Il la regarde laisse son sourire sur ses lèvres… il ne sait plus ce qu’il ressent. Entre douce folie et culpabilité, il se sent revivre. Tremble encore sur ses draps, témoins de leurs ébats. Il ne se réfugie pas, assume son acte, en la laissant tout contre lui. Sa main se perd déjà dans ses cheveux, alors qu’il l’écoute, se sent plus puissant encore… il voudrait lui promette un meilleur lendemain. Mais il ne saurait lui mentir. Se contente d’un sourire et d’un baiser chaste pour se laisser envahir par la fatigue. Il est las Jed, de tous ces combats qu’il mène depuis des années. Il n’a envie de rien, pour la première fois depuis longtemps il oublie tout. Ne pense même pas à son fils et il s’en voudrait. S’il s’en apercevait. Il n’est plus que le gamin qu’il était. Avide de rêve, de bonheur qui voulait devenir quelqu’un. Il croit à ses plus grandes ferveurs ce soir, garde Wen Yi contre lui, tire le drap machinalement sans se soucier du reste. Il est épuisé, lui accorde quelques caresses dans ses cheveux avant de sombrer… d’une bonne fatigue, celle qu’on mérite et apaisante. Il n’a pas dormit depuis des nuits de cette façon. Doux rêve, délicate attention… il a dormit avec Wen dans ses bras. La lumière lui chatouille le visage, alors qu’il ose à peine entrouvrir les yeux. Belle image qu’il voit à son réveil, de sa poupée encore endormie. C’est avec précaution, qu’il bouge s’extirpe de son étreinte, pour aller récupérer son téléphone. Parce que ce dernier ne cesse de faire de la lumière sans pour autant vibrer. Il sait qu’il s’agit d’Eun Ji. Réalité brusque et pourtant toujours agréable, il tire son rideau, enfile son pantalon et laisse sa belle dans son sommeil pour s’éloigner dans le salon. Au téléphone il décroche, la voix encore cassée de la veille « Je suis désolé Eun Ji j’ai eu un empêchement… j’ai oublié de te prévenir hier soir. » il n’ay avait pas pensé. Avait d’autres choses en tête. La jeune femme doute, elle n’aime pas quand Jed reste secret. Il ne cesse de changer ses plans à longueur de temps. Il s’excuse encore, regarde l’heure matinale. Ewen dort surement, tout comme sa mère dans sa chambre… et cette idée lui fait peur. Pourtant son sourire est toujours là… c’est une connerie, une bêtise il le sait mais elle est euphorique, excitante même. « Tu passes le chercher à quelle heure ? » il réfléchit, ne sait pas vraiment à quoi va ressembler sa journée. « Je… euh… je ne sais pas Eun Ji… dès que je termine je viens. » « Je peux passer si tu ne peux pas bouger. » « Non ! » il grimace, se sent encore fatigué en passant une main dans ses cheveux. « Non, je viendrais. » alors la jeune femme n’insiste pas. Jed l’exaspère, mais elle s’habitue à son nouveau lui. Il raccroche, se sent coupable et triste. Mais il ira le chercher plus tard… il ne peut pas décemment l’emmener ici avec… Wen dans le même appartement. C’est compliqué, tout se bouscule dans sa tête, mais il regagne la chambre, se laisse avoir par cette paisible silhouette. Se glissant à ses côtés, il se surprend à rester près d’elle, la contempler sans pouvoir l’ignorer… bêtise affolante qui la prise hier soir. Il n’aurait pas dût, mais il ne sait pas comment réagir. Doux espoir qui nait en lui, de la voir lui sourire au matin… se remémorer la veille. Est-ce qu’elle regrettera ? Il a peur, mais il reste encore persuadé que les choses pourraient peut-être changer. Il a abusé il le sait d’une faiblesse certaine qu’elle avait… mais il voudrait croire à ces illusions. Se dire qu’elle se souviendra de tout… 

Doux souvenirs de la veille qui le font sourire, sa belle encore endormie s’éveille, doucement, s’extirpe de ses songes qui ont dut être aussi délicieux que les siens. C’est le cœur battant qu’il l’observe, il grimace tendrement, en l’écoutant se plaindre de sa tête. La pauvre avait bien bu hier soir… mais il ne perd aucun espoir pourtant. S’approche même, alors qu’elle le cherche. Ses lèvres trouvent les siennes, avec une facilité si enivrante. « Salut. » murmure-t-il. Sans oser élever la voix. Il est encore à cet instant, avec elle. Ne pense pas aux heures qui vont passer. Il ne sait plus rien d’eux, ni même de ce qu’il a fait. Mais il se sent bien. Seulement la jeune femme se recule, brusquement pour ne laisser aucun doute à sa surprise. L’américain, fronce les sourcils, s’appuie sur son coude pour la regarder. Est-ce qu’il a fait quelque chose de mal ? « Wen… » Souffle-t-il, sans trop savoir quoi lui dire. Elle s’agite déjà, lui demande l’heure. Il est encore tôt, beaucoup trop pour qu’elle le fuit. C’est ce qu’il pense, le cœur battant alors qu’il se redresse à son tour. « Wen, qu’est-ce qui te prends ? » mais sa question n’aura aucune réponse. La jeune femme panique, s’enfuit déjà vers la salle de bain. Il se lève, terrifié à l’idée qu’elle s’en aille comme une voleuse. Elle ne peut pas, pas après cette nuit-là. Dans le couloir il la croise, prêt à la retenir « S’il te plait. Attends. » Ils pourraient parler. Il savait que c’était une bêtise, mais pas une erreur. C’était doux, euphorique… il le revit encore. Ses mains tremblent, son regard la suit désespérément sans qu’il ne puisse l’empêcher d’agir. Elle ne peut pas ! Elle n’a pas le droit de partir comme ça. De le laisser, de s’enfuir. Pas après ce qu’ils ont partagés. Il savait qu’il avait abusé, d’une certaine faiblesse qu’elle avait. Mais il n’avait rien fait de mal… à part l’aimer… et cette idée le tue. Son regard croise le sien… alors qu’il se sent terriblement déçu. Apeuré aussi qu’elle ose lui faire une chose pareille. Ne pars pas… lui crie ses yeux… mais rien de tout ça ne pourra la retenir. Elle le fuit, le déteste peut-être aussi. Et sans qu’il n’ait le courage de la rattraper, elle s’en va… le laisse seul encore une fois… soudainement cet appartement lui semble silencieux. Ambiance pesante qui s’affaisse sur ses épaules. Pourquoi est-elle partie ? Regrette-t-elle cette nuit ? Il se sent perdu et à la fois en colère. Contre elle, mais contre lui aussi. D’avoir céder, de lui avoir donné ce qu’il avait. Il était sincère, il s’était offert à elle… comme il ne l’avait jamais fait auparavant. Il l’avait aimé, comme elle le méritait… elle qui voulait juste reprendre sa place dans sa vie. La mâchoire crispée, les poings serrés, Jed s’agace, ne comprend pas ce qui lui arrive. Le retour à la réalité était brutal… en retournant dans sa chambre, les traces de la nuit passée le rendent plus fragile. Mais il l’ignore, se force à penser à autre chose et se concentre sur sa seule raison de vivre… son fils. Récupérant déjà ses affaires, se préparant il ne réfléchit pas. Pars le retrouver pour s’empêcher de penser. Il ne se sert pas de lui, mais il trouve un remède à ses peines. La porte s’ouvre sur ce petit bonhomme impatient de retrouver son père. Se jetant dans ses bras, Jed l’accueille avec toute la tendresse qu’il lui reste. Baiser sur sa joue encore rosée, le garçon ne se laissera pas avoir par le trouble qu’à causé Wen dans sa vie.