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we became strangers (junwon)

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we became strangers (junwon) | Dim 29 Déc - 6:16
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Used monsters as an excuse to lie awaken, Now the monsters are the ones that I have to face, No band-aids for the growing pains

Un soupire, alors que ta voiture s’arrête enfin devant le dortoir pyobeom. D’un geste incertain, tu cherches le sachet de courses tombé sous le fauteuil passager, pestant contre toi-même. Ton téléphone qui sonne en même temps, que tu t’empresses de décrocher bien malgré toi. « Oui Min ? … Ouais ça va, et toi ? Pas trop dur le retour aux States ? … J’suis désolée mon chat mais… » Au même moment, tu retrouves ton sésame, coincé sous un bout de ferraille. « J’peux pas rester te parler dans l’immédiat, mais j’te rappelle plus tard. … Ouais, c’était quand même cool, mais plus de coup tordu la prochaine fois, ok ? J’te laisse, à toute. » Un rire, suivit d’un nouveau soupire, alors que tu repenses à ce séjour passé au ski. T’as apprécié revoir tes amis, tu ne pourras pas dire le contraire. Mais certains jours ont été plus difficiles que d’autres. Une mauvaise surprise au départ, qui a fini par apaiser les coeurs. Tu te sens plus soulagée quelque part aussi. T’as pu prendre le temps de parler avec Il Kyang, laissant à ces derniers jours un goût plus savoureux. Et depuis ton retour, t’as pris de bonnes résolutions, t’as décidé de te laisser porter par le positif qui se trame devant toi, même si tu sais que le chemin sera encore long pour entrevoir la lumière. Qu’il te faudra remonter une pente ardue pour retrouver celle que tu étais, adolescente. Celle que tu rêves de retrouver, au fond de toi. Récupérant tes sacs, tu sors enfin de ton véhicule, la tête baissée sur tes affaires que t’essaies d’arranger. Lentement mais sûrement, tu t’approches de la porte d’entrée, sans faire attention aux gens autour. Tu ne t’attends à rien d’autre qu’une fin de journée banale, un moment que tu passeras au dortoir avant de retrouver quelques amis pour boire un verre. Rien de plus banale dans ta vie. Pourtant, lorsque ta tête se relève, ton corps se bloque, n’ose plus bouger. Tes yeux s’écarquillent devant cette silhouette qui se dessine devant toi. « Junno … ? » souffles-tu, alors qu’en une seconde à peine, t’as l’impression de manquer d’oxygène. Ton coeur qui bondit dans ta poitrine, face à un visage que tu n’as plus revu depuis si longtemps, mais que tu reconnais sans peine. Qui te fait reculer de quelques pas sans même t’en rendre compte. « Non non non non non … » Il ne t’en faut pas plus pour sentir ces larmes glissant déjà sur tes joues. Tu n’arrives pas à croire ce que tu vois, cette impression de devenir folle en un instant. Tes mains qui se mettent à trembler, alors que tu baisses la tête, avançant bien rapidement vers la porte devant toi. « Non, j’refuse de croire à ça. C’est pas possible ! » Tant bien que mal, tu tentes déjà d’ouvrir la porte, sans y parvenir. Ta vue brouillée, alors que tu n’est même plus capable de faire entrer la clé dans cette serrure, malgré toute la force que tu peux y mettre. Ces pleurs qui redoublent, qui laissent tes pensées s’embrouiller, et la surprise s’évaporer sous la souffrance de le revoir, sans y avoir été préparée. Et comme un cercle vicieux duquel tu n’arrives pas à sortir, le bonheur des derniers jours s’estompe pour te ramener à l’un des moments les plus douloureux de ta vie : le jour ou ton frère a disparu, sans un geste à ton égard.  

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Re: we became strangers (junwon) | Dim 29 Déc - 23:19
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Combien de temps est passé depuis que mes parents avaient scellé mon destin parmi eux ? Bien trop d’années se sont écoulées sans que je ne puisse apercevoir ma sœur. Evidemment mes géniteurs ne sont pas les seuls responsables de ce long silence. Je suis grandement fautif ! Pas la peine de se flageller de la sorte. Les choses sont faites. On me donnait une nouvelle occasion de faire mon grand retour dans son existence alors autant prendre le taureau par les cornes. Je passe un temps incroyablement long pour trouver la tenue parfaite pour ses retrouvailles. Ma garde-robe est réduite comme mon compte bancaire ne possède plus que de la poussière dessus. Je choisis un jeans noir qui épousera mes formes divinement, un gros pull blanc et une veste en cuir noir. Ce rendez-vous n’en est pas un… Je suis terriblement nerveux alors que je me rends à son dortoir. La journée avait été longue parce que je ne travaillais pas alors mes pensées avaient été accaparées par ce point culminant. Je passais les heures qui nous séparaient en dessinant pour le prochain tatouage que je devais réaliser. Il s’agissait d’un dos entier alors cela me prendrait du temps pour le faire. Quand le moment sonna, je me dirigeais vers le quartier ouest où se situait le dortoir des pyobeoms. Dire que ma sœur se trouvait non loin de moi. Nous aurions pu nous retrouver avant… Bon en même temps je ne suis pas revenu dans cette ville depuis longtemps. Il avait fallu trouver une place de tatoueur puis un appartement qui ne me ruinerait pas. En plus ne parlons pas de mes petites déconvenues avec un certain clan… Je faisais les cent pas devant le dortoir pendant quelques minutes quand sa voix me colla des frissons. Je me stoppais puis me tournais vers elle. « Wonnie ! » Lorsque je la vois, mon sourire s’élargit un peu plus. Sa réaction est loin de celle à laquelle je me suis préparé. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle saute au plafond mais me fuir… C’est un peu extrême, non ? Observant Yewon passée près de moi pour rentrer dans son dortoir, je reste assommé par son attitude. Allez ! Je dois me reprendre. Je me rapproche d’elle alors qu’elle ne cesse de répéter « non ». Je vois bien qu’elle est incapable d’ouvrir cette porte alors cette occasion est celle que j’attendais. Je pose une main sur son poignet puis prends la clé. « Je suis pourtant bien ici. » Je passe mes bras autour de son cou. « Je ne partirai plus. »
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Re: we became strangers (junwon) | Lun 30 Déc - 14:41
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Ca fait bien longtemps déjà, que t’as arrêté d’imaginer ces retrouvailles. A vrai dire, tu n’y croyais plus. Les mois, les années sont passées, et tous tes espoirs ont fini par s’envoler. Il a disparu, un soir d’été, et même si pendant longtemps, t’as cru qu’il reviendrait, cela n’est jamais arrivé. Toi qui pensait être si spéciale à ses yeux, a fini par comprendre que ce n’était peut-être pas le cas, sinon, jamais il ne t’aurait laissée là. Seule avec ces femmes de maison pour s’occuper de toi, seule face à des parents dont le mépris n’a été qu’un des nombreux fardeaux qu’ils vous ont infligé. Ye Jun, un sujet tabou au sein de cette famille désunie. Un secret qui n’a jamais été partagé, des vérités qui n’ont jamais été exprimées. Un prénom que tu n’as jamais pu oublier, mais qui te fait encore tant souffrir. Alors, à le voir devant toi, tu crois à une mauvaise blague, à une illusion de ton esprit. Sa voix qui résonne, qui te frappe en plein coeur. Ce sourire qu’il affiche, qui te paraît n’être qu’un coup de poignard qu’on t’inflige. Il semble si heureux alors que toi, il n’y a que des larmes qui ne sauraient répondre à sa présence. Une douleur certaine qui s’échappe de toi, et toutes ces questions qui te reviennent en tête. Oh, t’en as essuyé des abandons, mais le sien a été le premier, mais surtout le plus douloureux qui soit. Tu sens déjà toutes tes forces te quitter, sa main se poser sur ton poignet. Et tu n’oses pas relever la tête. Tu sens ses bras s’enrouler autour de toi, et tu aurais envie de t’y perdre, de laisser toute cette peine s’échapper de toi. Mais tu ne contrôles rien, alors que tu le repousses, te reculant de plusieurs pas. « Non ! T’as pas l’droit ! » Ces larmes qui viennent inonder tes joues de plus belle. « T’as pas l’droit de m’faire ça ! Pas maintenant ! » T’as la gorge nouée, ton corps pris de spasmes que tu ne saurais maîtriser. Sait-il à quel point t’as sombré, depuis qu’il est parti ? Se rend-t-il compte des dégâts qu’il a causé en te laissant seule, livrée à ces parents ? Pourrait-il comprendre, à quel point tu lui en veux désormais ? A voir la catastrophe qu’est devenue ta vie, les responsabilités qu’on t’a donné, une fois qu’il s’en est allé. T’en doutes, le temps d’un instant. Tu te sens si faible d’un seul coup, pourtant, tu arrives encore à relever ton regard vers lui, teinté d’une souffrance certaine, celle qui te suit depuis tant d’années déjà. « Tu crois que tu peux revenir comme ça ?! T’étais ou pendant cinq ans ? T'as au moins pensé à moi ? » Il y a tant de questions qui tambourinent ton esprit, mais elles n’osent pas sortir, pas encore. Alors qu’au fond de toi, t’as l’impression que le monde entier se ligue une nouvelle fois contre toi. 

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Re: we became strangers (junwon) | Ven 3 Jan - 0:25
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Cette princesse qui avait illuminé mon existence quand j’étais encore un enfant… Je ne pensais pas avoir le droit de reprendre contact avec elle. Je ne suis pas digne de cette sublime jeune femme que je perçois descendant d’une voiture. Chaque battement de mon cœur est douloureux, cruel. Il me rappelle toutes ces années passées loin d’elle. Elles remontent à la surface comme de grosses bulles de lave qui éclatent dans une chaleur étouffante. Que fais-je ici ? Mes intentions me paraissaient plus aussi évidentes, plus aussi pétries de bonnes intentions. Est-ce que je ne cherche pas seulement la paix de mon âme au lieu de celui de ma sœur ? Je voudrais tellement retrouver notre complicité. Cela me manque cruellement dans mon existence. Malgré des passades amoureuses depuis ma grande histoire, je ressens chaque seconde son absence fraternelle. Je me sens nerveux alors que mes yeux suivent ses mouvements. Elle est tellement plus belle que dans mes souvenirs. Elle est devenue une très belle jeune femme. Je me sens fier d’elle mais tout vole en éclats alors que Yewon me fuit. Que dois-je faire ? Celle que je considère comme mon petit soleil me repousse. Ses paroles sont dures. Elles sont des coups de poing que je prends dans l’estomac en essayant de garder une expression neutre. Sa colère est toute légitime. Que pourrais-je bien dire ou faire pour que les choses s’apaisent ? Quand nos regards se croisent, mon cœur se serre douloureusement dans ma poitrine. Je lis dans le sien de la souffrance. Noooon ! Les choses ne devaient pas se passer ainsi. Je voulais une jeune femme forte, indépendante, fière devant moi. Pourquoi ce n’est pas comme ça ? Il se passe quoi ? Je fronce légèrement des sourcils alors que Yewon prononce le mot « maintenant ». Il y avait une date idéale pour nos retrouvailles ? J’aurai dû appeler avant ? Je ne comprends pas… Est-ce qu’elle m’avait rayé de son existence ? Je ne pourrais pas lui en vouloir. Ne suis-je pas parti depuis 5 ans ? Je me frotte les mains l’une contre l’autre afin d’en chasser la moiteur qui y perle. Cela part en sucette. Comment faire ? Essaie d’être un peu honnête. « Il y a pas eu un jour pendant lequel je n’ai pas pensé à toi. » Je me suis précipité pour répondre, cela donne une impression de colère. « Tu dois être bien déçu par ton grand frère. Je peux le comprendre mais tu n’as pas le droit de douter de mon amour pour toi ! C’est une insulte à tout ce que nous avons vécu. » Je me braque aussi. Elle touche des points sensibles. Evidemment elle est en droit de se montrer aussi agressive avec moi. Je lui pardonnerai parce qu’elle est simplement Yewon. Son château a disparu pour faire face au monde violent qui l’entoure.
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Re: we became strangers (junwon) | Ven 3 Jan - 7:12
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Cinq années à imaginer le pire. Cinq années à croire, espérer, qu’il puisse revenir. L’espoir s’est échappé en cours de route. Et même si au départ t’as tenté de le chercher, t’as vite compris qu’il était parti trop loin pour que tu puisses le retrouver. T’as voulu croire qu’il reviendrait pour t’emmener loin de cette misère avec lui, mais ce jour n’est jamais venu. Alors, t’as simplement arrêté de croire qu’il reviendrait. T’as arrêté d’espérer en vain, parce que tu savais que ton coeur était bien trop meurtri par cette vérité qui se cachait devant toi. Mais ce n’était que ce qu’on voulait te montrer, et t’as fini par l’accepter. Accepter ces mensonges que tes parents pouvaient bien déblatérer, accepter tout ce que sa disparition avait engendré. Tu n’avais plus personne à qui te raccrocher, plus personne pour te montrer que la vie pouvait être belle, qu’on pouvait trouver une certaine liberté qu’importe le monde dans lequel on évoluait. Il t’a enlevé ça. Il t’a privé de lui, de votre lien si fusionnel, de vos rires pour combattre le monde. Et maintenant qu’il est devant toi, tu ne sais plus à quoi rime tout ça. T’as la tête qui tourne et ces idées qui se bousculent en toi. Ces questions auxquelles t’as arrêté de chercher des réponses. Un pas de plus en arrière, comme pour creuser encore ce fossé qu’il a créé entre vous, depuis qu’il est parti. Tes yeux qui s’écarquillent sous cette réponse que tu n’attendais plus. « Déçue ? Tu crois que c’est juste ça ? » Tu ne saurais stopper ces larmes qui continuent inlassablement de couler sur tes joues. Tu serais incapable de savoir ce que tu ressens à cet instant précis. « T’as pensé à moi ? Vraiment ? Et t’as aussi pensé à tout c’que j’me prend dans la gueule depuis que tu t’es barré ? » S’il y a bien une chose qui a changé depuis son départ, c’est la noirceur qui a enveloppé ton coeur depuis. Cette colère, cette peine qui restent ancrés en toi, qui ont grandit au fur et à mesure des épreuves que t’as du traverser sans lui. Il y aurait tant de choses que tu aimerais lui dire, mais à cet instant, c’est ta rancune qui parle à ta place. Cette idée qu’il a été le premier à t’abandonner, créant autour de toi ce cercle vicieux qui a continué, toutes ces années. Comme s’il était devenu le précurseur de tout ce qui a bien pu se passer ensuite. Tu ne cherches même pas à connaître la raison de son départ, ni même pourquoi il t’a laissée seule ce soir là. Tout ce que tu vois devant toi, c’est le point de départ à ce quotidien qui vrille, chaque jour un peu plus. Qui laisse en toi cette douleur que tu n’as jamais su faire partir.

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Re: we became strangers (junwon) | Jeu 9 Jan - 15:26
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Cinq longues années sont passées depuis que je suis parti de chez mes parents sans un regard en arrière. Impossible de dire encore les raisons qui avaient précipité ma fuite du cocon familial. Elle ne comprendrait pas. Ma petite sœur semble être prisonnière de diverses émotions assez violentes. Je crois que je ne peux même pas imaginer ce qu’elle ressent réellement. Nous avons vécu des choses différentes qui nous font avoir des comportements opposés lors de ses retrouvailles. Comment accepter la rage dont elle fait preuve envers moi ? Comment pouvais-je croire une seule seconde que Yewon me sauterait dans les bras en m’apercevant ? Son ex avait bien insisté pour que je ne revienne pas dans sa vie. Ses paroles restaient graver dans ma mémoire mais malheureusement pour lui, je n’obéis pas facilement. Je recule afin de pouvoir observer la détresse, la colère de ma frangine. Ses larmes sont comme de l’acide sur mon cœur. Une punition bien méritée. Que pouvais-je dire afin de rendre les choses plus acceptables à ses yeux ? Je cligne des cils, encaissant ses paroles blessantes. Je ne pouvais pas lui jeter la première pierre. Je suis quand même parti sans donner de nouvelles en cinq ans. Moi ? Comme une petite fleur délicate qui se laisse porter par le vent, je reviens puis espère recevoir des embrassades, des larmes de joie en réponse à mon retour ? Foutez-moi des claques ! Le monde des bisounours n’existe pas. Je pousse un grognement en essayant de garder moi aussi mon calme mais il est difficile de rester maitre de soi-même alors que votre petite sœur vous balance tout son venin à la tronche. Reste zen, Ye Jun ! Tu ne peux pas répondre en laissant la colère prendre possession de toi sinon cela pourrait faire mal aussi. Je ferai bien les exercices à la con que mon ex me faisait faire quand les émotions prenaient trop le dessus mais je passerai pour un fou. Je serre les dents puis ouvre la bouche pour répondre. « Je comprends que tu m’en veuilles pour mon départ… hmmm… précipité. Tu as le droit de ressentir tout ce que tu veux mais tu te fatigues pour rien. Je me tiens devant toi après toutes ces années et tu penses juste à me hurler dessus ? » Je pourrais lui faire un geste afin qu’elle comprenne que je ne serai pas contre un câlin. Est-ce qu’elle a pris des cours de sport entre temps ? Je risque de me prendre une prise de combat en faisant ça ? « Tu n’aurais pas plutôt envie de me faire un câlin ? » Essayons. Je ne peux pas franchement faire marche arrière.
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Re: we became strangers (junwon) | Sam 11 Jan - 7:05
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Avec son départ, tu es devenue bien malgré toi la seul enfant légitime du couple Kim. Du moins, tes parents ont fini par le présenter ainsi, au fur et à mesure de ces soirées mondaines ou ils daignaient encore te montrer. Avec le temps, ils ont eu loisir de raconter aux investisseurs et autres actionnaires de leur empire, que tu étais finalement celle qui était la plus apte à reprendre les rennes, une fois tes études terminées. Ils se sont bien gardés de raconter tout ce que tu as pu leur faire vivre. Toutes ces fois ou tu as finis au poste de police, pour ivresse sur la voie publique, dégradation de biens, et d’autres encore. C’est plus simple de ne montrer que la plus belle image de toi, et ils continuent encore de le faire. Te tenir sous leur coupe par ces menaces qui parfois encore te terrorisent. Parce que t’es désormais seule face à eux. Sans personne pour te soutenir, pour te dire que tout finira par s’arranger. Tu portes le poids de son départ sur tes frêles épaules, et tu sombres avec, toujours un peu plus. La rancune a fini par prendre le dessus, plus encore alors qu’il est finalement face à toi. Tu ne peux plus réprimer toutes ces années à devoir combattre seule, sans y voir la moindre victoire, aussi minime soit-elle. « Oui je pense qu’à ça ! J’te déteste Ye Jun ! J’te déteste de m’avoir laissée seule, de n’avoir rien dit ! Tu m’as abandonnée comme si j’étais rien pour toi ! » Des perles d’eau qui continuent inlassablement de couler sur tes joues, un geste rapide pour tenter de les effacer alors qu’elles reviennent encore et encore. En temps normal, tu te douterais de l’impact de tes mots, mais ta colère est omniprésente, dicte chacun de tes mots, de tes gestes. T’es incapable de réfléchir correctement, de trouver une forme de joie dans ces retrouvailles. Le temps est passé, on aurait pu croire que ça amenuiserait la peine, mais le voir à quelques centimètres de toi ravive le désarroi et la fureur face à cet abandon. « J’veux pas de tes câlins ! Ca rattrapera jamais c’que t’as fait ! » Ca ne rattrapera pas toutes ces années, ça ne fera pas disparaître les abysses dans lesquelles tu plonges plus profondément encore à chaque jour qui passe. Toi qui pensait naïvement que tu étais en train de retrouver une part de bonheur, as le sentiment que tout s’effondre à nouveau autour de toi. Et tu ne saurais le gérer correctement. D’autres douleurs du passé qui resurgissent, comme pour te rappeler que rien n’est jamais acquis, et qu’il te faudra encore longtemps avant d’espérer voir cette lumière au bout du tunnel qui grandit, et te laisse entrevoir un avenir plus radieux.  

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Re: we became strangers (junwon) | Mer 15 Jan - 16:37
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Cette longue absence avait grandement abimé ma relation avec cette jeune femme qui tenait devant moi, ma petite princesse. Un immense fossé se creusait entre nous. Il semblait que nous aurions besoin de plusieurs pas pour se rapprocher. Le temps nous aiderait aussi ? Encore faudrait-il que ma présence ne la dérange pas. Ma douce Wonnie me faisait penser aux lionnes défendant leur nourriture ou leurs petits. Comment on appâtait les fauves ? On jette un morceau de viande puis on attend de voir ce qui se passe ? Les choses me paraissent être mal engagées. Je pourrais me servir d’une pokéball, style masterball, pour capturer ma sœur ? Je ne savais pas comment m’y prendre avec elle. Evidemment la partie raisonnable de ma personnalité comprenait ses réactions excessives mais elle comptait peu dans le reste du mélange de défauts, de qualités qui vivait en moi. Je souhaiterai remonter le temps afin de corriger mes erreurs passées. Que pourrais-je y faire ? Je ne pouvais pas forcer Yewon à accepter ma présence près d’elle. Ses paroles sont claires, non ? Elle me déteste. Mon cœur se brise en entendant ce verdict sans équivoque. Pitié ! Dites-moi que la machine à remonter le temps existe. Je veux revenir en arrière. Effacer mes conneries. Reprendre contact juste après mon départ de la maison ainsi elle saura pourquoi je suis parti. Malheureusement il m’avait fallu du temps pour me remettre de mes émotions puis nous avons été pris par nos existences, mon copain et moi. On devait bosser pour survivre sinon ma fuite ne servait à rien si cela signifiait revenir la queue entre les jambes chez mes tortionnaires. Ouvrant la bouche, je me stoppe dans mon élan parce que je ne sais pas comment convaincre ma sœur que chaque seconde passée loin d’elle avait été difficile. Ressentant une bouffée de colère montée en moi comme l’eau sur le feu, je lui balance assez sèchement. « Cesse de faire l’enfant ! Tu peux m’en vouloir pour mon départ ainsi que mon silence mais je ne te laisserai pas m’insulter de la sorte. » Je crois que je suis fâché après elle pour la première fois de ma vie. Serrant la mâchoire, je me tiens droit devant elle tandis qu’elle ne cesse pas de me repousser. « Tu me prends peut-être pour un grand frère égoïste mais tu sais rien de ce qui s’est passé. Je veux bien t’accorder la longueur de mon silence. En revanche ne remets jamais en doute mon affection pour moi sinon je finirai par croire que c’est toi qui as renoncé à moi. » Ouais mon discours est moyen mais chuuuuuut. Agacé par cette conversation, je passe une main dans mes cheveux. « Ecoute… je vois bien que tu es bouleversée et que je parle à un mur. » Je prends mes distances pour fouiller dans ma poche. J’en sors mon portefeuille puis ma carte de visite que je lui tends. « Je bosse là-bas alors si jamais tu veux me voir ou pas. » Je me sens ridicule. « Tu y trouveras mes coordonnées aussi bien professionnelles que personnelles. » Je m’approche pour embrasser son front puis tourner les talons. Le jeune homme de la dernière avait peut-être raison : je n’aurai pas dû chercher ma sœur.  
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Re: we became strangers (junwon) | Jeu 16 Jan - 4:06
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Tout est encore bien confus dans ton esprit. Toutes ces questions qui se bousculent en toi, sans que tu n’oses les exprimer. Toutes ces années de silence, qui pourraient prendre fin, pourtant ta rancune t’en empêche cette fois. Et tu repenses à ces derniers mois, ce que t’as dû endurer, les menaces plus persistantes de tes parents face à ta désinvolture. En serais-tu arrivée à ce point s’il était resté à tes côtés ? Tu en doutes. Parce qu’il était ce pilier auquel tu te raccrochais, toujours. Vous étiez si fusionnels, si similaires que ça en était déroutant. Et cette part de toi s’est envolée. T’as cru pendant un temps pouvoir enfin remonter la pente, faire un pas en avant sans avoir à reculer face à la moindre petite difficulté. Mais désormais, tout est balayé, d’un seul coup. Plus rien n’a de sens, pas moi que cet échange. Tu te demandes si tu trouveras le courage d’affronter ce retour dans ta vie, alors que tout semble corrompu. T’as attendu trop longtemps, espéré que ce téléphone sonne, qu’il réapparaisse pour t’emmener avec lui. Et pendant cinq longues années, ce jour n’est jamais venu. Alors tu l’as pensé égoïste, prêt à ne penser qu’à son propre bien-être, t’oubliant au passage. Pourquoi a-t-il attendu autant de temps avant de revenir te voir ? Tu te le demandes encore, mais pour aujourd’hui, cette questions restera elle aussi sans réponse. « Tu voulais que j’fasse quoi après cinq ans sans nouvelles ? Que j’arrête de vivre ma vie en t’attendant sagement ? Et si t’étais jamais revenu, hein ? » Cette rage qui gronde en toi, contre ce monde qui continue inlassablement de mettre des barrières entre toi, et un avenir un peu plus radieux. Une main qui fini par passer sur ton visage, un seul geste qui ne pourrait pas effacer toutes ces larmes déversées. Et ton regard posé sur lui, ses gestes. Ton attention portée sur ses mots, même si tu as du mal à les entendre. Il a raison, tu n’es pas prête à entendre ce qu’il a à te dire. Tu n’étais de toute façon pas prête à le revoir. Tu récupères alors cette carte, sans vraiment savoir quoi en faire. Ce simple baiser sur ton front, vieux souvenir d’antan, fait rater un battement à ton coeur. Un geste simple, mais qui ravive d’autres instants que tu as fini par mettre de côté. Et tu l’observes simplement partir, sans un mot de plus. Des doutes, des questions. Voilà tout ce qu’il a provoqué en toi, alors que depuis quelques jours, tu pensais naïvement que tout irait mieux. Ces larmes qui continuent de couler, tes mains tout aussi tremblantes, tu as besoin de quelques minutes, avant de pouvoir enfin ouvrir la porte du dortoir, et partir à vive allure dans ta chambre. Cette carte que tu jettes à travers la pièce, sans vraiment voir ou elle tombe, et ton corps qui s’écroule sur ton lit, le regard dans le vide. Qu’il est difficile d’encaisser un tel choc. Pourtant, il va bien falloir.   

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Re: we became strangers (junwon) | 
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