l'échéance se rapproche. ce compte à rebours résonne dans ma tête depuis quatre ans et rien ne semble vouloir l'arrêter. je voudrais bien imiter james bond et couper un de ces fils, mais dans les deux cas, j'ai l'impression que le résultat sera tout autre : la bombe va littéralement poser dans ma tête. meurtri dans mon lit depuis ce matin, j'ai réussi à me sortir de cette nouvelle prison, il y a seulement une heure. il est 21h et le bar d'à côté refuse de me préparer un verre car le service de ce soir n'est pas terminé. c'est en tout cas son excuse car je sais bien que les coréens ont quasiment tous fini de manger à cette heure-là. il vient simplement de m'avouer indirectement que le gérant avait décidé de me blacklister. être un client fidèle n'est pas suffisant pour ces bâtards. du coup, retour à la case de départ. noyé par un stress que je ne saurais décrire, je préfère revenir au sein du dortoir, à contre-coeur. cette période de l'année est difficile à gérer aussi physiquement que mentalement. rester dans un terrain que je connais devrait me rassurer mais lorsque je rentre dans la pièce principale: je comprends. je comprends que ce soir, je ne pourrais pas faire taire cette douce réalité. cette seule pensée me coupe la respiration et je me mets à tousser, connaissant malheureusement les symptômes que je rencontre par coeur. quand tout ce cinéma prendra fin ? je suffoque, je sens comme une sorte de bouffée de chaleur consumer mon corps. je regarde mes bras mais aucune brûlure n'abîme leur épiderme. " putain, ça recommence. " je dois regagner ma chambre, coûte que coûte mais je vois flou ou est-ce une sensation ?


feat. @Ra Yoo Him

outfit |  L'entraînement avait été intense, mais yoo him en sortait sans blessure, c’était déjà ça. Il avait une compétition d’ici quelques mois, et son entraîneur avait décidé d’intensifier à nouveau les sessions. Cependant, il avait promis d’y aller progressivement cette fois, et yoo him en était plutôt soulagé. Mais ça ne l’empêchait pas d’être quand même fatigué alors qu’il arrivait enfin sur le campus. Ces derniers temps, le coréen se sentait mieux. Sa relation avec Hye Sun allait bien malgré les nombreuses angoisses qui l’animaient, il continuait ses études qui lui plaisaient toujours autant, il avait des ouvertures pour son stage de cette année et les entraînements de boxe étaient plutôt cools. C’était presque trop beau en fait, et en bon pessimiste qui se respecte, yoo him attendait juste le moment où tout ça allait partir en couilles. Et il se disait que ça ne devrait tarder, alors autant en profiter pendant que ça allait. C’était donc d’un pas plutôt léger qu’il entra dans la résidence des Sango, avec pour projet de se prendre une bonne douche avant d’aller retrouver Hye Sun pour manger un morceau si elle avait un peu de temps. Mais en avançant dans la résidence, il tomba sur Han Yul, et immédiatement, il remarqua que quelque chose n’allait pas avec le coréen. Ce dernier chancela alors qu’il avançait en direction des chambres. Yoo Him s’avança vers lui en soupirant, pensant que l’étudiant avait encore trop bu. « Hey Han Yul. » Il lui était arrivé de le croiser dans des états d’ébriétés assez remarquables, alors le boxeur pensait que ce soir-là était un nouvel épisode de ses facéties. Il lui attrapa le bras pour l’aider, mais fronça les sourcils en remarquant la respiration laborieuse du coréen mais surtout la façon dont il tremblait. « Hey mec. » Et il chercha le jeune homme du regard comprenant que trop bien ce qui lui arrivait, c'était pour lui aussi un phénomène familier. « Regarde moi Han Yul-ah. » Tenta-t-il de l’appeler, dans l’espoir de l’ancrer dans ce moment, et le retirer de ces pensées ou flashbacks qui le mettaient dans cet état.


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en cette période de l'année, il est récurrent pour moi de vivre de telles crises. au bout de quatre ans, on peut les considérer comme une coutume, une tradition. elle me met dans tous mes émois : la panique, l'agitation avec une once de mélancolie ou de regrets. je ne saurais point comprendre le sentiment qui m'anime quand je suis bercé par cette illusion. dans les pires crises, elle illustre ma soeur en train de me faire une accolade. ce jour-là, elle avait un pas vers moi. hannah a toujours été moins orgueilleuse que moi, elle a toujours été mieux que moi. parfois, je me demande si elle n'a pas fini gravement blessé en aidant quelqu'un. elle était altruiste poussée par une sensibilité que je ne saurais nommer à moins qu'on puisse la qualifier d'humanité ? enfin, mes parents n'ont jamais eu tort à son sujet mais entre le savoir et l'entendre de leur propre bouche, il y a un monde. elle était presque parfaite quand je suis quasiment imparfait sur toute la ligne. heureusement pour moi, ou non, ce passage faussement romantique se fait balayer par une série de bouffée de chaleur. ces couloirs n'ont jamais été aussi longs à parcourir. pourtant, j'ai une certaine aptitude depuis que je passe un bon moment de ma vie à m'alcooliser. je sais que je devrais me reprendre mais je n'arrive pas à me débarrasser de ce fardeau. je me demande si un jour mi young cessera de couvrir mes frasques, si les sangos n'en auront pas marre. je reste courtois et ne les embête pas plus. pas de cris, juste un homme qui titube bêtement chaque fois. je croise subitement le regard de yoohim que je n'ai pas entendu jusqu'à maintenant. il a posé son bras sur le mien mais à force de suffoquer, j'ai du mal à cerner ce qu'il dit. je suis là sans être là. mon cerveau me donne cette sensation d'implosion. il doit être inquiet de me voir ainsi. alors, entre deux recherches de respiration, j'essaye de dire : " c'est.. c'est rien. "  c'est juste une fausse crise d'asthme. j'ai beau avoir souffert de ces symptômes à plusieurs reprises, je n'ai toujours pas la solution pour l'achever. ainsi, je me laisse glisser contre le mur et pose ma main sur l'avant bras libre de yoohim avant d'exercer une pression sur celui-ci. j'essaye de limiter ces tremblements qui prennent possession de l'ensemble de mon corps. c'est ce qui m'avait poussé à m'asseoir, les jambes étendues sur le sol. mes yeux deviennent rouges à force de tousser de... je ne sais pas ce que je fabrique.


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outfit |  Être confronté à une crise de panique, ce n’était pas quelque chose de sympathique à voir. Être face à une personne dont le corps entier lui envoyait des signaux de mort imminente sans qu’il ne puisse les contrer était une vision des plus tristes. Triste non pas dans le sens pathétique du terme, mais c’était une douleur, une émotion que Yoo Him lui-même ne connaissait que trop bien. Alors cette vision ravivait toujours quelque chose de compliqué chez lui, comme il avait lu dans un article anglais sur la psychologie (et qu’il avait compris en grande partie, s’il vous plait), c’était comme une sorte de « trigger » pour lui. Mais il allait devoir apprendre à gérer ses propres émotions face à une crise d’angoisse ou de panique d’une autre personne, son métier allait en être rempli et il se devait d’être là pour ces personnes. Il se devait d’être là pour Han Yul en cet instant. Il laissa le coréen s’asseoir au sol et s’accroupit devant lui. Yoo Him posa ses mains sur les épaules du Sango et effectua une pression dessus, toujours dans l’espoir d’ancrer l’étudiant dans le moment et le retirer de ce qui déclenchait cette crise. « Tu fais une crise d’angoisse Han Yul. » Yoo Him essayait de rationaliser ce que ressentait Han Yul, comme si cela pouvait l’aider à sortir la tête de l’eau, mais si c’était aussi simple, ça se saurait. L’aîné hésita un moment, devait-il rester là et essayer de l’aider à se calmer, ou le déplacer pour lui accorder un minimum d’intimité. Optant pour la seconde option, Yoo Him aida le jeune Sango à se relever, l’amenant à appuyer son poids sur lui et le mena jusqu’à une des nombreuses salles de bain communes de la résidence. Il ferma la porte derrière eux et aida, une nouvelle fois, Han Yul à s’asseoir au sol. Il se plaça exactement dans la même position, accroupi, les mains sur les épaules du coréen en effectuant une pression pour lui signaler sa présence. « Je sais que ça te semble impossible, mais faut respirer Han Yul. » Et comme pour essayer de le guider, Yoo Him prit une profonde inspiration par le nez, comptant dans sa tête jusque quatre. Voyant qu’Han Yul ne faisait pas la même chose, il augmenta la pression sur ses épaules. « Suis ma respiration ! » Lui dit-il sur un ton ferme mais pas brusque. Et de nouveau, il inspira par le nez, une profonde respiration, comptant jusque quatre, avant de retenir son souffle pendant quatre nouvelles secondes. Il fallait qu’Han Yul le suive, qu’il régule sa respiration pour l’aider à passer cette crise.

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mettre un nom sur cette situation de crise est nécessaire mais ma respiration ne retrouve pas pour le moment son calme. je me sens honteux, toujours aussi honteux de ressentir une telle culpabilité, une telle souffrance. saisissant le poignet de yoohim, j'exerce une pression supplémentaire, peut-être pour lui donner de ma peine indirectement ou pour qu'il ne me tourne pas le dos. j'accepte étonnamment sa présence. comme dit précédemment, je vis ces crises comme de véritables humiliations et leurs origines sont personnelles. elles constituent un secret bien trop lourd pour l'homme que je suis. par moment, je me demande combien de temps je vais pouvoir tenir, quelles sont les solutions et puis, je devine que je vais devoir raconter mes déboires. tolérer yoohim dans les parages est déjà un pas en avant dans cette intimité que je tiens à préserver malgré tout. cela vient sûrement du comportement habituel du jeune homme. discret voire effacé, à mon avis, il n'aura que faire de divulguer cette histoire à d'autres personnes. le sango me met à l'écart en me portant et en me traînant jusqu'à une salle de bain commune. je me laisse faire car dans tous les cas, je ne suis pas réellement conscient de ce qui se passe autour de moi. j'aperçois des petits bouts mais ne parviens pas à rassembler tous les éléments car de l'autre côté, les cris de ma soeur se font entendre. je suis à bout de souffle lorsque je me retrouve sur le sol froid et par chance, sec. mes yeux s'arrondissent alors que yoohim appuie sur mes épaules dans un mouvement plus fort.  j'ai l'impression que ça me fait un mal de chien mais c'est ce qui me permet de me réveiller un peu. je tente de suivre le rythme qu'il m'impose, respire plus calmement. l'exercice est de nouveau périlleux quand mes yeux se ferment. des images circulent et je les stoppe en comprenant enfin ce qui se passe autour de moi. je regarde de nouveau yoohim dans les yeux, comme mon seul et unique point d'ancrage pour me débarrasser de cette merde dans une courte durée. entre deux respirations saccadées, je souffle : " encore un peu s'il te plaît. " mes tremblements sont encore là mais sont bien ridicules comparé à ceux d'avant. cela ne m'empêche d'avoir une larme qui coule le long de ma joue. quand est-ce que je serais libre de respirer ? je maudis cet enfoiré qui a refusé de me servir.


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outfit |  Gérer une crise d’angoisse lorsque l’on en était témoin et non victime n’était au final pas plus facile. Du moins, pour Yoo Him, ça ne l’était pas. Voir le coréen en face de lui dans un tel état le ramenait à ses propres crises qu’il faisait encore de façon assez régulière. Mais il n’allait pas le lâcher pour autant, il allait être là pour lui. Selon l’aîné, la première chose à faire était de l’isoler. Le regard des autres pouvait être encore plus angoissant et ajouter à l’intensité de la crise. À l’abri de la salle de bain, l’aîné tâcha d’appliquer un exercice qu’il avait lui-même apprit avec son psy pour gérer ses propres crises d’angoisse. C’était difficile de penser à les réaliser lorsqu’on était pris à la gorge par toutes ces émotions, mais en étant spectateur, il était plus facile de les mener et d’essayer d’entraîner Han Yul à en faire de même. Inspirer pendant quatre secondes, bloquer sa respiration quatre secondes, expirer pendant quatre secondes, bloquer sa respiration pendant quatre secondes, et puis recommencer. Yoo Him fît de son mieux pour que le Sango sorte de sa respiration chaotique et répète ce cycle à son tour. Combien de temps ils répétèrent ce schéma? Le boxeur ne saurait le dire, mais il voyait qu’à chaque fois, le souffle d’Han Yul se posait un peu plus. Ce n’était pas pour autant que la crise passait, il restait les tremblements, il restait les angoisses, mais en tout cas, il respirait et n’avait plus la sensation qu’il allait mourir à n’importe quel moment, c’était déjà ça. Alors que l’étudiant semblait se calmer, Yoo Him ne dit rien sur le fait de le voir pleurer et à aucun moment il ne le jugerait. Après tout, il lui arrivait parfois de se cacher sous son lit ou une table au plus gros de ses crises. Sentant Han Yul un peu plus posé, il le lâcha enfin et se leva, il prit une serviette propre mis à disposition des résidents et la passa sous l’eau fraîche. Il vint ensuite la passer sur le visage du coréen pour essayer de le sortir un peu de cet état de torpeur dans lequel il était. Il savait bien qu’après un tel épisode, on restait extrêmement nerveux mais physiquement vidé. « T’es en sécurité. » Le rassurer était primordiale. Ils étaient dans un espace paisible, à l’abri des regards, tout ce qu’il fallait pour récupérer. « Continue de respirer. » Et après lui avoir essuyé le visage, il se releva pour prendre un des gobelets au niveau des lavabos (normalement pour le lavage de dents) qu’il utilisa comme un verre d'eau. Il le tendit à Han Yul en silence, il doutait qu’il veuille répondre à des questions ou être immédiatement interrogé sur ce qu’il venait de vivre. Alors il le laissait récupérer, et ils en parleraient après.

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mon esprit s'embrouille entre la réalité et mes pensées. j'aurais aimé avoir la possibilité de rêver, de chasser ces mauvaises ondes. j'entends des rires au loin. les démons refont surface dans une éternelle habitude dont ils n'arrivent pas à se lasser. je ne sais pas ce que j'ai pu faire pour créer une telle addiction auprès de leur peuple. ils attendent peut-être le moment fatidique, celui où ils pourront danser sur mon corps inerte en priant le diable en personne, le remerciant d'avoir réussi à m'achever. c'est sûrement ce que je souhaite au fond. en cet instant, j'aurais préféré crever au lieu de souffrir sans cesse. heureusement pour moi, je peux compter sur la présence inattendue d'un camarade sango. si je n'étais pas à bout de souffle, j'aurais pu remarquer ses compétences en la matière. toutefois, lorsque nos regards se croisent, j'arrive à comprendre très vite qu'il est mon seul point d'ancrage pour revenir à la raison. alors, je l'écoute, l'imite pendant plusieurs minutes. je garde les yeux ouverts pour éviter de sombrer à nouveau quand yoohim décide de se lever pour récupérer et mouiller une serviette. je frissonne légèrement quand il pose cette dernière sur mon visage. au moins, les raisons de ces tremblements sont moins impressionnantes. je glisse ma main sur mon front avant de l'observer. c'est tellement épuisant mentalement et physiquement. j'échappe un long soupir en caressant mon visage de la douceur de la serviette. j'essuie les traces de ma crise alors que le sango a le dos tourné. c'est désormais une certaine gêne voire un malaise qui m'envahit. je me sens honteux d'avoir été vu sous cet angle. je préfère avoir cette image de pauvre alcoolique que d'un débile mentale. je suis peut-être dur avec moi mais je ne sais comment penser autrement. " merci yoohim. " finis-je par dire quand il me tend un verre. toutefois, je n'en bois pas le contenu dans l'immédiat. je préfère mentir, dédramatiser la situation. " je suis désolé de t'avoir embêté pour si peu.. " je bois cette fois-ci une gorgée d'eau. la fuite en avant, compétence première de jeon han yul.


feat. @Ra Yoo Him

outfit |  Les crises d’angoisse étaient insupportables à vivre pendant le gros de la crise, cette sensation de mort imminente qui telle une vague nous submergeait avec aucune option si ce n’était celle de se noyer. Yoo Him ne connaissait ça que trop bien, malheureusement. La souffrance de l’étudiant devant lui résonnait avec la sienne, et il avait envie de le sortir de là, de lui sortir la tête de l’eau. Utiliser les techniques qui étaient efficaces sur lui semblaient également fonctionner sur Han Yul, il apparaissait calmé pas soulagé mais calmé. C’était un début. De nouveau accroupi devant le Sango, il le regarda attendant qu’il boive le verre qu’il venait de lui tendre, ne devinant que trop bien la sécheresse dans sa gorge serrée. Fronçant les sourcils, il fît légèrement « non » de la tête à la façon qu’Han Yul avait de balayer ce qu’il venait de vivre. « Ne me remercie pas. » Il poussa un peu plus le verre vers l’étudiant, l’encourageant à boire. « Et on sait  que c’était pas si peu. » Laissant échapper un léger soupir, il tenta un sourire rassurant, pas vraiment convaincant. « Toi et moi on sait que t’es complètement rincé maintenant. » Parce qu’une fois que la vague d’angoisse était passée, elle emportait avec elle l’énergie qu’on avait en stock. Il s’assit plus confortablement en face du coréen, le regardant attentivement, s’assurant qu’il était effectivement bien plus calme. « Comment tu te sens ? » Mal il l’imaginait bien, il tentait juste une approche pour voir si cela pouvait amorcer une conversation. Ce n’était pas la première fois qu’il remarquait une pareille anxiété chez Han Yul, mais difficile d’aborder ce sujet lorsque Yoo Him lui-même savait à quel point il était dur d’en parler. Il était temps pour l’aîné de voir si ce qu’il apprenait en cours fonctionnait, pas qu’il se permettait de voir le Sango comme un patient ou un cobaye. Cette détresse il la connaissait, alors ça lui donnait envie d’aider, tout simplement.

feat. @jeon han yul

désormais libéré de cette crise, je dois désormais face à ses conséquences. celles-ci correspondent à un état de fatigue physique comme mentale difficile à décrire et à une discussion qui peut me rendre nerveux à tout moment. yoohim avait offert son aide sans demander son reste. je lui en suis reconnaissant mais je sais également qu'il se pose sûrement des questions à mon égard. les crises d'angoisse ne sont pas rares mais nous ne vivons pas tous une telle confrontation. j'espère naïvement qu'il ne demandera pas son reste malgré ses inquiétudes. je cherche de réfléchir à une stratégie pour noyer le poisson. je lui suis redevable et je ne saurais comment lui ordonner de déguerpir, surtout que le savoir près de moi me rassure, au cas où ma crise ne serait complètement pas finie. d'ailleurs, est-ce finalement une bonne idée de mettre des mots sur ce qu'il vient de se passer ? je n'ai pas envie de ressasser  sauf que d'un autre côté, cela pourrait me permettre de vulgariser la situation et d'en avoir moins peur ? je ne sais pas. je n'ai pas parlé de cette affaire à aucun de mes proches, convaincu qu'ils me renverront vers des spécialistes et on sait ce que ça donne. la seule fois où j'ai fini dans un cabinet médical, j'ai préféré fuir au dernier moment. mauvaise idée... je suis les recommandations de mon aîné et bois une nouvelle gorgée d'eau. cela me permet de masquer cette grimace à l'entente de ses mots. yoohim est loin d'être stupide, c'était évident. je m'en veux, une nouvelle fois. " c'est vrai. " je ne peux pas mentir une nouvelle fois, je me sentirais ridicule d'essuyer un nouveau échec. toutefois, sa phrase me revient en tête. s'il pouvait se douter de ce que j'avais vécu, j'envisage une autre alternative: est-ce qu'il avait déjà victime de ces crises ? cette question sème le doute de mon esprit mais je ne dis rien dans l'immédiat. " rincé comme tu l'as dit... mais d'un autre côté, je n'ai pas spécialement envie de me coucher. " j'ai peur de faire des cauchemars, comme un gamin. je racle ma gorge. " j'ai l'impression d'être complètement déconnecté du monde réel pour résumer. " si ma crise était passée, l'origine de mes angoisses, elle, est toujours bien ancrée. je souffle et relève la tête pour croiser le regard de yoohim. " mais dis-moi. tu as déjà vécu ce genre de situations ? "  parler de lui, c'est aussi un parfait moyen d'esquiver et de garder un temps de parole qui me rend nerveux.

feat. @Ra Yoo Him

outfit |  Le plus dur après une crise du genre, lorsqu’on en était témoin, c’était de rester vigilant sans être trop insistant. L’insistance, le fait de poser trop de questions pouvait en fait avoir l’effet inverse. Plutôt que de rassurer, se retrouver face à une personne qui vous obligeait à repenser à ces choses douloureuses et angoissantes vous renvoyait dans une seconde crise ou mettait vos nerfs déjà bien abîmés encore plus à vif. Yoo Him tentait donc d’être assez délicat dans la façon qu’il avait de regarder le coréen, de voir s’il allait mieux et dans la tournure de ses questions. Le bien-être de Han Yul passait avant la possibilité de creuser la raison de ces crises. Il hocha doucement la tête, ne comprenant que trop bien le ressenti du Sango. Il vint s’asseoir plus confortablement en face de lui, quittant la position accroupie qui était légèrement fatigante, montrant aussi au passage qu’il s’installait laissant deviner à Han Yul qu’il ne comptait pas quitter la salle de bain dans l’immédiat. « Je vois c’que tu veux dire. » Ça n’était pas parce que la crise d’angoisse était passée que les angoisses l’étaient aussi. L’anxiété avait cette tendance à s’accrocher et elle était difficile à déloger. Après un bref silence, il hocha doucement la tête. « Oui. » Il laissa Han Yul comprendre qu’il n’était pas inconnu aux crises d’angoisse ou crises de panique. « Ça m’arrive encore parfois. » Avoua-t-il pour lui montrer qu’il n’était pas un cas isolé. Il garda sous silence les états dans lesquels il lui arrivait parfois de se mettre, proche de l’animal blessé qui se terrait dans un coin. Jouant avec un fil tiré à sa manche, il releva les yeux pour regarder Han Yul directement dans les yeux. « En général, il y a quelque chose qui déclenche une crise. » Et parler de lui était une façon d’amener le plus jeune à en faire de même. Il espérait que cela fonctionnerait parce que cela lui coûtait beaucoup. « Un détail qui me ramène à un souvenir, une personne ou quelque chose à faire que je n’ai jamais fait jusque-là. » Tout ce qui le ramenait à son passé, à ses peurs, à ses incertitudes... Yoo Him était plus stable à présent, il tenait ses émotions un peu mieux mais certaines choses continuaient de le plonger dans ses retranchements. Il n’ajouta rien de plus, laissant Han Yul enregistrer ce qu’il venait de dire et il l’espérait le mènerait à en faire autant.  

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