I was kind use of being someone you loved

Eui Geon  ϟ  Na Rae.

Vendredi soir, l’hiver avait doucement fait sa place. Nous avions déjà eu les premiers neige dans le ciel et les décorations de Noël illuminaient encore la ville d’une douce chaleur jusqu’à la fin du mois. Le moment idéal pour sortir et profiter de ça avec des amis ou la personne qui partage notre vie. Au milieu de tous ces couples et amis, on pouvait se dire que je me rendais à un rendez-vous avec mes amis ou mon compagnon. Pas du tout, je n’avais pas de compagnon et la majorité de mes amis étaient comme moi, ils travaillaient à côté de leurs études. Bien que venant d’une famille fortunée, je n’avais plus de contact avec mes parents depuis un moment, hormis pour certaines fêtes de famille où je me devais de me rendre pour faire acte de présence et garder ma liberté.

Je commençais mon service du soir au café Le Chat l’Heureux au plein cœur du quartier animé de Hongdae. J’allais certainement servir en fin de soirée des cafés à des étudiants partiellement éméchés d’avoir trop bu pour oublier la compétition scolaire. J’aimerais être pareil, pouvoir boire pour oublier, mais j’en étais incapable. J’avais une peur incommensurable d’être malade et surtout…aucunement le temps de boire. J’arrivais enfin à mon lieu de travail, accueillis par cette adorable ambiance à la française, la senteur du chocolat chaud et des pâtisseries typiques du pays de Molière. J’aimais travailler ici, l’équipe était adorable, l’ambiance chaleureuse et nous avions rarement des complaintes avec les clients.

Je saluais mes collègues avant de me rendre aux vestiaires pour me changer et enfiler ma tenue de travail. Au moment de mon entrée en salle, une de mes collègues m’interpella d’un geste discret de la main. « Tu peux me remplacer quelques instants, je dois aller aux toilettes pour…tu vois ce que je veux dire ? ». Je voyais parfaitement, elle n’avait pas besoin d’en dire plus. « Oui vas-y, pas de problème. Je vais m’en sortir sans toi, ce n’est pas encore l’heure de pointe. » lui répondis-je. Elle me serra dans ses bras pour me remercier avant de partir en courant vers l’arrière du café. Je saluais mon collègue derrière le bar entrain de préparer les boissons. J’attrapais un bloc-notes ainsi qu’un stylo que je plaçais dans la poche avant de me tablier avant de me diriger vers la première table d’où je distinguais l’ombre d’un client. Sans vraiment le regarder, je sortis mon bloc-notes ainsi que mon stylo prête à prendre commande. « Bonjour monsieur, qu’est-ce que vous dési…Oh ! » mon cœur s’arrêta de battre tandis que la fin de ma phrase s’étouffais dans ma gorge. Le client assis à la table n’était pas n’importe quel client. C’était mon premier amour, l’homme dont j’avais brisé le cœur, Eui Geon.

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Eui Geon  ϟ  Na Rae.

Un soir comme un autre depuis le départ de Malia. Euigeon passait bien trop de temps à penser à la jeune femme et pas assez à essayer de l’oublier. Mais comment pouvait-il le faire alors qu’il avait mis des mois pour oublier Narae. Il ne pouvait pas effacer Malia de son esprit comme ça. Ce n’était pas possible et même, il ne le voulait pas. Il croyait encore naïvement qu’elle allait réapparaitre, qu’elle allait lui expliquer pourquoi elle était partie et surtout, pourquoi elle ne lui avait laissé aucun mot derrière elle et aucun moyen de la contacter. Est-ce qu’il pourrait lui pardonner ? Peut-être, parce qu’elle ne l’avait pas trompé. Dans son esprit, elle était encore pure et n’avait pas fait ce péché. Dans son esprit, elle l’aimait encore et allait lui revenir. Est-ce qu’il vivait dans une utopie ? Probablement, mais c’était bien mieux que de se rendre à l’évidence qu’elle ne reviendrait jamais. Euigeon préférait se mettre dans cette bulle où il pouvait imaginer son retour plutôt que d’affronter la dure réalité. Il se saoulait souvent et ça n’apportait rien de bien ni de mieux à sa vie. Alors, pour ce soir, il avait eu envie de changer. Pour ce soir, il avait pris la décision qu’il irait dans un café à chat. Peut-être que ça lui ferait plus de bien qu’un verre d’alcool qui pourrissait peu à peu son foie.

Il entre donc dans le café et s’installe à une table, prenant le menu dans ses mains pour le lire afin de choisir ce qu’il allait boire. Il attend quelques secondes avant qu’on ne vienne lui demander ce qu’il veut. Aussitôt, son corps se crispe alors qu’il reconnait la voix. Il s’en rappelait comme si c’était hier. Il pourrait même la reconnaitre dans une pièce bondée. Apparemment, la jeune femme l’avait aussi reconnu puisqu’elle arrête sa phrase pour sortir un « oh ». Euigeon lève doucement la tête dans sa direction et son regard est plus noir et froid que jamais. « C’est possible d’être servi par quelqu’un d’autre ? » Pas de salutations, pas de mots agréable envers elle. Il n’a toujours pas digéré ce qu’elle lui a fait subir. Elle était au courant qu’il ne supporterait pas de se faire tromper parce que son père avait fait la même chose avec sa mère. Pourtant, Narae l’avait fait et il ne lui avait pas pardonné.

Comme Malia après elle, Narae avait été une des femmes avec qui il avait prévu son avenir. Il allait la demander en mariage avant qu’elle ne foire tout. Il n’était pas heureux de la revoir et ne comptait pas se montrer gentil avec elle ou même agréable. Il ne voulait plus de contact avec elle et si ce n’était pas possible de changer de serveuse, il s’en irait sans rien commander.

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Eui Geon  ϟ  Na Rae.

Sa réaction était exactement celle à laquelle je m’attendais. Un regard froid et noir, une envie certaine de me faire souffrir comme il n’en avait jamais eu envie. Je comprenais parfaitement sa réaction, je l’avais trahi, blessé et détruit notre relation de par ma propre peur. Ce que j’avais fait n’étais pas digne de moi, j’avais honte et passais mon temps à me morfondre, me culpabiliser. Je commençais à peine à y arriver et voilà qu’il surgissait et faisait remonter toute cette culpabilité. Il ne voulait pas être servis par moi ? Pas de problème. Je prendrais simplement sa commande. Inspirant un bon coup, je fis comme si de rien était. « Ma collègue a eu un empêchement, je ne te servirais pas, je vais juste prendre ta commande. Un Americano. Oui ? Non ? Tant pis ce sera ça. Elle te l’apportera quand elle revient. » D’un geste agacé je rangeais mon stylo et mon calepin dans mon tablier avant de lui tourner le dos et me diriger vers le comptoir donner sa commande au barista.

Pourtant, quelque chose, la colère peut-être me fit faire demi-tour. Je plaquais mes deux mains sur la table, avant de le fixer du regard, qu’il tente de l’éviter ou non je m’en fichais. « Il faut qu’on parle. Cette situation a assez duré. J’ai ma pause dans 30 minutes. Retrouve-moi dehors à ce moment. Je sais que tu n’as absolument pas envie de rester plus de 10 minutes dans une pièce avec moi, mais il va falloir crever l’abcès et se comporter en adulte. Cela vaut pour moi comme pour toi. » Je n’attendis pas sa réponse, je me dépêchais de reprendre mon poste derrière le comptoir, mes mains se mettant à trembler. Pourquoi ? Par peur ? Par colère ? Probablement les deux. Je ne savais pas s’il allait me rejoindre ou simplement partir comme un voleur après avoir bu son café ou le laisser comme ça. Alors que ma collègue revenait, je l’interpelais rapidement « Sunny, tu peux aller servir la table 4 s’il te plait ? Il a pris un Americano. Je le prépare. » J’attrapais une tasse dans laquelle je m’apprêtais à verser un café brûlant, quand soudain je croisais de nouveau son regard noir, faisant trembler mes mains à nouveau et déborder le café, venant brûler le dessus de ma main. « AH ! » m’écriais-je lâchant la tasse qui se brisa sur le sol. Mes collègues se précipitèrent autour de moi, inquiet. « Tout va bien. Je vais passer ma main sous l’eau, je reviens. » D’un pas rapide je courus vers les toilettes des employés, plaçant ma main douloureuse sous l’eau glacée.

J’allais certainement me retrouver avec une petite brûlure, rien de bien grave. Le temps avait passé et pourtant, il arrivait toujours à me déstabiliser. Je n’en pouvais plus, il fallait que cela cesse et que nous abordions le sujet clairement, en tant qu’adulte. J’avais fait une erreur, je l’avais reconnu. C’est lui qui n’agissait pas en adulte en continuant à me faire payer le prix de celle-ci. A se demander s’il serait heureux le jour où elle souffrirait encore plus que lui. A mon retour, mon manager s’approcha de moi. « Na Rae, tu me sembles perturbée. Va prendre ta pause. » Je n’insistais pas, attrapant mon manteau au passage pour aller prendre l’air. Je ne jetais aucun œil à la table où il pouvait ou pas encore être avant de sortir respirer l’air frais de l’hiver.

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Eui Geon  ϟ  Na Rae.

La voir ne faisait que ressurgir les souvenirs que Euigeon essayaient de garder enfui en lui. elle l’avait trahi, blessé et détruit ce qu’il y avait entre eux en plus de sa confiance en lui. il avait mis des mois pour s’en remettre, pour ouvrir son cœur à nouveau à une femme, femme qui soit dit en passant avait aussi piétiner son cœur et ses sentiments. C’était la deuxième fois que ça arriverait et il n’y aurait pas de troisième fois. Cette fois-ci, il avait définitivement fermé son cœur à cette connerie qu’était l’amour. Cependant, il ne pouvait pas oublier comme ça ce qui l’avait animé pendant des années et malgré tout la haine et colère qu’il ressentait pour Narae, il n’arrivait pas à être réellement méchant. Il ne voulait pas qu’elle le serve et c’était tout. Il aurait tellement pu dire d’autres choses, la faire se sentir encore pire qu’elle ne devait se sentir, mais il n’était pas un connard fini. Il l’écouta parler et voulu lui passer commande, vu qu’elle ne voulait pas partir sans. Cependant, Euigeon n’eut pas le temps, qu’elle décida qu’il allait prendre un americano. Il serra doucement les dents pour éviter de l’envoyer chier. Putain, mais elle se prenait pour qui ?

Il pensait qu’elle allait repartir et ne pas revenir seulement, c’était mal la connaitre. Narae revint vers lui, l’obligeant presque à venir la voir dehors à sa pause. « Et si j’ai pas envie ? » demanda-t-il tandis que son regard froid et noir se posa à nouveau sur la jeune femme. Il n’avait clairement pas envie de lui parler, pas plus que de prendre le temps d’écouter ce qu’elle avait à dire. Elle l’avait trompé, elle avait détruit leur relation. Il n’y avait rien de plus à dire de toute façon. Narae ne lui laissa pas le temps de dire quelque chose d’autre qu’elle repartit en direction du comptoir pour lui faire son americano. Euigeon sortit son téléphone pour passer le temps, espérant qu’elle ne viendrait pas lui servir. Il ne savait pas s’il irait la voir ou pas. Cette conversation n’amènerait rien et surtout il n’avait pas envie de l’avoir. Il sursauta en entendant le cri et la tasse qui se brisa au sol avant de regarder dans la direction de la jeune femme. Il était quand même un peu inquiet pour elle. Euigeon n’était pas un connard fini. Cependant, il ne se leva pas pour savoir comment elle allait. Il la vit partir il ne savait où, sûrement vers les toilettes ou la salle de pause.

Il détourna le regard et attendit qu’on lui amène son americano avant de le prendre, le payer et quitter l’établissement. Le pyobeom sortit de sa poche son paquet de clopes pour en glisser une entre ses lèvres. Il l’alluma et tira simplement deux fois dessus avant que Narae ne sorte également. Il poussa un soupir. « J’ai pas encore décidé si je partais maintenant ou si je t’écoutais. » Il lui lança un regard tout aussi glacial. « Donc, t’as deux minutes avant que je ne change d’avis. » Il lui laissait deux minutes. Le temps de dire ce qu’elle avait à dire, avant qu’il ne s’en aille pour toujours.