Douce quiétude - Skyla
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Douce quiétude - Skyla | Ven 17 Jan - 14:26 Citer EditerSupprimer
Le bras tendu, je pouvais presque l’effleurer de mes doigts, je pouvais presque presser ma paume sur la sienne. L’effort me paraissait insurmontable, si bien que j’y mettais toutes mes forces pour m’approcher d’elle, mais elle semblait s’éloigner à mesure que je m’approchais. Les jambes incapables de bouger, mes muscles semblaient de plomb et me retenais de courir vers elle. Puis, soudainement le néant. Son visage fut dévoré par l’obscurité ne laissant à mes yeux que les ténèbres de son absence. Et j’hurlais. J’hurlais à m’en déchirer les poumons. J’hurlais sans que le moindre son ne s’échappe de ma gorge jusqu’à m’écrouler…
Ce fut à ce moment précis que mon corps décida de me sortir de mon sommeil agité. Un réveil si brutal que mes yeux eurent toute la peine du monde à retrouver leur repère. Je ne reconnaissais pas la chambre sur laquelle mes paupières venaient de s’ouvrir, je ne reconnaissais pas les murs sur lesquels étaient accrochés quelques posters, ni le bureau, ni les draps, tout me semblait étranger. Secoué par un frisson, il ne me fallut que quelques secondes pour quitter la pièce et enfiler les vêtements qui trainaient sur une chaise. L’esprit hagard, je savais pourtant exactement où je devais me rendre. Lorsque tout allait mal, lorsque tout me semblait hors de propos, il n’y avait qu’une personne, une seule à qui je confiais les maux. Une seule à qui je dévoilais les cicatrices d’une vie désarticulée. Ma silhouette venait rompre la quiétude des rues désertes d’une nuit pourtant ordinaire, et d’un pas rapide, je parcourais la distance qui me séparait de mon remède. Ce n’est qu’une fois devant sa porte que je pris le temps d’inspirer et de reprendre mon souffle. Appuyé de l’avant bras sur l’embrasure de la porte, mon poing vint frapper le panneau avec force, provoquant l’écho de cette intrusion nocturne dans la cage d’escalier. Puis son visage apparut, tellement différent de celui de mon cauchemar et pourtant il parvint à me rasséréner en une fraction de seconde. « Je sais qu’il est tard, mais j’aurais besoin d’un bain… » Comme un enfant, je quémandais, cette quiétude qu’elle m’offrait sans jamais siller.