitement alignées, une dentition dont il avait si longtemps eu du mal à se faire, lui qui avait toujours complexés sur ses dents et c'était retrouvé du jour au lendemain avec une dentition digne d'une publicité Colgate. dire que Caden était un preux chevalier venant à la rescousse de ces gentes dames sans défense serait un mensonge. il passait, la plupart de son temps, son chemin sans même un regard. non pas qu'il n'était guère altruiste mais le jeune italien avait rapidement appris qu'il était souvent préférable de se mêler de ses affaires plutôt que de celles des autres. la bonté d'entraînant pas toujours la reconnaissance d'autrui. mais aujourd'hui tout comme ces dernières semaines, le jeune homme n'avait plus rien à perdre, sa carrière était d'hors et déjà au plus bas et parlait avec des "citoyens" ne lui était plus interdits. " t'inquiètes pour la mauvaise humeur du moment qu'elle ne persiste pas je devrais pouvoir survivre. puis j'ai rarement vu quelqu'un se réjouir de s'être blessé donc tu es pardonné Risae. " cela faisait longtemps que le jeune homme n'avait guère pris la peine d'agir aussi naturellement, les contraintes de sa carrière l'avait rendu insensible, impassible et encore plus insociable qu'il ne l'était avant ses débuts, rendant ainsi impossible la création de nouvelles amitiés, voir simplement connaissances. " le bras de la jeune femme par dessus son épaule, il tachait d'avancer doucement veillant à ce que celle-ci ne se retrouve guère dans une position bien plus désagréable que si elle avait décidé de se débrouiller seule. " Caden, j'étais pourtant au bon endroit, mauvais moment je ne suis pas sur mais bon endroit. et toi Risae qu'est-ce que tu faisais ici, t'as pas l'air de sortir d'un cours de danse pourtant. " avec un peu de chance son prénom serait inconnu à la demoiselle, ce qui lui éviterait d'avoir à se justifier sur la dissolution du groupe, chose qui revenait bien trop fréquemment dans ses récentes conversations. il était confiant. si celle-ci n'avait guère su reconnaître son visage, il y avait peu de chance que son prénom ne fasse tilt. à défaut de pouvoir soulager la cheville de la demoiselle, il cherchait tout de même à lui changer les idées, la questionnant sur elle, et sur sa présence dans les lieux. il n'était guère doué pour faire la conversation à autrui, cela pouvait aisément se sentir dans sa voix relativement morne et peu expressif. mais l'intention y était, réellement. " les livres c'est pour un examen ? à quelle étudiante j'ai affaire à ? " il était mauvais pour les devinettes et ne s'y risquait plus depuis qu'il s'était rétamé à maintes reprises, se retrouvant dans des situations gênantes auxquelles il ne pouvait guère échapper. il patienterait donc de découvrir au travers des paroles de la jeune femme, ce qu'elle faisait au sein de la yonsei. il n'y avait rien de plus agréable que la simplicité.

Dans ma malchance, j'ai pu croiser le chemin de ce charmant inconnu. Il est altruiste et possède une once d'humour qui ne m'est pas désagréable. Je suis même réceptive, et cela s'entend au léger rire que j'échappe.  Ensuite, j'accepte son aide sans demander mon reste. Je passe mon bras derrière ses épaules et sautille légèrement sur mon pied sain et sauf avant de trouver la meilleure posture pour marcher à ses côtés. N'étant pas une habituée dans le bâtiment d'arts, je me demande combien de temps nous allons devoir mettre pour rejoindre l'infirmerie mais garde cette question pour mes pensées. Nous n'avons pas réellement le choix et je préfère enchaîner notre conversation sur des présentations officielles. Après tout, nous venons de détruire une partie de notre bulle d'intimité, autant qu'il puisse mettre un nom sur un visage. L'inverse est tout aussi vrai. Quelle fille ne souhaiterait pas connaître l'identité de son sauveur ? Ce cliché manque de me donner des frissons dans le don. Il s'appelle donc Caden. " Enchantée Caden. " Je le gratifie d'un nouveau sourire et affiche une mine surprise. " J'ai peut-être le sens du rythme mais je n'ai aucun talent en danse. " Autant être honnête, dans la famille Yeo, nous ne sommes pas spécialement doués en la matière sauf si on souhaite assister à un moment terriblement long et gênant. Il en faut pour tous les goûts. " J'étais sur le campus alors je voulais en profiter pour voir un ami musicien mais ça s'est traduit par un véritable échec. " Je voudrais bien hausser les épaules mais ce n'est pas le moment opportun pour exécuter une telle action. En tout cas, je me souviendrais de l'abandon de Jim Bae. Tant de souffrances pour ses beaux yeux que je n'ai même pas pu croiser. Nous ne pouvons pas avoir confiance en nos amis, ils finissent toujours par nous décevoir. Ou pas. " Je suis une étudiante en langues étrangères. J'ai choisi l'anglais et le japonais mais comme je n'ai pas pu assister à mes cours ces derniers temps, je vais essayer de rattraper mon retard avec tous ces bouquins. " J'ai vraiment intérêt de m'y mettre et au pire des cas, je pourrais toujours prendre un livre durant le passage au maquillage et coiffage. Je toussote un peu, me demandant si je devrais lui parler de ma passion. Mais sera t-il en mesure de le comprendre ? C'est idiot mais pourquoi choisir le mannequinat alors que j'ai l'opportunité d'être une étudiante au sein de la Yonsei. Beaucoup d'étudiants ne pourraient le comprendre. " Pour tout te dire, je fais des castings pour des agences de mannequinat et en ce moment, j'ai quelques contrats. J'ai toujours rêvé de faire ça mais si je ne pratique pas souvent mon anglais ou que sais-je, j'ai peur de voir mon niveau diminuer. " Je tourne la tête vers ce fameux Caden. " Et toi ? Je suppose que tu suis des études en arts du spectacle ou quelque chose du genre, non ? " Après tout, il m'a dit précédemment qu'il était au bon endroit. Il est forcément rattaché à une filière dite artistique. " Si tu fais partie des danseurs, je suis impressionnée de savoir qu'il te reste autant de force. " Je ricane. Au fond, je suis convaincue de faire erreur. Son apparence est tellement soignée qu'il n'a pas pu mourir pendant des heures à réaliser des mouvements de danse. C'est évident pour moi... Le sport est une torture et je suis certaine que j'aurais une tonne de courbatures à sa place. La différence, c'est que Caden pourrait être mon parfait opposé. " Tu es en quelle année ? "