J’avais prononcé son nom comme une évidence, Ye Won m’obsédait, qu’importe la situation, je n’avais qu’elle en tête. J’étais fou, complètement barge de cette fille et malgré les rancœurs, tout ce que je pouvais ressentir, je restais toujours imprégné. Cependant je n’avais pas réellement prévu que Ji Won réagisse à ça. Après tout, j’étais bourré, pas vraiment sain d’esprit et elle non plus. Nous n’étions là que pour passer un bon moment qu’importe comment on s’appelait. On pouvait coucher l’un avec l’autre en étant d’autres personnes. Je crois que c’était ce que je pensais, jusqu’à ce qu’elle s’écarte et me parle de… Ye Won… Kim Ye Won ? Comme celle que je connaissais ? J’arque un sourcil, un peu béta et pas encore assez lucide pour tout emmagasiner. Pourtant, je lâche un simple « Ah. » stupide réplique, mais je ne comprends pas ce qui m’arrive. Plaqué contre le canapé, je l’observe les yeux brillants. Je suis ivre, est-ce qu’elle pense vraiment que je sais ce que je raconte ? « Euh… bah… je connais une Kim Ye Won ouais… » Me rapprochant d’elle, je souris bêtement à cette révélation « Mais on s’en fout pas vrai ? Appelle-moi comme tu veux. Tu pourras crier son nom. » Idée malsaine qui naissait dans mon esprit. Sobre j’aurais surement réagit d’une autre façon. Mais là j’étais perché. Je laissais mon regard se poser sur elle, avec envie. Je ne voyais plus vraiment Ji Won en réalité. J’imaginais toujours celle que mon cœur voulait. Subitement, je me mis à rire, un peu fou « Je t’ai même pas dit qui j’étais vraiment. » je trouve ça drôle. Parce-que depuis le début elle pense que je suis Yohan mon frère. Et oui, c’était amusant ! Je me joue des autres, je ne suis pas franc. Et c’est plutôt bien d’être quelqu’un d’autre. « Je m’appelle Il Kyang… Yohan c’est mon frère jumeau. » Nouveau rire, je passe une main dans mes cheveux. Fier de moi, j’esquisse un sourire insolent «  Mais si Yohan te fait vibrer, ça me va. » et je pourrais la comprendre. Mon frère était bien mieux que moi. Je le trouvais plus assuré, malgré un passé compliqué. Il dégageait cette assurance que moi je n’avais pas. Il avait cette aura particulière et un peu sombre. Moi j’étais... juste le débile de service. Celui dans la lumière, que tout le monde ne finissait quand même pas détester. Encore un rire, je me laisse retomber en arrière amusé. Pensée folle qui traversait mon esprit, il me fallut du temps avant de comprendre qu’elle avait dit le nom de famille de Ye Won. Ah ! Oui, c’est vrai. Est-ce qu’elle la connaissait ? Non, impossible. « Tu connais Ye Won ? » je prononçais enfin une phrase censée. Fronçant subitement les sourcils l’air contrarié. J’avais du mal à comprendre ce qui m’arrivait. Tout devenait plus flou, moins logique. Alors oui, j’étais un peu lent d’esprit mais j’avais surtout trop bu. Lâchant subitement un rire désabusé « C’est pas vrai, me dit pas ça. » parce-que je penserais qu’on se moque de moi. « De toute les filles, il faut que je tombe sur quoi… une amie à Ye Won ? ». C’est une plaisanterie, pas vrai ?

Je la regardais, sans aucune once de remords. Je m’en fichais, peu importe ce que je foutais ici, j’avais déjà fauté de toute façon. Mais elle s’agaçait, je ne comprenais pas pourquoi. N’était-ce pas ce qu’elle voulait ? De toutes les filles j’étais tombée sur Ji Won une amie de Ye Won. Je trouvais ça drôle, assez pour continuer à en rire désabusé. Le sort était contre moi, je cherchais juste à oublier. Mais sa phrase sur mon manque de confiance en moi me fit grimacer. Elle n’avait pas tout à fait tort. Si j’avais assez de confiance, j’aurais dit depuis longtemps à Ye Won ce que je ressentais pour elle. Je soupire, Ye Won n’est pas ma petite amie, mais je n’ai pas envie de discuter avec elle. Je me sens presque minable tout à coup… les épaules affaissées, je baisse les yeux sans réellement comprendre ce qui m’arrive. Je me sens bête oui ! Parce-que je n’avais pas envie que ça tourne comme ça… mais une part est peut-être soulagée. Je ne sais plus. Je n’arrive plus à réfléchir et j’ai mal au crâne. Je grimace finalement, frottant ma paume contre mon front, j’en ai marre de l’entendre parler pour m’engueuler. Du moins jusqu’à ce qu’elle me gifle sans que je puisse y faire quoique ce soit. Surprit par son geste, je la regarde, peut-être un peu déçu… mais de moi. Encore une que je me prenais et que j’avais surement mérité. Serrant les dents, je gardais à peine de lucidité pour lui répondre « C’est toi qui m’allume et c’est moi le connard ?! Bah putain. » Je suis agacé finalement. Me redressant d’un bon, je la toise sans concession. En réalité tout se mélange dans ma tête. Culpabilité, envie, tromperie, orgueil… bref, un bon gros bazar dans lequel je n’arrive plus à voir clair. Alors je grimace encore une fois, vacille parce-que j’ai du mal à marcher droit. Mais je ne manque pas de lui dire « Je me casse ouais ! T’en fais pas, demain je t’aurais oublié. » Pas certain de ce que je lui disais, je lui tourne le dos et m’en vais loin de cette fille. Je chancelle beaucoup plus que je ne l’aurais pensé. Et le chemin du retour est presque un calvaire alors que je peine à me commander un taxi. Je suis déjà agacé à l’idée de revenir demain récupérer ma bagnole. Quand j’y pense ! Cette fille est complètement dingue. Entre cette voiture qu’elle avait rayée et sa subite attention envers son amie… puis je réalise qu’il s’agit de Ye Won. Angoisse qui me guette, tandis que je m’endors à moitié dans le taxi du retour. Et si… si elle venait à lui dire ? Nerveux, j’ai attrapé mon téléphone dans l’espoir de lui dire qu’elle se taise. Mais je me souviens brusquement que nous nous étions rien échangé à part des noms. « Et merde. » idée qui me hante, mais qui s’évapore rapidement sous les effets de l’alcool. Pourtant le lendemain, je reste coupable. 

Regard qu’il jette à cette pauvre proie, sourire carnassier accroché à ses lèvres, il passe son bras autour d’elle et l’emmène jusqu’à l’extérieur. Soirée qui se poursuivra avec elle, il en est certain, fier de son trophée il part retrouver sa voiture… quand il s’aperçoit de l’état dans lequel elle est. Grimace qui abîme son visage parfait, sa mâchoire se crispe et il s’énerve. Jette un regard noir à la jeune femme et lui demande de monter. Ji Won ! Il en est certain, cette garce lui a rayé ce qu’il a de plus cher au monde après sa sœur. Sa voiture ! Agacé, contrarié, il peine à croire qu’elle ait pu gagner cette partie. Folle envie d’aller la retrouver pour lui dire deux mots. Mais bien vite cette femme sait lui faire oublier. Alors il profitera de sa soirée avec elle. Dans sa voiture abimée avant de la délaisser sur le bord d’un trottoir.
Lendemain de cette soirée horrible. Réveil déjà agacé, Hwan s’observe dans la glace. Regarde l’heure… il est encore tôt. Idée qui lui trotte dans la tête, alors qu’il s’arme de ses plus beaux atouts. Yeux cernés de noir, bijou et fringues hors de prix. Il décide de lui montrer qui commande ici. Il a le pouvoir, l’argent... elle n’est rien. Alors, il détale les escaliers de son immeuble presque trop simple pour lui. Reprends sa voiture qu’il regarde avec dégouts. La route est courte finalement, il se gare observe un tas de boue garé ici. Est-ce la voiture de ce bouffon ? Il relève les yeux, réajuste sa veste et monte les étages jusqu’à l’appartement du clan. Double des clés qu’il possède, il entre avec aisance dans un lieu illuminé seulement par la lumière de dehors. D’un geste fin il dépose les clés à l’entrée, d’un œil avisé il observe les pièces et notamment le salon. Il y a moins de choses qu’il ne l’aurait cru. Pas de verres, pas de vêtements étalés partout… à part une veste qui trône sur le canapé. Détail qui le fait grincer des dents, alors qu’il serre un peu plus la mâchoire en direction de la chambre. Ce Yohan n’avait pas l’air si sauvage, il se délecte brusquement d’un manque de savoir-faire. D’un pas feutré, il avance, pousse légèrement la porte. La lumière du jour traverse à peine les volets, mais ça lui suffit à aviser la silhouette de Ji Won endormie. Malsain, il s’avance dans la pièce, récupère sa robe échouée au sol… ce Yohan est déjà parti ? La laissant seule. Geste fou, il hume l’odeur de sa robe, avant de se laisser tomber sur le siège du bureau. Juste en face du lit, il observe sa poupée… se mordillant la lèvre inférieure, il sourit à ce parfum, cette luxure qui l’envahi. Hwan est un garçon fou, toujours regardant sur les détails, il reste longtemps à l’examiner silencieux. Tordu, il penche la tête, tente de deviner si elle est encore nue sous ses draps. Sa silhouette bouge enfin, délicat, presque poétique alors qu’il entend le froissement du tissu. Puis d’une voix sombre il lui lâche « Tu te réveilles enfin. » il a presque l’air d’un pervers dans l’ombre de la pièce. Mais il s’en amuse, accroche un sourire à ses lèvres et se lève avec allure. Hwan joue son rôle, se sait imposant et dangereux lorsqu’il est dans cet état. Fou de rage, il affiche pourtant ce sourire à la lueur indéchiffrable. Des hommes sont morts pour moins que ça. Mais Ji Won n’en a surement pas conscience. Jusqu’ici il était entré dans son jeu. Mais elle a trop vite oubliée à qui elle avait à faire. Alors il s’approche encore, reste silencieux se postant devant elle alors qu’elle se réveille à peine. Puis d’un geste maitrisé, il attrape le drap et lui retire brusquement. Il a tout le loisir d’y découvrir une silhouette en sous-vêtements. Lingerie parfaite, dentelles soulignant ses jolies courbes. Envie qui le guette, mais il reste ferme « Lève-toi la pouilleuse ! » il se retient de lui dire autre chose. Mais en cet instant il la considère surement comme une putain. Car Hwan déteste qu’on le contrarie et ça Ji Won risque de l’apprendre bien trop vite. Il ne lui laisse le temps de rien, il la trouve lente, alors il se saisit de son poignet, serre fort sa paume contre sa peau encore chaude et la force à se lever « Ici c’est moi qui commande ! Alors tu obéis. » rage folle dans laquelle elle l’a mise.