elle savait que lui annoncer cela par message, c'était prendre la décision de la lâcheté. mais alors qu'elle prend la route pour venir rejoindre declan à son bureau, meili se disait qu'elle avait bien fait de lui dire en premier lieu par écrans plutôt que directement en face de lui, sinon elle aurait pris peur et se serait barrer en courant pour ne pas avoir à le regarder en face, à voir la déception ou la colère sur son visage. elle aurait dû faire plus attention, surtout qu'elle n'était pas réputée pour être la plus sage des filles, alors ça n'allait pas améliorer sa réputation sur le campus. meili s'était toujours moquée de ce qu'on disait sur elle, parce qu'elle n'avait pas honte d'être ce qu'elle était. mais un bébé... c'était quelque chose de beaucoup trop sérieux, elle ne savait pas quoi faire. declan allait la tuer, une fois qu'il aura mis la main sur elle, ou du moins il allait lui passer sûrement un savon dont elle se souviendra encore longtemps. se mordant la lèvre, elle jette un regard sur le bâtiment quand elle arrive en bas de ce dernier. c'est pas la première fois qu'elle passe voir son meilleur ami, mais jamais encore elle n'avait eu peur à ce point de le voir. se présentant à l'accueil, ils sont surpris de la voir parce qu'habituellement elle ne venait pas à cette heure, mais à la tête que meili devait tirer, la réceptionniste lui donne sans broncher un pass avant de passer un appel au bureau de declan pour le prévenir de son arrivée. respire, tout va bien se passer. qu'elle se répète inlassablement en tête. toute façon il peut pas te tuer ici, y'a trop de témoins. elle s'approche de l'ascenseur, connaissant le numéro de l'étage par coeur, et quand le bip familier de ce dernier retentit, elle sent son coeur sombrer dans sa poitrine. et ça ne s'arrange pas quand elle sort de la cage, tombant nez à nez avec declan. « si je te redis que je t'aime, tu crois que ça passe ? » elle marmonne, détournant les yeux en sentant son regard, elle voulait se faire toute petite.

Dire qu'il n'arrivait plus à se concentrer sur son dossier était un euphémisme. La façon dont Mei Li venait de lui envoyer des messages ne le rassurait point. Il avait déjà tellement de chose en tête, à penser, dont notamment une démone qui arriverait dans la soirée dans ses jolies tenues de velours, prête à l'empoisonner. Leur relation, si il pouvait appeler ça ainsi, avait pris une tournure étrange dont il n'arrivait pas à garder le contrôle.

Mais sa priorité n'était aucunement Alana actuellement. C'était Mei Li. La chinoise allait arriver dans quelques minutes et il ne savait aucunement ce qu'elle allait lui annoncer. Probablement quelque chose de grave vu qu'elle lui rappelait sans cesse qu'elle aimait. C'était clairement une baleine sous anguille cette histoire. Il n'y avait rien d'autres à ajouter. Un appel lui annonçant qu'elle était là. Il sortit directement de son bureau, renvoyant plus loin sa secrétaire personnelle. Il n'avait pas besoin d'avoir des oreilles intriguées dans les lieux. Les portes s'ouvrent et son regard se pose sur le petit corps de sa meilleure amie. Cette dernière n'hésita pas à détourner le regard. Coupable. "Mei Li" Sa voix, grave, sonna comme un père grondant son enfant. "Entre au lieu de déblatérer des bêtises pour te sauver." Une fois qu'elle fut entrer dans son bureau, il ferma derrière elle. Sois calme pensa-t-il. Elle semblait avoir du mal à lui annoncer quelque chose. Mais son comportement ne l'aidait aucunement à ne pas appréhender sa révélation. "Je t'écoute."