ootd + fin de journée. elle est rentrée directement au dortoir cette fois, wendy. pas de détour, pas de sortie, pas de rendez-vous chez le psy non plus. elle a déjà tout fait, cette semaine, ou tout repoussé pour avoir la paix. une fois de temps en temps, c’est bien. c’est c’que son psy lui a conseillé d’ailleurs. d’arrêter de se noyer - parallèle de très mauvais goût d’ailleurs - sous des tas d’activités pour éclipser ses pensées. se recentrer quoi. un truc du genre. elle fait le nez, pour l’instant, mais en réalité, elle apprécie assez. après un passage au dortoir pour se débarrasser de ses affaires de cours - et de ce ptn de soutif de mrde qui gratte en fin de journée - elle file dans le salon du dortoir. celui sans eau. une blague cette frat’. elle l’aime, hein, faut pas s’y tromper. mais elle a franchement cru que l’univers se foutait de sa gueule en l’envoyant sous étendard requin. bâtiment en plus équipé d’une piscine et d’un AQUARIUM DANS LE SOL DU SALON. l’ironie du sort comme on dit. d’autres diront qu’elle a quelque chose à résoudre avec l’eau, et qu’une fois que ce sera fait, elle retrouvera la paix. et elle, elle a juste choisi d’éviter le dit salon et la piscine. easier. réfugiée sur le canapé le plus éloigné du feu, déjà emmitouflée dans un gilet plus gros qu’elle, wendy a laissé son portable en haut. pour ne pas être tentée d’y toucher. se recentrer. un peu. après elle pourra aller casser des lucs sur overwatch ou de se lancer dans un nouveau projet de game design. des trucs pas du tout chronophage. et qui ne bouffent pas-du-tout le cerveau.

elle avait plutôt fait un saut dans la cuisine, pour préparer une grosse théière de thé aux mandarines. elle fait ça wendy. c’est naturel chez elle, jouer aux petites mamans avec les autres. elle avait servi aussi les étudiants présents dans la cuisine. avec des biscuits au thé vert. elle avait disposé plusieurs tasses et une grosse assiette de biscuits sur un plateau avec la théière et embarqué tout ça dans le salon. pour ceux qui sont là-bas aussi. mais elle s’est isolée quand même. sur son bout de canapé. les jambes repliées sous elle, appuyée sur l’accoudoir. ses pensées s’évadent, loin. elle pense à sa mère. qui s’était inquiétée comme une dingue en apprenant que sa fille avait atterrit dans cette fraternité aux tonalités tout à fait aquatiques. à deux doigts d’appeler l’université pour la sortir de là. sans doute l’aurait-elle fait si wendy n’avait pas insisté dans l’autre sens. un soupire triste lui échappe. elle réalise, encore, que maman n'appellera jamais plus personne. elle peine encore à réaliser, alors que presque un an s’est écoulé depuis son décès. mais ça reste impossible, dans sa petite tête, que maman soit partie. impensable.

elle secoue la tête, se tire de ses songes assombris. elle cherche quelque chose à quoi accrocher son esprit wendy. pour pas se noyer dans la peine. elle aurait dû prendre son téléphone. c’est moins douloureux de se noyer en scrollant les gns des autres. ses yeux percutent tout à coup ceux du nouveau venu dans le salon. han yul. tu lui souris brièvement, et redirige ton attention sur ta tasse quasi vidée. tu esquisses un geste pour te resservir.  « thé ? » t’étais trop loin pour arriver à en articuler plus pour l’instant. tu adresses un regard interrogatif au jeune homme en remplissant ta propre tasse.