Je l’avais contemplé, admiré de loin. Si loin que jamais je n’aurais pu imaginé qu’un jour, un jour seulement nous échangerions quelques mots. Des paroles puis des actes, une amitié sincère avait vu le jour, et je me vautrais dedans sans retenue. Je me complaisais dans une relation qui ne me suffisait pas, et pourtant. Longtemps, je n’avais aspiré à rien d’autre que de pouvoir la faire sourire, rien d’autre que cette amitié qui n’avait de cesse de nous rapprocher… jusqu’au point de non retour. Cette nuit là, cette nuit que je gardais en mémoire, jalousement, égoïstement, cette nuit qui n’appartenait qu’à moi. Alors la retrouver là, de nouveau contre moi, c’était un nouveau rêve, un nouveau fantasme qui se réalisait. Je mirais son visage de poupée encore plongé dans un demi sommeil, et alors que ses perles croisèrent les miennes je ne pus m’empêcher de sourire. Béat de cette proximité croissante, je la laissais s’étirer pour qu’elle ne revienne finalement se blottir contre mon buste. Et si autrefois j’avais craint qu’elle n’entende ce cœur battant comme un fou, à cet instant, je m’en fichais. Au contraire, je voulais qu’elle puisse sentir chaque battement. « Alors dors encore. » soufflais-je. Mes bras l’écrouaient avec douceur, mais ce ne fut pas le sommeil qu’elle réclama. Un besoin d’attention que je ne connaissais que trop bien, et qui la rendait si fragile, si douce, ce même besoin que je voulais volontiers combler et qui m’arracha une moue à mi-chemin entre la joie et la tristesse. « Je sais… » Ces gardes qui devenaient de plus en plus longues, et qui gagnaient en intensité, j’étais heureux de les vivre. Elles étaient mon seul moyen pour ne pas basculer complètement dans ce rêve éveillé. « La prochaine fois c’est moi qui viendrais te retrouver si tu veux… » La prochaine fois… une promesse qui sonnait si bien à mon oreille. Les yeux rivés au plafond, je l’écoutais me dévoiler ce qu’elle s’était pourtant entêté à garder caché. Et je succombais… je buvais ses paroles et m’en abreuvais comme si elle me déclarait enfin cet amour partagé. D’un geste, elle venait sans le savoir de marteler à nouveau mon cœur exalté, et je tournais vers elle un regard empli de tendresse. « Pourquoi es-tu triste ? » Mes doigts glissèrent une nouvelle fois dans ses mèches brunes avant de ne resserrer mon étreinte et la rapprocher davantage. Je sentais son souffle, les effluves de son parfum m’embaumaient désormais. Je goûtais presque la vanille que son épiderme exhalait, puis sans prévenir, sans même m’en rendre compte, je venais me délecter de son odeur en mordant le satin de ses lèvres. Avec une douceur infinie, je décidais pour une fois de mener la danse. « Tu m’as manqué aussi… » avouais-je dans un soupire.

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« Only Human »

But I'm only human, And I bleed when I fall down, I'm only human, And I crash and I break down, Your words in my head, knives in my heart, You build me up and then I fall apart, Cause i'm only human...

©️crackintime

La jeune femme se réveille doucement. Elle oublie sa soirée d’hier, ne s’y souvenant qu’avec des bribes et des flashs qui ne lui donnent pas vraiment envie de faire l’effort de s’en rappeler. Elle grimace et préfère se réfugier contre Seo Joon. Sa chaleur est réconfortante. Elle se sent protéger dans ses bras. Seo Joon est doux … sa douceur la couve. Il est rassurant. Fiable aussi. Il était cette stabilité qui avait toujours manqué à sa vie. Sawan ne méritait pas le garçon elle le savait. Mais leur amitié lui était bien trop précieuse. Elle craignait que son karma ne retombe sur eux et ne vienne tout gâcher. Elle savait très bien qu’un jour elle le perdrait car Sawan n’avait jamais droit au bonheur longtemps. Elle soupira d’aise entre ses bras et se laissa bercer par un réveil doux. Cela lui faisait du bien, elle savait qu’elle avait bien fait de le rejoindre. Son regard était remplie d’une tendresse qu’elle ne pouvait ignorer. Elle savait au fond d’elle que le garçon nourrissait des sentiments pour elle, des espoirs qu’elle ne saurait lui donner. Elle n’était prête pour rien Sawan, craignait plus encore de s’attacher en vain. Elle avait déjà essayé une fois et préférait la liberté de pouvoir partir. Elle avait peur, terrifiée qu’on puisse l’abandonner encore une fois. Peut-être que si elle aimait moins fort elle en souffrirait moins. Mais elle avait tort. Elle savait que même si elle ne partageait pas les sentiments amoureux de son ami, elle souffrirait de sa perte et peinerait à s’en remettre. Elle le savait … Elle passa une main dans ses cheveux et leva les yeux vers lui avec un petit sourire triste. « Beaucoup de choses. » murmure-t-elle d’un mouvement d’épaule témoignant qu’elle n’avait pas envie d’en parler. Qu’elle ne fut pas sa surprise en sentant les lèvres du garçon sur les siennes. Elle reste figée quelques secondes avant de reculer pour le regarder. Surprise ça oui elle l’était. Il ne faisait jamais le premier pas. Jamais. C’était une première, pas désagréable. Sawan se demanda une seconde si ce n’était pas une erreur de lui rendre son baiser. Mais ils ne s’étaient rien promis pas vrai … ? Puis elle en avait envie. Elle laisse échapper un petit rire en venant caresser ses lèvres de son pouce. Elle relève son visage vers lui. Sawan est faible. Fatiguée. Elle se bat seule contre le monde entier alors cette lueur d’apaisement que lui fait profiler Seo Joon la séduit. Elle a envie d’y succomber, de se sentir aimer rien qu’un peu … elle se rapproche de lui à nouveau et vient l’embrasser pour chasser l’inquiétude que pourrait avoir le garçon de la voir ainsi réfléchir. Elle ferme les yeux et l’embrasse avec une douceur et une envie non feinte. Elle se colle à lui un peu plus et s’accorde, rien qu’un instant à eux. Une bulle de bien être qu’elle ne veut pas éclater trop vite.

Beaucoup de choses… Beaucoup trop de choses la rendait triste, c’était bien là le problème. Mais je voulais panser ses blessures, son âme déchirée. Je m’y attelais chaque jour, chaque fois que j’en avais la possibilité. Je me forgeais cette carapace pour me rendre invulnérable, et je me leurrais. Me plongeant dans une vérité qui était bien loin d’être la sienne, je me complaisais dans une histoire inventée de toute pièce, un mensonge que je me répétais inlassablement en pensant qu’un jour il deviendrait réalité. Dans mes bras, elle ne cherchait pas à s’enfuir, mais se blottissait davantage. Alors sur une impulsion, je vins me saisir de ses lèvres en les emprisonnant des miennes. Je venais goûter à son sourire timidement, et il ne me fallut pas attendre très longtemps pour qu’elle y réponde. Mon cœur s’emballait et je me sentais soudain plus léger, plus fort. Je l’enfermais dans une étreinte que je voulais la plus douce possible, le sourire accroché à mes lèvres, je me berçais de cet espoir fictif. J’ignorais tous les signes qui me hurlaient que je me fourvoyais, entêté, je ne voyais que ce moment, que ces quelques instants volés. Et je m’y accrochais avec tant de force… la chute n’en serait que plus violente, plus douloureuse encore. « Noona… je veux juste que tu saches que tu pourras toujours compter sur moi… » Ô combien j’avais tort de faire une telle promesse. Mais les doutes s’étaient tus, il ne restait plus que la joie et l’envie. Là entre mes bras, je savourais les courbes de sa silhouette élancée au travers de quelques souvenirs, et dans ce même élan, je fis glisser ma main sous le coton de son débardeur. J’épousais son dos de ma paume avant que je ne la fasse descendre au creux de ses reins. Du regard, je cherchais dans le sien cette lueur que j’avais pu découvrir par deux fois, ce reflet hédoniste qui pouvait me faire vaciller. Je sondais ses perles en quête de cette réponse et sitôt que je pensais l’avoir décelée, je fondais à nouveau sur ses carmines. J’en mordais la chair avec tendresse. Mais je ne parvenais pas à museler le désir qui me rendait hagard d’un autre corps à corps. Délaissant ses lèvres, je traçais un chemin invisible sur sa joue, sa mâchoire et son cou. Je parsemais sa peau de baisers et me laissais envouté par les soupires avant de finalement l’inciter à quitter son vêtement.

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